Chapitre 29
🦊 Corey 🦊
Je suis actuellement à l'agence en train de travailler sur un projet pour Aeson. J'aime vraiment ce que je fais. Je ne m'ennuie pas et tous les projets sont différents. Aucun ne se ressemble. La semaine prochaine, c'est les examens. Je stresse de plus en plus mais je révise beaucoup avec Kelsey. On arrive bien à s'aider. On est un binôme qui fonctionne bien. En cours, Jordan reste assez insistant mais il ne m'approche plus quand on entre ou sort de cours. Il y a toujours Ian ou Aeson. Il a fini par comprendre qu'il ne devait pas trop m'approcher s'il ne voulait pas les avoir sur le dos.
– Tu t'en sors ? Demande mon alpha.
– Oui, ça va. J'avance bien.
– Génial. J'ai le droit de voir ?
– Je termine un truc et oui, tu pourras venir voir.
– Ça marche.
Aeson me sourit et je le lui rends en retour. Je continue ce que je faisais et quand j'ai fini, j'appelle mon alpha pour qu'il vienne voir mon travail. Il prend la chaise à côté de moi et s'assoit. Je lui montre ce que je faisais sur ma tablette. Il regarde attentivement.
– C'est magnifique. Tu es vraiment doué pour ce travail. Je suis fier de toi.
– Merci. Je suis content que ça te plaise. C'était un peu compliqué ce projet.
– Je sais mais tu y es arrivé.
– Je n'ai pas encore fini. Il me reste encore quelques trucs à faire.
Je sens ses lèvres se poser sur ma joue. Je souris comme un idiot. Il finit par me lâcher après un dernier baiser. Il regarde l'heure avant de souffler.
– Je dois faire une visite. Ciro ?
– Oui ?
– Tu fais attention à lui ?
– Mais oui, ne t'en fais pas.
– Merci. Ça va aller ? Me demande-t-il.
– Oui, t'inquiète. Et puis, Ciro est là.
– Si ça ne va pas...
– Je sais, je t'appelle.
Il me sourit avant de venir m'embrasser une dernière fois. Il part de l'agence et je me retrouve avec son meilleur ami. Il vient prendre une chaise et se mettre en face de moi.
– Il n'est pas un peu collant ?
– Un peu mais ça ne me dérange pas. Bien au contraire.
– Il a énormément peur qu'il t'arrive quelque chose. Je n'imagine pas qu'est-ce que ça sera quand votre enfant sera là. Il va être encore plus sur ses gardes.
– Il fait attention à nous. C'est normal.
– Je ne dis pas le contraire mais il peut paraître parfois étouffant.
– Certes mais comme je l'ai dit, ça ne me dérange pas.
– Ruben m'a dit que tu lui avais posé pas mal de questions.
– Oui, je voulais tout savoir. Et puis, c'était moins gênant de les lui poser que de le faire avec ma mère.
– Je comprends.
– Je peux te poser une question ?
– Évidemment.
– Comment tu as vécu le fait que Ruben sorte avec Kian ?
Je vois son sourire faner un peu. Oups, je n'aurais peut-être pas dû lui poser cette question. Et faut dire que ça ne me regarde pas vraiment.
– Désolé, ça ne me regarde pas.
– Ne t'en fais pas, je vais te répondre. Pour être franc, je l'ai très mal vécu. J'avais pour habitude de me rendre chez les Capps et de manger avec eux mais quand ils sont sortis ensemble, Kian était souvent là. Au début, je venais mais par la suite, j'essayais de trouver des excuses pour ne pas rester manger. Je ne supportais pas de les voir se donner de l'affection. J'ai compris bien avant Ruben que j'étais amoureux de lui. J'ai souvent voulu tout balancer à Ruben. Lui dire qu'il serait tout aussi bien avec moi mais je le voyais heureux. Je ne voulais pas gâcher son couple. Mais si je l'avais fait, Ruben n'aurait pas autant souffert.
– Tu as dû tellement souffrir. Tu ne pouvais pas prévoir ce qu'il allait arriver.
