Chapitre seize.
[Me revient des jours passés, a s'aimer comme des dingues, comme deux fous à lier.
Serge Gainsbourg.]
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Pour éviter de faire du bruit et d'alerter toute la maison, il fait couler un maigre filet d'eau hors de la pomme de douche, passant le jet au plus près de son corps pour nettoyer sa peau malgré le manque de pression.
A côté de lui, nu, propre, et attendant patiemment qu'il ait terminé, Izuku le reluque sans aucune vergogne, baladant avidement ses yeux sur les muscles de ses bras et de son torse.
D'ici, il pourrait presque penser qu'il prépare déjà le second round.
Mais il va falloir se calmer.
Ou ils vont vraiment avoir des emmerdes.
Puis, alors qu'il lui tourne le dos par pudeur pour nettoyer son pauvre membre désormais mou et rétrécit, il sent la main d'Izuku se promener sur son dos, traçant un petit chemin et semblant l'inspecter.
Il plisse un peu les paupières pour mieux ressentir les déplacements de ses doigts sur sa peau, frissonnant de temps à autre et faisant vibrer quelque chose de nouveau dans son cœur.
Quelque chose comme de la douceur.
Murmurant près de son oreille, appuyant son menton sur son épaule, Izuku referme en même temps ses bras sur son torse, nouant ses mains en dessous de son diaphragme.
- T'as un lentigo.
Malgré la délicatesse de sa voix, qui fait chanter ses tympans d'une onde nouvelle et subtile, il arque un sourcil sans se retourner, fixant le mur devant lui.
Un quoi ?
- Quoi ?
- Des tâches pigmentaires. A cause des coups de soleil répétés.
Baissant les yeux sur ses mains liées et posées sur son ventre, il respire calmement avant de basculer sa tête vers l'arrière pour capter son regard, tombant sans s'y attendre sur son expression réprobatrice.
- C'est dangereux tu sais.
Ses yeux arrimés dans les siens, le cou plié pour faire à peu près face à son visage, ses lèvres sont si proches des siennes qu'il a envie de les capturer tout de suite.
Et les garder pour lui, pour toujours.
Mais, sentant Izuku sur le point de lui faire la morale pour cette histoire de coup de soleil et de tâches sur son dos, il prend sur lui encore un moment, ravalant son envie de l'embrasser.
- C'est rien.
Izuku fait rouler ses yeux dans ses orbites, semblant s'agacer un peu de sa réponse et, venant embrasser le sommet de son épaule, il chuchote dans son cou.
- Tu vas finir avec un carcinome si tu penses comme ça.
Puis, alors que Katsuki ne comprend pas grand chose à ce qu'il lui raconte, Izuku embrasse doucement le creux son cou, déposant trois petits baisers silencieux sur sa peau fine.
- Fais attention à toi s'il te plait.
Il ressent un long frisson remonter tout son corps, tirant sa racine dans ses tendons d'Achilles, le frémissement trace son chemin dans ses jambes et son dos, venant faire sortir la chair de poule sur ses bras et le bas de son ventre.
En inspirant profondément, il éteint doucement le maigre filet d'eau et raccroche la pomme de douche dans son socle sans faire tinter le métal avant de pivoter sur lui-même, venant faire face à Izuku.
Collant leurs fronts ensemble, il fixe son regard sur l'éclat sincère de ses yeux avant d'embrasser silencieusement sa bouche, distinguant sur ses lèvres le goût frais du dentifrice.
- J'y penserais .
Battant un peu des paupières, Izuku se mordille la lèvre en le dévisageant un petit instant, avant d'inspirer lentement en passant sa main dans ses mèches blondes, les remettant quelque peu en place à l'aide de ses doigts.
- Viens un peu dans ma chambre.
Déposant ses mains sur ses hanches dénudées, Katsuki crispe un peu ses phalanges en fermant les yeux.
Il meurt d'envie d'aller dans cette chambre, juste pour s'allonger un petit moment à côté de lui, pour mettre son nez dans ses cheveux et faire courir ses doigts le long de la cambrure de son dos.
Mais ...
Il a regardé l'heure sur son téléphone avant de rentrer dans la cabine de douche, et son écran affichait quatre heures cinquante-huit.
Il ne doit pas être loin de cinq heures et quart maintenant, et il faudrait peut-être qu'il songe à retourner dans son lit, celui qu'il partage avec Ochaco.
La pensée le dérange, et il grimace intérieurement en pensant qu'il doit continuer de dormir avec elle, avec le souvenir des lèvres d'Izuku sur sa peau.
Et son doigt dans sa bouche.
