Chapitre quarante neuf.
[Tu as les mêmes contours que mon avenir.
Auteur.e Anonyme]
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Près de la fenêtre, l'esprit passablement embrumé, semblant flotter quelque part au-dessus de lui-même, Izuku papillonne des yeux comme s'il se réveillait d'une étrange léthargie.
Le corps engourdi, lourd d'émotions, son taux d'adrénaline en chute libre fait trembler ses jambes et tourner sa tête.
Un peu comme quand on sort d'un manège un peu trop violent, après s'être fait secouer dans tous les sens.
Le sol ne lui parait qu'à moitié stable, sa nuque se ramollit subitement, et il ressent soudain le besoin urgent de s'assoir.
A croire qu'il s'apprête à faire un malaise vagal.
Dans sa bouche traine encore le gout de Kacchan et, comme pour en accentuer les derniers résidus, il frotte sa langue à son palais avant d'avaler sa salive.
Puis, alors qu'il n'a toujours pas bougé d'un iota, il s'accroche un peu plus au cou de Katsuki en fermant les yeux.
C'est vrai, ils n'ont jamais dormis ensemble et, même si ça peut sembler futile à côté de ce qu'ils ont déjà partagé, ça lui parait soudain la plus belle perspective de toute sa vie.
Être avec lui jusque dans son sommeil.
Alors, en rouvrant ses paupières, il marque son visage d'un sourire apaisé -le premier depuis longtemps- avant de poser un baiser simple à ses lèvres, sans écraser sa bouche, juste pour le plaisir incommensurable de la sentir effleurer la sienne.
- D'accord.
Puis, comme si la proximité de leurs corps devenait soudain une urgence vitale, il délie leurs mains pour mieux l'encercler complètement entre ses deux bras, callant son nez dans les lignes de son cou pour capter chaque nuance de son parfum.
En bas de son dos, dans le creux de ses reins, les mains de Katsuki se referment solidement, le serrant au plus près de lui comme s'il risquait de se volatiliser d'une seconde à l'autre.
Mais il ne va pas s'en aller.
Il ne va plus s'en aller.
Jamais.
Autour d'eux, le décor qui semblait avoir disparu jusqu'alors refait doucement surface à leurs oreilles, libérant à nouveau la vie suspendue à leurs lèvres, et le chuchotement d'une voiture traversant la rue leur parvient.
Les piaillements des riverains se réveillent progressivement, et les bruits du quartier bercent leur étreinte sans qu'ils ne s'écartent de la fenêtre pour autant.
De toute façon, ils n'ont plus rien à cacher, à personne.
Et, alors que le vent léger se soulève à nouveau à travers l'ouverture, comme s'il s'était arrêté de souffler pour ne pas les déranger, Katsuki embrasse sa tempe avant de l'entraîner à sa suite sur quelques pas, rejoignant le canapé du salon pour y prendre place.
Sans doute a t-il, lui aussi, urgemment besoin de reposer ses jambes tremblantes.
Alors, sans opposer de résistance, Izuku l'accompagne en silence, attendant qu'il s'installe à sa convenance avant de le rejoindre.
Sur l'assise, Katsuki s'allonge complètement sur le dos puis, callant son bassin entre ses jambes ouvertes, Izuku s'étend au dessus de lui, la joue contre sa clavicule, laissant tout le loisir à son amoureux de refermer ses bras autour de lui.
Là, tout de suite, il retrouve la sensation foutrement agréable de se sentir bien.
Et parce que ça lui avait manqué, il redresse son cou pour couvrir la ligne de sa mâchoire de petits baisers sauvages.
Autant qu'il en faut pour rattraper tous ceux qu'il a loupé.
- Deku ?
- Hn ?
S'interrompant dans sa démarche, perdant le compte de son avalanche de bisous silencieux, il se redresse un peu sur ses avant bras, prenant garde de ne pas enfoncer ses coudes dans les côtes de Katsuki, pour mieux capter son regard.
