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Chapitre 8 (partie 1/2) - Trouver


65e jour de la période du croissant de lune — 1338

Finayati [fiɲɑiati] = Trouver

Tous les trois marchèrent sous le ciel nocturne et dans l'obscurité de la forêt jusqu'à la prochaine ville. Pendant ce temps, Helja expliqua à Bastet et Charlie tous les évènements qui les avaient conduits à se retrouver ensemble, à vagabonder en plein milieu des bois. La mission du roi, les démons dans la taverne, le cylindre, le parchemin, sa chute de la tour... elle n'omit aucun détail, même les plus affreux. Mais encore une fois, à sa grande surprise, lorsqu'elle raconta le moment où Edmond était mort, Charlie ne laissa rien paraître. Ni tristesse, ni colère, comme si toute émotion l'avait quittée.

Quelques heures s'écoulèrent et la fatigue les rattrapa lorsqu'ils atteignirent un village sans nom. Ses rues étroites et désertes semblaient figées dans le temps, comme si le monde entier avait oublié son existence. Les maisons délabrées témoignaient de la vie précaire de ses habitants.

Par chance, ils trouvèrent une auberge où Charlie réserva une chambre. Helja, elle, fut obligée d'escalader l'arrière du bâtiment. Avec agilité, elle s'accrocha aux rebords des fenêtres sombres, puis pénétra silencieusement par une ouverture, échappant à tous les regards indiscrets. Elle rejoignit ses compagnons dans le couloir oblong puis ils rentrèrent dans leur appartement pour se reposer.

— Il y a encore des affiches de toi, risqua la fillette tandis qu'Helja retirait son long manteau. J'en ai vu plusieurs en bas.

— Le roi veut me faire passer pour la méchante aux yeux de tout le pays. Et plus vite l'information circulera, plus vite il y parviendra.

— Surtout que ce pays te considérait déjà comme la méchante sorcière, intervint Bastet qui venait de sauter sur un des deux lits et s'étirait généreusement. Ça ne va pas être facile de voyager dans ces conditions maintenant que ta tête est mise à prix.

— C'est pour ça que nous irons faire un tour dans la ville souterraine avant d'aller à Burdig. Nous pourrons trouver tout ce dont on a besoin.

— La ville souterraine ? interrogea Charlie qui était en train de retirer ses chaussures. Qu'est-ce que c'est ?

— Le dernier repère où les êtres magiques peuvent vivre librement. À la surface, les gardes du roi les pourchassent et les tuent, mais en dessous, c'est une tout autre histoire.

— Je croyais que tu avais été exclue, demanda Bastet qui s'était à présent roulé en boule au bout du lit.

— Je le suis, répondit Helja en poussant le grand chat pour pouvoir s'allonger. Mais nous n'avons pas le choix, c'est le seul endroit où je pourrai acheter de nouvelles armes, des ingrédients pour mes potions et quelques objets magiques qui pourraient nous servir.

— Mais nous n'avons pas d'argent, intervint Charlie. J'ai utilisé tout ce que nous avions pour payer l'auberge.

— Nous verrons ça le moment venu, déclara Helja qui repensa avec regret à toutes ses pièces d'or disparues dans sa maison. Maintenant, on dort.

Alors que ses mots s'éteignaient dans l'air, la sorcière souffla sur la flamme vacillante de la bougie. La chambre sombra dans une obscurité oppressante, laissant uniquement filtrer les pâles rayons de lune à travers la fenêtre, comme des éclats fantomatiques.

Helja lutta contre le sommeil qui lui échappait cette nuit-là. Les ronflements assourdissants de Bastet et les agitations de Charlie ne lui importaient guère. C'étaient les ombres insaisissables des doutes et des incertitudes qui envahissaient son esprit, comme un tourbillon de papillons nocturnes cherchant la lumière dans les ténèbres. Qui était cette personne assez forte pour briser son sortilège de dissimulation ? N'était-elle donc plus la sorcière la plus puissante du pays ? Pourquoi alors avait-il fallu que le roi lui demande à elle d'aller récupérer ce cylindre si une autre sorcière travaillait avec lui ? Mais déjà, était-ce une sorcière cachée sous cette capuche ?

En repensant au rouleau, un flot de nouvelles interrogations venaient s'ajouter aux premières. Où cette carte menait-elle ? Qui avait-il entre Burdig et Munalu qui puisse tant intéresser le souverain ? Il lui avait parlé d'une arme capable de gagner une guerre. Quelle était cette arme ? Et pourquoi seul son sang pouvait lui permettre d'y accéder ?