– Oh que oui ! Aeson me demandait souvent pourquoi j'évitais son frère mais je n'avais pas le courage de lui dire la vérité. Je sais que je ne pouvais pas prévoir mais au moins, je ne l'aurais pas quitté. Même si Kian a changé, je lui en voudrais toute ma vie. Mais dans un sens, ça m'a permis de pouvoir être avec Ruben même si ça a pris pas mal de temps.
– Aeson se doutait de tes sentiments. Même si Kian serait resté, tu aurais forcément fini avec Ruben. Vous deux, c'est une évidence.
– Il s'en doutait mais n'avait pas la confirmation. Tu crois ?
– J'en suis même certain. Le destin fait bien les choses Ciro. Il m'a permis de me sortir d'une sale emprise.
– Tu sais, je suis vraiment content que mon meilleur ami soit tombé sur quelqu'un comme toi. Il est vraiment heureux et amoureux. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Il a attendu tellement longtemps avant de te rencontrer. C'est tellement génial de le voit comme ça. Je suis certain qu'il fera un excellent papa.
– Ça me touche ce que tu dis. J'en suis sûr aussi. Il va très bien s'occuper de notre enfant.
Ciro me sourit avant de venir me prendre dans ses bras. On n'est pas souvent que tous les deux mais j'aime beaucoup parler avec lui. Il me rassure sur les intentions d'Aeson et même si ça va beaucoup mieux, j'en ai encore besoin. C'est sûr que je ne suis plus dans le même état qu'à notre rencontre mais parfois, j'ai encore des coups de mou et des doutes. Mais ça reste très occasionnel. Et heureusement car je n'ai pas envie que ça gâche ma vie avec mon alpha. On a travaillé très dur pour que j'oublie toutes ces choses, pour que je me sente bien et en sécurité. Des fois, ça a été très compliqué mais on s'en est sorti avec brio.
Ciro cherche une maison pour un de ses clients tandis que je continue mon travail. Mon ventre se voit quand je mets des pulls qui collent à la peau. Évidemment, quand je suis en cours, je fais en sorte de mettre un haut ample. Même si tout le monde sait que je suis enceint. Mon odeur a changé alors je ne peux pas le cacher. Mais ils n'ont pas à voir mon ventre. Surtout pas Jordan. D'après Noam, voir un oméga enceint l'excite énormément. Alors je préfère me cacher. Et puis Aeson surveille si je mets un bon pull ou pas. C'est vrai que ça pourrait faire flipper dit comme cela mais je trouve son comportement vraiment mignon.
Je suis à fond dans mon travail quand je sens des phéromones pas très agréables. Je relève la tête et tombe sur Daisy et Bart. Ciro est entre mon bureau et eux. Il a l'air très en colère tandis que leurs phéromones me donnent la nausée. Ciro a de la chance de ne pas les sentir. Je me lève précipitamment et me dirige vers les toilettes. Je détestais déjà leurs phéromones mais maintenant, avec la grossesse, c'est bien pire. Une fois que j'ai fini ce que j'avais à faire, je sors de la pièce pour rejoindre les trois autres personnes. Je vois le regarde de Daisy parcourir mon corps et s'attarder sur mon ventre. Elle me lance un regard de dégoût.
– Les omégas sont bien tous pareils. Ils veulent que pondre des gosses. Que des putes.
– Ce n'est pas parce qu'on veut des enfants qu'on est des putes. Répliqué-je.
– D'où tu te permets de me répondre ? T'ai-je aussi mal élevé ?
– Daisy, ce n'est pas toi qui m'as élevé ! Vous vous êtes incrustés dans mon « éducation » c'est tout !
– Tu es vraiment devenu insolent depuis que tu te fais baiser par cet alpha !
– Dégagez d'ici ! Vous n'avez rien à foutre ici !
– Je...
– Vous avez entendu Corey ? Partez d'ici !
Voyant qu'ils ne pourront rien dire d'autre, ils s'en vont. Une fois qu'ils ne sont plus dans l'agence, je sens mes larmes couler. Je pars m'assoir tout en pleurant.
– Ça va ? S'inquiète Ciro.
