Chapitre un.
[ Ce n'est pas ce qui vous arrive qui importe,
mais votre façon d'y réagir.
Epictète. ]
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Comme beaucoup d'autres soirs, l'esprit plongé dans le talk-show que diffuse l'écran de la télévision du salon de leur appartement, Katsuki s'affale sur le canapé en étalant ses jambes sur la méridienne et allume une cigarette en soufflant sa fumée droit devant lui.
L'humour des présentateurs ne l'amuse pas vraiment, et il se fout pas mal de ce qu'ils racontent, mais ça lui vide la tête après sa journée de travail.
- Ouvre la fenêtre quand tu fumes. Tu vas encore déclencher le détecteur de fumée.
Il râle pour la forme en tapant l'arrière de son crâne sur le dossier, parce que sa petite amie a raison malgré tout, et s'extirpe de son assise confortable pour aller ouvrir une fenêtre.
Et finalement, les résidus de chaleur de cette soirée d'été qui viennent se frotter à son visage sont plus agréables que le rire débile d'un animateur sans personnalité et de sa bande de baltringues.
Alors, sans trop d'hésitation, il reste planté devant, appuyant ses coudes sur le rebord en béton pour suivre du regard les déplacements des piétons en bas de son immeuble.
Le bruit des voitures et des klaxons dans la rue masque la voix du présentateur, et c'est pas plus mal, de toute manière il ne dit jamais rien d'intéressant.
L'écho d'une petite quinte de toux attire son attention et il se retourne pour lancer un regard à sa petite amie, occupée à relire une énième fois son mail professionnel avant de l'envoyer.
Elle secoue sa main autour de sa tête pour chasser le petit nuage de fumée qui vient englober son visage et il lève les yeux au ciel en la voyant plisser le front sur son écran.
Il lui a déjà dit qu'elle accorde trop d'importance à son boulot, c'est vendredi soir, elle ferait mieux de fermer ce maudit pc et se détendre un peu.
- Quoi ?
Il arque un sourcil innocent en lui tournant à nouveau le dos, il sait combien elle est attachée à son job, et il aura beau lui dire mille fois de se calmer un peu sur la charge de travail qu'elle s'impose à elle-même, elle n'écoute jamais rien.
- J'ai rien dit.
- Je t'ai vu lever les yeux au ciel.
Il retient un rire moqueur en baissant la tête, portant son regard sur les voitures garées sur le bitume, de la hauteur du troisième étage, il a une vue d'ensemble sur ce qu'il se passe dans le petit quartier.
- Tu travaille trop.
Elle soupire bruyamment sans vraiment lui répondre, de toute façon, il sait pertinemment qu'elle continuera de bosser quand même.
Mais d'après elle, elle ne peut pas s'en empêcher, c'est plus fort qu'elle, Ochaco déteste savoir qu'elle a du travail non fini dans son ordinateur.
- J'en ai pas pour longtemps.
Ouais, elle doit juste vérifier une douzième fois qu'elle n'a pas fait de faute de frappes dans ce mail extrêmement important qu'elle a commencé à rédiger il y a trois jours avant de pouvoir l'envoyer à son supérieur.
Cela dit, Katsuki ne peut pas vraiment lui en vouloir d'être angoissée, c'est sa première année dans le monde du travail.
Et après sept longues années d'études pour accéder au poste d'architecte, il veut bien comprendre qu'elle tienne tant à donner une image parfaite d'elle et de ses capacités.
S'il s'était cassé le cul pendant sept ans pour apprendre un seul métier, il voudrait que tout le monde s'incline à ses genoux en le couvrant d'éloges.
Mais les études, ça l'a assez vite gonflé à vrai dire, il avait beau être bon élève, il déteste l'odeur des fiches bristol et de l'encre à surligneur.
Alors il a pas insisté longtemps après le bac, abandonnant volontiers les salles de classes pour aller se former sur le terrain auprès d'un employeur pas trop regardant qui lui a signé un contrat sans aucune qualifications.
- Au fait !
Il se retourne brièvement alors qu'elle lève les yeux de son écran comme si une illumination venait de la frapper.
- Mon meilleur ami sera là demain soir, pour l'anniversaire de Denki.
Il cherche dans ses souvenirs.
En six mois de relation, il lui semble en effet qu'elle lui a déjà parlé d'un certain meilleur ami.
Mais, même en faisant semblant de réfléchir sérieusement, il n'arrive pas à se souvenir de son nom.
Ochaco lui a présenté et parlé de tellement de monde qu'il s'embrouille encore parfois dans les identités de chacun.
- Ah. C'est qui déjà ?
