L'air frais fouettait violemment votre visage, apporté par des bourrasques de vent, tandis que les vagues de la mer s'écrasaient bruyamment contre les rochers. Les corbeaux croassaient dans les cimes des sombres sapins qui encerclaient la scène, ajoutant une touche sinistre à l'ambiance.

Vos paupières s'ouvrirent lentement, une sensation saline envahissant votre bouche et déclenchant une quinte de toux régulière. Le paysage qui s'offrait à vous était lugubre, presque irréel. La mer, en marée haute, avançait inexorablement, comme si elle cherchait à vous happer dans ses profondeurs obscures. Vous reculâtes instinctivement, échappant à ce gouffre aquatique menaçant.

C'est alors que votre regard se posa sur une valise posée non loin. Votre prénom et votre nom y étaient inscrits, ce qui fit courir un frisson glacé le long de votre colonne vertébrale. Qui étiez-vous réellement ? Où étiez-vous ? Et pourquoi ce lieu semblait-il tout droit sorti d'un cauchemar ?

Une myriade de questions tourbillonnaient dans votre esprit lorsque soudain, une image se forma : un château. Oui, il y avait un immense manoir quelque part tout près, derrière les rochers marins. Vous grimpâtes avec peine sur ces derniers, traînant la petite valise avec vous, comme si elle contenait les réponses à votre mystère.

Lorsque vous atteignîtes enfin le sommet, le manoir se révéla pleinement à vos yeux. Majestueux mais austère, il dominait les environs de toute sa hauteur, sa silhouette se détachant sur un ciel chargé de nuages gris. Alors que vous faisiez un pas vers cette bâtisse imposante, un murmure étrange traversa l'air, glissant comme un avertissement sinistre dans le vent.

Ces voix semblaient s'adresser à vous. Elles vous murmuraient de rester dans la forêt, de ne jamais pénétrer dans le manoir. Mais, rejetant ces avertissements comme des illusions de votre esprit perturbé, vous ignorâtes les murmures et continuâtes d'avancer.

***

Le portail du manoir grinça sinistrement en se refermant derrière vous dès que vous pénétrâtes dans l'enceinte de la propriété. Votre regard fut brièvement attiré par une plaque gravée près de l'entrée, mais vous n'eûtes pas le temps de lire le nom inscrit. Une seule pensée occupait votre esprit : comprendre où vous vous trouviez et obtenir des réponses.

Vous ouvrîtes la bouche pour appeler à l'aide, mais un rire rauque résonna dans l'air, vous glaçant sur place.

— Bonjour, déclara une voix grave. Je tiens à vous informer que vous êtes en retard pour votre premier cours. Cela vous coûtera des points, bien entendu.

Un homme apparut devant vous. Grand et svelte, il portait une tenue sobre et des lunettes aux montures fines. Ses cheveux bruns encadraient un visage marqué par la trentaine. Tenant un carnet dans une main, il y griffonnait quelque chose d'une écriture rapide tout en vous observant de ses yeux perçants.

— Vous êtes... Il plissa légèrement les yeux en lisant le nom sur votre valise. Ah, oui, c'est bien cela. Dépêchez-vous, nous n'avons pas toute la journée.

— Non, attendez, protestâtes-vous, la panique montant dans votre voix. Je crois qu'il y a une erreur. Je suis perdue, je ne suis pas censée être...

Votre phrase fut coupée par un nouveau rire, plus fort, presque moqueur. L'homme se tourna vers vous, un sourire narquois étirant ses lèvres.

— Quel manque de respect, soupira-t-il. Cela pourrait bien vous coûter quelques points supplémentaires, si je le décidais. Mais bon... Comment vous expliquer cela sans vous effrayer ?

Il posa une main sur son menton, feignant la réflexion, avant de lâcher d'un ton presque désinvolte :

— Vous êtes mort.

Ces mots résonnèrent comme une sentence irrévocable, et votre esprit vacilla. Voyant votre trouble, l'homme laissa passer quelques instants avant de reprendre.

— Bienvenue à l'Académie Némésis, dit-il en désignant le manoir d'un geste dramatique. Ici, vous suivrez des cours adaptés à votre âge. Mais il y a des règles strictes. Nous fonctionnons avec un système de points. Tout le monde commence à zéro. Si vous accumulez suffisamment de points positifs pour monter dans le classement, eh bien... Mauvaise nouvelle ! Cela signifie que vous serez expulsé.

— Expulsé ? répétâtes-vous, la confusion se mêlant à l'angoisse.

— Oui, poursuivit-il avec un sourire énigmatique. Expulsé dans le néant total. Vous cesserez tout simplement d'exister. Maintenant, suivez-moi, nous allons commencer la visite.

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