Helja s'assoupit bien que son esprit ne cessait d'essayer de trouver une réponse, un indice, qui l'aiderait à résoudre tous ces mystères. Un sommeil léger et de courte durée qui fut brutalement interrompu quand Bastet lui donna un petit coup de patte sur le nez.

La sorcière s'éveilla en sursaut, faisant tomber l'animal sur le parquet de la chambre. Charlie dormait toujours paisiblement. Sa respiration douce émettait un drôle de sifflement. Dehors, le soleil se levait à peine.

— Quoi ? demanda Helja. Pourquoi tu m'as réveillée ?

— Nous devons partir avant qu'elle n'ouvre les yeux.

— Pourquoi ? interrogea-t-elle, même si elle devinait ce que le chat allait répliquer.

— C'est trop dangereux pour elle cette histoire. Tuer le roi pour venger son père ? À son âge ? Et puis quoi encore, lui apprendre à manier un poignard ?

— C'est une idée, ironisa Helja, un sourire au coin des lèvres.

— Je n'étais pas sérieux ! s'entêta Bastet. Elle ne peut pas venir, c'est tout !

— J'étais plus jeune qu'elle quand j'ai commencé mon entraînement de sorcière, s'agaça Helja. Je ne vois pas le problème.

— Le problème c'est que nous allons dans la ville souterraine avec une humaine. Tu sais très bien ce qu'elle risque si nous l'emmenons.

— Pas si personne ne le découvre.

— Mais tu oublies que c'est un endroit nuisible, un véritable coupe-gorge ! Des gens y meurent tous les jours.

— Comme partout dans le reste du pays ! protesta sèchement Helja. Écoute, je n'avais moi aussi pas envie qu'elle me suive, mais elle a réussi à me convaincre, si on peut dire.

— Je ne permettrais pas que cette enfant mette sa vie en danger et se fasse tuer par ta faute ! cracha Bastet, ses moustaches frémissantes de détermination.

— Je décide moi-même de prendre le risque de mourir, intervint soudainement Charlie qui émergea. Mon père est mort, ma mère également. Ma maison a brûlé. Je n'ai plus rien ni personne. Pourquoi continuer de vivre alors ? La vengeance est la seule chose qui me reste et je sais que sans Helja, je n'y arriverai pas. Quoi que tu en penses chat-qui-parle, je viendrai avec vous, Helja me l'a promis.

Bastet se tourna vers la sorcière, mais comme elle ne répondit rien, il concéda :

— Bien, s'il t'arrive quelque chose, je serai le premier à te dire que je t'avais prévenue, l'avertit Bastet avant de sauter du lit.

— Trop tard, je lui ai déjà fait cette promesse, répliqua Helja.

Les filles se hâtèrent de se préparer pour la suite du voyage, mais sans vêtement de rechange, elles durent enfiler leurs habits couverts de terre, de suie, de sueur et imprégnés de l'odeur âcre de la forêt. La chambre réglée d'avance, Charlie partit la première, Bastet jouant les chats normaux dans ses bras. Quant à Helja, elle opta pour une sortie plus furtive en passant par la fenêtre et en s'accrochant aux rebords de l'auberge. Par chance, il était tôt et les rues étaient désertes. La sorcière, qui voulait rester prudente, avait tout de même caché son visage sous son foulard.

La journée s'annonçait plutôt douce cette fin de période de croissant de lune. De gros nuages gris assombrissaient un ciel qui tirait sur une légère couleur orangée, mais la température demeurait idéale.

De retour sur le sentier, à plusieurs mètres de la petite bourgade, Charlie demanda à Helja l'emplacement de la ville souterraine.

— Très bonne question, déclara cette dernière. Mais c'est difficile de te répondre, tout simplement parce que la ville souterraine est en perpétuel mouvement.

— Une ville en mouvement ? s'étonna Charlie, comment est-ce possible ? Et, comment va-t-on réussir s'y introduire si elle bouge ?

— Tu vas rapidement découvrir que tout est possible avec la magie. Et pour ce qui est de pouvoir s'y rendre, c'est plutôt facile. Il y a plusieurs entrées un peu partout dans le pays, des points de contrôle, si tu préfères. Eux aussi se déplacent assez régulièrement, mais avec un sort de localisation, nous pourrons aisément trouver le plus proche. Mais c'est là que le premier problème se pose. Je suis exclue de la ville pour des raisons qui, elle marqua une pause, bref ce n'est pas le sujet. Je ne peux donc pas passer par ces vérifications d'identité sans être reconnue et arrêtée. Mais ça, ce n'est pas difficile.