Elle soupire en secouant la tête de droite à gauche, mi moqueuse et mi agacée par sa mémoire de merde.
En même temps, Katsuki ne se souvient que de ce qui est vraiment important, le reste lui pollue l'esprit pour rien et il a vite fait de l'oublier.
La main tremblante, la jeune femme envoie son mail en se mordant la lèvre, avant de fermer brutalement l'écran de l'ordinateur en soufflant bruyamment tout l'air de ses poumons, à croire qu'elle vient tout juste de jouer sa vie.
Lui, ça le fait un peu rire de la voir donner autant de sa personne pour faire plaisir à un supérieur qui ne connaît sûrement même pas son visage.
En ce qui le concerne, il ne fait pas autant d'effort pour son patron.
- Deku, je t'en ai parlé plusieurs fois !
- Ah.
Ah, ouais, peut-être.
En y repensant, c'est vrai qu'il a déjà entendu ce nom là quelques fois.
Et à chaque fois il se fait la même réflexion, espérant pour ce pauvre gars que Deku ne soit pas son vrai prénom, ou alors ses parents sont de vrais tyrans.
Ou des génies, va savoir, il le connaît pas ce type.
- Tu pourrais être un peu plus enthousiaste. J'ai hâte de te le présenter.
Elle se redresse sur ses jambes, avançant jusqu'à lui pour s'engouffrer dans ses bras et embrasser sa joue à travers le nuage de fumée.
Il n'a jamais compris cette jubilation que ressent une femme à l'idée de présenter ses potes à son mec, comme s'il était une sorte de trophée qu'elle brandirait devant son entourage.
- Je suis très enthousiaste, ça se voit pas ?
Elle lui frappe doucement l'épaule et sourit de ses trente deux dents en s'affaissant un peu plus contre lui, visiblement pas vraiment vexée par son caractère auquel elle a dû finir par s'habituer.
- Et pourquoi je l'ai encore jamais vu ton Deku si t'y tiens tant ?
C'est vrai, ça.
Il a déjà rencontré un paquet de monde, et même s'il les confond encore parfois, il a jamais vu l'ombre d'un Deku à la moindre soirée.
Pourtant, si comme elle le dit il s'agit de son meilleur ami, ç'aurait presque dû être la première personne qu'elle lui aurait présenté, non ?
- Il a pas beaucoup de temps libre ...
Génial, encore un autre qui passe toute sa vie à son boulot, pas franchement étonnant alors qu'Ochaco l'aime autant, deux tronches d'intellos sont sûrement fait pour devenir meilleurs amis.
Cela dit, il n'accorde pas plus d'intérêt que ça à l'information, après tout, que le type soit plombier ou cosmonaute, pour lui ça revient au même, il s'en cogne un peu.
Alors qu'il tire une dernière fois sur sa clope avant d'atteindre le filtre, il l'écrase dans le cendrier posé en équilibre sur le petit bord de fenêtre et qui, il en est sûr, finira par se casser la gueule un jour.
Il espère juste que personne ne se trouvera juste en dessous de leur appartement à ce moment là, il se passerait d'avoir un accident pareil sur la conscience.
Quoi que non, il s'en fout en fait. Ils ont qu'à aller marcher ailleurs que sous sa fenêtre.
Il jette un coup d'oeil à l'écran de son téléphone pour surveiller l'heure qui, malgré le soleil encore présent, est bien avancée.
Pas qu'il soit particulièrement fatigué, mais sa journée de travail pèse sur ses jambes, la chaleur le ramollit et la transpiration qui colle à sa peau le dérange.
Alors, laissant à sa petite amie tout le loisir de continuer à se ronger les ongles en repensant au mail qu'elle vient d'envoyer, il s'enferme dans la salle de bain pour prendre une douche plus que méritée.
Sans vraiment se presser, il s'arrache à ses propres vêtements pour les jeter directement dans la panière grise plaquée contre le mur, ou en tout cas, c'est elle qu'il vise même s'il rate son coup pour voir le tas de fringues atterrir lamentablement juste à côté.
Katsuki n'est pas du genre à s'autocomplimenter, mais il aime prendre quand même le temps de se poster devant son miroir pour constater que sa musculature est toujours aussi bien dessinée.
Il pivote son corps pour en admirer toutes les lignes et se sourit à lui même, un peu fier.
Ou carrément fier.
Sur son avant bras, la marque violacée d'une petite blessure attire son regard, et il râle pour lui-même en détaillant les contours disgracieux de la plaie.
A cause de son abrutis de collègue, qui a pensé que c'était une bonne idée de lui lancer son cutter toute lame dehors depuis le sommet de l'échafaudage, il va devoir garder cette cicatrice sur sa peau probablement toute sa vie.
