Chapitre 9
🦊 Corey 🦊
Il est presque dix-neuf heures et j'attends Aeson près de la porte d'entrée. Je me déteste d'être comme ça. Être autant attiré par quelqu'un que je ne connais pas. Savoir que mon corps le réclame alors que ma tête veut s'enfuir. Après, je ne vais pas me plaindre. Il est vraiment magnifique et sent extrêmement bon mais je ne le connais pas. Je sais, au fond de moi, qu'il est vraiment respectueux et qu'il ne me fera pas de mal. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il va me lâcher à un moment donné même s'il me dit le contraire.
– Ce n'est pas en attendant devant la porte que ça le fera venir plus rapidement. Ça fait une heure que tu attends. Intervient ma mère.
– Je sais mais... Mais j'ai hâte de le voir même si... Si... Enfin, tu vois...
– Corey, il faut que tu te lâches un peu. Que tu sois toi-même. Arrête de te mettre des barrières.
– Je me protège maman et puis... Je... Je sais très bien qu'il ne va pas passer sa vie avec moi. Il va me lâcher alors je préfère me protéger avant de souffrir à nouveau.
– Mon chéri, ta tante et ton oncle t'ont bourré le crâne avec leurs conneries. Tu verras que si tu te fais ta propre opinion sur les choses, tu te sentiras mieux et tu comprendras qu'ils te racontaient que des conneries.
– Je sais que c'était n'importe quoi ce qu'ils me disaient mais c'est tellement ancré en moi que c'est compliqué.
– Je sais mais je suis certain que ça ira mieux si tu te lâches avec Aeson. Il saura te montrer tout le sens contraire de ce que ta tante et ton oncle ont voulu te montrer.
– Je... On verra bien.
Ma mère me sourit avant de me prendre dans ses bras. La sonnette retentit et je souris immédiatement. Je me détache de ma mère pour aller ouvrir et tombe sur Aeson. Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit que je le prends dans mes bras. Putain de corps à la con ! Pourquoi tu veux toujours être près de lui ?! Ça m'énerve de ne pas pouvoir contrôler mon propre corps ! Mais je ne finis pas m'éloigner de lui et le faire entrer. Ma mère lui dit bonjour tandis que mon père arrive de l'étage. Il salue l'autre alpha tout en lui disant de faire attention à moi. Enfin, il fait son discours de père. On les salue avant de sortir et de monter dans la voiture d'Aeson. J'avoue que je suis un peu gêné pour le moment. J'espère que ça ira mieux par la suite.
Le trajet se fait rapidement et en musique. J'avoue qu'il a de bons goûts musicaux. Il se gare dans son allée et j'admire sa maison. Elle est magnifique. Elle est légèrement plus petite que celle de mes parents mais elle est très charmante. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens incroyablement bien. On sort du véhicule pour se diriger vers la porte d'entrée. Je suis émerveillé par la beauté des lieux. C'est magnifique. La sensation de bien-être se confirme. Je suis sorti de ma contemplation par un homme. Un oméga. J'allais grogner quand je me souviens qu'il s'agit de Ruben, son frère.
– Tu dois être Corey. Enchanté, je suis Ruben. Le petit frère de ce débile. Et voici ma fille, Nina. Aeson m'a beaucoup parlé de toi.
– Enchanté. Ah oui ?
– Oui ! J'avais hâte de te rencontrer.
– Tu es l'amoureux de mon tonton ? Demande la petite.
– Oh euh... Pas... Pas pour le moment.
– Nina, on t'a déjà dit qui était Corey.
– Il est l'âme-sœur de tonton mais ils ne sont pas encore amoureux. Pas comme toi qui aime Ciro.
– Là tu en as un peu trop dit. On vous laisse tranquille. Bonne soirée.
– Merci, vous aussi. Répond Aeson.
Ruben part avec sa fille qui est toute mignonne. Alors comme ça, il est amoureux de Ciro ? J'en conclus qu'il n'est plus avec le père de la petite. Bon après, cette histoire ne me regarde pas. Je ne fais pas parti de la famille donc je n'ai pas as savoir les détails de la vie de l'oméga. Aeson me fait le tour du propriétaire et j'aime énormément cette maison. Je me sens comme si j'étais à la place. C'est très perturbant. On finit par s'assoir autour de la table de la salle à manger. Apparemment c'est lui qui a préparé de quoi manger. Il a juste à faire réchauffer.
