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Chapitre 16 (partie 2/3) - Pluie


Quand elles eurent terminé leur récit, personne ne sut quoi dire. Le temps reprit son cours, la pluie fouettant durement les murs de la maison. Le feu semblait aussi se remettre à crépiter de plus belle et tel un brasier, Helja explosa :

— QUOI ? Trois-mille pièces d'or pour nous dire que le cercle est une simple clef et qu'on ignore ce qu'il y a derrière ? Vous vous foutez de moi ? Je n'y crois pas !

La sorcière enfouit sa tête dans ses mains, bouillonnante de rage.

— Vous vouliez savoir à quoi sert ce cercle, vous le savez maintenant, répondit calmement Glir.

— Mais, si cette clef permet de libérer quelque chose de puissant et mauvais, pourquoi Gargoth imagine que c'est une arme qui peut lui donner un avantage dans une hypothétique guerre ? demanda Luba.

— Peut-être pense-t-il cela parce qu'il est mal conseillé, que quelqu'un le manipule, lança Slekor.

— Mais qui ? questionna Bastet.

Helja faisait les cent pas devant la cheminée. Elle s'arrêta brusquement :

— La personne sous la capuche ! C'est obligatoirement elle qui est derrière tout ça.

— Mais ce que le roi ignore, poursuivit l'aveugle, c'est que le cercle seul ne suffit pas à ouvrir la porte. La clef n'est qu'une des trois reliques nécessaires. La deuxième est une incantation que peu de monde connaît. La troisième, sûrement la plus difficile à se procurer, c'est le sang d'un membre de la famille Kalam. Mais comme personne ne sait ce qu'ils sont devenus après l'arrivé des humains, l'entrée risque de rester celée à tout jamais.

En entendant ces derniers mots, Helja crut recevoir un énorme coup de marteau. Le sang d'un membre de la famille Kalam. Elle se vit alors déverrouiller le cylindre grâce à son propre sang, elle sentit à nouveau la lame du souverain lui trancher la gorge, les traces rouges sur la porte du temple. Tout était clair à présent.

L'inconnu sous la capuche manipulait le roi pour s'emparer de la puissance et la seule façon de procéder était de récupérer son sang puisqu'elle devait être une descendante Kalam. Mais comment pouvait-il être au courant, alors qu'elle-même l'ignorait ? Sûrement parce que sous la capuche se cachait quelqu'un qui la connaissait parfaitement. Quelqu'un qui en savait plus sur elle que n'importe qui. Quelqu'un qui un jour l'avait recueillie tout en connaissant la vérité sur ses origines.

— C'est Médée ! s'exclama Helja.

— Comment ? demanda Luba, interloquée.

Dans sa tête, tous s'imbriquaient à la perfection, comme un puzzle. Elle en avait déjà posé les contours et à présent, l'intérieur se dessinait devant elle. Chaque question trouvait une réponse logique et évidente.

— Sous la capuche, expliqua-t-elle, faisant à nouveau les cent pas. Ça crève les yeux, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ? Elle savait dès le début qui j'étais réellement. Que mon sang était l'une des trois reliques. Il ne lui manquait plus que le cercle et l'incantation. À moins que... la sorcière s'arrêta de marcher et s'empara du grimoire dans son sac. Elle a toujours eu le sortilège, je suis sûre qu'il se cache dedans, dans ce livre. Il ne lui restait alors plus qu'à localiser la clef, mais comme elle n'y parvenait pas et que j'étais maintenant en âge de comprendre ses véritables intentions, elle a fait semblant de mourir pour pouvoir travailler avec le roi. C'est probablement l'homme le plus influent dans ce pays, avec beaucoup de contacts. Elle devait se dire qu'avec lui, elle arriverait à mettre la main sur la dernière relique.

— C'est complètement insensé ce que tu racontes, bafouilla Luba. Médée t'a élevée dans le but de devenir la plus puissante sorcière de Gallia. Si tu as raison, pourquoi ne t'a-t-elle tout simplement pas volé ton sang quand tu étais enfant ? Et tu oublies cette sorcière qui se vantait de l'avoir tuée.

