Epilogue.
Au milieu de l'agitation, sous le soleil de plomb d'un mois de juillet et le front couvert du sueur, Izuku soupire à s'en fendre l'âme, massant ses épaules endoloris, avant de se laisser choir sur une chaise plus ou moins abandonnée sur la petite terrasse.
Fermant ses yeux pour les protéger des rayons ultra violet qui lui agresse les pupilles, il racle mollement les pieds de ladite chaise, cherchant un peu d'ombre sous l'avant toit.
Il y avait longtemps qu'il n'avait pas crevé de chaud de la sorte, et ça ne lui avait pas particulièrement manqué.
Complètement lessivé et transpirant à s'en vider de son eau, il bascule sa tête vers l'arrière en inspirant l'air trop chargé.
Les bras ballants de chaque côtés de l'assise, le cul au bord de la chaise et les jambes grandes ouvertes, il geint presque à l'agonie.
Son torse nu luit littéralement sous les reflets de la lumière agressive et, malgré son short fin, ses cuisses sont moites, et c'est très inconfortable.
Priant pour qu'une brise, même légère, vienne refroidir sa peau brûlante, il frotte ses mains sur son visage pour retirer l'excédent de sueur sur ses joues.
- Ca va, on t'dérange pas trop ?
Sans ouvrir les yeux, reconnaissant la voix de son petit ami, il pleurniche en laissant retomber ses bras, le suppliant comme un enfant épuisé.
- Kacchan, pitié. Juste deux minutes, laisse moi prendre une toute petite pause.
Sans le voir, il perçoit ses déplacements plus près de lui et, à travers son soupire quelque peu dépité, il croit l'entendre sourire malgré tout.
Tendant un bras dans le vide, espérant que Katsuki réceptionnera sa main pour l'étreindre dans la sienne, il se liquéfie littéralement sur sa chaise.
Il est rincé.
- On f'ra une pause après. Il reste un camion entier à décharger. Et on va pas laisser les autres faire tout le boulot à notre place.
Grimaçant légèrement, il reconnait que ce n'est pas super réglo, de laisser leurs amis se porter les meubles trop lourds et les cartons mal fermés, alors qu'il s'agit de leur déménagement à eux.
Qui plus est, en tendant l'oreille, il reconnait la voix portante d'Eijiro qui, visiblement, s'est auto proclamé maitre des opérations, donnant des indications à Hanta et Tsuyu pour placer le canapé au bon endroit.
- On a qu'à tous faire une pause. Aller s'il te plait, j'suis mort.
Sur sa tempe, il sent les doigts de Kacchan venir poser une caresse moite, rejetant ses cheveux en arrière pour dégager son front.
- Après. On finit le camion, on fera une pause avant de tout ranger.
Bon Dieu, qui a eu l'idée de déménager en plein mois de juillet ?
Désespéré, Izuku ouvre un oeil, vidé de toute forme d'énergie, avant de tenter de se motiver lui-même, frappant du plat de ses deux mains sur ses cuisses.
Il faut qu'il se bouge, mais le soleil le cuit littéralement de l'intérieur, et sa longue semaine de boulot pèse sur son dos.
Même si, depuis qu'il a terminé son internat et qu'il ouvert son cabinet généraliste, il doit le reconnaitre, il travaille beaucoup moins, et ses horaires sont bien plus avantageux.
Le soir, sauf en cas d'urgence particulière, il ne rentre jamais plus tard que vingt heures, et il profite maintenant de ses week-end de libre, tout le temps.
Et ça c'est génial.
Il peut passer beaucoup plus de temps avec Katsuki, qui a parfois mal vécu ses gardes de nuits à répétition et ses journées qui pouvaient parfois dépasser quinze heures de travail consécutif.
Souvent, il lui disait que c'était long, et qu'il n'aimait pas dormir sans lui.
Izuku s'en voulait un peu, et lui promettait à chaque fois que tout serait plus simple une fois ses études complètement terminées.
Alors il est heureux d'en être là aujourd'hui.
Et puis, il gagne bien sa vie, rien que pour ça, ça valait le coup de se frustrer pendant tout ce temps.
C'est d'ailleurs bien pour ça qu'ils ont, enfin, pris la décision de quitter l'appartement qu'ils partageaient jusqu'alors.
Celui de Katsuki à l'origine.
