Chapitre neuf.
[Tous les silences ne font pas le même bruit.
Baptiste Beaulieu.]
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Cinq heures, c'est bien trop tôt pour un réveil.
La sonnerie hurlante de l'alarme de son téléphone fait grésiller ses tympans encore endormis et il se retourne mollement pour taper sur l'écran, espérant faire taire l'appareil en appuyant par hasard au bon endroit.
Il sourit de satisfaction, le nez dans son coussin, alors que le silence se repend à nouveau dans la chambre.
Le draps léger à peine posé sur sa peau berce son corps d'une sensation de confort et, rapidement, il se rendort sans vraiment s'en rendre compte, replongeant dans son rêve.
Jusqu'à ce que son portable crie à nouveau, crachant sa sonnerie trop aigüe à travers la pièce, et il fronce les sourcils en grognant dans son oreiller.
Fait chier.
L'idée de jeter cette saloperie par la fenêtre lui traverse l'esprit, et il se redresse sur un avant bras pour l'attraper brutalement, s'arrêtant néanmoins dans son geste quand une main vient se glisser sur son torse.
Dans son dos, Ochaco se serre contre lui en soupirant d'aise, et il devine sa bouche plaquée entre ses deux omoplates.
Le contact apaise son agacement, offrant un sursis à son téléphone, qu'il repose sur la petite table de chevet en se contentant de désactiver l'alarme.
En étirant ses jambes, il se retourne sur lui-même pour s'allonger sur le dos, laissant sa petite amie venir prendre place sur son torse, déposant sa tête contre son pectoral.
Les paupières encore lourdes, il caresse ses cheveux décoiffés alors qu'elle se blottit encore un peu plus, étouffant sa voix contre son muscle quand elle se met à parler doucement.
- Faut se lever.
Mollement, il se frotte le visage contre le plat de sa main, réveillant ses joues engourdies et ses yeux fatigués.
Cinq heures, c'est vraiment beaucoup trop tôt pour un réveil.
En baillant bruyamment, Ochaco emmêle ses jambes dans les siennes et frotte son nez contre sa peau, avant d'embrasser doucement son épaule, et il referme ses bras autour d'elle, plongeant son visage dans ses cheveux pour embrasser le haut de son crâne.
L'instant silencieux s'étire encore quelques minutes, alors qu'elle caresse la peau de son bras, émergeant doucement de son sommeil.
Le draps glisse lentement sur leurs corps quand elle bouge contre lui, l'incitant finalement à se défaire de lui pour s'assoir sur le bord du lit.
Elle étire longuement ses bras au dessus de sa tête alors que Katsuki se fait violence pour traîner son propre corps près d'elle.
La nuit a été courte, surtout pour lui en fait, il a eu beaucoup de mal à s'endormir hier soir.
La tête remplie d'appréhension pour le week-end à venir, il a tergiversé pendant des heures.
- Je te fais un café ?
Il lève les yeux vers elle, alors qu'elle se redresse sur ses jambes, le corps tout juste couvert d'une culotte et d'un t-shirt trop large appartenant à Katsuki, et il enfonce sa main dans ses cheveux pour finir de se réveiller.
- Ouais.
Alors qu'elle quitte la chambre en marchant doucement, il la regarde disparaître derrière la porte et, en soufflant bruyamment, il retombe brutalement sur le dos en écartant les bras de chaque côté de sa tête.
Il ne va jamais survivre à ce week-end.
D'ici une heure, il sera dans une voiture, en route vers la résidence de vacance de la famille Todoroki, condamné à passer trois jours aux côtés d'Izuku.
Même s'il n'y aura pas que Deku, bien évidemment, c'est quand même lui qui est à l'origine de tous ses tourments.
Partagé entre l'impatience et sa propre culpabilité, il ne sait même pas comment appréhender ce foutu week-end.
Il était déjà complètement perturbé depuis la dernière fois qu'il se sont vu, pour l'anniversaire de Mina, mais depuis son dérapage de samedi soir, dans la douche, c'est encore pire.
Découragé et pas franchement serein pour les jours à venir, il s'arrache de force au confort de son lit pour rejoindre le salon.
Ouvrant la fenêtre pour faire entrer l'air frais et clair des premières heures de la journée, il s'appuie contre le rebord en pierre pour apprécier une cigarette et le goût du café sur sa langue, aussi longtemps qu'Occhaco le lui permet tout du moins.
