Chapitre trente cinq.
[Elles sont bien noires, les pensées des nuits blanches.
Edmond & Jules de Goncourt]
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Kacchan, je ne sais pas quoi te dire de plus, si ce n'est que je suis désolé, et que je t'aime. Que je ne sais pas moi même si ma décision me mènera quelque part, encore moins si c'est la bonne, si j'ai eu raison. Toi et moi avions peut-être trop à perdre dans cette relation, même si je m'en remettrai sûrement jamais. J'ai conscience d'avoir fait n'importe quoi, avec toi, avec elle, avec tout le monde. Et que c'est de ma faute si, nous tous, on en est là aujourd'hui. Je pense, et je comprends, que tu me pardonneras pas. Mais je suis désolé quand même. Je t'aime. Pardon.
Assis en tailleur sur le canapé, seul dans le salon au beau milieu de la nuit alors qu'il a terminé son service depuis un peu plus d'une heure, Izuku lit et relit encore ce message.
Depuis qu'il l'a envoyé, il l'a lu peut-être cent cinquante fois.
Et à chaque fois, il regrette de ne pas avoir plus insisté sur ses sentiments, sur ses regrets, sur sa peine.
Ou bien il se dit qu'il aurait pu mieux formuler ses phrases, prendre le temps de structurer davantage son texte, ou de préciser qu'il espérait une réponse.
Parce que ce message, il l'a envoyé il y a près de deux semaines, le lendemain de l'effondrement de leur secret, alors qu'Ochaco préparait ses affaires pour venir s'installer chez lui.
Et à ce message, Katsuki n'a jamais répondu.
Il le comprend, il ne lui en veut pas.
A sa place, il aurait peut-être pas répondu non plus, simplement parce que ça ferait bien trop mal.
Pourtant, ça le blesse quand même de n'obtenir aucun retour de sa part, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il va bien malgré tout, qu'il ne se sent pas trop seul, qu'il n'a pas eu trop d'ennuis avec son patron pour cette histoire de fourgon.
Alors, comme une obsession, il continue de lire et de relire son propre message, espérant naïvement que Kacchan finira par lui répondre quelque chose, même deux semaines plus tard.
Il ne sait pas vraiment si c'est la colère, la tristesse ou la rancœur qui empêche Katsuki de lui écrire et, si ça ne tenait qu'à lui, il aurait insisté.
Quitte à le harceler de messages, jusqu'à ce qu'il finisse par lui dire quelque chose, même n'importe quoi.
Même un "ok".
Mais se comporter ainsi ne ferait qu'amplifier l'ironie de ses propres décisions, c'est de sa faute si Kacchan refuse de lui parler.
Insister pour obtenir une réponse de sa part serait bien égoïste de sa part après ce qu'il lui a fait.
Alors, même si ça lui a couté de se contenter d'un seul texto, il n'en a pas envoyé d'autre.
Ça ne change rien au fait que Katsuki lui manque tout le temps, et que son cœur se serre en permanence.
Même à l'hôpital, alors que son travail lui permettait autrefois de penser à autre chose pendant ses interventions.
Plus rien ne parvient désormais à soulager son esprit.
Fatigué, à bout de nerfs et de souffle, il se sent constamment vidé de toutes ses forces.
Les journées sont devenues interminables, encore plus après le travail, quand il rentre à l'appartement à des heures normales et qu'il doit retrouver Ochaco dans le salon ou la cuisine.
Il se sent particulièrement mal à l'aise de la savoir chez lui, d'affronter son regard plusieurs fois par jour, et de l'entendre lui parler comme si de rien était.
Parce qu'Ochaco a décidé d'agir comme si Katsuki n'avait jamais existé.
Comme si rien de tout ça n'était arrivé, comme si elle était simplement en vacances chez son meilleur ami dans le meilleur des mondes, elle sourit niaisement en le saluant gaiement tous les jours.