– Ruben irait bien avec Ciro.
– Je suis d'accord mais il a peur de le lui dire. Je n'ai rien dit à Ruben mais Ciro est amoureux de lui. Je veux qu'ils s'en rendent compte d'eux-mêmes.
– Ah oui ? Tu dois avoir envie de les pousser l'un vers l'autre.
– J'avoue que oui. Je pousse Ruben à le lui dire mais il ne veut pas pour le moment. Ils sont très énervants. Pire que moi et mon envie de rencontrer mon âme-sœur.
– En parlant de ça, tu as déjà eu des copains ?
– Oui car je pensais qu'ils étaient mes âmes-sœurs mais je me suis vite rendu compte que je me trompais. Ma plus longue relation était d'une semaine. En fait, depuis mes treize ans je cherche mon âme-sœur. Enfin, au début ce n'était pas mon plus grand but dans la vie. Je cherchais mais pas activement. Je commençais à perdre espoir quand je t'ai rencontré.
– Et tu n'es pas déçu que ce soit moi ?
– Pas du tout. Tu es incroyablement mignon et tu sens tellement bon. Je suis certain que j'aimerais ta personnalité quand on se connaîtra mieux.
– Peut-être.
– Et toi ? Tu as déjà eu des copains ?
– Quand j'avais quatorze ans, ça a duré deux mois.
– Pourquoi ça n'a pas marché ?
J'hésite à déjà lui raconter cette histoire. Bon après, ce n'est pas un secret d'État. Je peux bien lui dire des choses sur moi sinon, rien n'avancera entre nous.
– Il m'a menti pendant ces deux mois.
– Comment ça ? Il avait quelqu'un d'autre ?
– Non. En fait, il m'a menti sur qui il était. Il me disait être un alpha mais il était un bêta. Il avait la carrure d'un alpha alors j'y ai cru.
– Je ne comprends pas qu'on puisse faire ça. Que tu sois alpha, bêta ou oméga, on est tous pareils.
– Hum. Il disait qu'il préférait se faire passer pour un alpha car les bêtas sont banals. Ils ne sentent pas et n'émettent pas de phéromones.
– Parfois ce n'est pas plus mal. Au moins ils n'ont pas à supporter les chaleurs ou les ruts. Et ils ne sentent pas les phéromones dégoûtantes de certain.
– C'est sûr.
– Comment tu t'es rendu compte qu'il mentait ?
– J'ai commencé à emmètre quelques doutes quand je commençais à avoir mes chaleurs. Il me ramenait chez moi après une journée de cours. Quand tu commences à être en chaleurs, tu dégages des phéromones. Lui ne réagissais simplement pas. Je me suis dit qu'il n'avait pas un bon odorat même si je trouvais ça bizarre. Et puis quand j'ai réfléchi plus longuement, il n'avait jamais été en ruts et ne dégageait pas de phéromones. Même si tu les contrôles, tu sens si la personne est un alpha ou un oméga. Mais là, je ne sentais rien. Et ça s'est confirmé quand sa mère m'a dit qu'il était un bêta.
– Tu lui en as parlé ?
– Oui et il m'a dit ce que j'ai évoqué au début de la conversation. Comme quoi il préférait se faire passer pour un alpha car les bêtas sont banals.
– Encore un débile.
– Exactement.
Aeson me sourit avant d'aller chercher le plat. Il a fait un gratin de pâtes. J'adore ça. Je souris et il me sert une part. Je commence à goûter et je trouve ça excellent. Je le complimente et je le vois rougir légèrement. Il est très mignon.
– Tu as toujours vécu à Los Angeles ? Demande-t-il.
– Oui mais pas à Beverly Hills. Et toi ?
– J'ai vécu à Pasadena avant de venir ici pour ouvrir mon agence immobilière.