Mais peut être qu'il peut, pour aujourd'hui, lui faire croire qu'il n'a jamais trouvé le sommeil, qu'il a traîné au rez de chaussée.
Attendre qu'elle se lève, dans quelques heures, et s'excuser d'avoir passé la nuit dans le salon.
Parce que, vraiment, il n'a pas envie d'y retourner.
Il veut aller s'allonger sur la peau d'Izuku.
Alors ...
- D'accord.
Sortant doucement de la cabine, veillant à ne pas mettre de l'eau partout pour ne pas éveiller les soupçons plus tard, ils couvrent leurs hanches de serviettes propres, récupérant leurs vêtements au passage pour les porter dans leurs bras.
Puis, après un dernier regard, Izuku prend une inspiration calme avant d'ouvrir la porte d'un geste très lent et parfaitement maitrisé.
Guettant discrètement que le couloir est vide, il ouvre un peu plus la porte et, tirant Katsuki par la main, ils marchent dans le noir jusqu'à la porte de sa chambre.
La refermant sans la faire claquer, Izuku garde la poignée enfoncée jusqu'au dernier moment avant d'allumer la lumière, révélant une pièce quelque peu différente de la chambre qu'il partage avec Ochaco.
Dans sa grande déception, il s'aperçoit que celle ci n'a qu'un unique large miroir, ne reflétant qu'un seul exemplaire de la superbe créature qui se tient près de lui.
La décoration semble néanmoins plus personnelle et raffinée, peut-être cette chambre est elle plus souvent occupée par la famille Todoroki.
Sur la fine moquette beige qui recouvre le sol, Izuku fait tomber sa serviette, offrant à Katsuki une vue d'ensemble sur son corps.
De là, il en profite pour détailler un peu plus ce qu'il n'a pas encore eu le temps de bien regarder.
Ses fesses.
Un instant, il louche franchement sur les courbes marquées, arrondies et rebondies.
Parfaites en sommes.
Puis, faisant coulisser la haute porte d'un placard encastré, Izuku fouille dans ses affaires personnelles, déposées sur une étagère pour ne pas tout entasser dans sa valise.
Se retournant après quelques secondes, il tend un boxer propre à Katsuki.
- Tiens.
Sans rien dire, puisqu'il n'a pas vraiment le choix de toute manière, sauf s'il tient à renfiler son jog' sur son cul nu, il se glisse dans le vêtement qui s'accorde parfaitement à sa morphologie, tout en regardant Izuku en faire de même.
Marchant un peu sur le revêtement doux et confortable, ils atteignent enfin le lit, et Izuku s'allonge complètement dessus, sur le dos, passant une main derrière sa tête et tendant l'autre à Katsuki.
- Viens.
Sans faire craquer le cadre en bois, Katsuki pose d'abord un genou sur le matelas, avant de s'installer complètement dessus, couchant son corps sur le côté.
Appuyant sa tête dans la paume de sa main pour surplomber Izuku, il s'octroie le plaisir de détailler lentement la courbe de son thorax.
Finalement, comme un besoin, il vient y promener ses doigts, chatouillant ses côtes, dessinant ses abdominaux, traçant un cercle autour de son nombril avant de faire une escale sur sa hanche.
Puis, alors qu'Izuku vient glisser sa main libre dans ses cheveux pour caresser le haut de sa nuque, il se penche vers lui et embrasse son front.
Passant sur sa tempe, couvrant tout son visage de baisers sauvages, il fait courir ses lèvres sur ses joues, devinant les tâches de rousseur sur son passage, avant d'aller prendre sa bouche.
Encore.
A force, il va s'user la peau, à l'embrasser comme ça, tout le temps.
Et, quand est-il devenu mielleux comme ça ?
Izuku lui fait vraiment faire n'importe quoi.
Mais il faut le comprendre aussi.
Il suffit d'avoir vu Izuku une fois dans sa vie pour se rendre compte de l'effet qu'il peut avoir sur les autres.
Et si, en plus, vous aviez l'occasion de sentir son odeur et de connaître le goût de sa bouche, alors vous sauriez, à quel point il est spécial.
Et puis sa beauté.
Sans déconner vous l'avez regardé ?
C'est surnaturel !
Ses courbes sont puissantes et masculines.
Elles ne sont pas vraiment fines, mais elles sont délicates.
Katsuki pourrait les reluquer, les lorgner et les dévorer sans s'arrêter pendant des heures et des nuits entières sans sourciller.
Ici, dans ce lit avec lui, parcourant sa peau sous ses doigts, il plisse les paupières en souriant discrètement, s'imaginant Izuku dans d'autres contextes.