Regard soudain curieux qui plus est, et qui l'intrigue sincèrement.
- T'as fait quoi, toi, pendant tout ce temps ?
Plutôt surpris par son interrogation, il cligne deux fois des yeux avant d'arquer un sourcil incertain, pas convaincu de comprendre où il veut en venir.
- Rien de bien particulier. Il s'est pas passé grand chose tu sais.
Serrant un peu plus ses bras autour de son dos, Katsuki semble chercher ses mots, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose de dangereux, avant de claquer sa langue à son palais pour se donner l'élan.
- T'es pas sorti ? J'sais pas t'as peut-être vu des gens .?
- Euh- Si, une fois en fait. Avec Hanta.
Puis, tiltant qu'il aurait préféré ne pas raconter cette soirée, il se mord discrètement l'intérieur de la joue en détournant le regard.
Pas qu'il regrette d'être sorti, à vrai dire, ce fût probablement le seul moment où il s'est senti à peu près léger pendant ces dernières semaines, et même s'il est rentré chez lui dans un état pitoyable, il ne se sent pas particulièrement honteux pour ça.
Seulement, en voyant l'éclat inquisiteur dans les yeux de Katsuki, il comprend que celui ci s'apprête à le questionner.
Et ça l'arrange pas des masses.
- Où ça ?
Haussant une épaule faussement désintéressée, espérant que Katsuki ne remarque pas qu'il tourne autour du pot, il secoue négligemment la tête.
- On est sorti c'est tout.
Il se passera de préciser où il se trouvait, Katsuki pourrait le prendre mal, et c'est pas franchement le moment de se fâcher pour des broutilles du genre.
Cela dit, il sous-estime peut-être un peu la détermination de Kacchan, qui plisse le front, semblant prêt à s'élancer dans un véritable "interrogatoire sous pression".
- Bah raconte. Vous avez fait quoi ?
- Bah- Euh- mais rien ! On est sorti, c'est tout.
Et pendant qu'il panique doucement, Katsuki semble se foutre ouvertement de lui, le regardant se dépatouiller péniblement dans ses propres mots.
- Vous êtes sorti et vous avez rien fait ?
- Mais si mais- Je sais pas, j'sais plus. Je me souviens pas de la moitié de la soirée de toute façon.
Espérant naïvement s'en tirer avec le joker de l'amnésie, quand bien même c'est un petit peu vrai, il cache son visage dans le cou de Katsuki, qui ne compte pas le laisser s'en sortir aussi facilement pour autant.
- T'étais torché ?
Repensant à ce lendemain de cuite particulièrement difficile, au mal de crâne qui ramollissait son corps et aux blessures de goudron sur ses coudes, il sourit malgré lui contre sa peau en hochant silencieusement la tête.
- J'aurais voulu voir ça.
Ca, c'est moins sûr, mais il ne va certainement pas lui dire.
Puis, alors qu'il ne répond rien, Katsuki bouge légèrement ses mains dans son dos, comme une caresse discrète.
- C'est Hanta qui t'a ramené ?
- Non, parait qu'on a pris un taxi. Mais je m'en souviens pas.
Puis, même s'il n'est pas certain qu'il s'agisse là de l'idée du siècle, il retient un rire nerveux dans le cou de Kacchan, avant de souffler contre sa peau comme une provocation.
- Et j'avais plus de chemise.
Soudain, bondissant presque sur lui-même, Katsuki éloigne sa tête pour le dévisager, le regard emplit de jalousie, et Izuku, retenant un rire nerveux qu'il ne contrôle qu'à moitié, fixe ses yeux en le mettant au défi de faire une réflexion à ce sujet.
- Et elle est où ta ch'mise ?
Cette fois, c'est à son tour de se moquer de l'allure un peu trop protectrice de Kacchan et, en s'efforçant de ne pas se mettre à rire, il secoue négativement la tête.
