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C2 - Déclaration de guerre (3/3)

— Retournez à votre place, Mlle Barboroux, je reconnais mon erreur, déclara M. Omberal. Mlle Depensil ne participe pas à la sélection, elle rédigera un article sur la compétition avec l'accord de M. Lasymphonie. Pour la première fois.

— Et pas la dernière, j'espère. Puisque les présentations sont faites, permettez-moi d'inscrire dès à présent l'agressivité de certains concurrents.

Un étrange malaise s'installa, que Dorei décrivit à sa manière :

— Je me demande si je n'aurais pas dû la surnommer la Carpe. Regarde notre sublime Barbie ouvrir et fermer la bouche, elle va finir par se bloquer la mâchoire à force.

Sa sœur, en parfaite roublarde, avait baissé la voix, assez pour que sa cible l'entendît... mais surtout pas Barbe rousse. La tête de l'ennemie pivota au ralenti, et ses yeux verts rétrécis à deux fentes projetèrent un rayon incendiaire sur leur victime.

En vain. Dorei demeurait imperturbable.

Le combat muet dura à peine quelques secondes. Quand Barbie se redressa, un large sourire étirait ses lèvres. Elle s'excusa auprès de la journaliste et repartit dans la zone réservée à son groupe.

Dans l'atmosphère redevenue calme, le minibus s'ébranla. Litsi se cala au fond de son siège et fixa le paysage : elle ne voulait manquer aucune miette de ce court trajet.

Le véhicule, suivant la conduite anglaise à gauche, remonta vers le nord. Alors qu'il roulait sur le pont reliant l'île Saint-David à celle de Saint-Georges, elle découvrit une vaste anse sur sa droite. De rutilants voiliers y paressaient sous la surveillance de cumulus cotonneux. Quant au côté gauche de la route, il refusait de s'avouer vaincu par cette beauté. Ainsi, des maisons de plain-pied, ou à un étage, arboraient leurs couleurs avec fierté sous des toits blancs. Un extraordinaire patchwork de bleu, rose, vert et jaune, tendance pastel. Il se confondait sur les collines parmi les lauriers-roses, les hibiscus, les flamboyants et les palmiers.

Litsi les déclara à égalité. Comme pour la remercier, le soleil se dégagea des nuages avec lesquels il s'amusait à cache-cache. Elle ne put s'empêcher de lui envoyer un petit salut discret avant qu'il ne retourne à son jeu.

À peine son verdict attribué que le minibus se garait sur un parking. Le port, supposa-t-elle devant la façade colorée d'un bâtiment qui lui bouchait la vue. La confirmation lui fut donnée la seconde suivante par M. Omberal lorsqu'il invita les passagers à descendre. Tandis qu'elle s'exécutait derrière Dorei, violon en main, des porteurs apparurent par enchantement et s'emparèrent des bagages rangés dans les soutes. Sous l'œil acéré de Barbie, dont la chevelure rousse éclipsait l'astre solaire.

— Faites attention à mon violoncelle !

— Ne craignez rien, rétorqua leur accompagnateur. Tout le voyage a été prévu pour que vous puissiez emporter vos propres instruments, vous ne vous en êtes pas aperçus à l'aéroport. Ces hommes ont l'habitude de transporter ce genre d'objets. Observez-les installer la harpe.

En effet, quatre porteurs soulevaient délicatement une imposante boîte, d'environ deux mètres de long, et la posaient sur un chariot adapté. Le violoncelle la rejoignit avec la même précaution. Les nymphes, auxquelles devaient appartenir la harpe, et une Barbie calmée s'accrochèrent au pas de ces guides. Elles furent suivies par le Boutonneux et Mérinos, les garçons du quatuor, puis par la journaliste qui se protégeait la tête avec une capeline, sortie de son large sac en bandoulière. Je-ne-sais-pas-encore complétait ce petit groupe hétéroclite.

— Allons-y, annonça M. Omberal.