Ils y auront vécu un long moment, mine de rien, à subir les caprices de l'ascenseur et les températures démentielles en été, alors que l'isolation laissait quelque peu à désirer.
A vrai dire, ces dernières semaines, Izuku n'en pouvait plus de cet appart', peut-être était-ce dû à l'impatience d'en partir, mais il ne le supportait plus, et râlait sur à peu près tout.
Il avait hâte d'aller s'installer dans leur maison, même si le loyer leur coûte trois fois plus cher.
De toute façon, ils peuvent bien se le permettre.
Et puis, une vraie maison, légèrement en périphérie pour s'éloigner des klaxons qui hurlent sous les fenêtres au beau milieu de la nuit, ça n'a pas de prix.
Elle n'a rien d'extraordinaire, mais il l'adore déjà.
Alors, finissant de se donner du courage, il se redresse sur ses deux jambes collantes de transpiration, et rejoint le camion de location près du petit portail, avec la ferme intention d'en finir avec son chargement.
Pour faire une pause, après. Parce qu'il a quand même vraiment besoin de faire une pause.
Choisissant un carton qui ne lui parait pas trop lourd, il laisse le soin à Katsuki de se coltiner les plus chargés, l'air de rien, et s'échappe vers la porte d'entrée.
L'empilant sur les autres, contre le mur du salon, il prend le temps de sourire à Hanta, qui semble lui aussi au bout de sa vie.
A lui, autant qu'à Eijiro et Tsuyu, il leur est reconnaissant d'être venu les aider aujourd'hui, ç'aurait été une vraie misère de faire ça à deux.
Et puis, il est simplement heureux de les voir, c'est toujours agréable de passer du temps ensemble.
Tous les cinq, ils se sont reconstruit un petit groupe plus sincère, et des souvenirs depuis que l'"époque des conflits" est terminée.
Et, on peut le dire, il s'en est passé des choses, en trois ans.
Quelques semaines après l'officialisation de sa relation avec Kacchan, il a décidé de quitter sa colocation, avec l'approbation de Tsuyu, parce qu'il tenait à en parler avec elle avant.
Une dernière fois, sans grandes états d'âmes, il a salué l'iguane et le boa qui voulait sa mort, et a refermé la porte derrière lui en la laissant seule à l'intérieur.
Pour être tout à fait honnête, il avait peur qu'elle souffre de cette soudaine solitude, en plus de devoir assumer seule les charges de l'appartement.
Mais elle semblait le vivre bien, finalement.
Du reste, elle ne l'a pas remplacé par un autre colocataire, un peu comme si personne d'autre que lui ne pouvait tenir ce rôle.
Cela dit, depuis un peu plus de six mois, Izuku n'est pas tout à fait aveugle au fait qu'Hanta passe la moitié de sa vie chez elle, quand bien même ils clament qu'il n'y a rien de notable entre eux.
Mouais.
Aussi, et Izuku ne peut pas s'empêcher de s'en sentir coupable, Eijiro et Mina ont finit par se séparer, quelques mois après la dispute qui a secoué le groupe qu'ils formaient à l'époque, et malgré leurs efforts pour se reconstruire.
Pourtant, son ami ne l'a jamais accusé de quoi que ce soit, jugeant que, de toute manière, ils n'étaient plus sur la même longueur d'onde.
Que c'était sans doute triste, mais que c'était ainsi.
Sans se plaindre ni faire d'histoire, Kirishima a simplement quitté l'appartement somme toute luxueux qu'il partageait avec elle et, un moment, il a squatté le studio d'Hanta avant de trouver quelque chose qui lui convenait.
Et qui rentrait dans son budget, surtout.
En dehors d'eux, Izuku et Katsuki ne gardent que peu de contact avec Denki et Kyoka.
Même s'il leur arrive de prendre quelques nouvelles les uns des autres, leurs échanges se limitent souvent à quelques messages formels.
Ca aussi, ça le rend triste, il aurait aimé que la situation s'arrange entre eux.
Mais ça n'est jamais vraiment arrivé, du moins pas autant qu'il le souhaitait.
Mais il sait qu'ils vont bien, que leur couple fonctionne toujours, et qu'ils sont heureux.
Alors, c'est déjà ça.
De Shoto en revanche, il n'a plus la moindre nouvelle depuis plus d'un an, quand celui ci est reparti vivre plus près de ses frères et sœurs, sûrement dans l'optique de se reconstruire autre chose ailleurs.
