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C3 - Le serviteur de ces dames (3/3)

— Debout ! Dépêchez-vous, hurla une voix.

Raoul se réveilla en sursaut, le cerveau embrumé de sommeil. Que se passait-il ? Pourquoi quelqu'un criait-il ? Pourquoi était-il épuisé ? Il jeta un coup d'œil à sa montre. 5 h. Les aurores ! Ceci expliquait sa fatigue. Et le reste ?

— Vaut mieux pas les énerver, lui souffla-t-on à l'oreille.

Il tourna la tête. Un jeune homme, habillé d'un informe pyjama à rayures, l'observait d'un air gêné. La pièce l'intéressa plus : une chambre aux murs blancs, deux lits simples appuyés chacun contre une paroi, une large armoire. Quant à la fenêtre, les solides barreaux tuaient toute velléité de fuite.

Barreaux, fuite ?

Ces mots remirent d'aplomb sa mémoire, et un kaléidoscope des événements de la journée d'hier se déroula. Le vol en parapente, l'accident de Litsiane...

Sa capture par les transmutées de Pravisam !

Après la réunion du Conseil, ses gardiennes l'avaient emmené dans un des hangars et abandonné dans cette chambre, avec interdiction d'allumer la lampe ou de déranger son voisin. Hormis sa montre, elles avaient confisqué ses affaires personnelles, sa voile, son crayon à dessin. Et l'arme à volt fournie par Salim.

Me voilà nu comme un bébé au premier jour, pourvu que Litsi s'en sorte mieux que moi.

Sa remarque lui apparut inutile. Leur départ dépendait d'abord de sa guérison, puis de "sa" décision, la Veilleuse l'avait clairement mentionné. Elle était donc soignée et invitée au bourg, quand lui devait payer son séjour sous contrôle des vampires. Pas l'idéal pour la contacter elle ou Dorei. À la pensée de sa dulcinée, Raoul plissa le front. Ne risquait-elle pas de s'inquiéter ?

Un coup sur son épaule le ramena au colocataire. Dans les vingt ans. Ses boucles châtaines entouraient la figure d'un ange, à la silhouette d'un gringalet qui ne ferait guère le poids face à une faible femme.

Ses yeux angoissés le prouvaient.

Une seconde lueur brillait dans ses iris noisette : l'espoir. Étrange. Raoul creuserait cette énigme dès que possible. Pour l'instant, le garçon lui indiquait une porte de l'index.

— La salle d'eau. Nous avons l'obligation de nous laver. Tu trouveras tes nouveaux habits dans ton armoire.

— D'accord. Moi, c'est Raoul, annonça-t-il en se levant.

— Will, pour William.

Présentations effectuées, il appliqua les conseils du garçon et récupéra sa tenue. Elle se composait d'un pantalon noir en toile, d'une chemise et d'un tablier blanc. Il la tendit à son Will, qui l'éclaira :

— Nous avons de la chance, nous travaillons aux cuisines. Les autres se coltinent le ménage des parties communes.

— Quoi ? Nous devenons les larbins de ces nanas ? Comment peux-tu l'accepter ?

La signification de sa phrase le percuta soudain. Un régime matriarcal à Pravisam ? Des policières, un Conseil constitué uniquement de femmes, les indices convergeaient dans ce sens. Il lui fallait obtenir plus d'informations, avant de conclure et d'envisager la suite de sa mission avec Litsiane pour Basile. Auprès de sa seule source. William.

Son colocataire balbutia :

— Je... je l'accepte parce que c'est... c'est un test. Si je... je le réussis, je... je vivrai libre dans le bourg avec elles. Ce... ce n'est pas ton cas ? Sinon, tu... tu ne serais pas dans ce... ce bâtiment ou... ou renvoyé de Pravisam.

Pauvre gamin, la peur le fait bégayer. Tu rouilles, chère Plume Acerbe ! Tu ne lui tireras pas les vers du nez de cette manière.

Un visage affable de sa part, et Will se détendit un peu.

— Je suis là à cause de mon amie, elle s'est blessée à son arrivée. Quand elle sera guérie, nous repartirons. J'espère que ton test ne durera pas trop.

— Encore une bonne semaine, ou il se prolongera d'un mois. On en discutera plus tard.

Regard fuyant, peau pâle, gouttes de sueur, mains qui se tordaient. Le garçon ne voulait pas tout lui avouer. Grâce aux explications de Elliot et Salim, Raoul connaissait le désir de William. L'adoption. Elle consistait en la transformation d'un humain en vampire avec son accord, lors d'une pleine lune... laquelle aurait lieu dans dix jours.

Lui n'en rêvait pas, se cacher constamment ne valait pas l'immortalité. Ni obéir à une bande de folles.