Ca fait mal en plus quand il presse ses doigts sur la coupure en grimaçant mais, en bon bonhomme plein d'égo, il ne se rabaisse pas à y passer un coup de désinfectant et entre simplement dans la cabine de douche pour allumer l'eau tiède.
Il fait trop chaud pour une douche brûlante.
Mais le froid agresse sa peau, alors une température intermédiaire est parfaite pour le détendre et il reste là un moment, juste pour le plaisir de glander.
Tout du moins jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que le fond de la cabine est en train de se remplir d'eau et, en gueulant à plein poumons depuis la salle de bain, il se penche pour retirer la bonde et tirer sur les cheveux coincés dans la grille.
- Y'a encore tes cheveux dans la douche !
Elle ne lui répond pas.
Mais il est persuadé qu'elle l'a entendu et l'ignore volontairement.
Tenant le tas de cheveux gluant du bout des doigts, il grimace de dégout avant d'éteindre l'eau, contraint de sortir pour aller jeter cette merde dans la poubelle.
C'est dégueulasse.
Comme souvent, il sort de la pièce complètement nu et à moitié sec pour traverser le couloir sans pudeur et entrer dans la chambre, ce qui ne surprend même pas sa copine, qui le regarde se promener la queue à l'air sans rien dire.
Il fait trop chaud pour dormir habillé de toute manière.
Alors il se contente d'enfiler un boxer à l'élastique un peu détendu, qu'il conserve uniquement pour la nuit justement, avant de s'affaler sur le lit dépourvu de couverture.
A côté de lui et déjà installée, Ochaco se replonge dans le fil de ses réseaux sociaux mais se retourne sur le côté pour se coller à lui alors qu'il crève déjà de chaud.
Elle aussi a chaud en plus, ses bras transpirent, mais c'est encore une de ses manies, de vouloir à tout prix se scotcher à lui même quand c'est désagréable.
Il étend tout son corps sur les draps et ouvre les jambes pour s'aérer les cuisses, espérant réussir à s'endormir assez rapidement, il déteste rester immobile dans le lit sans trouver le sommeil.
Une dernière fois, il cherche la bouche de sa copine pour y faire trainer ses lèvres alors qu'elle s'étale encore un peu plus sur lui, réchauffant davantage son corps déjà transpirant.
Mais Katsuki n'est pas du genre à faire dans la dentelle quand il en a pas envie, et il en a pas souvent envie, alors après un dernier baiser, il pousse simplement la jeune femme pour l'obliger à se reculer.
- J'ai trop chaud.
Elle se décale non sans avoir protesté une fois ou deux, et Katsuki ferme enfin les yeux, lentement emporté par le sommeil qui lui vient finalement sans trop de difficultés.
Plongé dans une profonde léthargie, il n'ouvre à nouveau les yeux que près de dix heures plus tard, réveillé par la lumière du soleil qui filtre à travers les ouvertures des volets électriques.
Il s'étire sans délicatesse en constatant qu'il est seul, et le draps humide de transpiration le fait grimacer d'inconfort, il est encore tôt mais il doit déjà faire pas loin de vingt-huit degrés dans la chambre sans climatisation.
Encore ramolli de sommeil, il reste quand même sur le lit à moitié trempé, les membres encore endormis et les cheveux collés à son front.
Pourtant, quand un bruit de vaisselle lui parvient depuis la cuisine, il soupire en faisant rouler son corps jusqu'au bord du lit, il n'aime pas laisser sa petite amie faire le ménage toute seule, elle travaille déjà assez.
Alors il se fait violence, tombe du lit plus qu'il n'en descend et traîne sa carcasse mal réveillée jusqu'à la porte sans prendre la peine de s'habiller un peu plus, il fait trop chaud de toute façon.
Arrivant près de l'évier, il encercle le dos de sa copine entre ses bras, nouant ses mains sous sa poitrine, et embrasse son cou avant de se faire couler un café.
L'air de rien, vivre à deux amène rapidement une certaine routine, même quand on est jeune, et les samedis ont cette foutue tendance à se ressembler.
Faire le ménage, prendre une douche, manger, fumer une clope puis comater sur le canapé une grosse partie de l'après midi parce qu'il fait trop chaud pour bouger.
Mais des fois, comme ce soir, ils ont une occasion de se barrer de l'appartement pour la soirée.
Alors, même si les températures de fin d'après midi sont encore excessives, il se voit quand même obligé de s'habiller pour pouvoir rejoindre l'appartement de Kaminari, un de ces types un peu louche dont il a fait la connaissance en rencontrant Ochaco.
