[A ton deuxième naufrage, n'accuse pas la mer. 
Gilles Legardinier.]

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Le pas tremblant, tournant en rond dans la pièce principale de son appartement et la main plaquée contre sa bouche, elle soupire lentement, le souffle dérangé par l'angoisse qui secoue sa poitrine. 

Elle vient tout juste de raccrocher le téléphone, mettant fin à une conversation surréaliste avec le patron de son petit ami.
Et, si ce qu'il dit est vrai, Katsuki s'est tiré avec un camion de l'entreprise sans dire un mot, plantant ses collègues sur le chantier et disparaissant avec un véhicule qui ne lui appartient pas.
Mais tout ça n'a pas de sens, Katsuki n'a aucune foutue raison de voler un fourgon, encore moins de se volatiliser avec, et elle se pose soudain mille questions. 

Alors, après avoir convaincu le patron de ne pas appeler le police, lui assurant qu'elle retrouvera Katsuki dans l'heure, elle tourne désormais en rond dans le salon, à se demander ce qui se cache réellement derrière cette fuite inattendue.

Les idées qui fusent à son esprit la rendent folle, et elle panique tellement qu'elle ose à peine essayer de l'appeler, terrifiée d'avance par ce qu'elle pourrait découvrir. 
Il faut dire que Katsuki se comporte de manière si étrange ces derniers temps qu'elle a sincèrement toutes les raisons de s'inquiéter de sa curieuse disparition. 
Quelque chose l'a forcément poussé à agir ainsi, et ce quelque chose ne lui inspire pas confiance. 

Stressée, les battements de son cœur résonne entre ses côtes, comme s'il cherchait à s'échapper de là pour s'éloigner de la tension insoutenable qui lui secoue le corps. 
Il se passe quelque chose d'anormal qui l'inquiète profondément, et elle ferme les yeux en inspirant lentement pour se donner du courage. 
Elle n'a pas le choix de toute manière, elle doit le retrouver s'ils ne veulent pas avoir d'ennuis. 

Alors, aussi lentement qu'elle le peut, cherchant bêtement à gagner du temps pour continuer d'ignorer la vérité quelques secondes de plus, elle fait mollement défiler sa liste de contact, avant de s'arrêter sur le nom de son petit ami en se raclant la gorge.
Puis, collant doucement l'appareil à son oreille, elle stoppe sa course infernale et fixe son regard sur une tasse abandonnée près de l'évier, patientant. 

Les tonalités s'enchainent, et elle fronce les sourcils de plus en plus fort, la gorge nouée par l'appréhension et le dos raidit par l'inquiétude. 
Au fil des sonneries qui n'en finissent pas de se suivre, un rugissement sourd s'élève en bas de son abdomen, éveillant une pointe de colère quelque part sous son estomac. 
Si Katsuki lui fait l'affront de ne pas lui répondre après le coup qu'il vient de faire, elle ne le lui pardonnera jamais, et elle s'agite subitement près de la table. 
Rongeant ses ongles, elle contracte la mâchoire quand elle s'attend à tomber finalement sur le répondeur, la rage au ventre et des larmes d'angoisse au bord des paupières. 

Il a intérêt à avoir une excuse en béton armé. 

Mais, alors qu'elle s'apprête à abandonner, persuadée qu'il ne lui répondra pas, elle sursaute brutalement quand un grésillement lui parvient, mettant fin aux tonalités, mais indiquant surtout qu'il vient de décrocher. 
L'appréhension, l'angoisse et le doute se mélangent tout à coup dans sa bouche, soulevant sa voix et agitant ses bras alors qu'elle s'écrie, hors d'elle, dans le combiné. 

- Katsuki ?! T'es où bordel ?!

Un léger blanc lui répond en premier, et elle plisse le front en attendant que son petit ami daigne dire quelque chose, avant de finalement lui couper la parole à la seconde où elle comprend qu'il s'apprête à lui sortir une excuse de merde. 

- Me raconte pas de conneries ! Je viens d'apprendre que tu t'es tiré avec le camion de ton patron sans rien dire, je te signale que j'ai dû le convaincre de pas appeler la gendarmerie pour signaler le vol ! Alors, putain de merde Katsuki, où est-ce que t'es ?! 