Malgré tout, il espère qu'il a trouvé son bonheur en chemin, ça reste dans sa nature de vouloir le bien des autres.
Et en ce qui concerne Ochaco ..
A vrai dire, même trois ans après, le sujet demeure délicat, et tout le monde s'applique réellement à ne pas l'aborder.
Parce que les blessures restent présentes malgré le temps qui semble les apaiser.
Pourtant, quelques mois après leurs toute dernière conversation, Izuku a tenté de lui écrire et, après plusieurs échecs, il est finalement parvenu à envoyer le message.
Et un inconnu lui a répondu que ce numéro n'appartenait plus à la personne recherchée.
Qui plus est, ni Eijiro ni Hanta n'étaient au courant non plus.
Ses réseaux sociaux ne sont plus actifs, tout du moins elle semble avoir changé de compte sur toutes ses applications, et il n'a jamais osé prendre contact avec les parents de la jeune femme, encore moins Shoto ou Mina, pour essayer d'en savoir plus.
Il suppose que, si elle a choisi de disparaitre de leur radar, c'est qu'elle ne souhaite pas qu'ils la cherchent.
Ca lui fait mal, pour dire la vérité, même encore aujourd'hui.
Il y pense souvent.
Mais il s'efforce de vivre sa vie malgré tout, de chérir ce qu'il a, et de ne voir que le positif.
Même si ça demande parfois de prendre sur lui, il fait de son mieux tous les jours.
Tsuyu reste toujours aussi proche de lui, et se fait toujours sa confidente quand il a besoin, au même titre qu'Hanta, dont la santé ne fait plus du tout défaut par ailleurs.
C'est important de le préciser.
Eijiro est parvenu à pardonner son énorme faux pas, et ils se sont promis de repartir sur des bases plus saines, de créer un nouveau lien plus solide et honnête que l'ancien.
Ca, c'est positif.
Et puis, même si ça a pris un peu de temps, Kacchan a retrouvé du travail, après quelques mois de galère.
Auprès d'un patron un peu con sur les bords, il s'est reconstitué des économies et, après l'avoir supporté pendant un peu plus d'un an, il a décidé de s'installer à son compte.
Juste pour le plaisir de ne plus avoir de supérieur, et de se tirer avec les camions de la boite si ça lui chante, de toute façon ils lui appartiennent tous.
Il en fait bien ce qu'il veut.
C'est aussi pour ça, qu'ils se permettent ce déménagement.
La prochaine fois peut-être, ils achèteront une maison.
Mais pas tout de suite, une chose à la fois.
En attendant, Izuku peut s'atteler à installer la décoration dans celle ci, à mettre en place quelques meubles, ranger les vêtements dans les placards encastrés, et disposer son dentifrice sur la superbe double vasque de la salle de bain.
Parfaite pour y faire grimper Kacchan du reste.
Face au miroir, alors que l'agitation commence doucement à retomber, au même titre que la chaleur suffocante de l'après-midi, il se sourit à lui-même après avoir admiré le résultat de son rangement.
Satisfait du travail accompli, il affaisse ses épaules, pensant déjà au litre de bière qu'il va aller s'enfiler en guise de récompense.
Dans le couloir, bien plus large que celui de leur appartement, il perçoit l'écho de quelques pas sur le carrelage et, s'avançant près de la porte par curiosité, il ouvre ensuite ses bras en tombant nez à nez avec Katsuki.
Quémandant un câlin plus que mérité, il se laisse tomber contre lui, plaquant son torse collant de transpiration contre le sien.
S'il y a quelque chose qui n'a pas changé en revanche, c'est sa manière d'être amoureux de lui.
Encore aujourd'hui, il lui arrive de ressentir la vibration de leur premier baiser quand il l'embrasse dans l'intimité de leur chambre, le soir.
Il n'oublie rien du début de leur relation, de l'effervescence de la piscine couverte, ni des étreintes clandestines dans le jardin de la résidence Todoroki.
Parfois, il frissonne en y repensant.
Encore souvent, il se perd dans les sensations folles de sa peau quand il se blottit contre lui, quand ils font l'amour aussi.
Sur des vasques ou ailleurs.
Et, pour sûr qu'ils auront baptisé tous les recoins de cette maison d'ici une semaine ou deux.
- Deku ?
Le nez dans son cou, il grogne sans vraiment répondre, avant de se redresser avec tout le courage que ça lui demande pour le regarder dans les yeux.
