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Les secrets d'une grenade

Intrigué, je fronce les sourcils et prends la parole pour corriger notre interlocuteur :

- Vous faites erreur, mon ami s'appelle Lo...
- Tais toi, me coupe brusquement l'intéressé.

Il accompagne son ordre d'un mouvement du bras, me faisant comprendre de ne pas répliquer. Sa voix est ferme. Surpris par sa réaction, je tourne les yeux vers lui et découvre un visage aux traits raidis, à l'expression glaciale mais au regard empli de flammes. Ses poings, tremblants, n'attendent qu'une seule chose : le combat.
Les hommes en face ricanent méchamment, montrant leurs crocs, se préparant pour le moment fatidique où ils attaqueraient.

- Qu'est-ce qui se passe ? Je ne comprends pa...
- T'as pas entendu ton copain, mauviette ? Dégage !

Bon sang, je déteste qu'on me coupe la parole ! Je lance un regard plein d'interrogations en direction de Louis. Il ne me regarde pas, mais saisit fermement ma manche pour m'attirer contre lui. Soudain, mon visage n'est plus qu'à quelques centimètres du sien. Il souffle à mon oreille.

- Ils ne sont pas venus pour toi. Sors d'ici immédiatement.
- Quoi ? Non ! Je ne peux pas te L...
- Va-t-en Harry !

Le groupe de bandits est secoué d'un rire mauvais. Ils assistent à la scène avec un amusement diabolique. Pris d'une colère furieuse, je me poste devant le plus imposant d'eux et lève mon poing en une fraction de seconde... Le coup frappe, aussi puissant qu'une onde de choc. Des gouttes de sang transpercent l'air électrique. Un corps s'écroule, et ce n'est pas celui que j'ai escompté.

Me voilà projeté dans les airs par une force titanesque, renversant une table à la volée. Je finis ma course contre le mur opposé et m'écrase sur le carrelage dans un bruit de ferraille et de verre brisé. Je reste un moment immobile, complètement sonné, incapable de réagir. Après quelques secondes, une douleur aiguë s'éveille à l'arrière de mon crâne et me force à fermer les yeux. Un filet d'hémoglobine coule jusqu'à mes lèvres. Je porte la main à mon nez ensanglanté et endolori par la violence du coup. Je l'essuie du revers de la main, et tente de rassembler mes esprits le plus rapidement possible.

Où suis-je, déjà ? Que vient-il de se passer ?

Et puis je me souviens. Je lève les yeux vers la bagarre qui se déroule sous mes yeux et reste estomaqué. Les cinq compères sont cloués sur place. Leurs poings sont baissés, et l'assurance que reflétaient leurs yeux a disparu. Ils ressemblent désormais à un troupeau de brebis égarées. Devant eux se tient Louis. Je ne peux pas voir son visage, cependant je distingue nettement la pointe du revolver qu'il tient fermement dans son poing. Ses adversaires ne veulent pas montrer qu'ils ont peur, mais c'est flagrant. Je regarde autour de moi. J'ai entraîné dans ma chute une table, plusieurs chaises et des verres laissés là par les précédents clients.

Je jette un coup d'œil au comptoir : le barman a disparu. Visiblement, il n'y avait que ses tatouages qui voulaient jouer au dur...

Quant à moi, je n'ose pas bouger ; à peine respirer. Je veux le laisser faire. Pas par lâcheté, mais parce que je serais inutile de toute manière, et parce qu'une telle puissance se dégage de lui que je ne saurais m'en approcher sans risquer de tout faire exploser. Mais après tout, peut-être que c'est ce qu'il lui faut : rompre la digue, se déchaîner, enfin. Peut-être qu'il contient une grenade qui ne demande qu'à se libérer de tous les déchets qui la blessent. Peut-être les mêmes que moi ?

Alors je reste tapis dans l'ombre, le souffle coupé, témoin d'un danger imminent.

Ne tire pas.

- C'est bon, calme toi, gamin, lance le plus baraqué et le plus tatoué de tous.

Son corps tout entier semble être une œuvre d'art abstraite. Sur son front, des étoiles, des initiales que je ne comprends pas, des motifs improbables. Je n'aime pas l'art abstrait. Vu sa carrure et le regard que lui portent ses compagnons, il doit jouer le rôle du boss. Cliché.

- Tu ferais mieux de reculer, ou le gamin pourrait bien te faire sauter la cervelle avant que tu aies le temps de dire "Je suis une énorme merde".

- Tout doux, Médor ! Tu sais très bien qu'on n'a pas besoin d'arme pour te descendre, parce que l'arme, c'est toi, dit l'un des colosses en approchant son visage crasseux de Louis.

- Ferme la ! vocifère ce dernier en pointant son flingue devant lui.

Je contemple la scène. Je n'arrive tout bonnement pas à y croire. C'est exactement comme si j'étais affalé dans mon canapé, devant une de ces séries policières où tous les épisodes sont les mêmes. Ici, je ne suis qu'un spectateur. Je déteste ça. L'impuissance, la peur qui paralyse. Je suis un abruti. Et je me rends compte que ce sont toujours les mêmes pensées résignées qui agitent mon esprit. Je déteste aussi me répéter. Je passe déjà toutes mes journées à faire ça, au boulot.

- Venez, on se tire. On en a assez... pour aujourd'hui.

Il lance un regard mauvais à mon ami, crache par terre et d'un signe de la main, entraîne ses camarades de baston à sa suite. Avant de franchir la porte du bar, le chef des malfrats se tourne vers Louis, immobile au milieu des débris, le pistolet toujours dans la main :

- N'oublie pas : on sait où te trouver maintenant, Hollings.

- C'est ce qu'on verra.

Un dernier sourire mauvais. Puis ils partent. Et les atomes présents dans l'air se remettent à respirer. Moi aussi, comme je peux. Ma tête me fait toujours souffrir, et la scène à laquelle je viens d'assister me laisse toujours aussi perplexe. Aussitôt que la porte s'est refermée, Louis se précipite vers moi. Un faible rictus me tord la bouche. Puis-je vraiment l'appeler Louis désormais ?

- Mon Dieu, Harry... Tout ça est ma faute.

Je n'ai pas la force de lui répondre, et puisqu'il a raison, je ne trouve pas que ce serait pertinent. Il passe un bras autour de ma taille et me soulève avec un grognement. J'aimerais m'appuyer sur mes jambes pour le soulager, mais j'en suis incapable. Je l'observe du coin de l'œil. Il n'est pas blessé, du moins pas physiquement. Pourtant, il a l'air troublé, et épuisé d'une situation que j'ignore pour le moment.

- Allons chez moi... Il faut qu'on parle, peiné-je à articuler.

Je sens qu'il hoche la tête.

Tout ça commence à me faire vraiment peur.

Dans quoi est-ce que je me laisse embarquer ?

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