Et tous les jours, Izuku serre les dents et retient sa respiration dès qu'il passe le pas de la porte.
Honnêtement, il préfèrerait qu'elle le regarde de travers, ou qu'elle lui crache à la gueule comme l'a si bien fait Mina, quand elle est venue l'insulter de tous les noms jusque dans sa chambre.
Mais cette indifférence, doublée d'hypocrisie sans nom, le ronge un peu plus chaque jour.
Les premiers symptômes d'anxiété se font d'ailleurs déjà remarquer, alors que le stress perturbe son sommeil et son rythme cardiaque.
Il vit sans cesse avec l'impression de marcher en équilibre sur un fil, comme si d'une seconde à l'autre, les faux-semblants risquaient de lui sauter au visage sans prévenir.
Et c'est très inconfortable comme situation.
Ainsi, et comme unique échappatoire pour avoir un minimum de réconfort, il a refilé sa chambre à Ochaco et, plutôt que de la partager avec elle, il squatte celle de Tsuyu.
Depuis deux semaines, il dort près de son lit, sur un matelas prêté par Hanta.
C'est moins confortable que sa chambre, mais compte tenu du contexte, il y est bien mieux.
Cette situation intenable alourdi l'atmosphère dans l'appartement, et soulève des tensions électriques entre les deux jeunes femmes, qui ne se supportent pas.
Bien évidemment, il n'en veut pas une seconde à Tsuyu pour les réflexions parfois mordantes qu'elle lance à Ochaco, bien au contraire.
Il s'en veut à lui, et un peu à Ochaco également.
Parce que quoi qu'elle en dise, sa meilleure amie -s'il peut toujours la qualifier ainsi- est parfaitement consciente de la toxicité de cette cohabitation, et Izuku se demande même quelques fois si ce n'est pas fait exprès.
Justement pour le mettre mal à l'aise, pour le faire payer.
Pour se venger.
Alors, au milieu de tout ce bordel, quand il ne sait même plus comment se tenir debout sans avoir l'air d'une serpillière, il passe une grande partie de la nuit sur le canapé.
Pour ne pas réveiller Tsuyu, pour ne pas se faire remarquer par Ochaco dans les couloirs.
Pour pleurer comme un enfant, le nez dans un petit coussin.
Un peu de réconfort le soulagerait peut être un peu mais, à cette heure tardive de la nuit, plus personne n'est encore éveillé pour lui parler, parmi ceux qui lui parlent encore tout du moins ...
A vrai dire, depuis que Mina a balancé l'info à tout le monde, la situation est passablement tendue, de tous les côtés.
Bien sûr, Mina ne lui adresse plus la parole, bien qu'elle reste proche d'Ochaco.
Et sa relation de couple avec Eijiro demeure encore un peu instable, bien qu'elle soit revenue à l'appartement après quelques jours chez ses parents.
Denki et Kyoka se sont retirés de l'affaire, déclarant préférer se tenir à l'écart de tout le monde pendant quelques temps pour ne pas prendre de parti.
Forcément, Mina leur fait la gueule aussi pour cette non-prise de position.
En fait, en dehors d'Ochaco et Shoto, elle ne parle plus aux autres.
Eijiro reste en contact régulier avec Katsuki, mais a pris ses distances avec Izuku.
Et pour ce qui est du comportement de Shoto ces derniers temps, il préfère encore ne même pas en parler ...
Au final, hormis avec Hanta, tous ses liens se sont abîmés ou transformés, et Izuku en souffre sincèrement.
A cause de la sensation d'avoir tout perdu, ou presque, et d'avoir tout détruit en essayant naïvement de tout sauver.
Comme si ça avait été possible.
C'était bien stupide de sa part, de croire qu'il pouvait garder le contrôle sur une telle situation, de tels sentiments, une telle trahison.
Il voudrait pouvoir recommencer du début, faire les choses comme elles devaient être faites.
Et quand il parle de reprendre au début, il ne parle pas de sa rencontre avec Katsuki, non, c'est bien avant que tout a commencé.
Dès l'instant où il s'est auto-imposé son propre masque, dès le jour où il a commencé à agir comme un héros imperturbable auprès de ses amis.
S'il pouvait tout reprendre du début, il les garderait tous près de lui, mais il ne se négligerait plus lui même dans l'équation.
C'est là que fût son erreur, c'est à partir de ça qu'il a perdu le contrôle de tout.
Sans ça, il aurait sûrement été capable de parler à Ochaco dès le début, de ne pas laisser la situation à ce point lui glisser entre les doigts.
Il n'aurait pas laissé filer Katsuki, il ne serait pas en train de souffrir tout seul comme un con dans son canapé au beau milieu de la nuit.
Pathétique et ridicule.
Dans le petit couloir de l'appartement, le parquet qui craque légèrement l'arrache à ses pensées sombres alors qu'il redresse vivement la tête, frottant ses mains contre ses paupières mouillées.
Craignant de voir Ochaco débarquer dans le salon, il s'éclaircit la voix et s'efforce de donner un aspect normal à ses yeux rougis et passablement gonflés.
Reprenant en même temps une posture à peu près droite, appuyant son coude sur le dossier et son dos contre l'accoudoir, il retient son souffle en essayant de distinguer la silhouette dans la pénombre.
Marchant lentement d'un pas encore endormi, trahissant un léger bâillement derrière sa main, Tsuyu apparait finalement au bout du petit couloir.
Ses longs cheveux maintenus en une tresse bien serrée, comme toutes les nuits pour ne pas qu'ils s'emmêlent pendant son sommeil, tombent sur son épaule et descendent jusqu'en dessous de sa poitrine.
Sans parler, massant son visage fatigué contre sa paume, elle s'avance lentement vers lui en trainant ses jambes sur le parquet.
Tout juste couverte d'une minuscule short et d'un t-shirt bien trop large pour sa taille fine, elle murmure en s'approchant du canapé, prenant finalement place face à son colocataire en s'affalant sur les coussins.
- Pourquoi t'es pas couché ?
Rassuré de la voir elle, et non Ochaco, il s'affaisse à nouveau dans le dossier, calant sa tempe dans la mousse, en soupirant doucement.
- Je réfléchissais.
Tout juste éclairée par la lumière de l'écran de son téléphone déverrouillé, la pièce baigne dans une ambiance secrète, presque interdite, alors qu'il ferme les yeux en se pinçant les lèvres.
Sentant les larmes le menacer à nouveau, il fronce ses sourcils en forçant un peu plus sur ses paupières, retenant un sanglot maladroit au fond de sa gorge.
- A quoi ?
Haussant les épaules, puis secouant la tête de droite à gauche, il essuie encore ses joues humides en s'efforçant d'ouvrir les yeux pour la regarder.
Fixant ses pupilles dans les siennes à travers la pénombre, il prend une inspiration lente et qui se veut contrôlée en pointant du doigt l'écran de son téléphone.
- Il a jamais répondu à mon message. Je le comprends, mais ... ça me fait mal quand même.
Un sourire doux et compatissant étire le visage de sa colocataire, qui se redresse légèrement pour croiser ses jambes en tailleur sur le canapé.
- Izuku. S'il t'avait quitté pour rester ami avec ton ex, malgré toutes ses belles paroles, même en te promettant qu'il t'aime encore. Tu répondrais à ses messages ?
Détournant le visage, fixant son attention vers un coin de la table basse en se mordant l'intérieur des joues, Izuku prend le temps de réfléchir à sa question.
Même s'il connait déjà la réponse en réalité.
- Non.
Etirant ses épaules pour stimuler ses muscles, Tsuyu balance doucement la tête de haut en bas sans rien ajouter pour autant.
