Eijirou ne lui répondit pas, à vrai dire il ne le regarda même pas. Katsuki ne vit que Mina se relever et se diriger vers lui, l'attrapant par le bras, et le menant vers la porte d'entrée. Quand ils atteignèrent le palier, la jeune femme rose ferma la porte, se posta devant lui, ses mains sur les hanches, et un regard sévère vint orner son visage habituellement si souriant.

Bakugou sut en la regardant qu'il allait passer un mauvais quart d'heure, et il n'avait qu'une envie : lui dire de partir et de ne pas lui parler. Après un rapide tour de ses options, il se ravisa et l'écouta, essayant de juger l'état mental de son fiancé par le biais de sa meilleure amie.

" - QU'AVAIS-TU EN TÊTE EN ENVOYANT CES VIDÉOS À SHOTO ?

- Je ne sais pas Mina ...

- SÉRIEUSEMENT BAKUGOU, DEPUIS QUAND ES-TU AUSSI CON ? VOUS AVEZ DÉJÀ EU DES PROBLÈMES À CAUSE DE PAUVRES HOMOPHOBES, ET TOI TU BALANCES LA SEX TAPE D'UN ANCIEN HÉRO, ET JE PARLE MÊME PAS DE CE QUE LA PRESSE PENSE D'EIJIROU JUSTE AVEC L'HISTOIRE D'OCHACO.

- Je sais, j'ai merdé.

- MERDÉ ? TU AS MERDÉ ?! NON TU PEUX DIRE QUE TU AS MERDÉ QUAND TU OUBLIS UN ANNIVERSAIRE OU QUAND TU RENTRES EN RETARD ET IVRE D'UNE SOIRÉE. LÀ TU VIENS DE LE BRISER. »

Le ton de l'héroïne ne lui plus pas du tout, les poings du blonds se serrèrent sans qu'il ne puisse le contrôler et toute la colère qu'il retenait explosa enfin, de petites explosions irradiant ses paumes et abimant ses doigts.

«- TU CROIS QUE JE NE SAIS PAS TOUT ÇA ? MAIS QUE VEUX TU QUE JE FASSE, J'AI DÉJÀ MERDÉ, ET JE PEUX PAS REVENIR DANS LE PASSÉ. JE PEUX RIEN FAIRE À PART M'EXCUSER ENCORE ET ENCORE. »

Il souffla à la fin de sa phrase, reprenant son souffle. Il avait enfin extérioriser toute sa frustration et sa colère, et même si la jeune femme était complètement innocente dans la situation, celà faisait un bien fou. Il s'apprêtait à s'expliquer calmement, mais les mots qui passèrent la barrière que représentaient les lèvres de son amie firent son coeur s'arrêter.

«- Je lui ai conseillé de rompre, ou au moins de s'éloigner de toi pour quelques temps. Tu ne le mérites pas Bakugou. Tu ne mérites ni sa présence, ni sa douceur ou sa patience, et encore moins son amour.»

L'air se glaça entre les deux adultes, ils se regardaient en chien de faïence. L'animosité pouvait presque être visible tant le ressentiment entre eux était grand. Le blond finit par ouvrir la bouche, et sa voix effraya le héro rose.

«- Je veux que tu dégages de chez moi, et que tu ne t'approches plus jamais de ma famille. Tu n'es personne pour te mêler de mon couple comme ça.

- Je ne suis personne ? Laisses-moi rire ! Qui était là au Lycée pour sécher ses larmes? Qui était là il y a 8 ans quand tu l'as laissé seul et enceint sans te retourner ? Qui était encore là ce matin quand il en avait besoin car tu l'a laissé seul ? »

La colère s'évapora aussi soudainement que neige au soleil. Les pensées du blond martelant son esprit sans interruption. Comment avait-il pût être aussi con. Il ne savait que dire, comme si une page blanche était l'allégorie parfaite pour imager son vocabulaire. Il n'avait aucunes excuses, et il n'était rien de plus qu'un monstre. Il ne savait aucunement comment rattraper sa connerie, alors il tourna les talons, exposant son dos à son amie et rentra dans la maison.

L'ambiance était singulière, comme si il était plongé dans un rêve, rien ne semblait réel. Il vit enfin Eijirou, et son coeur se serra douloureusement. D'un pas lourd de remord il s'avança et lui fit face, le regardant droit dans les yeux.

«- Frappes moi.

- Katsuki, je ... Pourquoi je ferais ça.

- Frappes-moi. »

Il s'attendait à rencontrer les yeux de son amant pleins de larmes, mais une brûlure sur la joue lui fit ravaler ses idées. Kirishima l'avait réellement giflé, avec toute sa force, bien que son Alter n'était pas activé.

Le blond recula légèrement, sous le choc, et osa enfin croiser les yeux de son amant. Les étoiles et le bonheur qui était présent dans ses yeux il y a quelques jours, avait complètement disparus, laissant place à une douleur et une haine plus que visible.

« Je vais sortir et la prochaine fois que l'on se verra se sera devant le juge pour organiser la garde des enfants.»