- Je sais pas.
Il se souvient encore du presque scandale qu'il lui a fait quand il a ouvert la porte à un livreur, juste vêtu d'un boxer, alors, il imagine parfaitement le mécontentement de Kacchan en ce moment.
- Il s'est passé un truc que j'veux pas savoir ?
- Tu veux pas savoir.
Mais, compte tenu de la situation de ces dernières semaines, Izuku suppose qu'il y a prescription et, en changeant délibérément de sujet, il revient blottir son visage contre son épaule en fermant les yeux.
- Mais c'est pas important. Fais moi un câlin plutôt, c'est mieux.
Et puis, c'est vrai, c'est pas important.
Tout ce qui a de l'importance, là maintenant, c'est Kacchan.
Parce qu'il est avec lui, qu'il a accepté de donner une seconde chance à leur histoire, pardonné ses nombreuses erreurs.
Parce qu'il le prend dans ses bras malgré tout ce qui les a séparés, qu'il l'a embrassé en dépit des blessures occasionnées par ses décisions douteuses.
Et, Izuku, même s'il a perdu beaucoup de choses, brisé ses amitiés et détruit sa relation si précieuse avec Ochaco, entrevoit la possibilité d'être heureux différemment.
Il n'oubliera rien de ce qu'il s'est passé, de ce qu'il a laissé partir et de ce qu'il a lui-même déconstruit sans le vouloir, il continuera de s'en vouloir, longtemps.
Très longtemps.
Il pensera encore à Ochaco, souvent, et il aura encore mal à chaque fois.
Elle lui manquera à de nombreux moments, et il aura parfois envie de lui parler sans pouvoir le faire.
Quelques fois sûrement, il ouvrira son application de messagerie, il tapera un SMS pour elle, et il ne l'enverra pas.
Il se souviendra, avec beaucoup de nostalgie, de tous ces instants ternis par les erreurs qu'il a commises, et il voudra peut-être pleurer un peu.
Parce qu'elle a tant compté, et parce qu'il l'a tant brisée.
D'autre fois aussi, il pensera à Shoto, et un goût amer lui salira la langue.
Il reverra cette après-midi pénible et il froncera les sourcils, en se demandant à quel moment il a laissé les sentiments de Shoto prendre une ampleur aussi délicate.
Sûrement que ça le rendra triste, et il s'en voudra encore, d'avoir laissé les choses déraper à ce point.
Il se souviendra d'une époque où Mina n'aspirait pas à le maudire chaque matin, et il regrettera peut-être de n'être pas venu à certaines soirées.
Il se sentira honteux d'avoir froissé Denki et Kyoka, de les avoir poussés à s'éloigner de lui et, quand il trouvera le courage de prendre des nouvelles d'eux, il aura sans doute le sentiment d'être une mauvaise personne.
Ce sera désagréable, et il aura envie de leur demander pardon.
Plusieurs fois.
A Eijiro aussi, il demandera pardon.
Pour avoir provoqué une dispute dans son couple, pour avoir rendu Katsuki malheureux pendant plusieurs semaines, et il espérera qu'un jour, Eijiro redeviendra aussi proche de lui qu'il ne l'était auparavant.
Il prendra aussi le temps de présenter des excuses à Tsuyu, pour les nuits d'insomnies qu'elle a passées à lui tenir compagnie pendant qu'il pleurait, au pied du canapé, et pour avoir accueilli Kacchan quand il l'a laissé tomber devant de la porte de son appartement.
Il la remerciera aussi, de l'avoir laissé dormir dans sa chambre quand il a accepté Ochaco chez eux, et pour toutes les fois où elle l'a aidé à s'endormir alors qu'elle travaillait le lendemain.
Et ensuite, il demandera pardon à Hanta, pour l'avoir traîné là dedans.
Quand bien même il le faisait de son plein gré, il s'en veut de lui avoir imposé le secret, la surveillance des conversations autour de lui comme un espion.