– On n'aurait pas pu se rencontrer plus tôt.
– Non malheureusement. Ça m'aurait évité de passer pour un fou auprès de ma famille.
– Comment ça ?
– Comme tu le sais, je cherchais mon âme-sœur. Je te cherchais toi et j'étais comme obsédé à l'idée de te trouver que ma famille me prenait pour un fou. Ils n'ont jamais cru aux âmes-sœurs.
– Effectivement, ça aurait évité des choses.
– Tu as fait des études ?
– J'aurais aimé mais non. J'ai toujours voulu être décorateur d'intérieur. Mes parents disent que j'ai un don. C'est moi qui ai décoré leur maison et leur jardin.
– Je suis d'accord avec eux. Tu as un don. La maison est magnifique.
– Merci. Réponds-je en rougissant.
– Tu sais, tu peux toujours essayer de réaliser ton rêve.
– Et comment ?
– Notre décoratrice d'intérieur part en retraite donc tu pourrais la remplacer et en parallèle, tu travailles pour des particuliers. Le bouche à oreille, ça va vite.
– Merci. Je... Je vais y réfléchir.
– Pas de problème.
Il me sourit tendrement. J'avoue que l'idée me plaît bien mais j'ai peur de me foirer. Ça ne sera pas aussi simple que décorer la maison de mes parents. Enfin, je vais réfléchir à sa proposition.
– Un jour, on sortira. Je me disais que tu serais plus à l'aise à l'intérieur.
– Pourquoi ?
– Tu ne sortais pas.
– Quand ma tante et mon oncle étaient là, oui, je ne sortais pas. Mais une fois que mes parents étaient rentrés, je pouvais faire ce que je voulais. Je n'ai pas peur d'aller dehors. Je ne sais pas ce qui t'as fait penser à cela.
– Désolé. Je pensais que tu avais peur de sortir.
– Ce n'est rien. Après tout, tu ne savais pas que je sortais quand mes parents étaient là.
Je lui souris pour le rassurer et il se détend. Je comprends pourquoi il pensait ça. C'est vrai qu'il ne sait pas comment je suis quand mes parents sont présents. Mais là, il voit le vrai Corey. Il n'a pas le Corey apeuré, effrayé et sans conversation devant lui. Je suis les conseils de ma mère en restant moi-même. Après tout, si le destin nous a lié, c'est qu'il y a une raison. J'arrête de penser à cela et me concentre sur Aeson et notre repas. Le temps s'écoule et le repas prend fin. Au fond de moi, je n'ai pas envie de partir mais mon cerveau n'est pas de cet avis.
– Tu... Est-ce que tu veux...
Je le vois vraiment très gêné. Ça fait bizarre de le voir comme ça. Il rougit même un peu. Je me répète mais il est vraiment mignon. Je l'encourage à me demander ce qu'il veut et il finit par parler calmement.
– Je me disais que tu pouvais rester ici. Enfin, que tu pouvais rester dormir. Avec moi. Mais si tu n'en as pas envie, je ne te force pas. Après tout, on ne se connait pas depuis longtemps.
– Je... Je veux bien rester. Il faut juste que je prévienne mes parents.
– Génial. En tout cas, j'ai adoré cette soirée. On se connait beaucoup mieux et j'aime comment tu es. Tu es une très belle personne Corey.
– M-merci.
Je rougis violement à ses propos avant qu'il ne me sourit et qu'il me prenne dans ses bras. Putain de merde, je vais mourir. Il est vraiment très tactile alors que je reste un peu en retrait. Mais son contact ne me gêne pas du tout. Je me sens bien dans ses bras. Extrêmement bien. On finit par se séparer et j'envoie un message à mes parents pour leur dire que je reste chez Aeson pour la nuit. Il faut que je me lâche c'est pour cela que j'étais le vrai moi durant cette soirée. Et puis, à quoi ça sert de faire croire que je suis un autre ? Mais après, j'ai toujours en tête que je ne suis pas un oméga à aimer. Au fond de moi, j'espère qu'Aeson me fera changer d'avis. Il me l'a, en quelque sorte, promis. En espérant qu'il est un homme de promesse.
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