A nouveau, le silence traverse la ligne, et elle décolle même le téléphone de son oreille pendant quelques secondes pour s'assurer que la communication n'a pas été coupée. 
Mais, a priori, Katsuki est toujours à l'autre bout de l'appel, et elle serre les dents à s'en déboiter la mâchoire, imaginant tout ce qui a pu le mener à agir ainsi. 

Et des raisons, elle en imagine un paquet, certaines plus loufoques que d'autres, mais elle en a tout un panel. 
Des problèmes d'argent aux conflits avec les mauvaises personnes, de la maitresse croqueuse de diamants à la consommation de drogue dans le fond d'un vieux hangar, elle passe tout en revu. 
Mais, celle ci ... 
Non, celle ci ne lui avait même pas effleuré l'esprit. 

- Ochaco, écoute moi ... 

Parce que cette voix, elle la reconnait. 
Elle la reconnaitrait entre mille, et même plus encore et, soudain, elle ne comprend plus rien. 
Fronçant les sourcil, pantoise et perplexe, elle vérifie une fois de plus l'écran de son téléphone en l'éloignant de son visage. 

- Deku ..? 

Le silence s'impose, tombant comme une pierre sur sa tête alors qu'elle se laisse lentement retomber sur une chaise, prenant appui de sa main libre sur le dossier. 
Son intuition lui souffle à l'oreille qu'elle ferait mieux de s'assoir, et son estomac se retourne plusieurs fois sur lui-même. 
Izuku ne dit plus rien, Katsuki demeure muet depuis un moment, et elle ouvre précautionneusement la bouche, prenant le temps de chercher ses mots avant de tenter de relancer la conversation. 

- Pourquoi t'es avec Katsuki ? Je comprend pas ce qu'il se passe. 

- Je sais ... Ochaco je- il faut qu'on parle. 

- Parler de quoi ? Qu'est-ce que vous faites ensemb-

Elle s'interrompt brutalement dans sa phrase, relevant la tête et ouvrant de grands yeux pétrifiés alors qu'une connexion sournoise se crée dans son esprit. 
Mais ... Mais ça ne peut pas être quelque chose comme ça, c'est impensable, et elle se mord la lèvre en fermant les yeux, s'efforçant d'apaiser ses pensées en folie. 
Pourtant, plus elle s'évertue à se calmer, plus des images insidieuses reviennent à sa mémoire, celles sur lesquelles elle a volontairement fermé les yeux récemment. 

Les sourires, les disparition nocturnes de Katsuki pendant le week-end chez Shoto, la piscine et cette étrange chute qu'Eijiro leur a rapportée, et cette façon qu'ils avaient de se regarder en secret. 
L'odeur d'un parfum qu'elle connaissait sur les vêtements de Katsuki, et leur discussion jusqu'au bout de la nuit le soir de l'anniversaire de Mina. 
Elle les a tous remarqué, ces détails, mais elle les a tous occultés, sans même y réfléchir qui plus est. 
Pour elle, ça paraissait évident que Deku ne pouvait pas faire du charme à son petit ami, et que Katsuki ne pouvait pas être intéressé par un homme, encore moins par celui-ci. 

Mais là, maintenant, avec sa voix frêle dans le téléphone et la fuite surprenante de Katsuki, ces souvenirs s'éveillent brusquement et secouent les images à sa mémoire, soufflant à son oreille les pires horreurs possibles. 
La panique gronde dans sa gorge, et elle presse fermement sa main contre sa bouche en remuant la tête de droite à gauche, tentant de se convaincre une dernière fois que ça ne peut pas être ça. 

- Pourquoi Katsuki est avec toi ? 

Le silence d'Izuku à l'autre bout du fil la rend nerveuse et fébrile, et elle frappe bruyamment son tibia contre un pied de la table, hurlant sans retenir sa voix dans le combiné. 

- Deku dit quelque chose bordel de merde ! 

Son cœur cogne maintenant dans ses épaules, en bas de son dos et entre ses tempes, son souffle s'accélère à mesure qu'Izuku semble chercher ses mots sans parvenir à les trouver. 