Il s'excusera d'avoir pleuré devant lui, quelques fois, pendant qu'il lui plantait une seringue dans le bras.
Il lui dira aussi sa reconnaissance, pour être resté près de lui envers et contre tous, pour l'avoir défendu quand il était pourtant indéfendable.
Pour son amitié, pour sa compagnie, pour sa présence.
Pour beaucoup de choses.
Et puis, en se reconstruisant une autre vie, une vraie, il essaiera de se pardonner lui-même.
Il essaiera.
Mais en attendant de faire tout ça, il va surtout s'appliquer à vivre cette journée comme il se doit.
Quand bien même ils ne font pas grand chose, alternant entre la position couchée et assise, marchant de temps en temps pour fumer une cigarette, pour manger un repas préparé par Katsuki, pour prendre une douche chacun leur tour pendant que l'autre se remet de ses émotions, il ne veut louper aucune seconde.
Elles sont précieuses, parce qu'elles ont failli ne pas exister.
Et puis, alors que le soleil commence doucement à s'échapper pour aller illuminer la vie ailleurs, il ferme les yeux un petit instant, face au miroir de la salle de bain.
Un peu de buée recouvre le verre et ses cheveux mouillés laissent glisser quelques gouttes d'eau sur ses épaules dénudées.
Pieds nus sur le carrelage frais, il prend le temps de respirer, comme s'il ne l'avait pas fait depuis des semaines.
Sentant sa poitrine extraordinairement légère, il sourit dans le vide en soufflant une dernière fois, avant d'enrouler une serviette à ses hanches, les épaules encore humides et les cils collés les uns aux autres par l'eau de sa douche.
Traversant le couloir à pas légers, il se mordille la langue avant de passer la porte entrouverte de la chambre de Kacchan.
Puis, en entrant complètement dans la pièce, il se stoppe sur place pour regarder Katsuki, en boxer, changer les draps.
S'efforçant de ne pas penser qu'il n'est pas le premier à y dormir avec lui, évitant surtout de laisser l'image d'Ochaco entrer dans son esprit, il sourit en le suivant des yeux alors qu'il s'affaire à remplacer les taies d'oreillers.
Et, après quelques secondes, il s'éclaircit la voix pour attirer son attention, pointant son propre corps du doigts pour lui rappeler qu'il n'a pas de vêtements propres à se mettre.
Alors, en terminant d'ajuster le dernier coussin sur le matelas, Katsuki jette sur lui un regard taquin avant de venir à sa rencontre.
S'approchant presque comme un prédateur, il semble dévorer ses courbes des yeux, pinçant ses lèvres à chaque fois que ses pupilles croisent un nouveau morceau de peau.
Se sentant observé sous toutes ses coutures, il ne peut pas retenir un large sourire presque nerveux, dévoilant toutes ses dents, alors que Kacchan continue de s'avancer jusqu'à se planter tout contre lui, effleurant son torse avec le sien.
La sensation de sa peau sur la sienne réveille un fourmillement dans le fond de son ventre, contractant ses abdominaux en même temps que sa respiration ralentit légèrement pour se synchroniser à celle de Katsuki.
Sa poitrine s'échauffe, augmentant la température de l'air dans ses poumons et, en plantant son regard dans le sien, il voit ses pupilles se dilater un peu.
Si près de lui, il perçoit même les battements de son cœur, qui cognent contre le sien.
Et soudain, une envie frémissante surgit à travers tout son corps, rallumant des sensations oubliées, et son sourire disparait progressivement pour mieux couvrir son visage d'une expression plus avide.
L'odeur du shampoing dans les cheveux de Kacchan lui parvient, se mariant particulièrement bien au parfum naturel de sa peau et, alors que son souffle devient plus lourd, il murmure entre ses dents.
- J'ai pas de vêtements.
- J'vois ça.