Bien trop impatiente de rejoindre l'appartement de Kirishima, pour ensuite partir ensemble à destination de la maison de vacances, elle tourne en rond comme un lion en cage, pressant Katsuki pour l'obliger à se magner.
En soupirant, il écrase sa cigarette avant de l'avoir entièrement consommée, faisant tanguer le cendrier sur son support instable.
Un jour, il va vraiment finir par tomber.
Les yeux à peu près correctement réveillés, il s'enferme un petit moment dans la salle de bain, le temps de brosser ses dents et de coiffer ses cheveux, mais surtout de plonger son visage sous le jet d'eau froide pour se forcer à garder les idées claires.
Il a encore un peu de répit avant de revoir Deku et de se mettre à paniquer.
Lui et Ochaco vont faire le trajet avec Mina et Eijiro.
Les autres se retrouvent chez Shoto pour les rejoindre avec un autre véhicule.
La route étant longue, en comptant les pauses et le trafic, ils ne devraient arriver sur place que dans cinq bonnes heures.
Il va falloir qu'il en profite, de ces cinq heures, parce qu'après ça, il n'aura plus aucun contrôle sur rien.
A peu près rafraîchit et plus ou moins maître de ses idées, il quitte la pièce pour retrouver sa petite amie hystérique dans le couloir, qui s'empresse de lui arracher ses affaires de toilettes des mains pour les fourrer dans la valise déjà trop remplie.
En soufflant d'exaspération, il la regarde s'asseoir dessus pour essayer de la fermer de force, et il secoue la tête de droite à gauche avant de venir lui donner un coup de main.
Si seulement elle savait ce qu'il se passe dans la tête de son mec, à l'idée de revoir Izuku, il y a fort à parier qu'elle aurait annulé ce week-end.
Mais puisque ce n'est pas le cas, et que l'heure de partir est enfin arrivée, au grand bonheur de la jeune femme, elle fait rouler sa valise derrière elle en sortant de l'appartement.
Comme un signe annonciateur d'une mauvaise journée, ils découvrent au passage que l'ascenseur a décidé de cesser de fonctionner, et Katsuki insulte l'engin avant de prendre la valise pour la faire descendre jusqu'en bas des escaliers.
- Eh ! Je pouvais la porter, je suis pas en sucre !
Sans se retourner, il dévale les marches jusqu'à la porte principale, étouffant un simple grognement au fond de sa gorge.
Bien sûr qu'elle peut la porter.
Mais il ira quand même plus vite.
Et puisqu'il n'a déjà pas beaucoup de patience, il préfère encore le faire.
Il jette la valise sans délicatesse dans le coffre de sa bagnole, puis le claque bruyamment avant de rejoindre la place passager du véhicule, laissant le volant à Ochaco pour conduire jusqu'à l'appartement de Mina et Eijiro.
A vrai dire, faire le trajet avec eux ne le dérange pas, il les apprécie sincèrement tous les deux, et en particulier Eijiro.
C'est déjà ça, juste avant la catastrophe qui va lui tomber dessus en arrivant à leur destination.
En arrivant devant la résidence, alors que l'air extérieur est encore relativement frais, ça ne va pas durer, Ochaco gare la voiture en sécurité sur le parking privé, s'empressant ensuite de rejoindre l'appartement convoité, Katsuki sur les talons qui la suit en traînant les pieds.
Elle est bien trop énergique pour une heure si matinale, et elle n'est pas la seule d'ailleurs.
Sur le pas de la porte, Eijiro se réjouit de leur arrivée, les accueillant avec son éternel sourire absolument ravi le temps de leur proposer un café.
Puis, chargeant tous ensemble leurs bagages dans la voiture d'Eijiro, ils quittent a nouveau la résidence pour prendre la route de la demeure Todoroki.
Ils ont quatre heures de route à se taper.
Et Katsuki est sur la banquette arrière.
Malgré l'ambiance joyeuse, il a vite fait de se sentir nauséeux, la tête contre la vitre, il essaie de cacher son malaise le plus longtemps possible.
Il fixe la route en bas de la fenêtre pendant plus d'une heure, avalant régulièrement sa salive en espérant faire redescendre la bile qui remonte le long de son oesophage.
Jusqu'à ce qu'Eijiro s'inquiète de le voir blanc comme un linge, et ordonne un arrêt d'urgence sur la première aire d'autoroute.
- Je t'adore mec, mais si tu vomis dans ma bagnole, on va plus s'entendre.
