𝐕𝐈
Le temps avait beau passer, la jeune fille ne se sentait toujours pas chez elle en Floride.
Elle avait l'impression de s'éloigner de sa mère et de Leo, et détestait cohabiter avec ses cousins.
Comme chaque matin, elle partit en cours avant eux pour les éviter. Ils prenaient rarement le car, et faisaient la plupart de leurs chemins à pied avec leurs amis.
*
* *
Pendant le premier cours, Charlie se tortilla un moment sur sa chaise, puis, sentant qu'elle ne pourrait plus se retenir, demanda la permission de sortir avant de se ruer aux toilettes.
Quand elle ressortit, elle se heurta à l'épaule de quelqu'un... Qui n'était autre que Scott.
Elle leva les yeux vers lui, et constata avec horreur qu'il avait le visage meurtri : un œil au beurre noir er le nez ensanglanté.
— C'est les toilettes pour femme, dit-elle bêtement.
Elle se maudit dès que ces mots franchirent ses lèvres.
L'intéressé la fusilla du regard.
— Tu me suis, ou quoi ?
— Hein ? Non, n-non, bredouilla l'adolescente en reculant d'un pas.
La colère qui émanait du garçon ne la rassurait pas, bien au contraire.
Charlie se répandit en excuses, mais il fit la sourde oreille et la poussa pour entrer. Il s'approcha d'un robinet et fit couler de l'eau, qu'il recueillit entre ses mains et fit couler sur sa tête.
Il tremblait.
— Euh... Tout va bien ? C'est... Tu t'es trompé de porte, je crois, murmura-t-elle, confuse.
— Il n'y a personne, bougonna l'adolescent en essuyant son nez du revers de sa manche.
— Oui, d-d'accord. Tu veux que... Je prévienne quelqu'un ? Un adulte pourrait faire en sorte que ça s'arrête, prendre des mesures contre Jack et... Enfin, je suppose que c'est lui qui t'a fait ça ?
Ils se turent, s'évaluant du regard.
Finalement, Scott se précipita vers elle et la saisit par le poignet.
Surprise, Charlie essaya de se dégager, dans un tourbillon de cheveux bruns, mais il était plus fort qu'elle.
— Tu n'en parles à personne. C'est clair ? Je t'ai déjà dit que personne ne pourrait m'aider... Tu as empiré les choses, espèce d'idiote. Je te déteste, même si on ne se connaît pas... Je te déteste, cracha-t-il.
Son cœur tambourinant dans sa poitrine, la jeune fille ne bougea plus. Elle resta de marbre, en essayant de contrôler ses émotions.
— T'as entendu ? Je. Te. Déteste. Tu me répugne.
Ces paroles lui firent l'effet d'un coup de couteau, voire même pire. Charlie s'effondra, mais n'en laissa rien paraitre, refoulant un hurlement de douleur tandis qu'il quittait la pièce faiblement éclairée.
Alors elle remonta en classe.
*
* *
— Je suis en train de me consumer de l'intérieur. J'ai mal... J'ai mal, chuchota-t-elle alors qu'elle était dans le noir, sous ses couvertures, en pleine nuit.
Des larmes picotèrent ses yeux. Elle les essuya rageusement.
Soudain, elle prit une décision et la dicta à voix haute, pour la laisser ancrée dans son cerveau à tout jamais :
— Je me fiche de ce que Scott Anderson pense de moi, il se trompe. Et je vais lui prouver. Je vais l'aider, toute seule. J'y arriverais. Papa m'a toujours assuré que j'étais capable de tout du moment que je le voulais vraiment. Je considèrerais ça comme ma petite vengeance personnelle.
Elle se redressa et donna un coup de poing à son oreiller pour éparpiller les plumes, avant de se recoucher.
Elle ne trouva pas le sommeil de toute la nuit, c'est pourquoi elle somnola presque toute la matinée.
— Tu es blanche comme comme un linge, constata Emy en la sondant du regard.
Elle lui tendit un miroir de poche afin que Charlie puisse observer son reflet. En effet, elle était d'une pâleur cadavérique, et avait le cœur au bord des lèvres.
Son amie l'accompagna à l'infirmerie, qui était tenue par une jeune femme aux cheveux auburns, qui prit sa température.
— Tu as de la fièvre, ma grande. Je pense que tu devrais rentrer chez toi, et te reposer, d'accord ? J'appelle ton père ou ta mère ? demanda-t-elle avec un fort accent français.
Une boule se forma dans la gorge de l'adolescente.
— Ma mère, je... Mon père travaille beaucoup.
Pourquoi avait-elle rajouté ce détail, pourquoi avait-elle menti ? Il aurait suffit de juste dire "ma mère, s'il vous plaît"...
Dix minutes plus tard, elle marchait dans le couloir vers la sortie, où l'attendait la voiture.
Elle remarqua Jack et Mary en pleine démonstration d'affection publique. Celui-ci détourna le regard, fixant brusquement la masse de cheveux flamboyants qui contrastait agréablement avec la foule de bruns et de blonds. Emy. Pourquoi donc la regardait-il ainsi ? Bien qu'il n'y eut aucune once de méchanceté dans ses yeux, cela mit Charlie mal à l'aise. Elle eut envie d'aller voir la rousse, mais, sentant son œsophage la brûler à cause de la bile qui montait en elle, elle se dépêcha de quitter l'établissement.
— Monte, dit seulement madame Clear en la voyant entrer. On arrive vite à la maison, Cha', respire. Tu veux qu'on ouvre la fenêtre ? Tout va bien, je suis là.
Mais tout n'allait pas bien. Rien n'allait bien.
Inspire, expire. Concentre-toi, inspire... Expire. Inspire...
Une bouffée d'air frais l'envahit, et elle se pencha par la fenêtre, en essayant de trouver une position confortable.
Sa ceinture la gênait. Mais elle s'endormit.
•••
Hey tout le monde !
Comment allez-vous ?
Personnellement, je suis surchargée de devoirs... TwT
D'où ce chapitre si court (913 mots seulement, je suis sincèrement désolée).
Et puis, qui dit chaleur dit moustiques ! Ce n'est que le début mais j'en ai déjà assez :(
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Scott n'est pas très sympathique, je sais, je sais...
Une dernière chose avant de vous laisser : bonne chance à tous ceux qui sont actuellement en période d'examens ! Courage ! Vous pouvez y arriver ;)
Kiss,
Luciole
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