Le parquet craque légèrement sous leurs jambes quand Katsuki avance encore de quelques centimètres, se collant complètement à lui en passant ses doigts le long de ses côtes, et Izuku sent ses paupières tressauter malgré lui.
Le contact soulève des lignes de frissons sur son passage, et il a tout à coup l'impression de manquer d'air.
Son cœur s'accélère, aussi.
Pas de stress ou d'anxiété, juste d'envie.
En effleurant sa peau, les mains de Kacchan ravivent ce désir si singulier que lui seul sait lui inspirer, celui qui fait gronder son ventre et siffler sa gorge.
Qui lui donne envie de faire grimper Kacchan sur des vasques de salle de bain, également.
En y pensant d'ailleurs, il se promet de recommencer un jour, parce que Katsuki est monstrueusement excitant quand il se perche sur un lavabo.
Alors, promenant à son tour ses mains sur ses flancs, traçant du bout des doigts les lignes de ses formes, il fait tressaillir quelques muscles sur son passage, trahissant l'effet de ses caresses.
Puis, en baladant ses paumes sur d'autres zones de son corps, atteignant le bas de son dos, puis la chute de ses reins, il souffle contre son visage avant d'embrasser ses lèvres.
Sans faire claquer le baiser, effleurant sa bouche sans la brusquer, il sent un incendie se déclarer en bas de son ventre en allant chercher sa langue derrière ses dents.
Sous le nœud de sa serviette, la pression augmente dangereusement, menaçant de le faire céder, et l'échange de salive devient un peu plus franc.
Sur ses côtes, Katsuki continue de chatouiller sa peau comme s'il cherchait à l'apprendre par cœur, et son souffle lui échappe totalement quand ils s'éloignent légèrement l'un de l'autre pour mieux se regarder.
Ses yeux, qu'il devine brillants d'avidité, parcourent les détails du torse de Kacchan, passant sur chaque ligne, charque relief de chaque muscle, chaque grain de sa peau.
Son corps lui avait manqué, presque autant que sa voix, son regard et sa bouche.
Alors, prenant sincèrement le temps de le redécouvrir, il défait ses mains de son dos pour les faire traîner près de son sternum.
Dessinant des courbes invisibles autour de ses pectoraux, il déglutit en sentant le feu faire des ravages sous le pauvre nœud de sa serviette qui n'en peut plus de vivre.
Et puis, comme captant l'appel au secours du tissu en bout de parcourt, Katsuki vient le libérer de sa mission, tirant à peine dessus pour le dénouer.
Le sentant glisser le long de ses jambes, prenant sans doute un repos bien mérité, Izuku inspire autant qu'il peut malgré le crépitement qui remonte jusque dans sa gorge alors que Katsuki s'approche à nouveau, collant son front au sien.
- Kacchan ?
- Hm ?
- Embrasse moi encore.
Sous sa peau, ses os atteignent leur point d'ignition quand Katsuki accède à sa demande tout en frôlant de ses mains les courbes de son bassin.
Et, alors qu'il s'approche à nouveau du plus près qu'il peut, calquant tout son corps contre le sien, son buste entier se contracte quand son érection découverte se presse à celle de Katsuki à travers le tissu de son boxer.
La poitrine fusillée par son propre désir, il tremble contre sa peau alors que l'oxygène semble fuir la pièce.
L'atmosphère autour d'eux devient incandescente et, avant qu'ils ne se perdent complètement dans les méandres de leurs envies, Katsuki pousse négligemment la porte derrière Izuku pour les enfermer dans la chambre.
Puis, amorçant un pas à reculons, il entraine Izuku jusqu'au bord du matelas, qui se laisse faire gracieusement.
Repoussant ensemble la couverture pour ouvrir le lit tout juste refait, ils s'installent dans le creux des draps propres.
Allongé sur le dos, les jambes et les bras engourdis par les sensations, Izuku enfonce son crâne dans un oreiller, humidifiant la taie avec ses cheveux encore mouillés.
