Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

C2 - Déclaration de guerre (2/3)

Elle constata que ses réminiscences l'avaient accompagnée jusqu'à l'entrée d'un immense bâtiment coloré. À peine le seuil franchi, une grimace lui échappa. Une longue file s'avançait à la vitesse d'un escargot devant le contrôle des passeports. Si elle s'inséra dedans résignée, sa sœur bougonna entre deux bâillements. Au contraire de Litsi, elle avait sursauté au moindre trou d'air dans l'avion de leur mécène, et souffrait maintenant du décalage horaire.

Hélas, il fallut deux bonnes heures d'attente pour venir à bout des formalités !

Sitôt les papiers vérifiés, les valises récupérées, Litsi entraîna Dorei vers les portes de sortie. Elles retrouveraient bientôt le ciel bleu. Du moins, elle le croyait lorsqu'elle pénétra dans la zone « rien à déclarer », annoncée par les panneaux en anglais. Une douanière la détrompa.

Your luggages on the table, please, intima-t-elle à Dorei.

— « Vos bagages sur la table » ! Nom d'un bèlè, moi qui rêve d'un bon lit, me voilà obligée de déballer mes affaires, grommela celle-ci entre les dents. Faut vraiment être motivée par la sélection pour supporter tout ça.

— Quand on a peur de l'avion, on se contente des tournées nationales, railla Barbie, la sœur du chef du quatuor, aussi rousse que lui.

Avant que Dorei ne puisse lancer une de ses piques à énerver un taureau, Litsi la poussa vers la douanière en répliquant :

— Si vous désirez tant gagner le bateau, priez pour un contrôle rapide et ne nous gênez pas.

— Angie, elle a raison, intervint Barbe rousse. Rejoignez notre accompagnateur, moi, je reste avec elles.

À cet ordre de son frère aîné, Barbie ne sembla plus savoir si elle devait ouvrir ou fermer la bouche. Puis, devant le regard inflexible, elle capitula et rattrapa ses comparses.

Litsi se réjouit de leur départ. En revanche, pas de l'offre du jeune homme. Devoir quelque chose à un groupe qui les rabaissait à chaque occasion lui répugnait. Alors qu'elle s'apprêtait à décliner son aide, Dorei lui coupa l'herbe sous les pieds.

— Merci à toi, roucoula-t-elle avec un battement de cils, notre niveau d'anglais ne dépasse pas celui du collège.

Barbe rousse lui renvoya un sourire séducteur, accentuant son air de pirate avec ses cheveux mi-longs. Au grand dam de Litsi, au grand plaisir de sa sœur. Pendant qu'il s'emparait de son imposante valise bordeaux pour la déposer sur la table, Dorei lui chuchota à l'oreille :

— Pas de commentaires, Blondinette. Un gars comme lui, on ne le laisse pas passer.

— Au point de raconter n'importe quoi sur nos compétences ? Nous sommes quasi bilingues !

— Un homme a toujours besoin d'enfourcher son cheval blanc et de sauver sa belle.

— Sauf que tu ne l'es pas, à ma connaissance.

— Pas encore, lui susurra-t-elle.

Litsi tut sa riposte. Sa sœur, qui lui avait affirmé dur comme fer qu'elle séparait fantasmes et réalité, s'entichait d'un ténébreux à la Raoul, le Seigneur du Désert. Même si c'était un rouquin. L'attitude du jeune musicien la rassura, néanmoins. Il demeurait prévenant et s'était détourné au moment du fameux déballage des habits.

Mais pas question d'oublier que tu appartiens à la partie adverse.

Après un contrôle où la douanière se montra plus sensible au charme de Barbe rousse qu'aux réponses de Dorei, Litsi s'engagea dans le hall d'arrivée avec soulagement.

Une bonne chose de faite, il ne reste plus qu'à trouver notre chaperon.

Comme si ce dernier avait entendu ses pensées, il se matérialisa devant elle, une pancarte à la main. Le nom de leur mécène inscrit en gros feutre rouge. L'homme à la peau sombre, et costume impeccable en lin clair, les accueillit d'un ton chaleureux.

— Mlles Dorémielle et Litsiane Hautbois ? M. Geoffrey Barboroux ? Bienvenue aux Bermudes, je suis votre accompagnateur, Elliot Omberal. Des porteurs vont vous conduire au minibus. Je dois récupérer d'autres passagers avant de vous rejoindre.

Barboroux? Pain d'épices, tu as encore mis dans le mille avec le surnom de Barbe rousse, pouffa Litsi.

Un coup de coude dans les côtes lui fit ravaler son rire. Elle se tourna vers sa sœur, l'auteur de cet acte délictueux, avec l'intention de l'enguirlander. Des sourcils en montagne inversée l'en empêchèrent.

Dorei désirait conserver de bonnes relations avec son pirate, lui signifiaient-ils.