- Ochaco .. Je- S'il te plait ... 

- Je t'en prie Deku, dit moi que ça peut pas être ce que je pense .. Pas toi ?  

Et Izuku ne dit rien, rien du tout, elle ne l'entend même plus respirer dans le téléphone. 
Ses mains se mettent à trembler, sa bouche également, et elle bat frénétiquement des paupières alors qu'une pellicule d'eau envahit subitement ses yeux. 
C'est une plaisanterie ... Ca ne se peut pas ... 
Deku est son meilleur ami, elle a plus confiance en lui qu'en n'importe qui d'autre sur cette planète, ils se connaissent depuis si longtemps, et elle lui confie tellement de choses ... 

Soudain, son corps sursaute, et un hoquet de honte et de colère traverse bruyamment sa gorge.
Elle lui confie tout ... 
Tellement tout qu'elle est venue chez lui, il y a de cela à peine quelques jours, pour lui parler des difficultés récentes de sa relation avec Katsuki, de ses inquiétudes et de ses doutes. 
Il l'a consolé, il l'a prise dans ses bras et sécher ses larmes, il l'a écouté parler et pleurer. 
Et pendant ce temps-là, il ... 

- Ochaco, laisse moi venir te parler, s'il te plait .. 

Ses pensées s'embrouillent, entre son désir de croire qu'elle peut encore espérer se tromper et les larmes révélatrices qu'elle perçoit dans la voix de son meilleur ami. 
Tout lui échappe, elle ne comprend pas comment, pourquoi ...
Sur sa chaise, elle s'affaisse dans le dossier et renifle sans discrétion alors que quelques larmes viennent chatouiller son nez. 

- Me parler ..? 

- Je ... Je vais venir chez toi, je ... Attend moi s'il te plait. 

Ses épaules tressautent et elle ferme à nouveau les yeux, espérant peut-être les rouvrir dans son lit, et réaliser que tout ça n'est qu'un simple cauchemar, un mauvais rêve dont elle va se sortir, il suffit qu'elle le veuille très fort. 
Alors elle se fait violence, secoue ses jambes et sa tête en suppliant son inconscient de la tirer de son sommeil. 

Mais rien, et elle est toujours là, assise dans sa chaise, les joues mouillées et la poitrine serrée, le cœur déchiré de trahison et de déni. 
Puis, la forçant à rouvrir les yeux, la communication se coupe brutalement sur une tonalité brève. 
Son corps entier s'agite de spasmes, et elle ouvre la bouche en silence en ramenant le téléphone face à son visage, se demandant si Izuku est réellement sur le point d'arriver. 

La panique prend le dessus, ses pleurs s'amplifient et ses mains s'emballent autour de l'écran du portable.
Fouillant nerveusement partout dans ses contacts récents, elle ravale un sanglot douloureux en se décidant à parler à quelqu'un.  

Enclanchant le haut parleur, posant l'appareil à plat sur la table, elle essuie machinalement les larmes de son visage, immédiatement recouvert par une nouvelle cascade d'eau salée. 
Sa gorge brûle, sa respiration devient douloureuse et entrecoupée de hoquets incontrôlables qu'elle ne cherche même pas à maitriser quand son amie lui répond. 

- Hey ! Tu v- Ochaco ? 

Inspirant bruyamment pour trouver la force de prononcer quelque chose d'audible, elle presse ses mains sur son front en fixant son regard vers le plafond, faisant ruisseler les larmes jusque dans ses oreilles. 

- Mina .! 

- Eh ! Qu'est-ce qui se passe ?! 

Cherchant son souffle noyé, sa poitrine tremble hasardeusement plusieurs fois, et elle se mord férocement la langue pour s'efforcer d'articuler malgré sa bouche pleine d'eau. 

- Je sais pas ... C'est Katsuki .. Je crois qu'il .. 

- Qu'il quoi ? Calme toi, respire. 

Réunissant toute sa volonté, elle s'applique à prendre une inspiration par le nez, avant de voir ses efforts partir en fumée quand un nouveau sanglot la secoue, emplissant encore sa voix de larmes alors qu'elle baisse la tête, la plongeant dans ses mains. 

