Run Away...
Yunho fixait le panier de victuailles qu'Angel était en train de vider, une fois de retour chez eux. Son regard était vide. Il était complètement sonné. Il avait tenté de meubler la conversation comme il pouvait auprès de sa petite-amie, en évitant de trop parler de Jaejoong et de ce que ses retrouvailles lui provoquaient comme sentiments intérieurs. Il ne savait d'ailleurs pas tellement lui-même. Depuis tout ce temps, il avait fini par se faire à l'évidence qu'il ne le reverrait jamais. Et bien qu'il avait toujours refusé de le croire décédé, à cet instant précis, il se demanda si au final, ça n'aurait pas été plus simple.
Plutôt que de revenir, comme par magie, et faire ressurgir toutes les émotions qu'il avait ressenti pour ce garçon quand il était au lycée.
Un spasme le prit de façon violente, et il se précipita aux toilettes, et y vomit. Plusieurs jets acres sortis de sa bouche. Ses boyaux se tordaient, et sa tête tournait. Angel le rejoignit et caressa son épaule.
— Tu es malade, déclara-t-elle. Tu es pâle depuis tout à l'heure.
Le jeune homme eut à peine la force de hocher la tête.
— Je vais me coucher, ça ira mieux.
Il fit quelques pas dans le couloir en se maintenant au mur, et finit par trouver son lit dans lequel il s'avachit. Il enfouit sa tête dans son oreiller et sans comprendre d'où elles sortaient, il laissa glissa les larmes le long de ses joues. Retrouver Jaejoong lui faisait donc cet effet-là ? D'un geste quasi-automatique, il sorti la photographie du tiroir. Il regarda longuement le jeune lycéen à la mine bouilleuse, ses longs cheveux noirs attachés. Il caressa du pouce, doucement, l'image de ses lèvres en soupirant.
Il s'en voulait.
Enormément. Il repensa à Angel qui était enceinte, à qui il avait laissé l'entière responsabilité de garder ou non ce bébé. Sans émettre le moindre de son avis. Bien sûr que non, il ne voulait pas de cet enfant. Il ne voulait pas être père. Ce n'était pas dans ses projets, ça ne l'avait jamais été.
Il s'en voulait.
D'être aussi faible, de préférer vouloir dormir plutôt que de se relever, se regarder dans le miroir et de se demander ce qu'il voulait vraiment. Sur ces pensées tortueuses, il ferma les yeux et se laissa glisser dans le sommeil qui permet de toute oublier.
Jaejoong avait tellement caressé et froissé le papier dans sa poche, que quand il le sortit, il s'aperçut que l'encre avait commencé à s'effacer. Il eut un petit sourire en coin. D'apparence il était resté calme, mais à l'intérieur cela bouillait. Il voulait accepter la situation qui se présentait devant lui, mais au fond, il se demandait comment il pourrait vraiment le faire.
Cela semblait si lourd. Il essaya de se remémorer le visage enfantin de la jolie fille assise près de Yunho. Son Yunho. Il n'avait pas le droit de le rappeler. Pas le droit de s'immiscer dans cette vie, ce couple et de tout casser. Il n'en avait même pas la force.
— Tu vas le revoir ? Avait questionné sa mère innocemment, sur le chemin.
Jaejoong avait répondu par l'affirmative. Comment aurait-il pu justifier s'il avait dit non ? Mais après réflexion, il s'était dit que c'était certainement une grosse erreur.
Il mit en boule le petit papier et visa la corbeille. Le numéro de Yunho était à la poubelle. Jaejoong soupira un bon coup, et se releva. Son passé était derrière lui. Sa très courte aventure avec Yunho ne faisait pas partie de sa nouvelle vie. C'était fini, un point c'est tout. Il rejoignit sa mère dans le salon pour y passer la soirée.
Les images défilaient sur l'écran de la télé sans qu'il n'arrivait à y prêter la moindre attention. C'était trop confus dans sa tête. Un rien lui rappelait son ami, la rencontre de l'après-midi, les épis en batailles qui étaient restés les mêmes qu'il y a cinq ans, et son sourire chaleureux. Sa mère faisait des allers et venues entre le salon et la cuisine. Pour apporter un plat, ou la théière. Des gâteaux, un peu de fruits. Elle se relevait tous les quarts d'heure.
— M'man ! Tu veux pas rester assise, un peu ?
Elle finit par sourire et s'assoir près de son garçon. Pour s'assurer qu'elle ne bougerait plus, il posa sa tête sur ses genoux, et elle se mit à lui caresser les cheveux, comme elle l'aurait fait avec un petit animal. Il sourit. Dans sa tête, l'image de Yunho flottait impunément. Une larme finit par se glisser au coin de son œil.
Il finit par s'endormir, roulé en boule, la tête sur les genoux de sa mère qui n'avait pas osé bouger de peur de le réveiller et qui l'observait. Elle avait rabattu sur lui, une vieille couverture, où des motifs floraux se voyaient à peine entre les bouloches de laine.
Yunho s'était réveillé en sursaut par le soleil qui réchauffait sa joue par la fenêtre de sa chambre. Son premier réflexe avait été de regarder s'il avait eu un appel ou un message. Mais rien ne s'afficha sur son téléphone. Il regarda partout et ne vit aucune trace d'Angel. Où était-elle passée ? Il se leva difficilement, son corps était endolori et il avait l'impression d'avoir pris des quinze ans en une nuit. Il avait rêvé de Jaejoong. Il avait rêvé d'un baiser volé entre ses mèches blondes. A l'évocation du souvenir de son rêve, il s'apaisa. C'était doux et sucré. Il se demanda s'il aurait l'occasion de goûter encore les lèvres de cet ami, qu'il n'avait jamais oublié.
Mais que savait-il de cet homme, revenu après cinq ans, comme un fantôme. Qu'avait-il fait en cinq ans ? Il regarda à nouveau l'écran de son téléphone qui resta éteint. Son cœur se serra. Jaejoong était probablement passé à autre chose. Après tout, il avait fui juste avant de disparaître. Il avait fui sous les caresses ardentes de Yunho. Il s'était échappé. Quoiqu'il pourrait dire, Yunho se sentait toujours autant coupable. Pour lui, c'était de sa faute si Jaejoong avait cherché à l'éviter pendant toutes ces années. A tel point que même la mère de son ami lui avait menti, quand il l'avait croisé par hasard. Le jeune étudiant, l'avait très bien reconnu à l'époque. Et pourtant elle avait nié, nié et encore nié. A ce moment-là, Yunho avait compris qu'il avait commis quelque chose de grave. Si grave que Jaejoong ne voulait plus le voir, ne plus lui parler. Couper définitivement les ponts.
Alors, qu'espérait-il aujourd'hui, à recevoir un appel de sa part ? Il devait être raisonnable, y songer vraiment. Il allait être papa. Il fallait faire un trait sur le passé. Sur les sentiments qui avaient persisté pendant si longtemps et qui n'avaient plus de raison d'être, aujourd'hui. Il posa son téléphone sur la table de chevet pour aller prendre une douche, mais l'appareil vibra à ce moment-là, indiquant l'arrivée d'un message.
Yunho sursauta, le cœur battant. Il espérait le message tant attendu de Jaejoong.
C'était Angel. La déception se lit sur son visage, mais il ouvrit tout de même le texto.
"J'ai pris la décision, Yun. Je ne vais pas le garder. Veux-tu m'accompagner à l'hôpital ? J'ai rendez-vous après-demain. Je ne t'oblige à rien, mais j'aimerais que tu sois là. J'ai peur toute seule..."
Yunho s'assit sur le rebord de son lit. Angel allait se faire avorter. Est-ce qu'il en était soulagé ou triste ? Il ne pouvait pas le dire. Il répondit :
"Bien sûr que je serai là. Prends soin de toi, Angel."
Il laissa l'appareil sur la couette et partit sous la douche. Les larmes coulèrent longtemps. Avec le bruit des sanglots et de l'eau de la douche, Yunho ne perçut pas la faible sonnerie de son téléphone étouffée par les couvertures. La mélodie jouait, jouait, jouait. Comme une plainte lancinante. Jaejoong, à l'autre bout, tombait indéniablement sur un répondeur impersonnel. Il regardait le papier froissé qu'il avait récupéré au fond de sa corbeille. Yunho se serait-il moqué de lui et lui aurait donné un faux numéro ? Pourquoi il ne répondait pas ? Son cœur battait. Il n'avait voulu qu'entendre à nouveau la voix de son camarade. C'est tout ce qu'il avait voulu. Il tenta encore une fois. Une dernière. Et si cette fois, Yunho ne répondait pas, il abandonnerait pour de bon. Le cœur battant, il laissa les tonalités défilaient, à mesure que les larmes perlaient sur ses joues. Il devait raccrocher avant que le répondeur s'enclenche. Ce n'était pas la peine de s'acharner...
— Allo ???
La voix de Yunho avait retenti, comme un cri de victoire à la dernière seconde. Jaejoong reprit l'appareil contre son oreille et ne dit rien.
— Allo ? Jaejoong ? C'est toi ? C'est toi, hein ?
Le blond sourit, ému. Il secoua la tête pour dire oui, comme si l'autre pouvait le voir. Yunho s'était précipité hors de la douche, une serviette autour de la taille, et avait vu ce numéro inconnu qui appelait.
— Je... je suis désolé, j'étais sous la douche.
— C'est pas grave...
La douce voix de Jaejoong résonnait enfin dans le combiné. Yunho ferma les yeux pour mieux se concentrer sur la mélodie qu'il faisait en parlant.
— Tu vas bien, Yunho ? Demanda doucement Jaejoong.
— Oui. Oui, je vais bien. Je... Je sais pas quoi dire. Je ne pensais pas que tu allais m'appeler.
— Je ne pensais pas t'appeler, non plus.
Yunho eut un petit rictus nerveux. Il ne savait pas s'il devait se vexer de cette réponse ou être heureux que son ami ait changé d'avis.
— Pourquoi ? Finit-il par demander.
Un grand silence se fit. Il entendait Jaejoong respirer longuement, prendre son temps. Peut-être même renifler.
— Est-ce que... est-ce que tu veux venir chez moi ? Proposa Yunho. On ne s'est pas vu depuis plus de cinq ans, on a forcément beaucoup de choses à se dire, non ?
— Sûrement, hésita Jaejoong.
Son ami ne savait pas comment prendre cette réponse.
— Tu es gêné ? Tu ne veux pas venir ? Tu préfères qu'on se retrouve à l'extérieur ?
Jaejoong sourit à travers le téléphone.
— Je viendrai. Dis-moi quand et donne-moi ton adresse. Je viendrai, promis.
Dans le bus, Jaejoong regardait l'adresse que Yunho lui avait envoyé. Il la connaissait par cœur. Comme le numéro de téléphone. Il ne voulait pas penser à ce qu'il allait lui dire. Ce n'était pas le moment. Il ne voulait pas prévoir, il improvisera. Il avait juste besoin de le revoir, peut-être casser un peu l'image idéalisée qu'il s'était construite en cinq ans d'enfermement. Il se persuada que c'était la seule raison qui le poussait à aller voir un homme dont il se savait amoureux, mais qui était en couple. Le revoir une dernière fois et se rendre compte qu'il n'était pas aussi exceptionnel que ça. Qu'il était des plus banals et qu'il avait perdu tout attrait.
Devant la porte de l'immeuble, il se rendit compte que son cœur battait la chamade. Il tapa le code donné par son ami sur le digicode, la voix de Yunho ne tarda pas à se faire entendre, avant qu'il ne déverouille la porte.
Jaejoong pénétra dans le petit immeuble, puis dans le couloir qui menait à l'appartement de son ancien camarade de lycée. La porte était entrouverte. Devait-il y entrer comme ça ou attendre ? Il n'en avait aucune idée.
Yunho, à l'intérieur, était tout autant nerveux et stressé. Il savait que le blond serait près de lui dans quelques courts instants. Et pourtant l'attente de ces secondes lui sembla durer des heures. Tellement, qu'il sursauta aux deux petits coups secs que Jaejoong donna sur la porte.
— Entre !
Le blond poussa un peu la porte, et retira ses chaussures dans le sas d'entrée. Il n'osa rien dire. Il avait murmuré un petit "Bonjour" à peine audible. Yunho l'observait depuis le salon. Il avait passé une chemise blanche et un jean noir. Ses habits faisaient ressortir son teint ambré. En le voyant, Jaejoong comprit qu'il avait eu tort. Il ne pourrait pas se défaire de l'image rêvée de ce garçon qui lui tendait les bras. Est-ce qu'il devait s'y blottir dedans comme son cœur lui ordonnait, ou bien aurait-il mieux fallu écouter sa conscience ?
— Laisse-moi te serrer, au moins une fois, déclara-t-il sur un ton presque autoritaire.
Jaejoong s'y réfugia sans réfléchir. Les bras de son ami se refermèrent sur lui, et d'un coup, tous les soucis s'envolèrent. Le blond ne pensa plus à ce qu'il devait trouver comme excuse de son absence. Yunho en oublia sa situation.
Ils se sentaient bien. Jaejoong avait posé sa tête sur l'épaule de son camarade et avait clos ses yeux. Yunho caressait spontanément le dos de celui qu'il n'avait, au final, jamais cessé d'aimer. Il entendait son propre cœur battre la chamade. Et l'avoir dans ses bras, représentait tellement pour lui. Jaejoong avait l'impression que c'était là, sa seule place légitime. Il pensa très fort : "Ne me lâche pas, ne me lâche pas."
Leur étreinte prit fin, et pour l'un comme pour l'autre, c'était un déchirement. Pourtant chacun pensait soulager l'autre en ne prolongeant pas l'embrassade plus longtemps.
— Assis-toi, proposa Yunho en pointant la chaise.
Jaejoong obéit. Sur la table était posée une coupelle de fruits préparée par son ami. Il sourit.
— Ta mère faisait la même chose quand je venais étudier avec toi, tu te souviens ?
Le blond hocha la tête. Bien sûr qu'il se souvenait. Il n'avait oublié aucun moment passé avec Yunho. Il avait eu cinq longues années, enfermé pour ne ressasser que ça. Yunho s'assit face à lui. Le silence s'installa entre eux, ce qui provoqua un profond malaise chez l'hôte. Jaejoong, lui, observa avec attention les quartiers de pommes et les grains de raisins dans la coupelle avant de se décider à en prendre un. Il goba le raisin qu'il garda tout rond dans sa bouche avant de le faire éclater entre ses dents et de sentir se répandre le goût sucré du fruit. Yunho sourit en voyant la bouille mignonne de son ami.
— Alors ? Finit-il par demander.
— Alors, quoi ? Questionna Jaejoong pour gagner du temps.
— Tu as fait quoi pendant toutes ces années ? Tu étais où ? Tu as vécu comm... ?
Jaejoong le coupa :
— J'étais en prison, Yunho.
Il savait qu'il avait lancé une bombe. Mais il ne se voyait pas dire autre chose. Il ne voulait pas mentir, il ne voulait pas bégayer. Et si Yunho n'acceptait pas son passé de taulard, et bien, ainsi, c'était clair.
Yunho le fixait. Il n'était pas sûr d'avoir bien compris. Est-ce que Jaejoong parlait vraiment de détention ou bien utilisait-il une allégorie quelconque ?
— Comment ça ? Demanda-t-il après quelques minutes. Quelle prison ?
Jaejoong prit le parti d'en parler normalement, sans tabou, presque avec détachement.
— Eh bien, au centre de détention de Séoul, répondit-il en haussant les épaules.
Yunho était abasourdi. Il n'en revenait pas.
— Mais pourquoi ?
Il regretta immédiatement sa question. Est-ce qu'il voulait vraiment savoir ? Est-ce que si son ami était un criminel, cela changerait quelque chose ? L'aimerait-il toujours autant ? Jaejoong perçut son hésitation, et sans vraiment comprendre pourquoi, il joua la carte de la provocation.
— J'ai tué quelqu'un, Yun. J'ai tué un homme.
Les jambes de son camarade se mirent à trembler. Comme une annonce redoutée qui tombe. Une sentence irrévocable. Son ami de lycée, son amant d'un jour, son fantasme de plusieurs années, avait tué un homme et sortait de prison.
Jaejoong attrapa les mains de Yunho comme pour l'empêcher de se noyer dans ses idées brumeuses.
— Ce... c'était de la légitime défense. Je... Je n'ai pas envie d'en parler comme ça mais... C'était de la légitime défense. Je ne suis pas dangereux.
Yunho se sentit terriblement idiot de ne pas y avoir pensé, et soulagé. Il murmura :
— Je sais... que tu n'es pas dangereux.
"Faux, pensa-t-il intérieurement, tu fais chavirer mon cœur à chaque fois que tu es près de moi. Tu es plus dangereux que tu ne le penses..."
Ils se regardèrent un long moment dans les yeux, les mains de Jaejoong maintenant au chaud celle de son ami. Le temps s'était arrêté.
— Tu m'as terriblement manqué, chuchota Jaejoong de façon quasi-inaudible.
Yunho secoua la tête. Lui aussi, lui avait terriblement manqué. Mais il ne lui dit pas. Doucement, le blond lâcha les mains de son camarade, il se racla la gorge comme pour signaler qu'il allait parler d'autre chose.
— Bon, et toi, alors ? Tu... Tu es heureux avec ta copine ?
Une gêne se réinstalla entre eux. Heureux ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Il vivait et c'était tout. Il ne s'était pas posé la question. Soudain, lui revint en tête le message d'Angel, du matin-même.
— Je vais être papa, annonça-t-il comme une bombe.
Coup dur. Que se passait-il ? Pourquoi avait-il sorti un tel mensonge, alors qu'Angel avait pris la décision d'avorter et que Yunho n'avait jamais souhaité être papa. Était-ce donc une sorte de vengeance irréfléchie ? Comme pour une battle de la nouvelle la plus étonnante ?
Jaejoong reprit un grain de raisin dans sa bouche et le fit exploser de la même manière que le précédent. Il trouva, à ce fruit-là, un goût âcre, presque pénible à avaler. Il se tordait de douleur à l'intérieur, mais n'avait le droit de rien dire.
— Félicitations, finit-il par dire après un long moment. Il est prévu pour quand ?
Yunho ne s'y attendait pas vraiment, et mit quelques longues secondes avant de comprendre de quoi Jaejoong parlait.
— C'est tout récent. Je ne sais pas trop. Je suppose dans 9 mois, non ? C'est comme ça que ça marche ?
Le blond esquissa un léger sourire. Mais il sentait qu'il n'avait plus de place. Plus du tout. Il regarda sa montre.
— Je dois y aller, Yun. Merci pour l'invitation, et préviens-moi de la naissance de ton enfant !
Les pieds de la chaise grincèrent au sol quand il se releva, et ce bruit fit augmenter la détresse de Yunho à le laisser partir. Il se leva également pour le raccompagner. Trop courte, cette rencontre était trop courte. Yunho regretta tout.
— Attends ! Lui ordonna-t-il avant que Jaejoong ne passe la porte.
Le blong s'immobilisa, et Yunho vint immédiatement le serrer dans ses bras. Il ne voulait plus le lâcher. Il ne voulait plus le voir disparaitre. Non. Il ne voulait qu'une seule chose : revenir à cette époque-là, où, couché sur son lit d'adolescent, il avait découvert le corps de son ami et des sensations envahissantes et déroutantes. "Reste, reste, ne pars pas" pensa-t-il très fort.
Jaejoong ferma les yeux. Le désir monta en lui comme une flèche. L'odeur de Yunho l'enivra. Il voulait s'enfuir, il voulait rester. Il voulait le haïr. Il voulait l'aimer. Ses pensées s'entrechoquèrent. Mais sous une impulsion, Yunho y mit fin en posant ses lèvres pulpeuses sur celles du jeune homme. Jaejoong en fut surpris mais ne se recula pas. Il laissa la bouche gourmande de son ami happer la sienne dans un tourbillon de bonheur et de questionnement. Il perdit pied. Le goût de ce baiser était aussi sucré qu'amer. Une retrouvaille ou un adieu. Un baiser, long. Une preuve ou une épreuve. Puis il sortit. Il referma la porte derrière lui. Il marcha, comme ivre de longues heures avant de retrouver le chemin de sa maison. Toujours sonné. Toujours bourré. Yunho l'avait embrassé.
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