Sans attendre de réponse, il déploya une ombrelle et s'éloigna à vive allure. À la vue de la jolie dentelle, finement brodée, Litsi ne retint pas un sourire amusé, pendant que Dorei se bâillonnait d'une main et Barbe rousse se statufiait. Découvrir un homme d'une telle corpulence avec un objet si fragile avait de quoi étonner. Seuls les Clones arquèrent à peine un sourcil avant de s'engager à leur tour sur le chemin des quais.

— Ne tardons pas, souffla sa sœur entre deux hoquets, si nous ne voulons pas qu'Ombrelle nous questionne.

— Essayons aussi de ne pas nous esclaffer devant lui, renchérit Geoffrey.

Litsi opina, et tous les trois coururent pour rattraper la troupe, qu'ils retrouvèrent au pied d'un majestueux yacht, peint de blanc et de rouge. Il arborait son nom « La Symphonie » fièrement. Avec son profil effilé, il semblait rêver de prendre son envol afin de voguer vers des rivages inconnus, emplis de mystère.

Il doit mesurer dans les cent mètres, parfait pour notre escapade, estima Litsi, autant émerveillée qu'impressionnée. Elle caressa la coque en résine gorgée de soleil : le bateau vibrait sous sa paume, il lui insufflait son calme et sa chaleur.

— Il aurait été dommage de rater ça, ma jolie Reine vierge, se moqua Dorei à voix basse. À mon avis, la décoration intérieure va valoir le détour.

Après avoir tiré la langue à sa sœur, Litsi retourna avec elle auprès du groupe. À regret. Il lui fallait écouter les instructions d'Ombrelle.

— Vous pouvez circuler où vous le souhaitez dans les zones réservées aux passagers, énonça-t-il. Les salles de musique sont rassemblées à la proue sur le pont principal, vous seuls êtes autorisés à y accéder. Les porteurs vont vous conduire à votre cabine et répondront à vos questions au sujet du bateau. Si vous avez besoin de mon aide, mon bureau se situe en face de votre restaurant. Dans tous les cas, veuillez vous trouver dans la salle d'orchestre à dix heures demain matin pour le début de la compétition.

— Dois-je en déduire qu'il existe un second restaurant ? Pourquoi ne l'utilisons-nous pas ? interrogea la Fouineuse, son crayon fantôme prêt à crisser sur le calepin.

— Parce que M. Lasymphonie a invité quelques amis à se joindre à la croisière. Il vous prie de ne pas les importuner. D'ici notre réunion, profitez du reste de votre journée, le yacht mouillera cet après-midi dans une crique.

— Ça me laisse le temps de dormir, ronronna Dorei. Ensuite, à moi le bain de soleil, et à toi la nage en pleine mer, Blondinette.

Sur cet agenda du jour concocté en un clin d'œil, sa sœur grimpa la rampe d'embarquement à grandes enjambées. Litsi préféra passer en dernier. Elle admira ainsi la vue du port au fur et à mesure qu'elle montait, respirant l'air iodé à pleins poumons.

À mi-chemin, elle s'immobilisa, le regard attiré par une silhouette à l'abri d'un mur. Revêtue d'un long manteau sombre, elle observait le large. Les épaules affaissées, la tête basse sous son chapeau, tout transpirait la souffrance chez l'inconnu. Un homme, jugea Litsi d'après sa taille.

Comment peut-on être malheureux ici?

Bateaux pimpants, fleurs colorées et oiseaux rieurs dessinaient un tableau parfait.

Elle revint vers l'esprit solitaire avec une étrange envie de le consoler. Une exclamation de surprise s'échappa de sa bouche. Il avait disparu ! Où qu'elle cherchât, elle ne le voyait pas. Pourtant, elle était certaine de ne pas avoir rêvé. Son imagination fertile ne lui jouerait pas un tel tour.

Il a dû gagner un des voiliers.

Litsi secoua les nuages tristes que l'inconnu avait créés autour de sa tête, puis termina son trajet. Sitôt un pied sur le pont, elle jeta un dernier coup d'œil en contrebas.

Et se figea.

L'homme se tenait dans l'ombre d'un bateau, un visage pâle levé vers elle.

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