Cher Victor,

Tu es quelqu'un d'assez renfermé que je n'arrive pas vraiment à cerner. Du coup, c'est assez difficile de t'écrire une lettre sans risquer de me tromper sur ton compte.

Si j'ai réussi à te comprendre un peu mieux, c'est grâce à Morgane. Elle m'a expliqué que ta confiance était quelque chose de précieux et que tu ne l'accordais pas à beaucoup de personnes, surtout si tu ne les connaissais pas. Je sais aussi que tu es protecteur, c'est une qualité admirable que n'importe quel bon ami se devrait de posséder. Je suis certain qu'avec un peu de patience et beaucoup de temps, on pourrait bien s'entendre. Toi comme moi, nous aimons nos amis. Ils sont comme une seconde famille et on ne laisse pas n'importe qui entrer dans sa famille. C'est une règle que tu t'appliques à respecter. Je te comprends, lorsque des personnes inconnues au bataillon viennent perturber l'équilibre, il est difficile de leur offrir une part de notre confiance.

Alors oui, je n'aime pas l'odeur de cigarette mais j'aime énormément mes amis, autant que tu aimes les tiens et ce point nous rapproche plus que tu ne le penses.

Je comprends tout à fait que certains sujets te mettent mal à l'aise et que tu préfères en garder d'autres pour toi. Après tout, on a tous notre part de secret que l'on veut à tout prix protéger et éviter de la donner en exposition à n'importe qui.

Tu es quelqu'un de juste Victor. Sans te parler plus que ça, je l'ai compris. Je ne suis pas psy, simplement un bon observateur. Alors je te le dis franchement et sincèrement : fais ce que tu veux. Tu es le seul qui t'impose des limites. Et si quelqu'un dépasse les bornes, tu peux lui dire.

"Qu'est-ce que tu trouves à Nick ? demande Victor.

-Il est gentil, commence Mégane.

-Vraiment ? la coupe-t-il.

-Tu as un problème ? se braque-t-elle.

-Non aucun, il est juste un peu spécial.

-Je sais que tu détestes laisser n'importe qui pénétrer dans nos barrières mais je te promets que l'on s'accorde tous à dire que Nick et ses amis sont des personnes biens. Et puis tu n'as rien à perdre, ils repartent dans quelques semaines. Tu poirras faire comme si rien n'était jamais arrivé."

Victor y réfléchit quelques instants et acquiesce. De toute façon, il n'a pas le choix. Donc tant qu'à faire, autant essayer de sympathiser avec ces nouveaux venus, qui sait, une surprise peut toujours arriver. Il allume la cigarette qu'il a toujours coincée entre ses dents et laisse la fumée du tabac emporter ses mauvais souvenirs.

Comme je ne sais pas vraiment quels sont tes loisirs, je me suis dit qu'un accessoire pour fumer pourrait peut-être t'être utile.

Joyeux Noël Victor

Valentin

Un dimanche tout chaud. Ou plutôt enneigé selon l'endroit où vous êtes

Une petite lettre pour vous réchauffer ça vous convient ?

Bonne journée