— Charlie ! scande Mary. Action ou vérité ?

— Action, dis-je en souriant à ma cousine.

Elle me fait un clin d'œil, réfléchit un instant puis lance :

— Oh ! Je sais, tu vas... embrasser Scott !

Affolée, je lui réponds :

— Je ne vais pas faire ça, c'est ton petit ami !

— C'est le jeu, rétorque Will. Tu es obligée, sinon ton gage sera pire !

Je regarde Scott. Gêné, il passe la main dans ses cheveux.

— Charlie ! Charlie !  scandent tous mes amis.

Jack, assis à côté de moi, me pousse gentiment vers le brun qui prend un grande inspiration et... colle sa bouche contre la mienne.

C'est incroyable, c'est magique.

Une seconde, une éternité ? Je ne sais pas combien de temps cela dure, mais je veux rester ici, avec lui, pour toujours. À moins que l'on soit déjà toujours ?

Ma cousine me tire par la manche ; c'est la fin...

Le jeu se poursuit, mais je suis comme absente. Scott aussi, on dirait : il a l'air pensif et ses yeux oscillent entre Mary et moi.

Un peu plus tard dans la soirée, alors que tout le monde est parti, je reçois un message de mon ami : il propose que l'on se rejoigne devant chez moi, pour aller à la plage.

Je suppose qu'il a besoin de me parler en tête-à-tête, et ça tombe bien, car moi aussi.

Le chemin se fait en silence, mais les mots n'ont pas besoin d'être présents, pas encore.

C'est seulement quand on trempe nos pieds dans l'eau, très chaude pour ce mois-ci, que le brun prend la parole :

— Cha'... Je ne regrette pas, enfin... Je sais ce que tu vas me dire, mais c'était mon plus beau baiser. Merci.

Le souffle coupé, je me perds dans son regard, et je me rend compte que ce n'est pas n'importe quel regard. C'est un regard amoureux. Le même que le mien.

⁂

« Quand même, ce rêve était vraiment étrange... » se dit Charlie pendant qu'elle prenait son petit déjeuner.

Dans celui-ci, elle était amoureuse de Scott, qui sortait avec Mary, avec laquelle elle s'entendait à merveille : une situation tellement improbable que c'en était presque comique.

L'adolescente décida de l'oublier et de plutôt penser aux nombreux avantages que présentaient le mardi. Tout d'abord, elle commençait les cours relativement tard, pour finir assez tôt, ce qui lui laissait quasiment tout l'après-midi pour faire ce qu'elle voulait.

Une fois rentrée, alors qu'elle s'attendait à avoir la paix, elle vit ses cousins se ruer vers elle avec un sourire qui ne présageait rien de bon...

— On a une idée, et si on jouait à action ou vérité ?

Le sang de Charlie se glaça. Comment avaient-ils pu deviner ?

Non, c'était impossible. Ce devait juste être une coïncidence, elle n'avait parlé à personne, pas même à Emy, de ce drôle de rêve.

— Euh... Oui, pourquoi pas... répondit-elle, méfiante.

Ils s'assirent tous les trois sur le canapé et Will commença :

— Charlie, action ou vérité ?

Elle hésita. D'un côté, si elle choisissait vérité, elle allait devoir avouer quelque chose et ce ne serait pas du tout à son avantage ; mais d'un autre, avec action son gage serait probablement dénigrant et pourrait même être filmé.

Elle se rabaissa sur cette possibilité en priant pour que ce ne soit pas trop horrible.

— Tu dois appeler Scott, expliqua d'un ton mielleux son cousin, et faire tout ce que l'on te dit pendant tout ça.

Une brusque envie de vomir saisit l'adolescente.

Mais elle n'avait pas le choix, sinon, des représailles arriveraient bien vite et ce serait encore pire.

Alors elle dégaina son téléphone et composa le numéro de son ami.

— Je savais qu'il était dans ses contacts ! triompha Mary. On notera tout sur un papier au fur et à mesure pour qu'il ne se doute de rien. Vas-y, clique !

La brune fit ce qui lui était demandé et constata avec horreur qu'il avait répondu.

« Demande lui comment il va » écrivit Will.

Elle obéit d'une voix tremblotante, rongée par le stress.

— Bah... bien, et toi ?

— Ça va, je... euh...

— Quoi ?

« Il veut te voir ? »

— Pourquoi pas, mais, euh... À quelle occasion ? On a eu des cours ensemble tout à l'heure...

« C'est parce que TU as envie de le voir et que c'est très important »

— Ok, dans ce cas, on peut aller à la plage ?

Pourquoi fallait-il qu'il parle de la plage ? Horrifiée, Charlie se dit pendant un moment que tout le monde devait être au courant.

Elle avait honte de ce rêve... Si seulement elle avait fait une nuit blanche avec de la musique et un livre, comme souvent lorsqu'elle vivait encore à New York !

« Non, dans un endroit plus intime »

— Waouh, t'es trop bizarre, là... Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

« Tu ne peux pas le dire au téléphone »

Silence au bout de fil. De toute évidence, Scott ne comprenait rien de ce qui était en train de se tramer...

« Allez, c'est vraiment urgent ! »

— Bon, d'accord. À la plage dans quinze minutes.

Il raccrocha.

Charlie était hors-d'elle.

— Ça y est, c'est fini ?! rugit-elle. Je vous DÉTESTE !

Elle n'attendit aucune réponse et monta s'enfermer dans sa chambre.

Son interlocuteur lui répondit dans la minute, heureusement :

Rassurée, Charlie lui tapa rapidement un autre message d'excuse, qui fut suivi d'un :

Elle se sentait encore coupable lorsqu'elle reposa son téléphone sur son bureau afin de recharger un peu la batterie.

Étrangement, elle regrettait aussi de ne pas avoir rejoint Scott à la plage malgré tout...

•••
Hello !
Comment allez vous ?

ENFIIIIN le chapitre 11 !!! Je suis trop contente ><

J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me donner votre avis <3

C'est officiel : je me relance pour de bon dans l'écriture de ce premier tome ! Mon emploi du temps est très chargé, donc je posterais chaque dimanche et plus le jeudi ;)

Kiss,
Luciole