Un aspect dans les propos de son colocataire l'intrigua. Les hommes transmutés retrouvaient leur liberté de circulation dans le bourg. Or, Basile en était déjà un. Il pouvait donc contacter Anaël à tout moment. Où l'excentrique beau-frère serait-il captif ? Si oui, pourquoi ?

Le sujet attendrait.

Il se dépêcha de se préparer. La douche le requinqua, même si elle fut courte. Une fois habillé de sa tenue de forçat, il suivit Will dans le long couloir, aux murs gris. Des "volontaires" les accompagnaient. Une vingtaine environ.

En silence, ils sortirent sur la place où ses gardiennes patientaient. Raoul aurait aimé les provoquer, mais le froid qui traversait la mince couche de vêtements calmait ses ardeurs belliqueuses.

La marche nous réchauffera.

Elle démarra sans tarder. Les transmutées les emmenèrent par un chemin différent de celui de la veille. Ils grimpèrent sur deux files au milieu des maisons endormies. Au bout de dix minutes, les policières contournèrent une bâtisse, aux fenêtres ornées de vitraux pour s'immobiliser devant une porte. Lorsqu'elle s'ouvrit, de bonnes odeurs de pain croustillant s'en dégagèrent, à faire saliver un mort.

Normal chez des vampires.

Raoul ignora l'appel de son ventre et franchit le seuil avec plus de la moitié de la troupe. Au moins, il profiterait de la chaleur, la seule à l'accueillir dans la cuisine : la brigade, dotée de cinq femmes, n'avait rien à envier aux gardiennes. Impossible de déterminer à quel groupe, il offrirait un trophée de l'amabilité.

— À vos postes ! aboya l'une d'elles.

Les hommes-serviteurs s'éparpillèrent telle une nuée de moineaux. Quand ils enfilèrent une charlotte, Raoul n'eut pas le cœur à rire à leur tête.

Je vais devoir aussi porter ce truc.

En tout cas, leur efficacité le rendait admiratif. Certains extirpaient des casseroles, les posaient sur les fourneaux au centre et y versaient divers produits. D'autres, dont Will, dressaient des plats froids. Les derniers se dirigeaient vers une arche. Elle conduisait sûrement à la salle du restaurant, qu'ils arrangeraient.

Et lui-même ? Ses "hôtesses" ne l'oublièrent pas, malheureusement.

— T'es le nouveau, martela une vampire, les poings placés sur ses hanches.

Une affirmation plus qu'une question. Pourtant, il opina face à la montagne de chair à la peau aussi cuivrée que celle de Salim. La ressemblance s'arrêtait là. Le faux cuistot, préféré des filles, n'atteignait pas l'épaule de son interlocutrice.

Dorei, je te présente le vrai Ogre. Ou plutôt une Ogresse.

— Je suis la cheffe de brigade et nous devons préparer le petit déjeuner. Tu sais faire quoi ?

— Ma copine s'occupe de tout chez nous.

Il accompagna la réponse d'une moue gênée. Elle ne plairait pas à la cheffe. Sa réflexion brillait d'euphémisme : la vampire afficha un mépris à l'envoyer cent pieds sous terre.

— Épluchage des fruits à l'extérieur ou vaisselle à l'intérieur ?

Alors qu'il s'apprêtait à rétorquer, Will lui fit signe. Il attrapa un couteau et ôta la peau d'une orange factice. Message reçu cinq sur cinq, Raoul acquiesça.

Sauf que je me les gèlerai à bosser dehors ! Avec l'enceinte à proximité, le soleil ne se pointera pas avant des heures. Désolé, mon gars.

— Je choisis la vaisselle.

Si Will tapa un index contre sa tempe, un éclair traversa les iris sombres de l'Ogresse. Elle l'avait piégé. Il allait souffrir.

Second euphémisme.

Rincer les plats, casseroles et assiettes sales dans l'imposant évier en céramique, puis charger la machine à laver ne présenta pas de difficulté. En revanche, les extirper en fin de cycle le plongeait dans un cauchemar digne d'Halloween. Ils lui brûlaient les mains.

Raoul s'interdit de gémir et poursuivit la cadence infernale. Avec succès : la vaisselle s'empilait sur la table. Aucune ne se fracassa au sol.

Je ne leur donnerai pas cette joie.

Même si la peau de ses paumes n'y résistait pas entre le froid et le chaud, elle avait rougi en un quart d'heure. La cheffe de la brigade, en plus de sa position dominante de vampire, jouerait-elle la sadique ?

Un pléonasme, oui.

L'apparition soudaine d'une paire de gants devant ses yeux le surprit. Il pivota : l'Ogresse les lui tendait.

— Tu ne tiendras pas la journée sans. Encore moins les suivantes, tu restes à ce poste toute la semaine.

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