- Il voit quelqu'un d'autre. 

- Hein?! Mais qui ?! 

Une grimace déforme son visage, et sa bouche se tord comme si les mots pouvaient physiquement la blesser. 
Rien que l'idée de le verbaliser lui ouvre la poitrine en deux, exposant son cœur et ses poumons à l'air libre. 

- Deku ... 

Le silence envahit la conversation un moment, et elle renifle encore une fois alors que Mina met plusieurs secondes à lui répondre à nouveau. 

- Attend .. T'es sûr de ce que tu dis ? 

Balançant la tête de haut en bas, elle n'émet qu'un vague son qui se veut affirmatif, les paupières en feu et les paumes ruisselantes. 
Elle préfèrerait ne pas l'admettre, mais ses doutes s'écroulent les uns après les autres. 
Ses souvenirs ne peuvent pas lui mentir, et elle revoit en boucle tout ce qu'elle a ignoré jusqu'alors. 

L'éloignement de Katsuki, corroborant parfaitement avec son rapprochement avec Izuku, et son parfum sur les vêtements sales de son petit ami. 
Elle a déjà trop fermé les yeux, bernée par sa propre confiance, et maintenant elle doit payer le prix de son aveuglement. 

Deku l'a trahit, plus encore que Katsuki. 
Son monde bascule et s'écroule, tout ce en quoi elle croyait vient de s'effondrer, et plus rien ne semble avoir de sens. 

- Mais qu'est-ce qui te fait dire ça ? 

- Je- 

Coupée dans son élan, elle relève brutalement la tête, sentant ses vertèbres s'échauffer, alors que des coups violents et sonores frappés sur la porte d'entrée résonnent à travers l'appartement.  
Son corps cesse subitement de trembler et ses jambes se resserrent l'une contre l'autre, cognant ses genoux entre eux, alors qu'elle retient son souffle. 

Une voix, sa voix, cassée et tremblante, traverse l'air comme une supplication brisée, et elle se lève lentement, très lentement.
Puis, prenant appuie sur le dossier, elle se penche une dernière fois sur son téléphone pour raccrocher. 

- Je te rappelle. 

S'avançant avec précaution dans le hall, elle pose sa main sur la poignée et plaque son oreille contre la porte en fermant les yeux, cherchant la force d'ouvrir. 
Elle sait ce qui l'attend de l'autre côté, et elle n'est pas sûr d'en avoir le courage. 
Ses doigts tremblent sur le métal quand elle avale difficilement sa salive, retenant l'écho de ses pleurs pour se faire discrète. 

- Ochaco ... Je sais que t'es là ... S'il te plait ... 

Soupirant bruyamment, s'écartant d'un pas pour se laisser la place d'ouvrir la porte, elle détourne le regard au moment d'abaisser la poignée, incapable de se prendre de plein fouet la silhouette de son meilleur ami dans l'encadrement. 

Pourtant, elle la discerne du coin de l'oeil, et ses pupilles se retrouvent attirées malgré elle vers sa personne. 
Dévisageant la carrure inhabituellement affaissée d'Izuku, elle secoue lentement la tête en reculant d'un pas, voyant ses larmes à lui, ses mains tremblantes et son visage abattu.

Un spasme lui presse l'estomac, et le dégout emplit sa bouche alors qu'Izuku s'avance un peu vers elle en silence.
Sa démarche, son mensonge et son regard humide, lui donnent envie de vomir, et elle passe ses deux mains dans ses cheveux, soulevant sa frange, en s'écriant à travers le couloir. 

- Deku ! Dis moi que je me trompe, je me fais des idées, hein ? T'as pas pu ... Toi et Katsuki vous ... 

Les genoux fébriles, Izuku tend sa main vers l'avant, espérant peut-être rattraper le vide qui se forme entre eux, mais reste néanmoins silencieux la bouche ouverte, incapable de lui répondre. 

La colère déforme subitement son visage, et elle s'époumone un peu plus fort en courbant son corps, le dos alourdi par la rancœur.  

- Deku ! Est-ce que t'as une relation avec Katsuki, oui ou non ?! 

