Moi: Ouiii, je suis trop content !

Isalis: J'espère qu'il ne va rien se passer de bizarre pendant ce weekend. XD

Moi: Qu'est-ce que tu veux qu'il se passe de bizarre ?

Isalis: Ihi. ^^

Moi: Ça veut dire quoi ça ?

Isalis: Ihi. ^^

Moi: -_-

Isalis: ♡

Je roule des yeux, et secoue la tête en souriant. Ça fait un moment que je n'ai plus vu mon meilleur ami, et il me manque un peu. Mais étant donné qu'il passe ses vacances chez ses grands-parents, en pleine montagne, il n'a pas souvent du réseau, et on ne peut même pas beaucoup se parler. C'est la première fois qu'on discute, en deux semaines. Et dire qu'il y reste pendant encore un mois...

Isalis: Bon, je te laisse Matthy chéri, faut que j'y aille !

Moi: D'accord... :(

Isalis: Tu me manques beaucoup tu sais...

Moi: Toi aussi...

Isalis: C'est dur d'être aussi loin de toi...

Moi: Ow... :(

Isalis: Dans tous les sens du terme.

Moi: C'est a dire ?

Isalis: La sensation de ta main sur mon sexe me manque aussi...

Moi: Mais Isa ! XD
Moi: Je suis en couple en plus, tu le sais !

Isalis: ♡

Je rigole, puis pose mon téléphone. C'est nul, qu'il parte déjà. Je voulais lui parler encore, moi... Mais bon, au moins, j'ai du temps pour préparer mon sac. On est vendredi soir, et Jules passe me chercher demain matin pour qu'on aille jusqu'au camping. Il nous a dit qu'il avait prévu plusieurs activités, mais il n'a pas voulu nous détailler le programme. Tout ce qu'il nous a dit, c'est qu'on va aimer ça. Mais il y a beaucoup trop de possibilités cachées derrière cette phrase.

Une fois mes affaires rassemblées, je descends dans le salon pour parler à ma sœur. Il faut qu'on ait une petite discussion.

- Coucou !, je lui dis, en m'asseyant à côté d'elle sur le canapé.

- Qu'est-ce que tu me veux ?

- J'aimerais bien qu'on parle, tous les deux..., je marque un temps de pause, pour réfléchir à ce que je vais dire, avant de reprendre, comment va ton amie ?

- Qui ça ?

- Clara, je tente, tu sais, celle chez qui tu vas tout le temps...

- Ouais, me répond ma sœur en levant les yeux au ciel, elle va bien.

- C'est la fille avec les volets violets ?

- Oui oui.

Je soupire. Enzo m'a conseillé de lui donner un autre nom, pour voir si elle me mentait ou pas. Et en effet, cette mystérieuse fille passe de Julia à Laïna, et Laïna à Clara.

- Pourquoi tu me mens ?

- Je te mens pas, elle va bien.

- Lili... Je sais très bien que cette "Clara" n'existe pas. La dernière fois, tu m'as dis qu'elle s'appelait Laïna.

Elle ouvre la bouche pour me répondre, avant de la refermer et de se lever.

- Tu vas où ?, je l'interroge.

Elle ne me répond pas, alors je serre les poings. Je ne sais pas ce que je suis censé faire. Elle ne me respecte pas, et n'écoute strictement rien de ce que je lui dis... Et je ne peux pas demander de l'aide à ma mère, ça ne servirait à rien. C'est toujours à moi de tout régler, mais je ne suis pas à la hauteur pour tout ça...

- Lilou, je l'appelle en me lançant derrière elle, attends !

- Laisse moi tranquille, me répond-elle en claquant la porte de sa chambre.

- Je veux que tu me dises chez qui tu vas à chaque fois. Sinon, tu n'auras plus le droit d'y aller.

- Parce que tu vas m'en empêcher, peut-être ?

- Euh... Oui.

- Bien sûr.

- Lili, je suis ton grand frère... Tu sais que je veux seulement que tu sois heureuse, mais...

- Mais j'en ai rien à foutre, me coupe-t-elle, je fais ce que je veux ! Dégage, laisse moi tranquille !

- C'est parce qu'on ne passe pas assez de temps ensemble ? Tu veux que je reste plus souvent avec toi ?

Elle se met à rire, ce qui me fait mal au cœur. J'essaie seulement de l'aider...

J'attends encore un moment devant sa porte, puis je finis par retourner dans ma chambre. Je me laisse tomber sur mon lit, et pleure silencieusement.

*

Je me réveille brusquement, à cause de ma mère qui me secoue comme un prunier.

- M-Mais qu'est-ce qu'il y a ?, je lui demande.

- Mon dieu, me dit-elle, j'ai cru qu'il t'avait tué !

- Qui ça ?

- Ton père !

Je soupire, et me lève pour la prendre dans mes bras. Je commence de plus en plus à envisager l'option que m'a donné Enzo, qui est de la faire interner. Ça me brise le cœur, mais je crois que ça devient urgent. Elle a de plus en plus de crises, malgré les médicaments.

- Ne t'inquiète pas, je lui dis, il ne me fera rien. Vas te coucher.

- Tu es sûr ? Et si jamais il s'en prend à ta sœur ?

- Elle est en sécurité, tu peux aller te coucher sans crainte.

Elle pousse un profond soupir de soulagement, avant de s'allonger dans mon lit. Je la regarde faire, sans rien dire. Tant pis, je ne dormirais pas plus aujourd'hui.

Je ramasse mon sac, que j'ai préparé la veille, et je descends dans le salon. Je traine sur mon téléphone pendant un moment, sans rien faire de particulier, jusqu'à ce que mon petit ami ne m'envoie un message.

Zozo: Bonjour Nanieu ! ♡
Zozo: T'es prêt ?

Moi: Oui, j'ai tout préparé, et toi ?

Zozo: Moi aussi ! J'ai trop trop hâte !
Zozo: Je vais passer un weekend avec mon amoureux à moi... J'ai trop de chance !
Zozo: ♡♡♡♡

Moi: Ow, t'es trop mignon. :)

Zozo: ♡

On discute pendant un petit moment, jusqu'à ce qu'ils viennent me chercher, une trentaine de minutes après. Je laisse un petit mot sur la table de la salle à manger, à l'intention des deux filles de la maison. Elles savent que je passe le weekend ailleurs, mais je préfère quand même les prévenir que je suis parti avec Jules. On ne sait jamais.

Je sors et referme la porte derrière moi, avant d'aller embrasser mon petit ami. Il m'attendait debout devant mon portail. Quand je dis qu'il est trop mignon...

- T'as bien dormi ?, me demande-t-il.

- Euh, oui...

- T'es sûr ? Ça a pas l'air d'aller...

- Ma mère a refait une crise, c'est tout. Et je me suis disputé avec ma sœur... T'avais raison, elle me cache quelques chose.

- Ah...

Je hausse les épaules, tandis qu'il me serre dans ses bras, avant de m'accompagner jusqu'à la voiture de son frère, qui est garée dans la rue. Ce dernier est en train de trifouiller le GPS.

- Salut, me lance-t-il quand je rentre, comment tu vas ?

- Ça va, et toi ?

- Niquel.

Une fois qu'il a fini de faire ses réglages, on s'en va enfin. Je grimace en voyant le temps que dure le trajet. On en a pour deux bonnes heures. Je ne vois pas pourquoi il a réservé quelque chose aussi loin, alors qu'il doit y avoir plein de camping dans la région. En plus, Enzo est monté devant, sur le siège passager. Du coup, je me retrouve tout seul derrière. Je sens que je vais m'ennuyer...