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C1 - Le vol du soir (2/3)

Anaël se tenait droite comme un i dans le canapé, son visage ridé plus pâle qu'à l'habitude. Ses doigts fins, à peine tachés, trituraient la lettre de Basile qu'elle venait de lire. À ce rythme, le malheureux bout de papier finirait en charpie. Litsi, assise à ses côtés, posa une main sur son bras. Le désagréable froissement cessa. Un sourire d'excuse suivit, puis de propos véhéments.

— Elliot refuse d'agir ! Voilà ces mots : Basile a accepté l'invitation de Pravisam en tant que chef d'orchestre. Le bourg est gouverné par des femmes, des vampires transmutées. Un lieu inoffensif, même si les hommes sont relégués à des responsabilités subalternes. C'est donc un grand honneur pour votre beau-frère de recevoir une telle requête.

— Basile a rarement l'occasion d'exercer son talent, suggéra Dorei, et son courrier explique sa joie de les aider. La réaction d'Ombrelle, pardon Elliot, se comprend.

— Il me contacte toujours pendant ses congés... un mois sans, alors qu'il n'oublie jamais.

La phrase cachait un sous-entendu : la mort de Gabrielle, sa fille, que la police des vampires n'avait pas réussi à soustraire à la violence des ovnis, adeptes du sang humain, et dont elle évitait le sujet. Les iris bleus d'Anaël s'étaient d'ailleurs assombris.

Comment la soulager ? Sa sœur le tenta :

— Il n'a peut-être pas encore eu le temps.

Ses paroles ne trouvèrent pas d'écho, le silence n'en avait que plus de signification. Impossible ! Litsi serra le bras de leur amie, avant de lui parler.

— Vous voudriez qu'on y aille ? Qu'on s'assure que rien ne lui est arrivé ou qu'on le ramène ?

Son esprit lui reprocha aussitôt cette folle proposition. Elle l'envoya paître. Elliot connaissait son travail, et la tranquillité d'Anaël valait bien le report des vacances dans les mers tropicales. Tant pis pour les fonds sous-marins... tant pis pour le farniente sur la plage de Dorei avec Adonis. Sa jumelle avait acquiescé d'un hochement de tête.

— Reste plus qu'à récupérer un maximum de renseignements sur ce bourg de nanas, conclut celle-ci avec entrain.


— Si Ombrelle a informé Anaël qu'il n'y avait rien à craindre, c'est qu'il n'y a rien à craindre, rappela Litsi. On te contacte dès que possible.

— Nom d'un bèlè ! Vous avez intérêt, sinon je vous étripe, Foi de Torquemada !

Elle ne releva pas le non-sens dans la menace et tira chaque joue de Dorei. Un sourire forcé apparut.

— Pour Anaël, l'encouragea-t-elle.

— Pour Anaël.

Cet accord dérida définitivement sa sœur. Elle rejoignit son compagnon, l'embrassa à pleine bouche, puis s'écarta. Bâton en l'air. Les papiers crépons colorés flottaient toujours dans la bonne direction, ils donnaient le feu vert. Adonis s'élança en premier dans un grand bruit de toile. Au moment où ses pieds quittèrent le sol, il cria :

— À nous les cieux, adorables lectrices !

Il avait employé l'exclamation typique dans son rôle de la journaliste de Les Cancans du Coin, laquelle écrivait des chroniques plus que contestables sur la compétition de musique classique de Lasymphonie.

— La Plume Acerbe lui manque, grommela Litsi.

— Ses articles nous ont aidées à évoluer, ma Reine vierge. Occupe-toi donc de ton vol.

Pas faux !

Si sa jumelle n'avait pas relevé les critiques d'Adonis sur son attitude de maman poule, elle n'aurait pas dû jouer seule face au jury. Encore moins libérer son talent, ni clôturer sa culpabilité au sujet de la mort de leurs parents.

Il a aussi protégé Pain d'épices face aux vampires extrémistes, argua son traître d'esprit.

Deux contre un, elle céda. De quel droit s'autorisait-elle à le juger ? Peut-être changerait-il à force de côtoyer Dorei ?

Les questions attendraient. Il était temps d'appliquer les « sages consignes » de sa sœur. Elle se retourna face à son parapente, qu'elle souleva à peine du sol. Les bouches grandes ouvertes du bord d'attaque avalèrent la brise, et l'enveloppe se gonfla. Un simple amuse-gueule, elles demeuraient avides de se gaver d'air.

Frémissantes, assoiffées, impatientes.

Litsi se remit dans la direction de la falaise. Une profonde inspiration et elle marcha, penchée en avant pour contrer la résistance de sa voile. Les suspentes dans ses poings lui en indiquaient le mouvement. Quand la tension se dirigea vers le haut, elle jeta un coup d'œil. L'enveloppe se déployait telle une aile d'oiseau au-dessus de sa tête.

Parfaitement gonflée.

Point de non-retour atteint, c'est parti !

Un encouragement à courir. Un, deux, trois... elle ne toucha plus le sol. Son parapente l'avait soulevée, aussi légère qu'une plume.

Elle se cala dans son confortable siège, une commande dans chaque main, et chercha Adonis du regard. Il patientait le long de la montagne, là où le vent dynamique l'aidait à tenir sa position.

Un au revoir à Dorei, et direction vers le plateau. Des oiseaux s'écartaient du chemin ou l'accompagnaient, la brise relative caressait son visage, le soleil jouait à cache-cache avec les rares nuages, emplis de coton. Le paradis, s'il existait, ne pouvait être plus merveilleux. Même le ciel possédait une odeur particulière.

Une odeur de liberté.

Le cri d'un faucon l'approuva : il tournoyait à quelques mètres. Un thermique ! Elle appuya sur la poignée de droite et son aile obéit. Le parapente tapa contre le mur invisible de la colonne d'air chaud avant d'y entrer. Litsi grimpa comme dans un ascenseur. La fréquence des « bips » de son variomètre résonna joyeusement, une aubaine à ne pas lâcher tout de suite. Elle effectua des cercles à l'instar de son guide à plumes. Même s'ils ne se gênaient pas, elle gardait un œil attentif sur lui, prête à lui abandonner le territoire : sa voile ne résisterait guère au bec acéré du prédateur. Adonis, de son côté, l'imitait. Sitôt qu'ils s'estimèrent assez haut, ils reprirent leur route.

Pravisam en vue vers l'est.


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