Descendant à la hâte, la tête penchée en avant et les mains en appuie sur ses genoux, debout au milieu d'un parking blindé de camion de transport, il tente de se concentrer sur sa respiration pour s'éviter de gerber partout, soufflant calmement par le nez en fermant les yeux.
Il ne sait pas si c'est encore un signe, mais cette journée commence vraiment mal, et il lui faut près de cinq minutes pour se sentir un peu moins vaseux, relevant le haut de son corps en passant ses mains dans ses cheveux.
Les bras crispés et le ventre malgré tout toujours en vrac, il grogne pour lui même en ouvrant les yeux sur le défilé des voitures sur la deux fois trois voix.
- Fait chier.
Quelqu'un vient doucement lui taper l'épaule, et il se retourne en plissant les yeux, tombant sans grande surprise sur la coiffure bien trop originale de Kirishima.
- Ca va aller ?
Il secoue la tête en inspirant profondément, emmagasinant un maximum d'air dans ses poumons malgré l'odeur tout à fait désagréable de pot d'échappement qui flotte autour de lui.
- Ouais.
- Pourquoi t'as pas demandé à monter devant si t'es malade ?
Il fait quelques pas vers l'avant pour dégourdir ses jambes, cherchant en même temps du regard les deux filles du groupe avant de se tourner vers son ami en claquant sa langue à son palais.
- Pas besoin, c'est bon je vais bien.
- Tu vas bien, en attendant t'es pas passé loin de me crépir la vitre.
Il souffle bruyamment en secouant la tête de droite à gauche, assurant avec beaucoup de mauvaise foi que, non, il aurait pas vomit de toute manière.
Néanmoins, il accepte sans trop de réticence de terminer le trajet sur le siège avant, parce que quand même.
On sait jamais.
En fin de matinée, après près de cinq heures de trajet, le paysage autoroutier qui décline progressivement autour d'eux laisse place à un peu plus de verdure, des airs de campagne se dessinant sur les abords de la chaussée.
A terme, la civilisation s'estompe, l'environnement montrant de moins en moins de maisons et de plus en plus de champs.
Ils se perdent progressivement au milieu de nulle part sur des routes de plus en plus étroites mais néanmoins empruntées par de nombreux autres véhicules, les obligeant régulièrement à mordre le bas côté pour se croiser sans se toucher.
Finalement, une seule bâtisse se dresse dans les environs, à leur droite et, alors que Kirishima enclenche son clignotant, Katsuki se crispe en devinant qu'il s'agit là de leur destination.
Il ne l'imaginait pas aussi isolée, même si ce détail lui parait sans grande importance, et il se mord les joues quand ils passent un portail trois fois plus large que la bagnole, s'engageant sur une longue allée les menant à une immense demeure.
Devant lui se dessine une maison aux allures guindées, bien plus grande qu'il ne l'imaginait.
Un instant, le temps d'être surpris par ce qu'il découvre, il oublie les appréhensions qui polluent ses pensées en détaillant la façade toute en longueur et crépit de blanc.
A travers une large baie vitrée qui lui fait face, il distingue quelques éléments de l'intérieur de la maison, devinant un grand salon clair et épuré, même s'il ne perçoit que peu de détail, la pièce semble parfaitement agencée et délicatement décorée.
Levant les yeux vers ce qu'il devine être l'étage, il compte quatre grandes fenêtres, appartenant très probablement à des chambres, et de plus petites ouvertures, correspondant certainement à des pièces annexes.
Sans voir les autres façades de la maison, il devine assez facilement que la résidence doit être pourvue d'au minimum six chambres, peut-être huit.
A mi chemin entre la sobriété et la démesure, ce qu'on pourrait presque qualifier d'une véritable villa le laisse complètement sur le cul pendant deux bonnes minutes, scotché à son siège pendant que les autres descendent de la voiture comme si de rien était.
Autour de lui, le jardin de la propriété s'étend à perte de vue et, si la fameuse piscine n'est apparemment pas visible d'ici, il aperçoit en revanche un terrain parfaitement entretenu, une petite fontaine décorative éteinte, et plusieurs colonnes d'arbres parfaitement alignés formant une petite forêt artificielle semblant entourer presque tout l'extérieur.
- Tu compte descendre ou tu passes le week-end dans la voiture ?
Surpris et encore pantois, il tourne son visage vers le rétroviseur central pour voir apparaître le reflet de Mina, qui lui parle depuis le coffre ouvert.
