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Chapitre 1 - L'épreuve de la Maîtrise (Partie 1)

Aurora, la planète aux fleurs, tu mérites ton surnom, pensa Flore, debout sur la terrasse des jardins privés du palais.

L'air de cette douce matinée printanière dispersait les parfums des plates-bandes colorées, dont les fragrances se renforçaient sous la caresse du soleil rose nacré. Les yeux clos, elle tenta de les reconnaître. Elle aimait ce jeu de senteurs, même si elle en identifiait peu parmi la multitude de plantes qui enjolivaient son monde toute l'année.

Avec un soupir, elle abandonna et rejoignit ses parents installés devant le petit déjeuner, à l'ombre d'un plumeris. Les longs filaments orangés, qui parsemaient le feuillage de l'arbre, dansaient au gré de la brise. Une chorégraphie si envoûtante, que la princesse s'en détacha difficilement pour s'asseoir à la grande table en pierre recouverte d'une nappe.

Alors qu'elle se servait en fruits et galettes sucrées, elle réprima un bâillement avec discrétion. Du moins, elle l'avait espéré, mais le regard de sa mère, Katja, lui prouva son échec. Son expression parlait pour elle : « Comporte-toi bien en toute circonstance ! »

Flore ignora le reproche et se réfugia derrière ses paupières. Cet après-midi, elle abordait un examen : celui de la maîtrise, qui l'autoriserait enfin à enseigner l'utilisation des pouvoirs psychiques. Ce point ultime de sa formation était si essentiel que le sommeil l'avait fuie la nuit passée.

Sentant son esprit l'emporter vers ses cours, la princesse s'obligea à fixer ses parents afin d'échapper à une nième répétition. À leur vue, son pouls s'emballa dans une course effrénée, tandis qu'elle étouffait un cri en se mordant l'intérieur de la joue. Mais le sang dans sa bouche, au goût ferreux écœurant, n'était rien à côté des traînées rougeâtres sur les longs cheveux blancs et lisses de sa mère.

Qui flétrissaient le visage aux traits tendus par la souffrance, qui se répandaient sur la robe déchirée à divers endroits, qui ternissaient l'éclat du large bracelet à chaque bras.

Une main crispée sur son cœur si douloureux, Flore ferma les yeux pour échapper à la vision d'horreur et resta ainsi. Tremblante d'effroi à l'idée de revoir Katja blessée, incapable de lui porter secours. Incapable de réfléchir. Jusqu'au moment où un rire incongru résonna à ses oreilles : celui de son père. Elle souleva ses paupières avec hésitation.

Et se pétrifia, abasourdie.

Ses parents discutaient entre eux gaiement. Le reflet mauve de la chevelure tressée et des iris de sa mère scintillait au soleil ainsi que sa peau bleue immaculée. La princesse glissa ensuite son regard sur la robe violette aux manches évasées.

Aucune déchirure ! Aucune salissure !

Même les sculptures des bracelets de compagnonnage de vie la narguaient : les fleurs de llyriah, à huit pétales couleur émeraude pailletée d'or, brillaient de mille feux. Intriguée, Flore scruta son père, Altar. La chemise croisée jaune pastel, le pantalon noir et les bijoux à ses bras étaient tout autant intacts. Avait-elle imaginé cette scène ? La propreté impeccable de sa tenue semblable à celle de sa mère la convainquit.

Ma nervosité et mon manque de sommeil me jouent des tours.

Rassurée, elle rangea l'image morbide dans le tiroir de l'oubli et se mêla joyeusement à la discussion de ses parents.

Peu de temps après, la matérialisation d'un adolescent de dix-sept ans, à quelques pas d'eux, les interrompit. La princesse aperçut un regard amusé sous les sourcils froncés d'Altar, qui contrasta avec le ton autoritaire employé lorsqu'il gronda :

— Sojeyn ! Ce n'est guère une façon de te présenter devant nous.

Pas du tout impressionné, le garçon s'inclina avec un sourire espiègle.

— Ton père a raison, l'apostropha Katja. De plus, le pouvoir de téléportation ne s'enseigne pas en première année.

À cette remontrance de sa mère, Flore décida de taquiner l'adolescent et s'adressa à lui d'une voix faussement hautaine :

— Mon cher frère, permets-moi de te rappeler qu'un Auroréen non formé est dangereux...

— Pour lui-même comme pour les autres ! J'ai appris ma leçon, la coupa-t-il.

Derrière une apparence impassible, alors qu'elle se mordait les lèvres afin de s'empêcher de rire, elle concentra son esprit sur Sojeyn. Absorbé par son échange avec ses parents, celui-ci ne remarqua pas l'étrange phénomène dont il était victime. Il marchait dans les airs à trois mains du sol tandis qu'il se dirigeait vers la table. Quand il fixa ses pieds, il comprit trop tard la situation. Déséquilibré, il tomba sur les fesses et le contact brutal avec l'herbe lui arracha une grimace de douleur.

— Voilà un parfait exemple d'un abus des pouvoirs psychiques ! annonça Flore, une innocence feinte plaquée sur son visage.

Son frère lui lança un regard assassin, avant d'éclater d'un rire qui les contamina tous. Katja reprit son sérieux en premier.

— S'il te plaît, évite une telle attitude en dehors de notre présence. Tu es un prince.

— Ne vous inquiétez pas, mère. Je vous promets de me tenir devant vos invités, de ne pas vous décevoir. Toi, mon adorable sœur, prends garde à tes arrières !

En retour à cette fausse menace, « l'adorable sœur » roula les yeux et il pouffa. Katja ouvrit la bouche prête à les sermonner, mais Altar l'interrompit avec douceur.