S'emmêlant dans ses propres pas, Izuku prend fébrilement appui contre le mur, baissant la tête et inspirant bruyamment par la bouche, cherchant visiblement l'oxygène autour de lui entre deux avalanche d'eau sur son visage. 

- Oui ... 

Touchée au plus profond d'elle, blessée et désarmée, elle plaque sa main sur ses lèvres tremblotantes en tournant la tête vers sa droite, accusant le coup comme elle peut malgré les impulsions douloureuses qui lui mitraillent la poitrine. 
Des images qu'elle ne voulait pas se faire apparaissent à son esprit, et l'horreur la fait grimacer.
Son corps se paralyse à la simple idée, un espoir stupide et ridicule remonte à sa gorge et elle ferme les yeux en soufflant entre ses dents.

- Je t'en prie Deku, dis moi que t'as pas osé coucher avec lui ...

Jamais un silence n'a été aussi parlant que celui qui lui répond sur l'instant.
Une relent putride remonte le long de son œsophage, conglomérat de rage et de dégoût venant s'échouer sur sa langue, et un grognement sauvage de désespoir glisse entre ses dents.
Elle se sent trahit et humiliée, trompée et salit.

Contre son gré, malgré elle et ses efforts pour les ignorer, des scènes se dessinent à son imagination, et la nausée fait trembler sa mâchoire.

- Vous avez ...

Ses mots s'envolent en chemin, disparaissant quelque part entre ses dents, alors qu'elle se trouve incapable de verbaliser les images qu'elle se fait.

Discrètement, un froissement parvient à ses oreilles et, sans relever la tête pour autant, elle sait qu'il s'approche d'elle.
Elle ne bouge pas, les muscles figés et bloqués par le surplus violent des émotions, attendant simplement de le sentir arriver près d'elle.
Puis, dans un murmure, un chuchotement coupable et impuissant, Izuku renifle ses larmes et ses sanglots avant d'articuler près de son visage.

- Je voulais pas faire ça ... Je te jure ... J'ai pas voulu Ochaco, mais je suis tombé amoureux et je savais plus quoi faire.

Sa bouche se tord au fur et à mesure qu'elle l'entend parler, mais les spasmes de sa gorge se taisent pour l'écouter, attentive au souffle rauque et démuni de son discours.

- J'ai essayé, au début ... Parce que tu comptes trop pour moi, et je voulais pas te faire ça. Mais je suis amoureux comme ... Comme jamais auparavant, et j'ai fini par céder. Je savais pas quoi faire, ni comment t'en parler. Je sais que j'ai fait n'importe quoi, j'avais tellement peur de te perdre pour toujours.. S'il te plaît Ochaco, c'est moi qui ait obligé Katsuki à se taire et à ne pas te quitter, il voulait être honnête mais c'est moi qu'en était pas capable ... C'est pas de sa faute ...

Pleurant tous les deux, l'un en face de l'autre, la respiration lourde, le dos courbé et les lèvres tachées de mensonges, ils restent ainsi cloués sur place plus d'une minute.

Silencieuse et la bouche fermée, Ochaco passe et repasse les mots de Deku. 
Lentement, elle tourne son visage vers lui, plongeant pour la première fois dans son regard imbibé d'eau.

- Je suis venue chez toi, je t'ai parlé de mes doutes .. et tu savais, tu savais bordel parce que c'était toi ! Pourquoi tu m'as rien dit ..?

- Parce que je me sentais coincé .. J'avais l'impression que quoi que je fasse, tu me détesterais. S'il t'avais quitté pour moi, tu me l'aurais pas pardonné non plus et je ne savais juste plus comment faire pour ne pas te perdre.

Elle scrute ses yeux, désarmée et démunie, et sa gorge se noue encore plus.
Parce qu'elle connait Deku, elle le connait assez pour voir qu'il n'est pas en train de lui mentir.
Qu'il n'a réellement pas su faire un choix entre la trahir et la trahir, que ses sentiments l'ont empêchés de trouver les réponses à ses émotions, et qu'il s'accroche à elle pour ne pas la perdre.