Dans son dos, le concerné n'avait heureusement pas vu l'échange silencieux. Il tendait les bagages aux porteurs. Ceux-ci les attrapèrent tels des fétus de paille et invitèrent les musiciens à les suivre.

Tandis qu'elle marchait derrière sa sœur et Barbe rousse, Litsi observa la foule bigarrée parmi laquelle leurs guides se faufilaient, souples comme des anguilles. Des touristes affichaient un visage béat ou impatient de découvrir les beautés des îles. Des couples se souriaient avec des airs entendus. Et des enfants riaient sous le regard indulgent de leurs parents. Une atmosphère de vacances régnait dans l'aéroport, elle rejetait les soucis de la vie quotidienne aux oubliettes.

Pourvu qu'on en profite aussi, pria-t-elle avec un coup d'œil envieux vers un groupe de jeunes qui se taquinaient.

Une brise aux effluves iodés et floraux vainquit cette pensée négative dès qu'elle se retrouva à l'extérieur du bâtiment. Le cœur de Litsi se gonfla de plaisir. Toujours à la suite des porteurs, elle atteignit un minibus garé à l'ombre d'un palmier.

Une fois à l'intérieur, elle ne chercha pas longtemps sa place. Le reste du quatuor avait investi en conquérants les rangées du fond et interdisait quiconque de les approcher. Un message si fort qu'une barrière invisible paraissait troubler l'air.

Avec un haussement d'épaules, Litsi s'assit derrière le chauffeur, pendant que Dorei récupérait la banquette en vis-à-vis. Sa sœur manqua de s'affaler dessus. Au dernier moment, elle se reprit sous le regard de Barbe rousse et échangea avec lui quelques mots aimables. Il rejoignit ensuite ses acolytes, qui n'oublièrent pas de l'abreuver de moqueries.

Le silence revint quand trois jeunes filles montèrent : fleurs délicates, vêtues de robes légères, elles ressemblaient à des anges.

— Les trois nymphes, qualifia Dorei. Espérons que Lasymphonie, notre mécène, ne soit pas un satyre. Nous n'aurions aucune chance.

— Je les vois plus victimes de nos Matamores au fond du bus.

— Méfions-nous de l'eau qui dort.

La remarque surprit tant Litsi qu'elle n'objecta pas de suite. Sa sœur intéressée par Barbe rousse, chef d'un quatuor à l'attitude agressive sans équivoque, lui adressait cette mise en garde ? Où était la logique ?

Les commentaires de Dorei interrompirent ses réflexions :

— Le reste du groupe, je suppose. Les Clones, la Fouineuse et... je-ne-sais-pas-encore.

Étonnée de son échec à attribuer un surnom, Litsi fixa chacun des nouveaux arrivants. Elle approuva l'analyse. Dans l'ordre venaient deux hommes au physique identique, pressés de se réfugier sur des sièges, puis une femme brune qui écrivait dans un calepin à la va-vite, après avoir observé un point ou une personne derrière ses lunettes d'écaille. Quant au dernier passager, un blond, rien de particulier ne ressortait de lui. Il conservait la tête baissée, comme s'il essayait de se fondre avec le décor, presque collé à la Fouineuse.

Enfin, M. Omberal grimpa dans le véhicule. L'accompagnateur demeura debout à côté du chauffeur et leur annonça :

— Le bus va maintenant partir, il atteindra « Penno's Wharf » dans une quinzaine de minutes. Vous embarquerez alors sur le yacht de M. Lasymphonie, où vous aurez quartier libre jusque demain matin afin de vous reposer de ce voyage.

— Est-ce que tous les concurrents sont à bord ? intervint la Fouineuse, une main levée.

Litsi partagea un regard complice avec Dorei. Les doigts de la femme, aux ongles soigneusement vernis, tenaient un crayon pourvu d'un fantôme à son extrémité. Un crayon d'enfant ! Si les Matamores ne se gênèrent pas pour pouffer, M. Omberal, lui, répliqua d'une voix professionnelle.

— Non, Mlle Depensil, les autres arriveront plus tard.

— M. Lasymphonie ne devait-il pas sélectionner que des Français ?

— En effet, mais la France ne se cantonne pas à la métropole, objecta l'accompagnateur avec un soupçon de moquerie derrière le ton poli.

— De quels endroits ? poursuivit la Fouineuse, qui griffonnait la réponse sur son calepin sans se démonter, tandis que son compagnon de voyage, je-ne-sais-pas-encore, levait les yeux au plafond.

— C'est quoi toutes ces questions ? vilipenda soudain Barbie. Vous ne pouvez pas attendre l'entrevue demain matin au lieu de retarder notre départ ? Qui vous autorise à prendre des notes ?

L'unique fille du quatuor avait rejoint le siège de la curieuse et, les poings sur la taille, se penchait sur elle d'un air menaçant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro