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streetwear collection N02|american boy

✩。:*•.───── ❁ LOÏC ❁ ─────.•*:。✩
american boy,
ou le new-yorkais qui avait pris la fuite

« Le destin met beaucoup de hasard dans son jeu »,

Jacques Folch-Ribas.

Paris, avril 2015

Après environ huit heures de vol, l'avion atterrit enfin à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Dès l'instant où mes semelles se posèrent sur le territoire français, je ne pus m'empêcher de crier à pleins poumons un "BONJOUR PARIS !" avec un accent très prononcé.

Après avoir récupéré mes valises, je me traînai comme une limace vers la pancarte de bienvenue immonde qui m'était destinée, comme à chaque fois que je faisais un tour en France. On y lisait dessus : "bienvenue dans la ville de la pisse." J'étais heureux que Charles ait pris la peine de venir me chercher à l'aéroport après le texto incompréhensible que je lui avais envoyé, juste avant d'embarquer.

Les ourlets de mon pantalon gris surdimensionné balayèrent le sol jusqu'à un Charles à mi-content mi-furieux.

Wassup, Charlito ? tentai-je une première approche.

— Tes bêtises conduiront un jour à ma perte, Loïc, soupira Charles en même temps qu'il rangeait mes bagages dans le coffre de la voiture. Pourquoi t'es là, jeune homme ?

Charles était une sorte de tuteur légal désigné à chaque fois que je venais me réfugier dans la ville de l'amour. Bon vieux cinquantenaire, le plus chic que je connaisse, il n'était pas seulement mon tuteur et chauffeur personnel, mais un vrai ami sur qui je pouvais compter en cas de déprime.

— J'ai bien cru que j'allais crever après tous ces mois passés loin de toi, Charles, dis-je en feignant d'être transpercé en plein cœur.

Il gloussa, réajusta théâtralement le collet de sa chemise blanche boutonnée à moitié, puis me fit une magnifique révérence. Ses mèches grises cendrées tanguèrent dans le vide quelques secondes avant de reprendre leur position initiale lorsqu'il se releva promptement.

— Toujours aussi dramatique, déclara-t-il, un minuscule sourire aux lèvres.

— Cette révérence ne servait qu'à saluer mon jeu d'acteur, sérieusement ? lui questionnai-je en roulant des yeux.

Le cinquantenaire se saisit de ses lunettes de soleil qui étaient accrochées à son col, non sans me jeter un regard à la Tom Cruise avant de les enfiler. J'agitai frénétiquement la tête face à tant de charisme, puis m'installai sur le siège passager du véhicule.

La joue collée contre la vitre de la voiture, j'admirai superficiellement le paysage défiler devant mes yeux. Paris de nuit était vraiment magnifique, magique. La radio diffusa un ancien tub de hip-hop que j'affectionnais particulièrement, American boy.

— Parlons de choses sérieuses, maintenant, dit-il en baissant le volume. Tes parents sont au courant de ce séjour, ou tu as encore fugué ?

Je relâchai un soupir inlassable, pas le moins du monde prêt à subir un interrogatoire de la part de Charles.

— Hum. Le terme "fugué" n'est pas un peu inapproprié dans ce contexte ? interrogeai-je, un brin rieur, toutefois conscient de ma fuite devant la réalité. Disons juste que je suis en vacances plus tôt que prévu. Les cours étaient aussi ennuyants ces derniers temps.

— Ok. Tu fais quoi des cours au lycée dans ce cas ? Je suppose que tu n'as pas "séché", non plus, mais as voulu faire une pause dans ta scolarité ?

Je me recroquevillai davantage sur le siège en espérant y disparaître dans les dix prochaines secondes. Finalement, Charles était loin d'être un ami pour moi. C'était plutôt le parent attentif à son enfant que je n'avais jamais eu, les miens étant toujours occupés avec les tournages de films.

— C'est une fille, c'est ça ? tenta Charles avec douceur après un long moment de calme. L'amour t'a de nouveau broyé en morceaux, du coup tu viens merder à Paris ?

Le silence se fit pesant dans l'habitacle depuis que Charles avait cerné mon problème avec une facilité si déconcertante que j'en avais les jetons. C'était définitivement sûr et certain, le cinquantenaire était la seule personne qui réussissait à me sortir les vers du nez. Avec lui, mon jeu d'acteur tombait drastiquement à l'eau.

— Bravo, Sherlock, murmurai-je avant de me perdre à nouveau dans ma contemplation de la ville nocturne.

♋︎

L'appartement secondaire de Paris semblait ne pas avoir changé d'un poil depuis mon dernier passage, soit il y a deux ans de cela. Sur le parquet ciré à merveille, on pouvait parfois y voir l'ombre intacte de notre corps s'y refléter. Les fenêtres du salon étaient orientées vers le sud, et donnaient directement sur la Tour Eiffel.

J'ouvris en grand les volets pour respirer l'air frais matinale quoique polluée. Après m'être étiré les membres, les yeux rivés sur la façade de l'immeuble Haussmannien d'en face, je ressortis mon vélo-tout-terrain. Le saviez-vous ? À ce qui paraît, effectuer le tour de la ville ne prenait que deux heures à vélo !

Deux heures à vélo, mon cul, ouais. La fatigue se faisait déjà sentir dans mes jambes à mesure que je m'efforçais de pédaler vers mon appart, une heure après mon départ. Cet échec me rappela soudainement à quel point j'étais devenu rouillé depuis mon renvoi du club de hockey.

J'étais en train de pédaler tranquillement vers le bord de la chaussée quand tout à coup, un scooter vint légèrement me percuter sur le coté, me faisant par la même occasion perdre l'équilibre et tomber de mon vélo. Those f$}£!& french...!

J'ouvris enfin lentement mes yeux, qui jusque-là étaient restés fermés comme si cela avait réduit la douleur vive qui me prenait au bras. Un autre juron raisonna dans le vide, l'une des seules insultes en françaises que je connaissais d'ailleurs, mais celui-ci ne venait pas de moi.

— Eh merde, répéta-t-elle, accroupis à mes côtés faisant traîner ses longues tresses qui dépassaient de son casque rose au sol.

— Eh merde, oui.

Elle se remit sur ses jambes, puis me présenta une main que je détaillai d'abord, suspicieux, avant de la saisir. La jeune fille me tira si fort vers elle que mon buste alla se tamponner au sien. On ne pouvait pas rêver mieux pour une première rencontre parisienne : un incident et une paire de seins. Je me grattai la gorge, quelque peu gêné par notre position et par l'air de dégoût qui semblait peindre dorénavant le visage de mon assaillant, je pris lentement mais sûrement mes distances. Ensuite, je brisai le silence qui s'était installé le premier puisque mademoiselle ici présente semblait absent d'elle-même :

— Alors, qu'est-ce que tu comptes faire pour réparer ton incident ? Et encore, je suis gentil. T'as plutôt causé un accident, là, mademoiselle.

Face à son mutisme, et ses innombrables soupirs d'exaspération derrière la vitre de son casque, je poursuivis sans relâche :

— Quoi ? Ne me dis pas que c'était intentionnel ? T'as vu mon derrière d'athlète et tu t'es dit "oh et si on créait une situation pour que je chope son numéro" ?, lui souris-je tout en passant une main dans ma tignasse noire artificielle.

Elle enleva enfin son casque, me donnant l'occasion de découvrir qui se cachait réellement en-dessous. Un canon ou...? Damn, nous avions tiré le jackpot, mon derrière et moi ! Ses traits de fin exotiques révélaient un mélange d'origines asiatiques et africaines. Une bombe, littéralement.

— Je vais faire comme si je n'avais rien entendu, dit-elle en me toisant sévèrement. Et pour l'incident, c'est de ma faute, je ne vous avais pas remarqué, désolée. J'essayais juste de dépasser la voiture.

— "Juste" ? murmurai-je quelque peu déçu et offensé avant de lui présenter mon bras écorché. T'appelles ça "juste", hein ?

— D'ailleurs, pourquoi vous me tutoyez...? demanda-t-elle en plissant les sourcils. Vous croyez que notre situation vous le permet ? Refilez-moi votre numéro et je-

Le scooter qui était toujours au sol à quelques centimètres de nous, ne cessait de vrombir depuis tout à l'heure. Elle s'en rendit soudainement compte, et affolée, s'en alla couper le moteur. Après quoi, elle remit son engin sur ses roues.

— Allez, tu peux me l'avouer, ris-je en la rejoignant. Tu l'as fait exprès, non ? Je te passe mon numéro sans problème.

— Et pourquoi je l'aurais fait ? grommela-t-elle après avoir jeté un coup d'œil à sa montre.

— Pour m'aborder.

Elle s'esclaffa subitement que le casque qu'elle tenait entre ses mains s'échoua sur le bitume. Son rire mélodieux me fit sourire à mon tour, tel un écervelé qui pensait avoir trouvé la bonne réponse à une question.

— Tu ne mérites pas que je te vouvoie, souffla-t-elle à l'évidence. Et puis, primo, je suis en couple. Deusio, je n'avais pas l'intention de t'aborder, crois-moi. Pour finir, tu n'es pas mon style.

Je fis abstraction de sa réponse qui blessait mon égo et me courbai plutôt pour ramasser son casque mais à peine que j'eus le dos plié qu'une douleur aiguë se manifesta.

— T'as aussi mal au dos ?
— À ton avis ? Une tarée s'est jetée sur moi avec son scooter et je suis tombé de mon vélo. Mon dos a percuté le sol, mais non je n'ai pas mal. Je suis un Marvel après tout, lançai-je en lui souriant faussement.

— Tu veux venir chez moi ? J'habite au coin de la rue.

Je manquai d'avaler ma salive de travers, cependant je fus pris d'une soudaine toux incontrôlable. Ni une ni deux secondes de plus, l'inconnue se mit en route, marchant avec son scooter, et pas le moins du monde paniquée à l'idée de se trouver entre quatre murs avec le séducteur que j'étais.

— Eh pas si vite, attends-moi ! m'écriai-je en ramassant mon vélo à la hâte.

#écrit le 16-01-2017
réécrit le 06-05-2021

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