Puis, sans rien dire de plus, elle se relève sur ses jambes pour s'éloigner un instant, rejoignant la cuisine à pas de loup.
Veillant à ne pas réveiller Ochaco, elle fait chauffer de l'eau tout en restant le plus silencieuse possible.
Pas qu'elle fasse particulièrement attention à son sommeil, mais parce qu'elle ne tient pas à la voir débarquer dans le salon pour les rejoindre.
Ses relations avec elle sont plus que moyennes et, si elle comprend la souffrance qu'elle traverse en ce moment, elle n'apprécie pas vraiment la manière dont elle s'est incrustée ici.
Simplement parce que c'était sans doute la dernière et la pire des choses à faire, tant pour Ochaco que pour Izuku.
Cette cohabitation ne peut que mal se passer, et Tsuyu est intimement persuadée que c'est surtout pour avoir un oeil sur Izuku qu'elle squatte ici.
Pour s'assurer qu'il ne voit effectivement plus Katsuki.
Cette situation fait souffrir tout le monde, et deviendra bien vite ingérable.
C'est une évidence.
En versant précautionneusement l'eau chaude dans deux grandes tasses avant d'y plonger des sachets d'infusion, elle met habilement un pied devant l'autre en ramenant les deux boissons dans le salon, les déposant sur la table basse le temps de les laisser infuser.
Puis, reprenant sa place dans le canapé, désormais complètement réveillée, elle se tourne à nouveau vers son ami.
- T'aurais pas dû laisser Ochaco venir ici. Les choses étaient déjà assez compliquées comme ça.
Avachi et décoiffé d'avoir pleuré contre le canapé, Izuku relève le menton vers le plafond en murmurant, les joues encore irritées par le sel.
- Je sais.
- Alors pourquoi tu l'as fait ?
Bien qu'elle ait une idée très claire de la véritable réponse, elle choisit de lui laisser le temps de réfléchir, alors qu'il passe ses deux mains dans ses cheveux en refermant les yeux.
- Je sais pas.
Mais Tsuyu s'est toujours montrée honnête et franche avec Izuku, c'est même la base de leur relation.
S'ils sont si proches, c'est bien parce qu'ils ne se mentent jamais l'un à l'autre, et parce qu'ils n'hésitent jamais à dévoiler le fond de leurs pensées.
Même quand c'est désagréable à entendre, même quand ça déclenche un conflit, ils ne se cachent jamais la vérité.
Parce que c'est ainsi qu'ils fonctionnent.
- Moi, je pense juste que t'as pas été capable de lui dire non. Parce que tu t'en veux, mais aussi parce que t'as jamais su lui dire non. Et t'as pensé que j'allais le faire à ta place. Que je la recalerai à l'entrée sans que t'aies à passer pour celui qui refuse de l'accueillir.
Respirant calmement, gardant le menton droit et le regard confiant, elle l'observe attentivement alors qu'il se redresse mollement pour appuyer ses coudes sur ses cuisses.
Alors qu'il ne nie pas ses propos, elle soupire doucement en reprenant son discours.
- Sauf que je l'ai pas fait. Pourtant j'en avais envie crois moi. Mais ce sont tes décisions Izuku, et je crois qu'il faut que t'apprennes à être honnête. Avec elle et avec toi. Tu sais autant que moi qu'elle devrait pas être là.
Silencieux, attentif à ce qu'elle dit, Izuku se penche légèrement pour attraper sa tasse sur la table basse.
Soufflant légèrement sur la surface encore brûlante, il déplace distraitement le sachet d'infusion dans l'eau chaude en le traînant par la ficelle.
Il est parfaitement conscient que Tsuyu a entièrement raison dans ses propos.
Bien sûr qu'il a espéré qu'elle ferait le travail à sa place pour empêcher Ochaco de venir ici, et il admet avoir vaguement paniqué en comprenant qu'elle ne le ferait pas.
Et il sait qu'elle agit ainsi pour le pousser à se débrouiller tout seul face à Ochaco.
