Chapitre 25
Je toque, et attends quelques secondes avant que Jules ne viennent m'ouvrir.
- Salut, me dit-il, un grand sourire sur les lèvres.
J'entre, et vais directement dans la chambre de mon petit ami une fois que j'ai retiré mes chaussures. Ça fait maintenant trois jours qu'on a fêté notre premier baiser au parc. Et depuis, je ne l'ai pas revu ! Il est parti skater avec ses amis avant-hier, et il voulait venir chez moi hier, sauf que je n'étais pas disponible du tout.
J'ai dû m'occuper de ma mère, car elle a refait une crise. Plutôt violente en plus, cette fois ci. Elle voulait aller frapper la voisine, car elle lui aurait "voler papa". Des fois, je me dis qu'il vaudrait peut-être mieux pour elle qu'on l'interne dans un centre. Même si cela voudrait dire qu'on se retrouverait en famille d'accueil, avec Lilou... Et que je perdrais ma mère, ma sœur, Isalis, Morgane, et Enzo... Tous ceux que j'ai, quoi. Quand je pense que je n'ai besoin que d'une main pour compter les personnes que j'aime...
- Matthy, me dit Enzo en se précipitant pour me prendre dans ses bras, ça ne va pas ? Pourquoi tu pleures ?
- J-Je ne veux pas vous perdre...
- Hein ? Mais de quoi tu parles ?
Je me mords la lèvre inférieure, tandis qu'il essuie mes joues en souriant.
- Eh, commence-t-il doucement, je t'aime aussi gros que l'univers, t'as oublié ? Tu ne me perdras jamais.
- Mais...
- Chut. Jamais, j'ai dis.
Je lui souris aussi, et il me serre contre lui. C'est vrai que j'avais besoin d'un câlin.
- Dis moi ce qu'il se passe, mon cœur...
Il me tire pour qu'on s'assoit sur son lit, et je prends une profonde inspiration avant de tout lui expliquer. Il m'écoute attentivement, et finit par soupirer.
- Et tu ne peux pas attendre l'année prochaine ?, me demande-t-il, vu que tu auras dix-huit ans...
- J'aimerais, mais je ne sais pas si c'est la meilleure chose à faire...
- Tu en as parlé avec ta sœur ?
- Pas possible, elle est toujours chez Laïna...
- C'est qui ?
- La fille avec les volets violets. Tu sais, celle chez qui elle va tout le temps.
- Elle s'appelait pas Julia ?, m'interroge-t-il en fronçant les sourcils.
Je réfléchis quelques secondes, puis secoue la tête. Ma sœur m'a dit qu'elle était chez Laïna, j'en suis sûr.
- Mais la dernière fois, elle avait dit qu'elle allait chez Julia, insiste Enzo.
- Elle a peut-être plusieurs amies ?
- Qui ont toutes des volets roses ? Ça m'étonnerait.
- Tu penses qu'elle me ment ?
- Je sais pas. On dirait.
Je fais la moue. Pourquoi ma sœur inventerait des trucs comme ça ? Ça n'a aucun sens.
- Bon, je commence, tu veux qu'on fasse quoi aujourd'hui ?
- En fait, j'avais prévu de faire un tournoi avec Samy... On était en train de jouer, là.
- Ouais, intervient Samy, je confirme. D'ailleurs, on vient de perdre deux parties.
Je fronce les sourcils, avant de comprendre qu'ils étaient au téléphone quand je suis arrivé, et qu'il avait mis le haut-parleur. Oups.
- Euh, je bredouille, salut.
- Tu veux que je remette ça à plus tard ?, me demande mon petit ami.
- Non non, ne t'inquiète pas. Vous en avez pour longtemps ?
- Je sais pas... Deux heures, peut-être ?
- D'accord, bah je vais lire un peu en attendant.
Il me sourit, et repart s'installer sur le bord de son lit, pour reprendre sa partie. Je ne m'y connais pas du tout en jeu vidéo, alors je ne tente même pas de savoir à quoi ils jouent. Je préfère lire mon livre. J'en avais laissé un ici, une fois. Heureusement.
Je commence à lire, mais j'en étais presque à la fin. Du coup, en même pas une demi-heure, j'ai terminé ma lecture. Il ne me reste donc plus qu'une chose à faire : embêter mon copain.
- Zozooo, c'est quoi le but du jeu ?
- Gagner, marmonne-t-il, en continuant à jouer.
- C'est dur ?
- Un peu.
- Je peux te faire un câlin ?
Il soupire, mais un sourire apparaît sur ses lèvres.
- Si tu veux.
Je souris aussi, et me place devant lui. Il râle, parce que je cache l'écran, mais je m'en fiche. Je m'assois sur lui, laissant mes jambes pendouiller de chaque côté de ses cuisses, et je pose ma tête sur son épaule.
- Vous allez quand même pas baiser maintenant, pouffe Samy.
- Mais non, lui répond Enzo en levant les yeux au ciel.
- Et pourquoi pas, j'interviens, en souriant, t'as pas envie de moi ?