— Comment allons-nous faire ? demanda Bastet qui se léchait la patte.

— Je vais changer d'apparence. J'ai déjà réussi ce charme de métamorphose une fois, je suis certaine d'y arriver à nouveau. Normalement, cela devrait fonctionner.

— Normalement ? répéta-t-il, ses yeux jaunes grands ouverts. Comment ça, normalement ?

— C'est un plan risqué, je n'y suis pas allée depuis plusieurs cycles, leurs méthodes de contrôle ont peut-être été modifiées depuis. En tout cas, c'est la seule idée que j'ai trouvée et nous n'avons pas le temps d'en chercher une autre. À l'heure qu'il est, le roi est en route pour Burdig et si nous voulons y arriver avant lui, nous devons nous dépêcher.

— Et pour moi ? Je suis humaine, je ne vais pas pouvoir entrer sans me faire arrêter, s'enquit Charlie.

— Pour ça aussi je sais quoi faire, annonça la sorcière.

Sur ces mots, Helja remonta ses manches et s'abaissa pour attraper un petit caillou. Elle ferma le poing et elle lui murmura :

Finayati goehir metey.

Lorsqu'elle ouvrit la main, le minuscule rocher avait légèrement grossi, sa forme était devenue plus nette et sa couleur avait viré au rouge. Elle le jeta à terre, sous le regard ébahi de Charlie, et quand l'étrange pierre toucha le sol, il se multiplia, encore et encore, dessinant une courbe sans fin qui serpentait le long du sentier.

— Voilà, nous n'avons plus qu'à suivre le chemin jusqu'à l'entrée de la ville souterraine la plus proche de nous.

Pendant les premières minutes de marche, Charlie avançait avec les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, complètement émerveillée par la magie. Elle demanda même à Helja si cette méthode n'était pas risquée, car tout le monde pouvait voir cette ligne et ainsi localiser la cité en perpétuel mouvement, mais elle lui répondit qu'eux seuls pouvaient la repérer, les humains la franchiraient sans même l'apercevoir.

Sans aucune indication sur la durée du voyage qui les attendait, Helja refusa catégoriquement de marquer une pause. Son énergie semblait inépuisable, chaque pas se fondant dans le suivant avec une détermination farouche. Charlie et Bastet trottinaient pour maintenir un rythme effréné, leurs jambes et leurs pattes protestant contre cet effort intense. La petite fille suggéra de jouer pour occuper le temps, cependant, pour Helja, ce n'était pas le moment de s'amuser. Elle laissa donc ses compagnons tentaient de deviner les pensées de l'autre, mais ils abandonnèrent aussitôt cette idée, exténués par la marche rapide qu'ils devaient effectuer.

Quand après trois heures de parcours tumultueux à travers les bois, à arpenter des sentiers parfois laborieux, Helja s'arrêta net, leur signalant qu'ils se trouvaient devant l'entrée, Charlie et Bastet paraissaient à bout de souffle.

À quelques mètres de là, la ligne rouge se faufilait dans une grotte aménagée dans une haute colline. Rien ne laissait présumer que le passage vers la cité se situait à l'intérieur, mais la sorcière pouvait sentir l'énergie qui s'en dégageait.

Pendant que la jeune fille et le chat noir se reposaient, Helja s'éloigna un peu. Une fois isolée, elle s'installa en tailleur à l'ombre des majestueux sapins. Le silence l'enveloppait, créant une toile propice à la concentration qui lui serait nécessaire afin de changer d'identité. C'était un sort qu'elle n'avait pratiqué qu'une seule fois dans sa vie et qui demeurait relativement complexe pour les non-métamorphes comme elle. Mais Helja avait confiance en sa magie.

Se remémorant toutes les étapes décrites dans le grimoire, elle commença par prendre dans une main une bonne poignée de terre sèche. Puis, de sa paume libre, elle fit couler de l'eau qui était apparue à l'instant même où elle avait prononcé le terme sou. La sorcière en versa quelques gouttes, suffisamment pour la rendre humide et la transformer en boue, qu'elle appliqua par la suite sur tout son visage, comme un masque. Et tandis qu'elle s'étalait la substance visqueuse et granuleuse, elle répétait deux mots à plusieurs reprises.