Mais quand il y pense, Katsuki refuse de lui parler, et Izuku ne peut pas s'amuser à faire la girouette toutes les semaines.
Revenir vers lui comme une fleur serait atrocement déplacé.
Et peut-être n'est-il pas prêt à tout perdre pour de bon.
Si Katsuki n'est de toute manière pas prêt à lui pardonner, alors autant essayer de ne pas détruire ce qu'il reste avec Ochaco.
Au final, tout ça ne lui permet pas vraiment d'avancer dans ses réflexions et, éreinté par tout ça, il avale rapidement plusieurs gorgées de son infusion, quitte à se brûler le palais et les papilles.
L'eau bouillante lui agresse la gorge et l'œsophage, mais il reste stoïque malgré tout, acceptant la douleur comme une pseudo-punition à ses propres erreurs.
Puis, reposant la tasse sur la table après s'être bien cramé la bouche, il se laisse à nouveau choir dans le canapé.
- Tsuyu ... Je crois que j'en peux plus.
Il l'admet, il a songé à tout foutre en l'air ces derniers jours.
A commencer par lui-même.
Tout le dépasse, plus rien n'a de sens dans cette situation, et il n'arrive même plus à imaginer une issue quelconque à tout ce foutoir.
D'ailleurs, il n'a même plus la force d'essayer quoi que ce soit.
- Je sais. Et ça me plait pas de te voir comme ça. C'est bien pour ça que je te dis qu'il faut que prennes les bonnes décisions vis à vis d'elle. Elle le prendra mal, mais ça peut pas être pire que ce qu'il se passe en ce moment.
Tout à coup, à l'image d'un volcan entrant subitement en éruption, Izuku fond littéralement en larmes devant elle, cédant complètement à la pression et aux appels à l'aide de son cœur abîmé.
Incapable d'aligner deux mots, la bouche déformée par ses pleurs incontrôlés, il glisse lamentablement au pied du canapé, s'asseyant à même le sol en plongeant son visage dans ses genoux.
Le dos tremblant de ses sanglots et la respiration instable, il tente d'avaler sa salive entre deux hoquets.
Mais la moindre action devient difficile à exécuter et, comme un enfant perdu au milieu de nul part, il frotte son visage contre le tissu de son jean en reniflant bruyamment.
Son souffle trop court lui brûle la poitrine, et l'eau qui entre dans sa bouche couvre sa langue de sel alors qu'il essaie maladroitement de dire quelque chose.
Le désarroi, le désespoir, mais aussi les regrets et la culpabilité lui griffent le fond du ventre jusqu'à lui faire monter la nausée.
Le front brûlant de son trop plein de larmes et d'émotions, se sentant pitoyable et ridicule, il plonge ses deux mains dans ses cheveux, tirant sur quelques mèches au passage en espérant secrètement se faire mal.
Ne serait-ce que pour se donner l'illusion de payer pour ses fautes, pour se juger et se blâmer, pour souffrir à l'extérieur autant qu'à l'intérieur.
Alors que l'écran de son téléphone se verrouille automatique après près de dix minutes d'inactivité, la pièce s'assombrit davantage, ne laissant plus que quelques reflets lumineux de la ville traverser les fenêtres.
Leurs corps deviennent de simples silhouettes presque immobiles et, pour la première fois depuis qu'ils vivent ensemble, Tsuyu décide de faire une entorse à leur fonctionnement habituel.
S'approchant lentement de lui en rejoignant le parquet à son tour, passant d'abord une main dans son dos, elle l'oblige à déplier ses jambes pour libérer son visage, avant de le prendre dans ses bras.
Refermant solidement son étreinte autour de son corps, elle le laisse plonger son visage trempé dans le creux de son cou pour pleurer sur son épaule.
Puis, s'accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage, il agrippe ses mains dans son dos en refermant ses doigts sur le tissu de son t-shirt trop grand.