Et ça lui fait mal, parce que perdre Deku reste certainement l'idée la plus douloureuse qu'elle puisse se faire, plus encore que de savoir qu'il a mis sa bouche sur le corps de Katsuki.
Parce que son cœur s'embourbe, se noie dans la confusion, elle agrippe le tissu de son t-shirt dans ses mains.

- Deku ...

Habituellement, Deku est systématiquement celui qui console sa peine, l'épaule sur laquelle elle pleure, et les bras dans lesquels elle se blottit pour faire sécher ses larmes.
Et le paradoxe de sa situation lui tord l'estomac, Deku étant aujourd'hui celui qui la pousse à souffrir dans sa propre étreinte.

Mais son corps agit par réflexe, s'effondrant contre lui comme une âme désespérée.

- Je veux savoir ce que vous avez fait.

- Je peux pas ...

Reniflant dans ses vêtements, elle frotte ses yeux humides contre son épaule et se mord l'intérieur des joues.
Sa propre impuissance la consume entièrement, et elle plante ses ongles dans son thorax à travers le tissu en soufflant près de son cou.

- Alors ... Je veux que tu arrêtes de le voir. Si tu choisis de pas me perdre, alors je ne veux plus que tu le vois. Jamais. Plus jamais. 

Contre elle, Izuku se secoue d'un spasme tremblant, crachant un peu plus de larmes.
Bientôt, ses joues seront tellement rongées par l'eau et le sel qu'il en gardera les stigmates pendant des jours et des semaines.
Elle sait qu'il hésite, et son cœur se brise davantage.
Elle n'a pas la force de comprendre qu'il aime Katsuki, et elle n'a pas envie de lui laisser cette chance.

C'est trop pour elle, elle a besoin de Deku, mais elle a surtout besoin qu'il laisse tomber le reste pour prouver sa sincérité.

- Si je comptes pour toi ...

Lentement, se détachant d'elle, Izuku amorce quelques pas vers le salon, abandonnant sa meilleure amie sur place. 
L'esprit embrouillé, le cœur battant au fond de la bouche, il avance presque en titubant dans l'appartement.
Il a besoin d'air, l'oxygène lui manque depuis trop longtemps et sa poitrine va bientôt se briser.
Ses côtes s'enfoncent dans ses poumons, il sent les os mordre ses organes.

Les mots et l'ultimatum d'Ochaco le déchirent, ses émotions lui échappent.
La peur, la douleur, le sourire de Katsuki également, se répandent à l'intérieur de lui, et il ne réfléchit plus qu'à moitié.
Ses forces ne lui répondent plus et ses jambes se traînent péniblement, il doit trouver de l'air, c'est urgent. 

La gorge étranglée de sanglots, le cou trempé de ses propres larmes, il presse maladroitement sa main sur la poignée d'une fenêtre.
Puis, tirant dessus comme il peut, il se penche au dessus du vide pour tenter de prendre une large inspiration.

La vue brouillée et le souffle perdu, il ne remarque qu'avec une seconde de retard la chute inévitable du cendrier posé là.
La bouche ouverte et les paupières alourdies, il ne peut que le regarder atteindre le sol, quelques étages plus bas, et éclater au contact du trottoir dans un bruissement aigu et lointain, éparpillant des morceaux de verres jusque sur le goudron de la route.

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Hey !! 

On avance ! 
La vérité vient d'arriver à Ochaco, ainsi qu'à Mina ( qui ne va certainement pas laisser passer ça ! ) et la situation se tend encore plus pour Izuku et Katsuki. 
A votre avis, quelle genre de décision va prendre Deku ? Et comment l'auteure pourrait rendre la situation encore plus pénible ? ( elle a plein d'idées 😈 ) 

Je vous laisse là dessus pour le moment, et j'en profite pour dire à ceux qui ne sont pas abonnés que deux premières "annexes" racontant la rencontre entre Izuku et les autres personnages sont sorties. 
Sur mon profil, vous trouverez une histoire intitulée avec beaucoup d'originalité " Annexes SMA ", et je viens de publier les histoires de Shoto et Hanta. 
Ce sont des publications relativement courtes d'environ 1000 mots, donc rien de bien fou, mais j'espère que ça vous plaira quand même ! 

Je vous embrasse 😘

Prenez soin de vous ❤