Il rêverait de le voir, juste pour le plaisir, dans sa blouse de médecin, le stéthoscope autour du cou et un dossier médical dans la main.
Pour sûr qu'il serait méchamment sexy comme ça et, pour le jeu peut-être, Katsuki s'amuserait à l'appeler docteur.
Docteur ...
Docteur qui d'abord ?
Il en sait rien.
Contrarié de s'en rendre compte, il se mord vaguement l'intérieur des joues en cherchant son regard.
Pour ne pas se faire entendre de la voisine à l'oreille fine, il murmure entre ses dents en emmêlant ses jambes dans les siennes.
- J'connais même pas ton nom.
Ce n'est sans doute pas le plus important, après tout, il n'a pas eu besoin de connaître son nom pour perdre la tête, ni pour s'échouer sur sa peau et aimer ça au point de se sentir mourir.
Même sans son identité complète, il a aperçu le fond de ses yeux et il a entendu le grésillement plus fragile de sa voix quand sa confiance vacille.
Connaître son nom ne changera sûrement pas grand chose.
- Midoriya.
Non, ça ne changera pas grand chose.
Mais désormais, quand il y pensera, avec le souvenir de cet instant, quand il se rappellera de la main d'Izuku dans ses cheveux et de l'éclat secret de ses iris, il ne se dira plus simplement qu'il est fou de Deku.
A la place, il saura qu'il est amoureux d'Izuku Midoriya.
Ouais ...
Dans le silence de la pièce, les paupières alourdies d'une nuit sans sommeil et l'esprit encore flottant d'un moment d'amour, il cligne plusieurs fois des yeux alors qu'il sent sa vue se brouiller d'un méchant coup de barre.
Pour ne pas s'endormir, craignant de gâcher les derniers instants qu'il passe avec lui avant de devoir revenir à la réalité, quand les autres se lèveront et qu'il faudra de nouveau jouer la comédie, il prend une large inspiration en levant son bras au dessus de sa tête, étirant son dos par la même occasion.
Cherchant un sujet de conversation pas trop épineux, il frotte sa langue à son palais en réfléchissant, avant de s'affaler un peu plus dans le matelas.
Prenant le temps de s'installer confortablement sur le ventre, calant son visage à hauteur de celui d'Izuku, qui tourne son cou pour continuer de le regarder, il frissonne littéralement de bien-être en baillant sans discrétion.
- A l'origine, tu devais pas venir ce week-end, 'me semble ?
Acquiesçant d'abord en silence, Izuku incline vaguement le menton en souriant en coin, semblant hésiter à dire quelque chose.
En se mordant la lèvre inférieure comme un gamin qui se retient de balancer un secret, il finit par lever brièvement les yeux au ciel avant de replonger son regard pétillant dans le sien.
- J'ai fait quelques arrangements pas très réglo pour échanger mes heures avec d'autres internes.
Laissant filer un petit silence, il grimace en détournant le regard avant de poursuivre.
- Mon titulaire va me dévisser la tête dimanche soir, quand je vais arriver pour prendre ma garde.
- Pourquoi t'as fait ça ?
En veillant à ne pas faire craquer le lit dans ses mouvements, Izuku se retourne précautionneusement, s'étalant à son tour sur le ventre, et enfonce sa joue dans un coussin en scrutant son visage.
- J'avais vraiment envie de te revoir.
Et Katsuki frissonne.
Encore.
Tellement qu'il doit se mordre la langue pour ne pas se mettre à trembler comme un shaker.
Un instant, il dévie son regard pour repasser à sa mémoire quelques images des moments qu'ils ont passés ensemble pour l'anniversaire de Mina.
Il souffle du nez en repensant à la manière qu'à eu Izuku de l'aborder, en venant dans son dos pour lui parler à l'oreille.
Il rit en silence en se rappelant qu'Izuku l'a traité de tête de con sur la terrasse, et il pince ses lèvres en se revoyant debout près de la porte, échangeant un regard bien trop intime avec Izuku juste avant qu'il ne s'élance dans le couloir.
Faisant le point sur tous ses souvenirs, il soupire discrètement en se rendant compte que tout est allé si vite, il n'a presque pas eu le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait.
Il vivait tranquillement sa vie banale de mec banal, il aspirait juste à un peu de calme, il était simplement pressé de rentrer chez lui après la soirée.
Dans le salon de Kirishima, il s'est échoué sur le canapé en tirant la tronche, et l'instant d'après, il coulait ses yeux sur le corps d'Izuku.
C'est comme ça que tout s'est fait avec Deku, le temps d'un clignement d'oeil.
