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~15~


(Valéry)

Nous n’avons pas eu beaucoup l’occasion de nous voir depuis notre tête à tête à l’exploitation. Alex m’a avoué que c’était quasiment prémédité de son côté. Il redoutait un manque de contrôle de notre part. Dès le premier soir, après avoir déambulé un long moment dans la cour puis dans la cuisine, j’ai abdiqué. Taper son numéro n’a pas été si compliqué même si pour moi, c’est une première. Déprimant de constater qu’à plus de trente ans, je n’ai jamais appelé ni ami ni petit ami au téléphone. Affligeant.

— Tu es de toute évidence plus courageux que moi, me dit-il. Cela fait dix minutes que je me retiens.

— J’ai presque réussi à faire une tranchée dans la cour à force d'y piétiner. Je ne voulais pas te donner l’impression d'une quelconque lourdeur. Tu as passé une bonne après-midi ?

— Nous sommes des idiots. Oui, Jérôme était très heureux de pouvoir discuter avec moi. Un peu moins lorsque je lui ai annoncé mon prochain départ.

— Je veux bien te croire. Je me sens un peu coupable de t’avoir accaparé…

— Le mot est excessif. Nous ne nous sommes vus que deux fois, dont une en leur compagnie. J'ai parlé du projet…

—Tu voulais voir sa réaction ?

— Oui. Tu aurais préféré lui en parler en premier ? Je suis le roi des imbéciles.

Je l'entends grogner et cela me fait sourire. Sans remettre en doute son intérêt pour le devenir de mon entreprise, je ne m'attendais pas à ce qu'il en parle à Jérôme. Mes déboires avec Éric ont” légèrement” émoussé ma confiance.

— Et donc, il en dit quoi ?

— Que du bien par rapport à l'idée. Tu le connais suffisamment, Jérôme est l'image de la générosité. La création du foyer toute entière repose sur ce concept.

— Mais, le temps qu'il y passerait, l'obligerait à négliger d’autres projets dans lesquels il s’est engagé…

— Je réalise à quel point tu le connais.

—En dehors du fait que j’adore le personnage, il est celui qui fait briller les yeux de Vincent.

—A t’entendre on dirait qu'il a fait un exploit !

— Ne le répète ni à l’un ni à l’autre, ils se fâcheraient, se moque-t-il. À l’occasion, discute avec Francesca ou Félix, ils seront de mon avis. Avant que ton oncle débarque dans le secteur, Vincent souriait peu. Il n’était pas un ours non plus, faut pas exagérer mais son visage était très loin d’afficher le sourire de maintenant.

—Je peux dire la même chose de Jérôme. L’image qu'il se faisait de son avenir était très loin d’être joyeuse. C’est un bâillement que je viens d’entendre là ? 

— J’en ai bien peur, oui. La journée a été longue.

— File te coucher. Et merci d’avoir franchi le pas.

Il raccroche avant que j’ai eu le temps de commenter cette dernière phrase. Je n’ai pas eu à puiser bien loin pour le trouver ce courage. Réalise-t-il à quel point son arrivée dans ma vie a modifié les lignes ? Je ne le pense pas et j’ai bien trop peur de provoquer sa fuite si je le lui signale. Après un passage rapide à la salle de bain, je me glisse sous les couvertures. Il n’est pas rare que malgré l'épuisement, mon sommeil me fasse défaut. Ce soir, je sais que ce ne sera pas le cas. Je me prends même à rêver que cela devienne une habitude.

Le lendemain, toute une série de petites contrariétés ont  bousculé mon emploi du temps naturellement chargé. Rien de bien grave ou qui nécessite un appel à l'aide.
Dans le coin de ma tête, la place d'Alex s'élargissait et l'idée de ne même pas réussir à le croiser me déplaisait. Lorsque l'on est seul, il n'est pas possible de baisser les bras ou alors très vite c'est l'escalade. L'envie de lui laisser un bref message lui expliquant que j'étais débordé m'avait effleuré, je l'avoue. Mais l'idée de me retrouver à ses côtés me semblait encore plus difficile à supporter. Notre discussion du soir, rapide, m'avait pourtant fait rire. Tout se savait dans le bourg et évidemment il avait appris que j'avais accumulé les accidents ce jour-là. Nous en avions ri.

Je me faisais une joie de l’accompagner à la gare le lendemain. Un brin maso car je savais pertinemment  que j’allais devoir contenir cette envie que j’aurais de le serrer contre moi.  Il m’avait été relativement facile de me proposer. Tout le monde savait à quel point Jérôme détestait les départs. J’en avais lâchement profité et quasiment sans scrupules.

La visite, aucunement programmée d’un probable client sur l’exploitation avait tout compromis. L’homme, bavard, ne me laissait plus le choix, j’avais dû contacter Vincent en urgence. Le message pour Alex rédigé avec attention, mais que j’avais oublié d’envoyer, je venais de le découvrir.

—Le client me bassinait, expliqué-je dès qu'il décroche.  Et j’ai préparé un message pour te prévenir que je ne pourrais pas venir…

—Et laisse-moi deviner, tu as oublié de l'envoyer, éclate-t-il de rire. Je ne te savais pas distrait.

—Je ne le suis habituellement pas. Mais ce moulin à paroles m’a gavé. 

—Ce n’est pas grave. Sans préciser la raison, Vincent me l’avait fait comprendre. Il a une intuition qui tombe rarement à côté.

—Tu crois qu'il a repéré un truc ?

—Le fait que l’on s’entend bien, tout comme Jérôme.  Ce qui est totalement vrai, non ?

Je me garde bien de commenter. C’est la stricte vérité si nous  ôtons de notre mémoire le baiser plutôt enflammé que nous avions échangé. Étions-nous stupides de cacher cette évidente attirance aux deux personnes les plus importantes de notre entourage ? Peut-être. Égoïstement, ce que je ne voulais pas risquer de perdre était nos discussions téléphoniques ou par textos. Il serait toujours temps d’expliquer les raisons de notre silence si nous changions d’avis. J’imaginais l’éclat de rire de Vincent ou le sourire ravi de Jérôme.

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