La bouche entrouverte pour tenter de respirer convenablement à travers le brasier de sa trachée, il regarde Katsuki prendre place au dessus de lui, se frayant un passage entre ses cuisses pour mieux fusionner leurs peaux.
Pressant leurs bassins l'un contre l'autre, Katsuki s'affaisse progressivement, alignant son nombril avec le sien, puis la ligne de leurs diaphragmes.
Parfaitement conçus pour s'ajuster l'un à l'autre, un peu comme une évidence, ils frissonnent en même temps juste avant de s'embrasser encore.
Et de s'embraser, aussi.
Sa langue qui effleure son palais ne fait qu'accroître la fournaise du bas de son ventre et, ressentant tout à coup le besoin de se raccrocher à quelque chose comme si le matelas risquait de se dématérialiser, il agrippe ses deux mains aux omoplates de Kacchan.
Contre lui, les hanches de Katsuki entrent instinctivement en mouvement, discrètement, ce serait même presque imperceptible si toutes ses sensations ne se trouvaient pas complètement exacerbées.
Se frottant silencieusement l'un contre l'autre, seul le froissement presque muet du draps perturbe la pièce, et Izuku, les lèvres tremblantes, interrompt le baiser pour renverser sa tête vers l'arrière.
Gardant ses paupières closes, il soupire à travers sa bouche humide alors qu'il sent Kacchan bouger contre lui, glissant légèrement vers le bas pour accéder à son cou.
En le sentant embrasser le creux de sa gorge, stimulant sa peau sensible, il respire encore un peu plus fort.
Même sans voir ce qu'il lui fait, il le devine sans difficultés, ressentant chaque caresse de sa bouche, puis de sa langue, parfois même de ses dents.
Aussi, il reconnait l'effet de pression si particulier d'un suçon, que Katsuki appose à sa peau comme la marque de son territoire.
Puis, alors qu'il semble en avoir terminé avec son cou, il continue la descente de ses courbes, s'échappant un peu plus bas pour embrasser son sternum.
Puis lécher un téton.
Celui traversé par un bijou.
La caresse mouillée le fait défaillir, et un souffle plus éraillé échappe à sa gorge en fusion.
Les sensations qui se diffusent à travers son torse entier font gronder sa voix et, gardant toutefois les paupières closes, il ouvre un peu plus sa bouche pour chercher de l'air.
Ses mains toujours arrimées aux omoplates de son amant se pressent un peu plus fort contre ses os, y plantant la pulpe de ses doigts, et il écarte instinctivement ses jambes comme une supplication, alors que la langue de Kacchan continue de tourner autour de sa cible.
Cherchant un contact excitant, il ondule du bassin pour frotter sa verge contre son ventre, enlisant davantage son esprit dans ses désirs.
Et, semblant capter son impatience, Kacchan abandonne finalement le téton maintenant brillant de salive pour s'aventurer encore en dessous, couvrant son abdomen de baisers humides le long de son chemin.
Puis, faisant escale au niveau de sa taille, il prend le temps d'embrasser sa fosse iliaque avant de lui donner ce qu'il attend.
Relâchant ses omoplates quand ses bras deviennent trop courts, Izuku replie ses genoux en faisant glisser ses talons sur le matelas, avant de plonger ses dix doigts dans les cheveux blonds de Katsuki.
Enfin, devinant son souffle chaud sur l'extrémité de son érection, il bloque sa respiration pendant une seconde au moment de sentir sa bouche se refermer autour.
Accompagnant les mouvements de Kacchan avec ses poignets, il s'efforce de ne pas s'étouffer avec sa propre salive quand celle ci coule au fond de sa langue et, quand les sensations le secouent brutalement, il ouvre les yeux vers le plafond.
Refermant ses doigts autour de quelques mèches pour lui intimer de s'arrêter, il s'évertue à garder le contrôle sur sa respiration alors qu'une envie nouvelle vient envahir sa pensée.