Kavob ne !

Pendant quelques instants, il ne se passa absolument rien. Tout restait le plus calme possible autour de la sorcière qui n'avait pas remarqué le renard sorti de derrière un buisson. L'animal, intrigué, fixait l'étrangère la tête inclinée sur le côté, reniflant sans bruit. Il s'approcha, curieux de découvrir ce qu'il se tramait devant lui, mais il fut contraint de déguerpir précipitamment. L'atmosphère s'était alourdie, faisant ressentir le poids de l'air.

Lorsqu'Helja avait prononcé la formule pour la treizième fois, ses joues s'étaient creusées, se vidant de toute chair tel un ballon qui explose. La boue s'évaporait en fumée épaisse tandis que le menton de la sorcière s'étirait de manière inquiétante, comme si une force invisible le tirait violemment vers le bas.

Des images déchirantes envahirent son esprit, distordant ses pensées et sa concentration. Elle revit les flammes dévorantes qui engloutissaient sa maison, l'inconnu émergeant des ombres destructrices. Qui était cette personne capable de remettre en question son statut de sorcière la plus puissante du pays ? L'incertitude la rongeait, le doute l'assaillait.

Une incroyable colère inonda son être. Quelqu'un était aujourd'hui plus redoutable qu'elle. Pourtant, elle continuait de caresser la peau et sa transformation physique se perpétrait avec bien plus de déconvenues. Ses sourcils beaucoup plus touffus prirent une teinte argentée tout comme ses cheveux qui se raccourcirent jusqu'à laisser deviner le bout de ses oreilles désormais étrangement tendues.

Helja fulminait, trop perturbée par les derniers évènements. Elle arrêta de se masser et lorsqu'elle ouvrit les yeux, ses pupilles étaient devenues aussi pâles que sa chair maintenant cadavérique. Son corps avait beaucoup rétréci et son dos s'était courbé, dévoilant le début d'une bosse. Les ailes de son nez beaucoup plus larges qu'à l'habitude frémirent et un sinistre sourire édenté se dessina sur le visage ridé de la sorcière. Elle avait réussi.

Lorsqu'elle rejoignit ses compagnons, Charlie esquissa un mouvement de recul tandis que les poils de Bastet se hérissaient. Le silence s'installa parmi eux. Un instant plus tard, le grand chat noir ouvrit la gueule :

— Helja ? essaya-t-il.

— Oui, c'est bien moi. Alors, qu'est ce que ça donne ?

Bastet se mit sur ses quatre pattes et tourna autour de la sorcière.

— Et bien, commença-t-il.

— C'est sûr que ce n'est pas toi, acheva Charlie.

Ils se considérèrent pendant un bref instant, puis éclatèrent de rire en même temps.

— QUOI ? s'emporta Helja, ses yeux s'élargissant de surprise. J'ai raté quelque chose ?

Après quelques minutes, Bastet et Charlie arrêtèrent de se moquer. Les yeux humides, ils se mordaient les lèvres pour ne pas replonger.

— C'est la moustache qui est sans doute de trop, avoua enfin la jeune fille.

— C'est vrai que je n'avais encore jamais vu une vieille dame avec une moustache aussi spectaculaire, ironisa Bastet avant de croiser le regard de Charlie et de repartir dans une nouvelle crise de fou rire.

Sans un mot, déjà bouillonnante de colère, Helja s'éloigna, sentant la chaleur de son sang lui parcourir le corps. Elle n'avait pas totalement réussi la transformation et détestait qu'on le lui fasse remarquer. Tout ceci s'ajoutait à ses sombres pensées, si bien qu'elle avait l'impression d'être sur le point d'imploser.

Il fallut un long moment pour que Charlie et Bastet finissent de se moquer et bien plus longtemps pour que la sorcière décide d'arrêter de râler seule dans son coin en envoyant des gerbes de flammes à chaque tentative de réconciliation. Lorsqu'elle fut empreinte à leur adresser la parole, des étincelles dansant autour de ses doigts à chaque fois qu'ils portaient le regard sur sa moustache, elle leur ordonna d'entrer.

— Tu es sûre que c'est dedans ? demanda le chat, les poils hérissés le long du dos.

— Si c'est ici que mon sort nous a amenés, alors oui, j'en suis sûre.

Et ils s'engagèrent tous les trois dans la grotte obscure. 

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