Dans les nuances incroyables de ses iris, il croit voir danser une lueur à la fois douce et taquine et, sans plus de cérémonies, Katsuki embrasse subitement sa bouche.
Plaquant fermement ses lèvres contre les siennes, il resserre l'étreinte un petit moment, refermant ses bras autour de son dos, pour mieux faire entrer sa langue entre ses dents.
Puis, après avoir copieusement mélangé sa salive dans la sienne, il s'éloigne à nouveau pour récupérer son regard.
- Tu voulais me dire quoi ?
- Non, rien.
Puis, faisant volte face pour retourner vers le salon, emprisonnant sa main dans la sienne, Kacchan ajoute finalement :
- Si, en fait. Je t'aime.
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[Je t'aime dans le temps, je t'aimerai jusqu'au bout du temps. Et quand le temps sera écoulé, alors je t'aurais aimé. Et rien de cet amour, comme rien de ce qui a été, ne pourra jamais être effacé.
Jean d'Ormesson]
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Hey !
Ca m'a fait bizarre d'écrire cet épilogue, j'ai l'impression de conclure un truc énorme.
Je n'ai pas voulu l'étaler outre mesure, les chapitres en disaient déjà bien assez, et je ne voulais pas répéter les mêmes choses inutilement.
C'était juste un moyen de faire le point sur la finalité de tout ça, qui se termine relativement bien malgré une petite pointe amer.
Je suis contente d'avoir partagé cette histoire avec vous, c'était génial 🥰🥰
Encore une fois, je vous remercie tous de l'avoir suivi.
Je fais un bisous à tous mes lecteurs et lectrices, le fantômes qui me suivent de loin et celles et ceux qui me laissent des romans en commentaires ( je les adore d'ailleurs, vous vous excusez souvent de faire des trop long commentaires, mais c'est toujours un plaisir de les lire 🥰 ), je vous aime tous 😘
J'ai l'impression que je suis censée dire plein de choses, mais je sais pas quoi dire de plus 😄
En dehors de ça, j'avance un peu sur mes projets d'OS ( particulièrement celui dont je vous ai parlé dans le chapitre précédent ), mais pour vous dire la vérité, mon chéri est parti depuis près d'une semaine maintenant, et ça commence doucement à être long.
En général, je vis très bien le fait d'être un peu seule, pendant deux ou trois jours, je suis très introvertie et je me fatigue vite au contact des autres.
Mais là, ça devient un peu pesant et je dois avouer avoir un peu de mal ces derniers jours, niveau moral.
Je me sens ... flasque ? Et je sais plus quoi faire de ma peau.
J'ai envie de parler mais je veux voir personne, j'ai envie de sortir mais je veux rester à la maison, je me sens fatiguée mais j'arrive pas à dormir, je tourne en rond dans mon salon la moitié de la nuit.
Je m'emmerde mais j'ai envie de rien faire.
Enfin bref c'est la grosse déprime.
J'ai envie d'écrire, j'ai des idées et j'ai envie, mais je trouve pas les mots, je patine, j'écris un truc et je l'efface, j'ai l'impression que rien ne va vraiment.
Je suppose que ça va se débloquer au bout d'un moment, et que j'arriverai à m'y remettre pour écrire deux trois trucs cet été, je vous en ait parlé, je voudrais pas vous planter 😊
D'ailleurs, quand ils sortiront, je les annoncerai sur mon profil, pensez à aller y faire un tour ( c'est ma version polie de "abonne toi, chameau" 😂 ).
Non, plus sérieusement, je discute pas mal avec vous via mon profil, donc ça vous évitera de louper un truc si toutefois ça vous intéresse de lire mes OS.
Je sais que vous y êtes moins nombreux que sur les fictions, mais on sait jamais.
Au passage, je réalise qu'il me reste deux annexes à écrire, promis je ne les ai pas oubliées, et je vais m'en occuper 😊 ( elles ne vous seront peut-être plus très utiles, mais elles pourraient servir aux futurs lecteurs )
Je crois que c'est le moment de vous faire un bisous 😘
C'est bizarre, quand j'ai terminé Être nous, SMA prenait le relai immédiatement, mais là, même si je sais que je pars pas longtemps, j'ai l'impression de laisser un blanc derrière moi, alors que pas du tout.
Prenez bien soin de vous 😘
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