Mais Helja ne lui répondit pas, feuilletant pour la millième fois le grimoire, jusqu'à ce qu'elle le lance à travers la pièce, folle de rage, sous le regard médusé des trois sœurs.

— Tout est pourtant clair, mon sang ouvre les portes, et je suis certaine qu'elle le savait. C'est sans doute pour cela que je ne me souviens plus du moment où ma maison a pris feu.

Helja marqua une pause puis : 

— C'est elle la responsable de la mort de ma famille. Et dire que pendant tous ces cycles elle m'a fait croire que c'était moi la coupable.

La sorcière apparaissait en pleine crise de démence.

— Helja, tu devrais peut-être te calmer, nous ne sommes pas sûrs que... essaya Bastet.

Mais pourquoi n'arrivaient-ils pas à voir ce qu'elle percevait si distinctement ? Ce puzzle parfait et sans défaut. À présent, elle connaissait la vérité, tous les aboutissements de cette histoire. Mais eux semblaient demeurer aveugles. Ils restaient dans le noir et l'ignorance quand elle sortait enfin la tête de l'eau. Elle comprenait que toute sa vie n'avait été que mensonges et illusions. Que depuis le début, Médée l'avait élevée dans le simple but de la tuer au moment opportun ! Mais ce que cette vieille femme n'avait pas prévu, c'est qu'Helja deviendrait plus forte qu'elle, plus forte que n'importe qui et qu'aujourd'hui, elle serait capable de l'en empêcher.

— Nous devons récupérer la puissance avant Médée, trancha Helja.

— Ce n'est pas Médée sous cette capuche Helja, continua Luba. Écoute-toi quand tu parles. Tu ne fais que des suppositions.

— Si je te dis que je suis certaine que c'est elle la responsable ! hurla Helja.

— Mais tu n'as pas de preuve, essaya Bastet.

— Je n'ai pas besoin de preuve, j'en suis convaincue, je le sens au fond de moi.

Qui d'autre pouvait avoir fait le lien entre toutes ces histoires ? Qui d'autre pouvait connaître l'existence de ce pouvoir, de cette clef et de la famille Kalam ? Qui d'autre pouvait être assez puissant pour manipuler le souverain, Dolos et toute la royauté ? Seule Médée correspondait à ces critères. Elle avait alors simulé sa mort pour continuer son plan sans qu'Helja ne la soupçonne.

— Pourquoi ne pas détruire le cercle ? demanda soudainement Charlie.

— Parce qu'il est indestructible, expliqua Slekor. Mais si vous supprimez une autre relique, la porte ne s'ouvrira jamais.

Les trois sœurs avaient tourné la tête en même temps vers Helja.

— Moi ? Vous voulez dire me supprimer moi ?

— C'est une possibilité...

— Si vous êtes bien une Kalam, il n'y a que votre sang qui donne accès à la puissance.

— Éliminons plutôt l'incantation, proposa Luba en attrapant le grimoire sur le sol.

— Peu importe. Le roi et Médée détiennent déjà des dizaines de fioles avec mon sang et ils connaissent sûrement l'incantation par cœur. Non, l'unique solution c'est de nous emparer de ce pouvoir avant eux.

— Mais nous n'avons aucune idée d'où elle se trouve, observa Bastet. Et puis, nous ne sommes pas certains que Médée se cache sous cette capuche.

— Je te dis que si, s'agaça Helja, fusillant le chat de son regard noir.

— Nous avons une théorie sur l'emplacement de cette puissance, intervint Glir.

— Je pensais que vous ignoriez où était enfermée la chose, fulmina Helja.

— C'est vrai que nous ne savons pas, continua l'aveugle, mais nous avons une hypothèse. La famille Kalam a toujours vécu au même endroit, ils se transmettaient leur manoir depuis de nombreuses générations, tout comme le cercle...

— Ce pourrait être un bon début de piste, acheva la sourde.

— Nous pouvons aller voir, approuva Helja, cela ne coûte rien.

— C'est de la folie, s'interposa Luba. Pourquoi tenter de libérer cette chose ? Si la famille l'a mise sous verrou, c'est qu'il y a une raison. Nous devions simplement tuer le roi, pas fouiller dans le passé.