Reprenant ses esprits, récupérant au passage ses inquiétudes qui reviennent rapidement à leur poste, il soupire en tirant sur la poignée intérieure de la portière, posant un pied sur les galets fins qui recouvrent l'allée.
A sa gauche, il remarque une deuxième voiture, qu'il reconnaît comme étant celle de Shoto, et il avale sa salive en pivotant sur lui même pour faire face à la porte d'entrée encore fermée.
Il avance sur le chemin d'un pas mécanique, suivant les autres jusqu'à la maison, et contracte sa mâchoire au moment de mettre un pied à l'intérieur.
Les épaule tendues, il découvre plus en détail le fameux salon qu'il distinguait depuis la voiture.
Baigné de la lumière naturelle qui s'engouffre partout par trois larges baies vitrées, la grande salle lui en met plein les yeux, et il promène brièvement son regard sur la décoration.
Un long canapé en cuir beige comme élément central, toute la pièce semble avoir été agencée et accordée autour de lui.
Une table claire et élégante, sûrement capable d'accueillir une quinzaine de personnes, trône un peu plus loin, entourée d'une dizaine de chaise parfaitement alignées.
Plus loin, derrière une porte entrouverte, il devine la cuisine sans vraiment la voir.
Néanmoins, la maison a l'air d'être vide, et il balaye ses yeux un peu partout à la recherche de la deuxième partie du groupe d'amis, avant de les apercevoir, à travers une des trois baies vitrées de la grande pièce.
Celle ci donnant sur un salon d'extérieur posé sur une terrasse en bois, il les distingue parfaitement à travers le verre, regroupés autour d'un pack de bière.
Bien que de profil, il reconnait immédiatement Izuku, une cigarette entre les doigts et le visage partiellement dissimulé derrière un écran de fumée.
- On pose nos affaires avant de les rejoindre, tu viens ?
Passant près de lui, Ochaco glisse doucement sa main dans la sienne, l'attirant avec elle pour rejoindre l'escalier, à sa gauche.
Ils gravissent les dix-sept marches, Katsuki les a comptées, pour atteindre le second étage de la maison.
Une fois en haut, deux longs couloirs situés de chaque côté s'ouvrent devant lui, révélant toute une floppée de portes fermée.
Indécis, il attend qu'Occhaco lui indique l'aile à prendre avant de faire un pas en avant.
- A droite.
Ils avancent ensemble jusqu'à la deuxième porte à droite pour découvrir une chambre.
Apparemment habituée des lieux, sa petite amie entre directement, sans s'étonner ni de l'immense lit largement assez grand pour quatre, ni des nombreux placards encastrés recouvrant trois des quatre murs, tous dotés de larges miroirs reflétant la pièce à l'infini.
Bien que dépourvue de toute forme de superfluité, probablement dû au fait que personne ne vit ici à plein temps, la décoration ne semble pas avoir été choisie au hasard pour autant, et la vue imprenable sur le paysage presque vierge depuis la fenêtre de la pièce apporte la touche finale à la chambre.
Katsuki en a presque la tête qui tourne en sortant de là et, faisant rapidement le tour de l'étage, Ochaco lui fait vaguement visiter le reste des deux couloir sans entrer dans les détails.
Jamais de sa vie Katsuki n'a vu autant de chiottes et de salle de bain dans une seule maison, c'en est presque ridicule, chaque aile en possédant deux de chaque, soit quatre salle de bain.
Et autant de toilettes.
Rien que ça.
En redescendant pour revenir à la pièce principale de la maison, il prend le temps de regarder une dernière fois autour de lui, jetant un dernier coup d'œil à toute cette extravagance, avant qu'Occhaco ne l'attire finalement vers l'extérieur.
Vers la terrasse.
Vers Izuku.
Il ne faut pas qu'il panique, il doit garder son sang froid et avoir l'air tout à fait naturel.
Il peut le faire, c'est pas la mer à boire.
Il lui suffit de se concentrer sur les autres, après tout, il n'y a pas que Deku sur place.
Suivant son propre conseil, en arrivant dehors, il focalise son attention sur le reste de groupe en les saluant rapidement, évitant volontairement de tourner la tête vers Izuku.
Autour de la table animée de conversation, il cherche la place la plus éloignée de lui possible, s'installant totalement à l'opposé.
- La route s'est bien passée ?
Il répond presque hâtivement à la question de Kyoka, saisissant l'occasion de démarrer une discussion quelconque pour se réfugier dedans.
Le genre de truc qu'il ne fait jamais d'habitude, mais ce n'est pas la première fois qu'Izuku lui fait faire des trucs bizarre.