Il noyait les heures et les minutes dans un verre d'alcool dégueulasse, sur une banquette crado d'une boîte de nuit suffocante.
L'instant d'après, il passait ses doigts dans ses cicatrices et il se perdait déjà dans sa voix.
Il se posait des questions sur lui, il le regardait être à l'aise dans son environnement, et sur la terrasse de chez Mina, ils ont fumés une cigarette.
L'instant d'après, il s'évanouissait dans ses yeux.
Il a découvert deux trois détails de sa vie, ses études, sa manière de cerner les gens et le son de son rire.
L'instant d'après, il avait envie de le revoir.
Avec Izuku, tout est une suite d'instants d'après.
Il a l'impression d'être tombé amoureux en une seconde, le temps d'un souffle, d'une pulsation.
Plus rapidement encore que la course de la lumière, ce fût tellement soudain qu'il ne s'est pas rendu compte tout de suite qu'il était déjà tombé.
A côté de lui, Izuku se redresse sur son avant-bras pour rehausser son buste et, du bout des doigts, il trace la ligne de son épine dorsale, slalomant parfois entre les reliefs de ses vertèbres.
Le contact chatouille un peu sa peau, presque autant qu'il l'a fait vibrer, et il enfonce son visage dans un oreiller, retenant un sourire mesquin.
Ah ! Si Shoto voyait ça.
Même si, en réalité, ça leur ferait juste avoir de gros ennuis d'être vu ainsi, il ne peut pas s'empêcher de penser qu'il prendrait sûrement beaucoup de plaisir à narguer sa tronche bicolore en se pavanant avec Izuku accroché à son bras.
Rien que d'y penser, ses épaules se secouent d'une rire qu'il étouffe volontairement dans le tissu, imaginant la mine effarée et dépitée de Todoroki qui en tomberait de sa chaise.
- Qu'est-ce qui te fait rire ?
Il se mord les lèvres, coinçant en même temps un morceau de taie d'oreiller entre ses dents, se demandant tout de même si Izuku ne le prendrait pas mal s'il lui dit la vérité.
C'est vrai, Shoto est quand même son ami avant tout, et il n'a peut-être pas envie de savoir que Katsuki lui crache à la gueule sans états d'âmes.
Alors, en redressant le cou, il fait l'effort de se calmer un peu, cherchant ses mots pour ne pas passer pour le dernier des connard aux yeux de, il peut le dire désormais, l'homme qu'il aime.
- Double face m'a dit de pas m'approcher de toi, chasse gardée qu'il a dit.
Le visage d'Izuku se couvre assez subitement d'un certain désarroi et, alors qu'il fronce les sourcils, il interrompt la course de ses doigts dans son dos en battant plusieurs fois des cils.
- Chasse gardée ? C'est vraiment comme ça qu'il l'a dit ?
La gorge de Katsuki se froisse brusquement alors qu'il s'aperçoit qu'Izuku a l'air de vraiment mal le prendre, semblant peut-être un peu déçu de se voir comparé à un gibier en fuite.
Soudain moins fier de lui, il grimace franchement sans cacher son malaise, avant de se redresser sur ses bras pour s'assoir sur le lit, forçant Izuku à vriller son dos pour le suivre du regard.
- Ouais.
Pensif, Izuku se pince les lèvres en balayant aléatoirement son regard sur la pièce.
C'est vrai qu'à sa place, Katsuki n'aimerait pas beaucoup qu'on parle de lui comme d'un morceau de barbac.
Et Shoto est son ami, même s'il a conscience des sentiments qu'il éprouve pour lui, il ne s'attendait peut-être pas à ce qu'il se comporte comme une hyène, tournant autour d'une proie pour empêcher les charognards de s'en approcher.
Izuku n'est pas un bout de viande, et Katsuki n'est pas un charognard non plus.
En revanche, il n'est pas sûr que Shoto ne soit pas véritablement une hyène.
Inspirant lentement, Izuku se redresse à son tour, s'asseyant face à lui sur le matelas, avant d'affaisser ses épaules d'un réflexe incertain.
- Je devrais peut-être lui en parler.
Puis, relevant soudain ses mains près de son visage pour s'exprimer plus clairement, il secoue la tête en chuchotant un peu plus fort.
- Pas de nous hein ! Je veux dire ... lui faire comprendre qu'il faut qu'il lâche l'affaire, même si c'est délicat à dire.
Immobile, Katsuki ne réagit pas outre mesure à son agitation.
Pour être tout à fait honnête, il a arrêté de suivre quand Izuku a dit "nous".
Comme s'ils étaient vraiment un "nous".