Helja s'assit à nouveau et plongea sa tête dans ses mains.

Ses pensées semblaient soudainement s'assombrir. Tout avait été si clair et limpide dans son esprit. Mais désormais, c'était comme si on venait de jeter un voile sur ses idées. Comme si quelqu'un avait balancé le puzzle dans le mur. Qu'est-ce qui convenait de faire maintenant ? Quelle était la suite ?

Si elle s'écoutait, elle partirait immédiatement essayer de découvrir ce en quoi constituait cette mystérieuse puissance. La curiosité et la convoitise l'animaient. Mais elle ne devait pas oublier son objectif principal, se venger du roi. Et par la même occasion, obtenir une explication de Médée.

Elle qui avait été comme une mère, qui l'avait élevée, l'avait nourrie, l'avait éduquée. Une part d'elle voulait croire qu'elle se trompait, que Médée n'était pas sous cette capuche, mais tout concordait beaucoup trop bien pour n'être que des coïncidences.

— Tu as sûrement raison Luba. Nous ne devrions pas aller ouvrir la porte. Mais, tu me connais, je ne fais jamais ce qu'il faut. Je ne vous demanderai pas de venir avec moi. Toi, tu es avec nous sur ordre de la reine, Charlie, tu es là uniquement pour le roi. Et Bastet... À vrai dire, je ne sais pas pourquoi tu continues de me suivre après tous ces cycles. Pourtant, je ne peux pas poursuivre sans savoir toute la vérité. Garogth et Médée désirent s'emparer de cette puissance et je veux être la première qui la contrôlera.

À nouveau, le silence s'installa. Un silence tellement lourd qu'ils pouvaient le sentir appuyé contre leurs épaules. Après de longues minutes, Bastet le brisa :

— Je ne sais pas vraiment non plus pourquoi je persiste avec toi. Tu es la femme la plus méchante, la plus cruelle et la plus égoïste que je connaisse. Malgré tout, j'ai de l'affection pour toi et je sais que tout ça n'est qu'une façade. Et comme je te l'ai déjà expliqué, tu m'as sauvé la vie, je te suis redevable. Alors, je viens avec toi et tu n'as pas ton mot à dire.

— Moi aussi, ajouta Luba. Et peut-être qu'après, nous pourrons assassiner le roi. Ensemble !

Tout le monde se tourna vers Charlie qui regardait ses pieds et se rongeait les ongles. Elle releva soudainement la tête, les yeux humides.

— Comme d'habitude, on devrait faire ce que toi tu veux. Quand est-ce que j'aurais le droit de venger mon père ? Quand la sorcière me le permettra ?

— Charlie je...

— Ne me coupe pas ! pesta la jeune fille. À chaque fois, je me dis que si mon père n'avait pas été si gentil, s'il ne t'avait pas ramenée chez nous, il serait encore en vie. C'est à cause de toi que je me retrouve seule. Mais je n'ai personne d'autre et je sais que sans toi, je ne pourrais jamais atteindre le roi. Alors je reste, mais une fois que nous aurons terminé, je ne veux plus jamais avoir à faire à toi Helja. Plus jamais !

Malgré ce qu'elle laissait paraître, les paroles de Charlie avaient agi comme une lame tranchante sur son cœur. Elle se contenta pourtant d'hocher la tête, les sourcils froncés.

— Bien, où se trouve l'ancienne résidence des Kalam ? demanda-t-elle aux sœurs toujours silencieuses.

— La demeure a depuis longtemps été détruite. Mais un petit village est bâti dessus désormais. Treize maisons, à une heure d'Isla environ. Je crois que ça s'appelle...

— Masselia, acheva Helja.

La sorcière replongea dans le souvenir de sa rencontre avec les démons. Le roi était-il déjà au fait de l'histoire de cette petite bourgade, pour avoir choisi ce lieu précis où elle avait rendez-vous avec Pandora ?

Repensant à ce moment, Helja vit à nouveau ses cheveux rouges flamboyant et son regard malicieux. Son doux visage de porcelaine flottait dans sa mémoire, aussi claire que de l'eau. Elle lui avait raconté que sa famille protégeait le cylindre depuis de nombreux cycles. Ce pouvait-il qu'elles soient toutes deux de la même famille ? Toutes deux des Kalam ? De nouvelles questions se posaient.