Mouillant son cou et ses vêtements, il bégaye quelques tentatives de phrases incompréhensibles, avant de parvenir à murmurer péniblement contre son peau.
- Il me manque.
Caressant son épaule d'une main et ses cheveux de l'autre, elle souffle près de son front en baissant la tête pour mieux chuchoter à son oreille.
- Je sais.
Le corps pâteux et désarticulé par la douleur qui pulse entre ses côtes, les lèvres collantes d'eau et de sel, il se réfugie encore un peu plus dans ses bras, blottissant entièrement son corps contre le sien alors que son souffle lui échappe.
- Je suis fatigué.
- Je sais.
Tsuyu voudrait pouvoir lui en dire plus, elle aimerait lui indiquer le chemin, lui donner des solutions.
Mais ces décisions ne sont pas les siennes, et Izuku sait parfaitement ce qu'elle en pense.
Ce n'est pas à elle de choisir pour lui, et il doit trouver la force d'imposer ce qui est bon pour lui.
Tout seul, sans attendre que quelqu'un vienne trancher à sa place.
Et ça, il n'y a que lui qui peut le faire.
Alors, faute de pouvoir l'aider au delà de ces quelques mots, elle continue simplement de promener ses doigts dans ses cheveux, démêlant quelques mèches au passage.
Puis, passant sa main sur ses tempes, elle sèche doucement ses joues alors qu'il renifle encore.
- J'ai besoin de lui.
- Je sais.
Enfin, elle reste calmement près de lui aussi longtemps que nécessaire, continuant d'éponger les larmes de son visage autant de fois qu'elles reviennent.
Sans se soucier du temps qui s'écoule, ignorant la fatigue qu'elle devra supporter demain au travail, elle ne le lâche pas une seconde.
Consciente du conflit interne qui s'opère chez son ami et de la douleur qui croque ses os à chacune de ses inspirations, elle ne lui demande pas de se dépêcher de se calmer.
Tant pis pour le reste, tant pis pour la fatigue et pour sa nuit perdue.
Izuku est si fragile ce soir, il a besoin d'elle.
Et tout ça, la présence d'Ochaco dans leur appartement, les conflits soulevés avec les autres membres du groupe, et le silence de Katsuki, finiront bientôt par le détruire complètement.
Alors, fidèle à son poste, elle attend tranquillement que les pleurs de son colocataire s'apaisent avant de l'aider à redresser son dos.
Fixant son regard dans le sien, elle cherche sa main pour l'enfermer dans la sienne.
- Viens te coucher. Je reste avec toi.
Puis, en se relevant sur ses jambes, aidant Izuku a en faire de même, elle ajoute discrètement :
- Mon lit est assez grand pour nous deux.
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Hey !
7 jours sans publier, je crois bien que c'est un record 😱
Je veux vous remercier pour tous vos gentils messages dernièrement, vous êtes vraiment adorables ❤
Je suis contente de pouvoir écrire à nouveau.
Ne vous inquiétez pas, je ne me suis pas pressée ou collé la pression pour vite écrire ce chapitre, j'en avais déjà écrit une bonne moitié avant les soucis qu'on a eu, donc il ne me restait plus beaucoup à faire.
Ce chapitre d'ailleurs est un peu une transition vers la dernière partie de l'histoire, là où tous les personnages importants vont vraiment commencer à interagir avec les événements.
Promis, dans le prochain chapitre, on verra Ochaco et Izuku ensemble pour approfondir la tension entre eux et pas juste se contenter d'une description.
Je suis en train de travailler sur les annexes promises, l'une est déjà écrite, l'autre est en cours. Je pense les publier avant ce soir également.
Je vous fait plein plein de bisous 😘😘
Prenez soin de vous ❤
PS : Un bisou de plus pour ceux qui viennent d'avoir les résultats de leurs examens et qui peuvent enfin profiter de leurs vacances ❤
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