Le gars n'est pas méchant, il est juste pas raccordé à tous les étages, et bien trop surexcité pour Katsuki, qui préfère largement le calme aux longues soirées bruyantes.
Mais c'est son anniversaire, et pour une occasion pareille, jamais Ochaco ne l'aurait autorisé à ne pas l'accompagner.
Profitant de ses dernières minutes de tranquillité, il fume une cigarette, accoudé à la fenêtre, pour se préparer à affronter cette soirée.
Il a jamais eu d'embrouilles avec aucun des amis d'Ochaco, et il s'entend même pas trop mal avec certains d'entre eux, mais ça ne l'empêche pas d'avoir la flemme d'y aller.
Ecrasant son mégot dans le cendrier branlant, il râle une dernière fois pour la forme et sort de l'appartement avec sa petite amie.
C'est rare, mais aujourd'hui, l'ascenseur n'est pas en panne.
Tant mieux, il fait même trop chaud pour descendre les escaliers, et ils montent ensemble dans la cage en métal pour rejoindre le parking, et sa voiture garée en plein cagnard.
A l'intérieur, l'air est irrespirable, le siège lui cuit la peau du dos et le volant lui brûle les mains.
S'empressant d'ouvrir les vitres électriques pour capter la moindre brise de vent, il démarre rapidement en se plaignant vulgairement de cette chaleur intenable sous le regard patient d'Ochaco, qui se contente de se moquer de son caractère de merde.
- Tu te souviens de la route ?
- Ouais.
Kaminari n'habite pas très loin.
Même s'il n'y est allé que deux fois, le trajet est relativement simple à retenir, et c'est tant mieux parce qu'il ne tiendra pas longtemps dans cette fournaise.
Il se gare comme un manche en bas du grand immeuble et s'éjecte hors de la bagnole immédiatement après avoir tiré un grand coup sur le frein à main.
En passant la porte principale, il remercie tous les Dieux du monde pour avoir équipé ce bâtiment d'un ascenseur qui fonctionne parfaitement, Denki résidant au cinquième étage, et il profite même du miroir accroché dedans pour vérifier une dernière fois sa tenue, tirant sur le tissu de son t-shirt pour le remettre en place sur sa peau collante de transpiration.
- Mais oui t'es beau.
Il sourit instinctivement en tournant la tête vers elle et, juste avant que la porte automatique ne se réouvre pour leur permettre de sortir, attrape son visage entre ses deux mains pour coller sa bouche à la sienne et infiltrer sa langue sous son palais.
Rejoignant le couloir, ils s'arrêtent après quelques pas devant l'appartement recherché et pressent le bouton de la sonnette.
Comme souvent, c'est Jirou qui vient leur ouvrir à la place de son petit ami qui n'entend jamais la sonnette, et ils saluent la jeune brune avant d'entrer complètement.
L'appartement est déjà bruyant et blindé, pour cause, ils sont les derniers à arriver.
Ils doivent se taper la tournée des salutations, en plus du traditionnel "bon anniversaire" sur un ton excessivement enjoué, avant de pouvoir se poser quelque part.
Le bruit le saoule déjà quand il s'installe sur la petite terrasse du balcon pour fumer une clope.
Il y reste au calme un court instant, jusqu'à ce qu'Ochacco, complètement excitée, vienne lui parler depuis la baie vitrée.
- Je vais chercher Deku ! Bouge pas.
Il roule des yeux en soufflant sa fumée, le regard sur le paysage en face de lui, quelques bâtiments plus ou moins récents et une antenne parabolique peu esthétique.
Il y pensait même plus à ce type, d'ailleurs il avait encore oublié son nom.
Ca le fatigue de devoir se présenter encore et encore à chaque nouvelle personne qu'elle lui ramène, il n'a pas besoin d'autant de monde autour de lui.
Alors, quand elle revient, il appuie son dos à la rambarde de sécurité du balcon et relève les yeux sans grande conviction pour voir à quoi ressemble ce fameux type qui la rend si hystérique.
De derrière elle, apparait effectivement un mec, et soudain, Katsuki s'arrête de bouger une seconde, la clope à la bouche et la fumée dans les yeux avec une seule réflexion en tête.
Oh bordel.
Depuis combien de temps sa copine a-t-elle un mec pareil dans son entourage ?
Il ne sait même pas s'il doit être envieux ou jaloux, alors que c'est juste impossible qu'elle n'ait pas songé au moins une fois à essayer de sortir avec son meilleur pote.
Celui que l'on prénomme Deku s'avance un peu vers lui, l'analysant de ses grands yeux extraordinairement verts avant de se poster à moins d'un mètre de lui, étirant progressivement son visage d'un sourire confiant.