Tous les quatre saluèrent les sœurs. Mais alors qu'ils s'apprêtaient à partir, Charlie demanda quelque chose aux vieilles femmes :

— Qu'est-ce que vous savez sur ça ? dit-elle en leur montrant le signe gravé sur son poignet.

Slekor, Glir et Nemiz attrapèrent la main de la jeune fille de leurs longs doigts crochus et examinèrent la cicatrice sous toutes ses coutures. Comme le cercle, elles le caressaient, l'écoutaient, le reniflaient, le léchaient. Mais lorsqu'Helja vit les dents pointues de l'une d'elles, elle s'approcha et les repoussa d'un geste violent.

Lorsque les épidermes des quatre sorcières se rencontrèrent, une onde de chaleur submergea Helja. Le sol sous ses pieds ondulait tel un vaisseau sur la mer.

Tout devint un doux flou.


Son esprit, à l'aube de l'explosion, la fit basculer en arrière. Cependant, cette fois, elle ne sombra pas dans les méandres du passé. La magie la propulsa vers un autre monde, où elle franchit la mince frontière séparant le présent du futur. 

Une haute silhouette noire, la tête dissimulée sous une capuche, se détachait dans la lumière du crépuscule. Elle marchait silencieusement, sur le sol recouvert de débris de verres, ne produisant pourtant aucun son. Désormais, tout paraissait calme. Paisible. Innocent du massacre qui venait d'avoir lieu. L'inconnu retourna le corps blafard d'une sorcière morte, le visage strié de veines éclatantes.

À son réveil, Helja constata que tout le monde l'observait. Même Charlie avait l'air inquiète et la fixait avec de grands yeux ronds.

— Est-ce que ça va ? demanda Luba.

— Je crois oui. Que s'est-il passé ?

— Tu t'es évanouie, expliqua Bastet.

Helja se releva et regarda les sœurs qui semblaient terrorisées, toutes les trois agenouillées, dans une genre de transe étrange.

— Elles sont comme ça depuis que tu es tombée.

C'est à ce moment que tout lui revint en mémoire. Elle vit à nouveau la silhouette à capuche, le massacre et le cadavre. Son cadavre.

— Qu'est-ce que vous m'avez fait ? hurla-t-elle à l'adresse des sorcières. Qu'est-ce que c'était ?

— Nous sommes désolées, répondit Slekor.

— Vraiment désolées...

— C'était quoi ? Un rêve ? Une vision ?

— C'était la fin. TA fin.

Et les trois sœurs se mirent à pleurer, des larmes sanglantes coulant des yeux aux paupières cousues de Slekor. Elles marmonnaient des excuses incompréhensibles, expliquaient qu'elles ne contrôlaient pas ce don, mais Helja n'écoutait pas.

Elle sortit en trombe de la maison. La pluie tombait plus violemment et la percutait comme des graviers. Comment avait-elle pu voir la façon dont elle allait mourir ? C'était impossible. Les sorcières capables de lire l'avenir étaient très rares. Rare, mais pas inexistantes.

C'était donc ainsi que la grande Helja allait partir ? Tuée par Médée le visage toujours dissimulé derrière sa capuche ?

Comment les mains qui s'étaient occupées d'elle pouvaient à présent lui ôter la vie ? C'était incompréhensible. Ignoble.

Un sentiment d'impuissance envahit la sorcière qui n'arrivait plus à respirer. Posant une main sur son cœur, elle revivait la scène. Encore et encore. Un sol recouvert de verre. Une haute silhouette. Les veines de lumières. Son cadavre.

Helja hurla. Hurla à s'en rompre la voix.

Son estomac se noua.

Une nausée lui donna un haut-le-cœur.

Sa fin était proche. Imminente. Et jamais elle n'aurait cru Médée capable d'en être la cause.

Pourtant, elle tenta de se calmer, d'imaginer une autre issue au combat final. Elle n'était pas considérée comme la meilleure sorcière du pays pour rien. Maintenant qu'elle savait, les cartes étaient redistribuées. Le moment venu, tout serait différent. 

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