– O-oui. C'est juste que je me sens bizarre quand je les revois. Je sais qu'ils ne pourront jamais plus rien me faire mais ils me font quand même peur.
– Je comprends ce que tu veux dire. Tu auras toujours cette peur de les croiser. Corey, tu sais qu'il y a qu'une seule solution pour que tu sois vraiment libre. Je sais qu'Aeson t'en a déjà parlé mais réfléchis-y encore plus. C'est très important.
– Je sais.
Je souffle un bon coup avant de sécher mes larmes. Aeson et Ciro ont raison. Je dois agir pour mon bien. Pour ne plus vivre dans la peur et être libre. Je ne veux pas avoir peur quand je me promènerai dans les rues avec mon bébé. Je veux pouvoir faire ce que je veux sans me soucier de si je vais les croiser ou non. La porte s'ouvre sur mon alpha. Je me lève et vais dans ses bras. Ciro explique la situation. Je le sens se tendre. Il est énervé. Je lève la tête et l'embrasse tendrement pour le calmer. Et ça marche. Je me détache de lui et lui prends la main. Je nous dirige vers mon bureau. Il s'assoit sur ma chaise et moi, sur ses genoux. Aeson entoure ma taille à l'aide de ses bras.
– Je suis prêt. Informé-je.
– Prêt à faire quoi ?
– À porter plainte. Je ne peux pas rester dans cette peur constante. Je veux pouvoir me promener librement sans avoir peur de les rencontrer.
– Tu fais le bon choix.
– Je sais. Il est temps qu'ils paient pour tout ce qu'ils m'ont fait.
– Tu as des preuves j'espère ?
– Oui. Je demandais à Hailey de prendre en photo mon corps quand ils me battaient. Du moins, elle prenait les endroits que je ne voyais pas. Sinon, c'est moi qui le faisais. J'ai même les preuves qu'ils me faisaient cela uniquement quand mes parents étaient absents. J'ai vraiment tout pour les faire plonger.
– Ça me rassure. Au moins, ils ne vont pas s'en sortir. Tu veux aller quand porter plainte ?
– Tout à l'heure, après le travail ?
– C'est parfait.
– Tu viendras avec moi ? Demandé-je.
– Évidemment. Pourquoi me poses-tu une question aussi évidente ?
– On ne sait jamais. Tu peux ne pas avoir envie de venir.
– Si quelque chose te concerne alors, ça me concerne aussi. Donc, j'aurais toujours envie de t'accompagner et ça n'importe où.
– Merci.
– C'est normal.
Il me fait son plus beau sourire avant de m'embrasser avec tendresse. Je savoure le baiser et me rapproche un peu plus de lui. Nos lèvres se séparent après de longues secondes. Je pose mon front contre le sien tout en souriant. Je suis tellement bien avec lui. Pourquoi il m'a fallu autant de temps avant de le rencontrer ? J'aurais pu être heureux bien avant. Mais j'y suis désormais. C'est le plus important.
– Il faut que je retourne à mon bureau.
– Je sais mais je n'ai pas envie de bouger.
– Corey, si je ne termine pas ce que je faisais, on ira tard voir la police et du coup, on rentrera tard à la maison.
Il ne m'en faut pas plus pour me lever et le laisser retourner à son bureau. Il sait que j'aime énormément nos moments à deux une fois à la maison. On passe notre temps dans les bras l'un de l'autre et j'adore ça. Il laisse échapper un rire en me voyant un peu bouder.
– C'est fou, je ne serais pas là, je suis sûr que vous vous sauterez dessus.
– Pas au travail Ciro ! Même si l'idée me plait bien.
Je rougis à l'entente de ses mots. J'avoue que je suis du même avis qu'Aeson mais ça ne se fera jamais. Et puis, j'aurais bien trop peur qu'on se fasse choper. Évidemment, on ne ferait pas ça ici mais dans les archives, à l'abri des regards. Mais imaginez si un client arrive. Il cherche mais ne voit personne. Alors il décide d'aller aux archives et là, on se fait choper. La honte ! Enfin bref, j'arrête de penser à cela et continue mon travail. Il ne va pas se faire tout seul.
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