Demeurant silencieux, il avale lentement sa salive en serrant doucement la mâchoire, et promène ses yeux sur son visage un long moment.
Il sait que le temps continue de filer, et qu'ils vont devoir rejoindre le salon avant que les autres ne se lèvent s'ils veulent être à peu près crédibles en leur faisant croire qu'ils se sont juste réveillé tôt.
Et cet instant prendra bientôt fin, il doit en profiter autant qu'il peut.
Alors, en bougeant pour se mettre à l'aise, il invite Izuku à venir se tasser contre lui.
Il se recule un peu pour accueillir son dos contre son torse, et referme ses bras au-dessus de son nombril, plongeant son nez dans ses cheveux pour chercher encore son parfum.
- Shoto, tu le connais d'où ?
La respiration calme, Izuku remue sa tête pour se frotter contre lui, réfléchissant une petite seconde.
- Du lycée. Quand on s'est rencontré la première fois, il m'a tout de suite détesté.
Franchement incrédule, Katsuki hausse les sourcils en fixant son regard dans le vide.
C'est plutôt ironique, de penser que Shoto a détesté Izuku avant d'en tomber amoureux et, curieux d'en savoir un peu plus, il embrasse instinctivement son épaule avant de l'interroger.
- Pourquoi ?
- Il était souvent seul dans son coin, c'était sa décision, il pensait que marcher seul était la meilleure façon d'avancer. Personne n'essayait jamais vraiment de venir vers lui. Mais moi je l'ai fait.
Marquant une petite pause dans son discours à voix basse, il tourne la tête pour lui sourire.
- Il m'a recalé un paquet de fois. Mais j'ai insisté.
Quelque part, tout au fond de lui, Katsuki ne peut pas s'empêcher de comparer cette situation à la leur.
A ce moment où Izuku a été le seul à être attentif, s'interrogeant de le voir rester seul sur la banquette de la boîte de nuit, et abandonnant son groupe d'amis pour aller dehors alors que Katsuki lui révélait détester ces endroits.
Izuku a ça en lui.
Ce regard qu'il pose sur les autres, cette manière presque unique de chercher le meilleur dans le cœur des gens, de ne jamais les laisser seuls.
- Et après ?
Un sourire mi gêné mi amusé brise la courbe des lèvres d'Izuku alors qu'il se tortille un peu en se blottissant contre lui.
- Après on s'est battu.
Il en sursauterait presque, ouvrant de grands yeux médusé, il en reste comme deux ronds de flanc.
S'imaginant Shoto et Izuku en train de se foutre sur la gueule dans les couloirs d'un lycée quelconque, il commence à se demander jusqu'où Deku est capable d'aller quand il décide de s'impliquer auprès d'une personne.
Izuku est quand même un peu barjo.
- Sérieux ? C'est comme ça que t'es devenu pote avec lui ?
Contre lui, Deku rit un peu, semblant se moquer de lui-même, avant d'étirer ses jambes vers l'avant.
Mollement, il cherche le portable de Katsuki posé quelque part par là, et réveille l'écran pour consulter l'heure.
Synchronisant leur déception, ils soupirent lourdement alors qu'il est un peu plus de six heures trente.
Même si rien ne garantit que les autres ne vont pas dormir jusqu'à dix heures, ils ne peuvent pas prendre le risque de se faire repérer.
Il est temps de sortir de la chambre et de se préparer à entrer dans leurs rôles pour toute la journée, sans savoir s'ils réussiront à se revoir cette nuit.
Une dernière fois, comme pour le graver dans ses muscles, il serre son corps contre sa peau en embrassant furieusement son cou.
S'agitant subitement, Izuku pivote complètement son dos pour lui faire face et, cognant son front contre le sien, il prend ses lèvres en otage.
Il sent sa poitrine se comprimer, se tordre sur elle-même, il n'a pas envie de revenir à la réalité.
Alors il l'enferme complètement dans ses bras, dévorant leurs derniers instants en cherchant une ultime fois sa langue alors que son cœur pulse plus vite, comme saisit par l'urgence.
Il va falloir remettre les pieds sur terre, et l'atterrissage va être brutal, et foutrement pénible.
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Hey !
Oui, je suis déjà là !
Vous me manquiez 😁
Ce chapitre ne comporte pas énormément d'info, mais je voulais leur donner un vrai petit moment d'intimité, sans sexe ni dispute au sujet de leur situation tendue avant le retour à la réalité.
Et j'ai parlé de Shoto un peu, pour dragneellucy2000 qui voit Shoto partout ! 😁😘
Je vous embrasse d'amour ! 😘
Prenez soin de vous ❤
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