Ma main glisse sur son torse, et descend jusqu'à son caleçon. Je dépose de petits baisers sur la peau de son cou, et je le sens frissonner... Ainsi que durcir. Mini-Enzo finit très vite totalement dressé.
- Vous êtes pas en train de faire des trucs bizarres, au moins ?, s'inquiète notre ami au téléphone.
- N-Non, bégaye mon copain, p-pas du tout. On se fait juste un câlin.
- Un câlin très sexuel, je rajoute.
- Qui est le dominant ?, nous demande Samy.
- On dit actif, on répond, en chœur, et c'est moi.
On se regarde pendant quelques secondes avec Enzo. On se jauge. C'est moi l'actif, pas l'inverse !
- Enzo, s'écrie Samy, mais bute le !
Mon petit copain sursaute et panique pendant quelques secondes, avant de se reconcentrer sur son jeu. Je ne le dérange plus, et je m'occupe seulement en embrassant la peau de mon amoureux. Son cou, sa joue, sa mâchoire... Rien n'y échappe. Mais j'adore lui faire des bisous. Et je sais qu'il aime ça aussi, au grand sourire collé sur ses lèvres, et à la teinte de ses joues. Elles sont toutes rouges.
Ma bouche remonte vers son oreille, que je me mets à mordiller. Enzo pousse un petit gémissement, ce qui nous fait rire, Samy et moi.
- Je peux savoir ce qu'il se passe ?, demande notre ami.
- Je lui fais des papouilles, je lui explique.
Ils continuent de jouer pendant encore un moment, jusqu'à ce que leur partie soit terminée. Enzo a essayé de m'expliquer ce qu'ils faisaient, mais je n'ai rien compris. Je crois qu'ils devaient gagner un certain nombre de trucs, pour être bien classé, ou quelque chose comme ça.
- Bon, déclare Samy, je vais vous laisser... Amusez vous bien, et n'oubliez pas les capotes ! Un bébé est si vite arrivé...
- On est deux garçons, lui répond Enzo en levant les yeux au ciel.
- T'en es un ?!, s'exclame son ami, avant d'éclater de rire.
- Quel con, marmonne mon petit ami en lui raccrochant au nez.
Il pose ses mains sur mes hanches et se met à les caresser, pendant qu'on se regarde en souriant.
- Je t'aime, Nanieu.
- Nanieu, je répète.
- Bah oui, c'est un beau surnom... Tu ne trouves pas ? Matthieu, Nanieu...
- Euh...
- T'aimes pas ? Mince, j'étais content de t'en avoir trouvé un...
Il fait la moue, ce qui me fait de la peine. C'est vrai qu'il avait l'air content...
- Zozo, bien sûr que si. Je l'adore, ce surnom.
- C'est vrai ?
- Oui, je lui réponds, en l'embrassant.
Je trouve ce surnom très moche, pire que ça même, mais je ne peux pas le lui dire. Si je lui expliquais que c'était le surnom le plus laid que j'ai jamais entendu de toute ma vie, il risquerait de mal le prendre.
- Les gars, nous interrompt Jules, je peux rentrer ?
- Oui, on lui dit en chœur. Décidément.
Il entre dans la pièce et referme la porte derrière lui, en souriant.
- J'ai une... Surprise, pour vous.
- Une surprise ?, répète son frère.
- Ouais. J'ai préparé quelque chose, une petite activité, rien que pour vous.
On hoche lentement la tête, tandis qu'il vient s'asseoir sur le lit. On se retourne pour être face à lui, en attendant qu'il nous explique.
- Bon, euh... Tenez, finit-il par nous dire en nous tendant une enveloppe.
- C'est quoiiii ?, je demande.
- Bah attends que je l'ouvre, râle Enzo.
Il déchire lentement les bords de la lettre, mais je m'impatiente. Je suis sûr qu'il fait exprès d'être aussi long, rien que pour m'embêter.
- Qu'est-ce que c'est ?, demande-t-il en sortant trois bouts de papiers de l'enveloppe.
- Un cadeau ! Je vous amène avec moi en weekend. Vous êtes contents ?
Je reste un moment la bouche entrouverte, et les sourcils froncés. Je ne sais pas trop quoi lui dire. C'est... Gentil ? Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il y a un truc qui ne va pas me plaire.
- Euh, bafouille mon copain, merci... Mais où on va ?
- On va camper ! J'ai réservé une petite parcelle de terrain, au bord d'un lac. On dormira là-bas, sous une tente et tout. Ça va être amusant, vous verrez.
- Mais pourquoi tu veux nous amener avec toi ?, insiste Enzo.
- Bah, j'ai pensé que vous seriez contents... Je me suis dis qu'on pourrait faire un truc en famille, et je... Laissez tomber, souffle-t-il.
Il se lève, et sort de la chambre avant de qu'on n'ait le temps de dire quoique ce soit.
- Le pauvre, je dis, en faisant la moue, il me fait de la peine.
- Bah, c'est gentil de sa part, mais je ne m'y attendais pas... Tu veux bien qu'on y aille ?
- Bah oui !
- Juuules, on l'appelle, on veut y aller !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro