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Just Another Girl


Le ciel était bleu sans nuage. Jaejoong leva le visage vers le soleil, ferma les yeux et laissa la douce chaleur printanière lui caresser la peau. Il inspira profondément le parfum des arbres en fleurs et sourit sous ses larmes d'émotion.

Deux bras vinrent lui enserrer la taille.

— Tu as tellement maigri, murmura la voix de sa mère.

Cinq années étaient passées. Cinq longues années à ne voir le ciel que vingt minutes par jour, sous les barbelés et la poussière de cette cour carcérale qui parasitaient les quelques minutes de soleil.

Jaejoong se retourna et serra sa mère dans ses bras.

— Je n'avais jamais remarqué que tu avais tant maigri, au parloir...

Elle semblait dépitée.

— J'ai faim, grogna Jaejoong en riant.

Il avait changé. Ses cheveux avaient été coupés courts. Et il avait grandi. Sa voix avait mué. Il avait perdu ses années de jeunesse derrière les barreaux. Les premiers mois n'avaient pas été des plus simples, mais il avait appris à se tenir à carreaux, et à s'isoler encore plus. Il savait pourquoi il était là et n'avait jamais nié. Il avait attendu patiemment la fin de sa peine.

Jaejoong salivait devant les plats posés sur la table. Sa mère en avait préparé trois fois trop. Muni de ses baguettes, il attrapa un morceau de kimchi encore un peu trop frais, qu'il posa sur son riz. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Sa mère observait chacun de ses gestes, sans en manquer la moindre miette. Elle le détaillait sous toutes les coutures.

— M'man, tu m'gênes, sourit son fils entre deux bouchées.

— Tu es toujours aussi beau, murmura-t-elle.

Il pouffa de rire et haussa les épaules.

— J'aime cet endroit, annonça-t-il en montrant de ses baguettes le petit salon dans lequel ils étaient installés.

Sa maman avait déménagé le lendemain de l'arrestation de son fils. Elle avait changé de quartier, et plus jamais n'était revenue, là où sa vie semblait s'être arrêtée.

— C'est la semaine prochaine, tu sais ? Osa-t-elle d'une petite voix.

Jaejoong se renfrogna.

— Je sais.

Le silence s'installa, elle observa son garçon. Elle ne savait comment aborder ce sujet compliqué.

— Il est mort, maintenant, et c'était quand même ton père...

— Qu'attends-tu de moi ? Que je fasse un service commémoratif pour lui ?

La femme ne répondit pas. Qu'aurait-elle pu dire ? Elle se contenta de poser un morceau de poisson sur la cuillère de riz de son fils.

— Il n'a jamais été un père, pour moi. Ne compte pas sur moi pour lui rendre hommage... Après ce qu'il t'a fait...

Jaejoong serra fortement sa cuillère et l'enfourna d'un coup dans sa bouche. Il avala la portion sans la mâcher, et s'en étouffa presque. Quelques petites larmes lui montèrent aux yeux. Sa mère s'en voulu. Elle se doutait que son fils n'avait jamais pardonné, et au fond d'elle, elle en était même plutôt soulagée. Elle lui prit la main et la caressa doucement. Elle voulut s'excuser, mais les mots ne venaient pas. Elle lui aurait dit qu'il n'y avait aucune obligation à faire une cérémonie, qu'elle savait qu'il avait raison, au fond de lui.

Les souvenirs de cette fameuse soirée tournaient sans relâche dans la tête du jeune homme depuis cinq ans. Il se souvenait avec précision des émotions et sentiments qui l'animaient juste avant de rentrer chez lui et de découvrir l'impensable. Juste avant, il était parti de chez Yunho en courant, apeuré, effrayé par ce qui venait de se passer, ce qu'il ressentait. La puissance du désir et la peur irraisonnée. Il se souvenait même du goût salé de ses larmes qui coulaient le long de ses joues en rentrant chez lui. Le regret de ne pas être resté auprès de son ami, qui était devenu son amant. Les mille pensées qui tournaient dans sa tête, et sa ferme résolution de lui envoyer un message pour s'excuser, une fois posé dans sa chambre. Et puis, il avait passé le pas de porte. Et tout s'était stoppé. Les cris de la voix de son père résonnaient depuis chez lui. La colère avait envahi le lycéen. Il savait que son paternel n'avait rien à faire auprès de sa mère. Mais le degré de violence qu'il percevait dans cette voix lui faisait dire que la situation devait être inédite. Il hésita un quart de seconde à retourner auprès de Yunho. Mais il abaissa tout de même la poignée de la porte d'entrée. Il resta immobile à essayer de comprendre ce qu'il voyait. Une scène de film, de drama. Ce n'était pas réel. Cela ne pouvait pas l'être.

Sa mère était au sol, son visage tuméfié, le bas de son habit déchiré. Son père rajustait sa ceinture en se retournant vers son fils.

— Il faut que je foute une raclée à ta mère pour que tu montres ton visage de PD, avait-il lancé en riant, fier de lui.

Toute la colère accumulée, la frustration, la haine qu'il avait contenues si fort, explosèrent d'un coup. Il avait chopé son père par le col, et l'avait mis parterre, se déchaînant sur lui comme jamais il ne l'avait fait. A personne. Il hurla plusieurs fois qu'il allait le tuer, qu'il le voulait mort. Qu'il ne s'arrêterait pas de taper tant qu'il respirerait encore. Le vieux s'était tellement épuisé sur son ex-femme, qu'il n'avait plus la force, sous la surprise, de même répliquer. Il encaissa chaque coup, qui le rendait de plus en plus en groggy. L'alcool qu'il n'avait pas encore cuvé l'aidait également à ne pas ressentir la douleur de la même façon. Ni à comprendre que la haine de son fils allait les détruire tous les deux. Quand Jaejoong se releva, les poings en sang, son père attrapa sa cheville pour s'aider à se relever. Le jeune homme, plein de hargne secoua son pied si fort, qu'il shoota dans la tête de son paternel. Elle heurta violemment le coin de la table en verre du salon, qui se brisa dans un son atroce.

Le calme s'imposa. Plus personne ne bougea. Jaejoong regardait la tâche de sang noirâtre s'étaler sur le tapis déjà vermillon. Les yeux de son père étaient révulsés. Sa mère, immobile avait assisté impuissante à toute cette violence sans la moindre volonté d'arrêter son fils. Mais elle savait, avant même de vérifier, que le coup avait été fatal. Le visage de Jaejoong devint pâle. Ses membres se contractèrent. Il ne pouvait faire un geste.

Après quelques secondes qui paraissaient aussi longues que des minutes, il finit par bredouiller quelque chose qui semblait demander s'il était mort. S'il avait réussi à tuer cette enflure. Ce fut à ce moment-là que sa mère explosa en sanglots en lui demandant pourquoi il avait fait ça. Elle s'était relevée avec difficulté, et essayait de s'approcher de son fils qui reculait à chaque fois.

— Va dans ta chambre, avait murmuré sa maman. Je vais gérer ça.

Le jeune homme avait observé sa maman, et secoué la tête. Il était hors de question qu'il la laissa dans cet état. Alors, elle avait ouvert ses bras, et Jaejoong s'y était précipité, comme quand il était enfant et qu'il était tombé. Qu'il avait besoin d'un câlin. Elle l'avait bercé un long moment en lui disant de pas s'inquiéter. Et puis elle lui avait dit qu'il devait prendre soin de lui, qu'il devait réussir ses études, qu'il avait toute la vie devant lui. Il avait compris instantanément. Sa mère s'apprêtait à se dénoncer à sa place. Il l'avait repoussé d'un coup et s'était jeté sur son téléphone.

— Je... J'ai tué mon père.

Il avait été plus rapide qu'elle, et avait appelé le numéro d'urgence pour éviter à sa mère de le faire. La suite restait plutôt nuageuse dans l'esprit de Jaejoong. Les interrogatoires, les audiences, les premières semaines, les premiers mois, la première année. Essayer de faire un trait sur sa vie de lycéen. Essayer d'oublier Yunho. Apprendre que sa mère avait déménagé. Se dire qu'il faudra faire une nouvelle vie en sortant d'ici. Être un assassin. Ou un sauveur.

Une nouvelle vie. C'était son objectif. A présent, il avait décidé de ne plus vivre dans le passé, et il serait heureux.

— Tu n'es jamais retourné là-bas, demanda-t-il au bout d'un moment ?

— Une seule fois, rougit sa mère. A l'épicerie de la vieille Madame Jeong.

La fameuse épicerie dans laquelle Jaejoong et Yunho allaient régulièrement faire le plein de soda et de chips pour leurs soirées jeux.

— Et tu n'as jamais revu personne ? De... de mes camarades ? Personne... Personne ne m'a jamais cherché, n'est-ce pas ?

Jaejoong ne savait pas s'il préférait que la réponse soit positive ou négative. Il ne savait pas ce qui serait mieux. Être oublié pour mieux oublier ? Ou avoir manqué un petit peu ? Mais sa mère ne répondit pas. Elle haussa les épaules.

Yunho l'avait tellement cherché pendant des mois et des mois. Il lui avait semblé avoir retourné tout Séoul sans la moindre trace de lui. La culpabilité l'avait habité pendant des mois. Puis peu à peu remplacée par la colère. Où était-il passé et pourquoi l'avoir abandonné sans même expliquer quoique ce soit ? Ce n'avait pas été si grave ce qu'il s'était passé. D'ailleurs, plus le temps passait, plus Yunho rêvait de lui dire qu'il n'était pas gay, que ça avait été une impulsion sur l'ambiance du moment, qu'il n'aimait pas les hommes. Il le savait. Il le sentait. Et il voulait lui hurler qu'il le haïssait de tout son cœur.

Il avait fini par se détacher du souvenir des lèvres de Jaejoong, du désir qu'il avait ressenti. Et le temps avait passé. L'oubli avait fait partiellement son travail. Pourtant, ce soir-là, en rentrant chez lui, Yunho s'était laissé prendre à la nostalgie et s'était rejoué la dernière scène vécue avec Jaejoong. A regret.
Il poussa la porte de chez lui, et une bonne odeur de cuisine l'accueillit.

— C'est bientôt prêt !

Haute comme trois pommes, mais avec une voix qui portait, Angel était souvent sautillante et pleine de joie. Yunho sourit et regarda celle qui partageait son appartement depuis plusieurs mois. Sa "copine". Une jolie petite blonde, emplie de bonne volonté, et surtout, une cuisinière hors pair. Ce qui était un critère très déterminant pour la survie de Yunho. Ils s'étaient rencontrés dix-huit mois plus tôt. Angel assurait alors des livraisons pour un restaurant de poulet frit. Yunho avait commandé de quoi "s'éclater les estomacs" avec Changmin, Yoochun et Junsu, lors d'une de leurs fameuses soirées "console". Poulet frit et bière, ce devait être l'extase de la soirée. Angel avait frappé à la porte, et Yunho, qui avait ouvert, était resté immobilisé quelques longues secondes. Cheveux courts, blonds, petit sourire insolent. Il l'avait d'abord prise pour un jeune homme.

— Oh ! Mais c'est Angel ! Avait souri Yoochun.

Ce fut à ce moment-là que Yunho comprit sa méprise et attrapa le sac contenant le repas du soir.

— Reste manger avec nous ! Proposa toujours Yoochun.

— J'ai pas fini, ma tournée, sourit la petite blonde avant de repartir.

Yunho ne bougea toujours pas. Son ami lui mit un coup de coude dans la hanche.

— Hey, qu'est-ce que tu as ? Tu as vu un fantôme ?

Le jeune homme secoua la tête, puis entra dans le salon avec la nourriture.

— Tu vas bien, Yun ? Demanda Changmin.

Yoochun passa le reste de la soirée à le taquiner. Plaisantant sur le fait qu'un coup de foudre ça faisait souvent cet effet-là, et qu'il ferait tout pour lui arranger le coup avec celle qu'il avait connu et considéré comme sa "grande sœur" à une certaine époque. Yunho s'en défendit pendant quelques jours, puis se laisse convaincre par ses amis. Il devait certainement être amoureux de cette petite blonde rigolote qui passait de plus en plus de temps avec eux.

C'est délicieux, complimenta-t-il en revenant doucement à la réalité.

Il plongea sa cuillère dans le bouillon pour y tremper son riz. Elle lui souriait. Comme tous les soirs.

Quoi de beau aujourd'hui ? La questionna-t-il.

Angel avala sa cuillerée.

J'ai aidé Yoosun au magasin, j'ai empoché 40 dollars pour la matinée. Ça va, je suis contente, du coup je me suis reposée cet aprèm.

Angel vivotait de petits jobs, en coup de main. Quand l'argent manquait vraiment, elle se faisait recruter comme livreuse dans des restaurants. Elle se débrouillait comme ça depuis pas mal d'années et elle aimait sa vie. Yunho lui sourit.

Et toi ? Les cours ?

Le jeune homme avait percé dans le milieu du Taekwondo, et était devenu professeur attitré. Mais ce n'était pas vraiment un travail qui rapportait. Il savait qu'il devait trouver autre chose à côté. Il avait la chance de ne pas payer de loyer, ses parents s'étant assuré de lui acheter un petit appartement, dans un coin pas trop mal de Séoul.

Y a eu un nouveau aujourd'hui. Une petite teigne. Mais mignon comme un cœur.

Angel pouffa.

Toujours autant contradictoire, mon chéri...

Yunho sourit et mangea silencieusement. Il repensait à ce petit garçon, assis sur le banc dans son dobok blanc, les cheveux devant les yeux. Un air un peu dur, sur un visage doux. Yunho s'était accroupi face à lui et lui avait demandé son prénom.

Taejoong, avait marmonné le gamin.

Yunho avait mal entendu, et les souvenirs douloureux avaient refaits surface.

Jae... Jaejoong ? Tu t'appelles Jaejoong ?

TAEjoong ! Taejoong ! T'es sourd ou quoi ? Tu t'es pas lavé les oreilles ce matin ?

Yunho avait ri, corrigé son erreur et lui avait attaché les cheveux. Le cours avait commencé et il porta une attention toute particulière à cet enfant qui semblait avoir plein d'énergie à évacuer. Et un potentiel dingue.

C'est marrant quand même, dit-il soudainement. Ce gosse ressemblait comme deux gouttes d'eau à cet ami que j'ai perdu au lycée, tu sais.

Angel leva la tête, pour montrer son intérêt. Elle savait très bien de quel ami il parlait. Elle avait déjà trouvé une photographie d'eux deux, dans le tiroir de la table de chevet de Yunho. Au dos, l'écriture de son petit-ami y avait inscrit une date, Jaejoong et un minuscule cœur à côté. Elle l'avait rapidement reposée et avait fait comme s'il n'avait rien vu ni lu. Yunho lui avait déjà parlé de son « meilleur ami » qui s'était volatilisé du jour au lendemain. Elle savait qu'il en souffrait.

Ah oui ?

Ouais. Même petite bouille hargneuse, des cheveux longs et, le plus marrant, c'est qu'il s'appelle Taejoong.

Angel sourit.

Une réincarnation ? Demanda-t-elle, amusée.

Mais Yunho lâcha la cuillère un peu trop vivement. La blague de sa copine ne l'avait pas fait rire.

Non ! Si c'était une réincarnation, c'est que Jaejoong est mort ! Il n'est pas mort !

Voyant qu'elle avait touché un point sensible, la jeune femme se ressaisît.

C'était une blague, mon cœur. Pardon... une blague de mauvais goût...

Yunho ne pouvait pas lui en vouloir. Lui aussi avait imaginé tellement de fois que Jaejoong était mort. C'en était peut-être mieux. Mais pourtant, son instinct lui disait que ce n'était pas possible. Il était vivant. Quelque part, pas si loin de lui.

Le repas se finit en silence, puis le jeune homme se leva et débarrassa la table. Toujours sans rien dire, ses pensées s'étaient focalisées sur Jaejoong, et il n'en sortait pas.

Angel vint se blottir dans son dos pendant qu'il faisait la vaisselle. Il ne moufta pas. La jeune femme se sentit coupable. Elle ne dit rien non plus. Elle savait que cette relation était bancale depuis le début. Que la puissance des sentiments n'étaient pas la même. Elle n'avait pas voulu s'accrocher, mais c'était plus fort qu'elle.

Elle se remémora leur premier baiser, assis sur un muret à côté de la rue de chez sa mère. C'était lui qui avait initié ce baiser. C'était lui qui avait pris les rênes. Alors, pourquoi aujourd'hui, tout était si plat ?

Chaque jour, elle avait juste cette impression de vivre en colocation avec son meilleur ami. Elle soupira. Elle se refusait de se l'avouer, mais même sexuellement, ce n'était pas la panacée. Yunho ne prenait aucune initiative, c'était elle qui faisait le premier pas à chaque fois, et bien souvent, c'était décevant. Pourtant elle l'aimait. Elle l'aimait mais elle commençait à fatiguer de faire tant d'effort pour garder une relation amoureuse. Yunho n'était pas quelqu'un d'expressif. Il ne lui avait dit que rarement « je t'aime », alors qu'elle le lui répétait assez souvent.

Yun... murmura-t-elle dans son dos.

Hum ?

T'es fâché ?

Yunho essuya ses mains sur son pantalon et se retourna. Il la prit dans ses bras et serra fort cette petite tête mignonne contre son torse.

Bien sûr que non.

Alors elle sourit. C'était sa manière à lui. Il était comme ça. Son caractère. Qu'y pouvait-elle ?

C'est juste que ça faisait un moment que je n'avais pas pensé à Jaejoong... Je me demande ce qu'il devient.

Angel caressa le dos de son petit-ami mais ne trouva rien à répondre. Il ne parlait que très peu de Jaejoong, mais quand il l'avait fait, par le passé, elle avait bien cerné que ce fut une personne qui avait grandement compté pour lui. Elle s'était déjà mis en tête de tenter de le retrouver, mais elle n'avait que peu d'informations. Junsu, ami de longue date avec son cousin, lui avait raconté rapidement ce qui s'était passé au collège et au lycée. Elle avait eu son ancienne adresse mais personne n'avait pu la renseigner. Elle s'était juste entendue dire qu'un jeune homme avait déjà cherché la famille quelques années plus tôt. Elle avait compris qu'elle refaisait le même chemin que Yunho. Elle finit par abandonner, constatant son échec.

Ça te dit qu'on fasse un pique-nique ce week-end, proposa Yunho ?

Angel fut surprise, il faisait rarement des propositions pour sortir tous les deux. Le week-end semblait bien loin, mais elle s'en réjouit. Yunho sourit.

Jaejoong passa le pas de la porte, arborant une nouvelle coupe de cheveux. Il souriait. Cela faisait cinq jours entiers qu'il passait sans se soucier de rien, auprès de sa mère. Ses cheveux longs avaient été rasés en prison, et il ne les avait plus jamais eu aussi longs. Mais les dernières semaines de détention, il les avait laissé pousser et cela lui allait très bien. En entrant dans le salon, sa mère le dévisagea.

Blond ? Pourquoi blond ?

Son petit sourire lui donna l'air d'un ange. Il haussa les épaules.

Pour tout reprendre à zéro. Nouveau départ. Nouveau Jaejoong.

Il huma l'air. Une odeur familière lui chatouilla les narines.

Ça sent bon. Qu'est-ce que tu prépares ?

Des Kimbap. Ça te dit d'aller manger dehors avec ce temps magnifiques ?

Jaejoong acquiesça et aida sa mère à empaqueter le petit casse-croûte pour la journée. Il se promit qu'après ce week-end, les vacances étaient terminées et qu'il irait chercher du travail.

Il observa sa mère pendant le trajet en bus. Les rayons du soleil venaient éclairer par intermittence le visage de la femme âgée. Mûrie trop vite. Bien plus vite que les autres. Épuisée par sa vie et ses péripéties. Les coins de ses yeux commençaient à tomber, et malgré le sourire constant qu'elle affichait, la fatigue se ressentait. Mais elle était belle. Étonnamment belle.

Une fois, murmura-t-elle, une seule fois, j'ai croisé un de tes camarades de classe.

Jaejoong se redressa.

Ah oui ?

Oui. Tu sais... ce gamin-là, celui qui venait prendre le goûter de temps en temps à la maison.

Yunho. Le seul qui était venu par deux fois chez lui, les dernières années du lycée, était Yunho. Les mains de Jaejoong eurent des tics nerveux. Il n'osa questionner sa mère et attendit qu'elle finisse d'elle-même.

C'était au magasin de la vieille Madame Jeong. J'y étais retournée après quelques temps, finir de payer l'ardoise laissée chez elle.

Il... il t'a reconnu ?

Hum.

Elle se mura dans un silence. Elle ne voulait pas avouer à son fils avoir menti à son ami, en lui assenant qu'il se trompait de personne et qu'elle ne connaissait aucun Kim Jaejoong. Son cœur lui avait fait tellement mal. Le lycéen avait insisté et elle avait fini par s'énerver jusqu'à ce qu'il reparte résigné. Puis elle avait explosé en sanglots une fois seule.

Il... il me cherchait ? Il a dit quoi ?

Bien sûr qu'il te cherchait ! Finit-elle par lâcher au bout de quelques longues secondes de silence. Qu'est-ce que tu crois ? Que tu n'as manqué à personne ? Que personne ne s'intéressait à toi ? C'est faux ! Beaucoup de gens ont cherché à savoir ! Beaucoup !

Il avait rarement vu sa mère s'énerver. Il posa sa main sur son genou.

D'accord, maman. D'accord.

Beaucoup de gens l'avaient cherché ? Mais qui ? Et pourquoi personne n'était jamais venu au parloir à part sa mère ?

Tu as caché à tout le monde où j'étais, c'est ça ?

Pour toute réponse, elle tourna son visage vers la fenêtre du bus et regarda les grands arbres couverts de fleurs printanières défiler sur la route. Jaejoong savait qu'il n'était plus possible de discuter. Il se mura dans ses pensées. Yunho l'avait cherché. Yunho, qu'il avait tenté d'oublier au cours de ses années en prison. Yunho, la seule personne, exceptée sa mère, qui lui manquait vraiment. Il avait passé cinq années à écrire. Il couchait des mots sur une feuille, sans comprendre le sens de ce qu'il écrivait, et les textes se changeaient en prose amoureuse. Il avait fini par se rendre à l'évidence. Jaejoong avait le cœur emporté par un homme. « Je suis gay », s'était-il dit un jour, en haussant les épaules. Après tout, pourquoi pas. Il était déjà un paria de la société. Il savait qu'il en serait toujours un en sortant de taule. Un peu plus, un peu moins. Qu'est-ce que ça aurait pu bien faire, de toutes façons.

Il sourit bêtement. Yunho avait pensé à lui. Au moins un petit peu. Au moins assez pour l'avoir cherché. Et même si, à présent, il faisait parti du passé, Yunho avait tenu à Jaejoong au point de s'en inquiéter.

Le jeune homme sentit comme un apaisement dans son cœur. Un regain d'espoir dans la vie. Il trouverait du travail, une place dans la société. Un homme à aimer. Et Yunho restera à jamais, son premier amour.  

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