Lentement, il déplace une de ses mains pour presser sa paume contre la tempe de Kacchan, lui demandant silencieusement de retirer sa bouche pour revenir à sa hauteur.
Parce que, maintenant, il veut un peu plus.
Il veut être dans Kacchan.
En espérant qu'il soit toujours le premier à y entrer.
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Hey !!
Mon dieu, à 18h30 j'avais même pas écrit un quart du chapitre, et j'avais commencé à accepter l'idée que je ne l'aurais pas terminé aujourd'hui.
Et puis, l'inspiration s'est débloquée d'un coup un peu après 19h 😁
Je vous avais dit que ça sentait le citron par ici 🥰 J'ai essayé de faire ça avec le plus de subtilité possible pour que ça ait l'air délicat, parce que c'est comme ça que je le voulais pour la première partie.
Comme je l'avais dit, il va être en deux parties, et il est maintenant temps pour Kacchan de passer à la casserole.
Quand j'ai écrit leur première fois dans Être nous, j'ai regretté plus tard de n'avoir pas suffisamment détaillé certaines choses, donc je vais m'appliquer au maximum cette fois ci, il n'est pas impossible que je mette deux jours à l'écrire.
Ensuite, je vous avais dit que j'avais deux trois trucs à vous demander.
Ca peut paraitre futile de vous le demander, mais ça me semble quand même important.
Parce que j'écris pour moi, mais aussi pour les gens qui me lisent, et le but de mes textes, et donc de mes lemons, n'est absolument de mettre qui que ce soit dans l'embarras.
Donc, est-ce qu'il y a des personnes qui sont particulièrement mal à l'aise avec la pratique du rimming ? ( est-ce que j'utilise le terme anglais parce que je trouve le terme français atrocement laid ? Oui. 🙃 )
Et, s'il y en a dans le prochain chapitre, est-ce que vous trouvez préférable l'utilisation d'une digue dentaire ? ( même de fortune, ça revient au même )
Je voulais juste vous demander ça, s'il vous plait, n'hésitez pas à me répondre, ça m'aide vraiment d'avoir vos avis sur des choses comme ça.
Et puis, j'avais dit que je ferai un petit point sur la fiction.
Parce qu'elle est bientôt terminée en fait.
Il doit rester trois chapitres, un truc comme ça.
Et ça me collerait presque le cafard de la terminer 😔
Je prend tellement de plaisir à l'écrire, encore plus qu'avec Être nous.
Et tous vos retours sont tellement adorables, vous êtes des amours ❤
J'écrirai des OS pendant le mois d'aout.
D'ailleurs Marineb210 m'a proposé une idée juste géniale hier, qui pourrait sincèrement faire l'objet d'une two-shot voire un three-shot ( vous le sentez venir là, que je calcule encore à l'arrache des chapitres alors je suis une buse pour ça ? )
Bref, l'idée part d'une catastrophe naturelle ou un accident de grande ampleur ( dans un monde sans alter ), et donc la nécessité de survivre dans le chaos.
Je sais pas vous, mais moi j'adore l'idée.
Au fait, hier soir, j'ai publié le chapitre avec une faute de conjugaison grosse comme la tour Eiffel !
Je l'ai corrigée environ 30 minutes après quand je m'en suis rendue compte donc vous l'avez peut-être pas vu mais, dans la ligne PS j'avais écrit " asthmaté.e.s" , alors que c'était "asthmater" la bonne orthographe.
Je vous jure que je me suis insultée à peu près 12 fois 😅
Là dessus, je vous fais des millions de bisous d'amour 😘
Prenez soin de vous ❤
PS ( sans fautes cette fois ) : La musique qui m'a accompagnée sur ce chapitre est plutôt une chanson triste, mais l'air de la mélodie m'a vraiment inspiré. Je vous la donne quand même, j'ai cru comprendre que certain.e.s d'entre vous aiment bien que je le précise : Moving on - Kodaline.
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