- Deku, je te présente enfin Katsuki, mais tous les autres l'appellent Kacchan, si tu veux.
Le garçon plisse un peu les yeux, semblant chercher à lire en lui, et Katsuki hausse un sourcil en détaillant son visage.
Des tâches de rousseurs par dizaines recouvrent sa peau, décorant ses joues, son nez et la descente de son cou, et s'accordent particulièrement bien aux reflets verts des mèches sombres de ses cheveux.
A croire que ce type a été peint par un artiste, chaque détails de son visage donne l'impression d'avoir été minutieusement choisi pour obtenir ce rendu si surprenant.
- Salut.
Même sa voix est outrageante, portée par quelques notes délicates.
Ca le laisse pantois, et il cligne deux fois des yeux en écrasant maladroitement sa clope dans le cendrier déjà bien rempli.
Pas qu'il soit particulièrement intimidé, mais ce type le rend perplexe, à pas savoir s'il doit le considérer comme un rival, c'est la première fois qu'il s'inquiète de ce genre de choses.
Mais c'est aussi la première fois qu'il rencontre un homme comme celui-ci, capable de le faire se sentir ridiculement fade à côté de lui.
- Ouais. Hum. Salut.
Et maintenant voilà qu'il passe pour un débile qui sait plus dire bonjour, alors que l'autre à l'air totalement décontracté, venant d'ailleurs s'appuyer contre la rambarde en sortant un paquet de cigarette de sa poche, devant Ochaco qui fronce les sourcils en croisant les bras sous sa poitrine.
- T'avais pas arrêté ?
Un rire nerveux résonne dans sa gorge et il détourne le regard tout en faisant rouler la petite molette de son briquet.
- J'avais.
Elle lève les yeux au ciel en soupirant.
Au moins, Katsuki est rassuré de savoir qu'il n'y a pas qu'à lui qu'elle fait la morale à chaque fois qu'il s'en allume une.
Néanmoins, sans débattre plus longtemps, elle disparait du petit balcon, déclarant aller se servir un autre verre, et les laissant tous les deux dans un silence étrangement stressant.
- T'es pas obligé de m'attendre tu sais, rentre si tu veux.
- Je t'attend pas, je suis juste bien ici.
Il se mord l'intérieur des joues, c'est vrai qu'il pourrait tout aussi bien rentrer en réalité.
Mais ce garçon l'intrigue, et ce sentiment quelque part à mi chemin entre la jalousie et la fascination l'empêche de défaire son attention de lui.
- Si tu le dis.
Alors qu'il ne le regarde pas, Katsuki en profite pour analyser un peu ses mimiques et son allure.
Il plisse les yeux sur ses cheveux fous et ondulés, tombant aléatoirement sur son front et ses tempes, la carrure de ses épaules carrés et les muscles imposants qu'il devine sous sa chemise pas tout à fait opaque.
Il y a quelque chose de particulier chez ce mec qui attire son regard presque contre son gré.
C'est pourtant pas vraiment son genre de s'attarder sur un inconnu, même quand il s'agit d'un ami de sa copine, mais celui-ci suscite son intérêt plus que les autres.
C'est peut être sa manière de tenir sa clope, le coude appuyé contre la rambarde, ou sa façon de passer sa main dans ses cheveux en soufflant sa fumée par le nez, mais dans tous les cas, quelque chose l'interpelle et Katsuki ne sait définitivement pas quoi penser de ce mec.
__________
Bonjour à tou(te)s ! 😁
Je suis contente de vous présenter ce premier chapitre de cette nouvelle fiction.
Je sais que c'était très bref et survolé sur certains points mais les prochains chapitres vont me servir à introduire pas mal de choses et de personnages plus en profondeur, mais j'avais besoin de confronter Katsuki et Izuku une première fois avant d'entrer dans les détails pour lancer l'histoire. 😘
J'espère qu'il vous a plu et vous donne envie de connaître la suite de l'histoire !
Comme je l'avais dit, les chapitres vont être un peu plus court que ceux de "Etre nous", là on est à peu près à 3500 mots et je pense que je vais garder cette moyenne, ni trop longue ni trop courte.
Aussi, j'ai pas donné beaucoup de précision dans la description mais j'ai décidé de donner plus de caractère à notre Deku chéri, histoire de pimenter un peu le tout.
Il y aura quelques lemons à différents moment de l'histoire, je ne vous en dis pas trop, mais sachez que je m'éclate déjà à les imaginer et à préparer des notes à droite à gauche.
N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé du chapitre ! 😊
Des bisous d'amour ! 😘
Prenez soin de vous. ❤
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