— Laisse-les vivre. Le jour viendra assez vite où ce genre de jeux disparaîtra, avec les responsabilités qui les attendent. Souviens-toi de ta jeunesse.

— Je dois te paraître trop stricte parfois.

— Un peu, se moqua-t-il. Tu es notre terrible garde-fou et nous t'aimons pour cela.

Tandis que ses parents se souriaient, Sojeyn se releva. Il s'assit à table, puis il huma les effluves suaves en se frottant le ventre. Indifférent aux rires qu'avait provoqués sa mimique, il attrapa une galette et la dégusta avec un air proche de la béatitude.

La bonne humeur se poursuivit tout le temps du petit déjeuner. La princesse était plongée dans une conversation animée avec Katja au sujet de sa formation quand son père la coupa :

— Je te souhaite de réussir ton examen de maîtrise cet après-midi. Tu égaleras ainsi le niveau de ta mère, mais je te rappelle ta place : héritière du trône ! Dans trois ans, tu atteindras ta majorité. Il te faudra alors participer aux réunions du Conseil et abandonner l'enseignement.

— Je connais mon devoir, objecta-t-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. Même si je préférerais utiliser mes pouvoirs psychiques afin d'aider les nôtres ; ou les peuples de la Confédération Aequalis.

— Nous comprenons tes motivations personnelles, intervint Katja d'une voix apaisante. Malheureusement, pour nous quatre, Aurora passera toujours en premier. Et nous n'appartenons pas à Aequalis de toute manière.

Sojeyn rebondit si vite sur la dernière phrase de sa mère, que Flore se demanda s'il venait à sa rescousse ou si son goût des affaires politiques l'avait guidé. Peut-être les deux. Quelle qu'en soit la raison, elle le remercia in petto et l'écouta.

— Père, croyez-vous que le Conseil acceptera un jour d'adhérer à la Confédération ?

— Je ne le pense pas, malgré mes diverses tentatives, soupira Altar.

— Encore une preuve de leur arrogance ! Ils s'imaginent supérieurs à tous grâce à nos pouvoirs psychiques, alors que d'autres mondes nous apporteraient de nouvelles techniques, ou produits, et enrichiraient notre culture. En échange, comme l'a mentionné Flore, nous les aiderions à développer leurs capacités, car je suis convaincu que nous ne sommes pas la seule civilisation à en posséder.

— Sojeyn, modère tes propos, rappela sa mère, tu dois le respect au Conseil !

La princesse vit la brève grimace de son frère. Son esprit progressiste se heurtait au conservatisme de la plupart des nobles. Il affichait sa différence, jusque dans son apparence singulière. Au contraire des jeunes gens friands de la mode, il portait une longue tunique mauve par-dessus son pantalon, relevée sur un côté, et se laissait pousser les cheveux. Tout cela sans contrarier Katja, puisqu'il avait adopté une vieille coutume. Une attitude paradoxale avec laquelle il aimait jouer.

— Loin de moi l'envie de me montrer irrespectueux envers ses vénérables membres, se défendit enfin celui-ci avec une petite révérence.

Un sourire en coin effleura les lèvres de Flore. Sous son air d'obéissance, le ton de l'adolescent était voilé d'impertinence. Il ne trompa pas toutefois leur mère, comme l'indiqua un profond soupir. Son père, dont les prunelles bleu-noir avaient pétillé une seconde, les ramena au sujet de la discussion :

— Même si tes arguments sonnent juste, Aurora vit très bien et le peuple est heureux. Le Conseil ne perçoit donc pas l'intérêt d'aliéner notre indépendance. Que nous soyons d'accord ou non, notre rôle consiste à appliquer ses décisions prises avec sagesse.

— Espérons que nous ne regrettions pas un jour leur « sagesse », maugréa Sojeyn.

À ces mots, une image ressurgit dans la tête de Flore : celle de sa mère ensanglantée, soi-disant rangée dans le tiroir de l'oubli. Un long frisson la parcourut et son cœur se crispa.

Pourquoi ai-je pensé à nouveau à cette horreur ? En quoi une décision du Conseil pourrait-elle amener une telle chose ? Cela n'a aucun sens.

Elle se répéta la question, perplexe, incapable de trouver une réponse. Jusqu'à ce que la voix de Katja l'arrachât à ses noires réflexions :

— Est-ce que tu vas bien, Flore ? Tu es toute pâle.

La princesse cligna des yeux, comme si le soleil l'éblouissait, pour reprendre contact avec la réalité avant de découvrir les visages inquiets de ses parents et de son frère. Combien de temps était-elle restée silencieuse ? Peu importait, il fallait les rassurer.

— L'épreuve de cet après-midi me préoccupe trop, s'excusa-t-elle avec un sourire contraint.

Elle enchaîna sur une conversation plus légère, et les rires de sa famille la récompensèrent de ses efforts. Pourtant, derrière la façade joyeuse qu'elle affichait, une boule d'angoisse venait de se loger dans son ventre.


******

Les annexes 1 et 2 apportent un glossaire des termes inventés. Mais comme ce n'est pas simple de naviguer entre le texte et celles-ci, voici ceux cités dans la partie :

- Plumeris : Arbre au léger feuillage, avec des boules laineuses orangées, possédant de longs filaments. Le plus proche sur Terre : mimosa.

- Lliryah : Emblème de la planète, fleur composée de huit pétales en pointe, couleur émeraude pailletée d'or.

Je continuerai ainsi dans les parties suivantes. Si vous voyez des termes que j'ai oubliés, n'hésitez pas à me le signaler.

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