33.Elle
Cela fait à présent deux heures que nous avons décollé. Je commence sérieusement à être fatiguée, car il est très tard et la journée a été harassante.
À mes côtés, Dohän est en pleine concentration dans la lecture de son magazine people. Je pourrais très bien tuer le temps en me mettant un film, mais je n'en ai pas très envie, alors j'admire le paysage que le hublot m'offre.
Lentement, je divague dans mes pensées, et mon regard vagabonde dans le vide. J'essaye tant bien que mal de déchiffrer les indices subtils et les signaux contradictoires que j'ai pu recevoir de la part de Dohän. Ce qu'il s'est passé ces dernières heures me chiffonne. Mes sourcils se froncent légèrement, trahissant ma confusion, tandis que je tente de démêler mes propres émotions. Depuis plusieurs heures, j'analyse minutieusement chaque geste, chaque mot de ce garçon, mais je reste incertaine, cherchant désespérément des réponses dans les nuances de son comportement.
Il est normal que je me pose cette question, surtout lorsque mon partenaire reste ambiguë. Peut-être serait-il utile d'avoir une conversation honnête avec lui, pour clarifier les choses et éviter toute confusion.
Or, je n'en aurais jamais le courage.
Tout ceci me turlupine beaucoup trop, j'aimerais mettre mes interrogations sur off, mais cela s'avère compliqué.
Plus de trois heures se sont écoulés et Dohän dort comme un bébé.
Ce dernier repose paisiblement sur mon épaule, son visage détendu et serein éclairé grâce au doux éclairage tamisé de l'avion. Un de ses bras est légèrement enroulé autour de moi, comme s'il cherchait instinctivement un réconfort en ma présence. Sa respiration régulière et calme témoigne d'un profond sommeil, tandis qu'avec tendresse, je le regarde avec un mélange de bienveillance et de douceur. C'est un moment de quiétude ou un énième lien semble naître entre nous deux, dans ce moment en somme banal, mais très agréable.
Même si je pensais en avoir terminé, je cogite de nouveau chaque fois que je pose mes yeux sur lui. Je me retrouve une fois de plus dans un état de perplexité face aux actions énigmatiques de mon employeur. J'oscille entre interpréter ses gestes comme des signes d'intérêt professionnel ou comme des indices d'une intention plus personnelle. Mon esprit tourne en boucle, cherchant désespérément à décoder les motivations derrière chaque interaction. Malgré mes doutes, je tente de maintenir une attitude professionnelle, mais le flou persistant dans le comportement de Dohän laisse planer une aura d'incertitude qui me pèse.
Bien que j'éprouve une attirance pour lui, je choisis de garder une attitude professionnelle et distante afin de préserver la dynamique de travail et d'éviter toute complication potentielle. Je reconnais l'importance de maintenir des frontières claires entre mes émotions personnelles et mon environnement professionnel. Malgré la difficulté de cette décision, je reste tout de même déterminée à faire passer mes responsabilités professionnelles avant mes préférences et sentiments personnels.
Ce que je ressens pour lui est indéniable, c'est une attraction qui transcende les limites du boulot. Cependant, la peur de compromettre ma relation de travail avec lui ou de subir un rejet me retient. Je me trouve dans un dilemme délicat, jonglant entre mon désir propre et les implications professionnelles. Cette tension intérieure me pousse à garder bien enfoui ce que je pense vraiment de Dohän, même si chaque interaction avec lui ravive les flammes de mon attirance.
Alors malgré moi, je préfère rester en retrait, attendant qu'il fasse le premier pas pour confirmer mes propres sentiments et m'assurer de la réciprocité de son intérêt. Cette approche me permettra de protéger mon cœur tout en laissant la porte ouverte à une éventuelle avancée dans notre relation. Certes, j'espère secrètement que ses sentiments sont sincères, que ces paroles n'étaient pas vainement lancées en l'air simplement pour jouer avec moi. Néanmoins, pour l'instant, je préfère jouer la prudence et favoriser mon travail plutôt que de m'amuser avec un garçon, quel qu'il soit.
Je me demande ce que nous allons faire une fois arrivés chez lui. Dohän est resté très vague sur ces détails. Toutefois, je ressens une pointe d'excitation à l'idée de découvrir ce que ce voyage nous réserve une fois que nous aurons mis pied à terre. Je n'ai jamais voyagé ailleurs qu'aux États-Unis, pour ainsi dire, je ne connais que New-York et Paris, alors mon champ de découverte du monde est très restreint.
Le Danemark n'est pas un pays auquel je me suis intéressée jusqu'ici, à dire vrai, je ne sais même pas ce qu'il y a à faire là-bas. Je sais simplement que le Danemark est un pays scandinave connu pour sa beauté naturelle. Rien de plus.
Les lumières tamisées de l'avion finissent par s'éteindre, nous plongeant dans le noir, avec pour seule lumière les écrans des sièges encore allumés.
Je ne sais pas à quel moment je finis par m'endormir, mais mon corps se détend lentement contre le siège de l'avion, bercée par le doux ronronnement des moteurs.
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