- Il a failli vomir dans la voiture.
Il ouvre soudain de grands yeux médusés, tournant son regard vers Eijiro, qui vient de le balancer sans états d'âme, juste avant de lui envoyer un regard noir.
Ca le fait marrer en plus, il se fout de sa gueule en décapsulant une bière, fier de sa connerie.
En plus de le mettre en colère, ça le met mal à l'aise, il n'aime pas beaucoup que ses faiblesses soient connues de tous.
Il claque sa langue à son palais en se renfrognant, croisant ses bras sur sa poitrine comme un gamin contrarié alors que Denki tente de le rassurer.
- Fais pas cette tête, c'est pas grave tu sais.
Grave ou pas, il aurait préféré que Kirishima garde ce petit détail pour lui, et il se contente de grogner comme un ogre en s'affaissant au fond de sa chaise.
Ils l'emmerdent déjà, cette journée commence vraiment mal.
Quand Kirishima daigne enfin arrêter de se foutre de sa gueule pour lancer une autre conversation lambda, il défroisse un peu ses épaules en soupirant, attrapant une bière à la volée pour se cacher derrière.
La chaleur qui commence à s'élever autour d'eux lui donne soif, et le soleil qui cogne de plus en plus fort sur sa tête lui fait plisser le front quand il relève les yeux de son goulot, tombant tout droit dans les iris verts d'Izuku.
Même depuis l'autre bout de la table, séparés par tout un tas de bordel, ils échangent un regard silencieux, et Katsuki frissonne immédiatement.
Son dos se raidit alors que l'échange perdure, s'étendant sur près de deux minutes sans qu'il ne s'en rende vraiment compte pour autant.
Les conversations continuent autour d'eux sans qu'ils n'y prêtent attention, ni l'un ni l'autre, et Izuku finit par étirer son visage d'un large sourire, éclairant ses yeux de reflets de soleil.
Il n'avait rien oublié de son visage, pourtant, il a l'impression de le redécouvrir une nouvelle fois, détaillant un à un chaque détails qui le compose.
De ses tâches de rousseur à la courbe de son nez, il se perd en contemplation comme s'ils étaient seuls au monde.
Son estomac se retourne quand Deku passe une main dans ses cheveux pour les ramener un peu vers l'arrière, dégageant son front et ses paupières, peut être pour mieux le regarder.
- Allô ? T'es avec nous ?
Une main passe brutalement dans son champs de vision et il sursaute un peu en se tournant vivement vers Mina, qui le regarde en haussant les sourcils.
- Ça fait trois fois qu'on t'appelle, t'es sûr que ça va ?
Encore un peu à l'ouest, il cligne deux fois des paupières en s'apercevant, qu'effectivement, tous les yeux convergent vers lui.
Absolument gêné, il se mord la langue en s'engueulant intérieurement avant de prendre une grande inspiration.
- Ouais.
Un vague silence lui répond, alors que tous le monde le regarde comme une bête étrange, et il baisse les yeux vers sa bière, cachant son malaise en venant frapper le goulot contre sa bouche, avalant plusieurs gorgées d'une traite.
Quand la discussion reprend, enfin libéré de la pression du regard des autres, il repose sa petite bouteille en verre sur la table en bois en se pinçant les lèvres.
Cette journée va le rendre fou.
Il se racle discrètement la gorge pour essayer de reprendre ses esprits, et frotte sa bouche humide de bière et de salive contre son avant bras avant de relever le menton.
Immédiatement, deux pupilles bicolores le frappent, emplies de condescendance et de reproches silencieux, et il fronce les sourcils en le dévisageant en retour.
L'air menaçant de Shoto ne lui fait pas peur un seul instant, mais il plisse le front en se demandant ce qu'il lui prend.
Puis, réalisant qu'il a certainement dû capter l'échange visuel qu'il a eu avec Izuku, il soupire par le nez en levant les yeux au ciel.
Il ne lui manquait plus que ça.
Il a bien remarqué, la dernière fois, qu'il n'est pas le seul à s'être fait retourner la tête par Deku, et il comprend assez facilement que Shoto a comprit son petit manège et est plus ou moins en train de taper une pseudo crise de jalousie.
A la limite, qu'il soit jaloux ne l'inquiète pas outre mesure, après tout il s'en fout.
Ce qui le dérange un peu plus, c'est de s'être fait griller en moins de cinq minutes, à peine arrivé.
Cette journée va finir par le tuer à ce train là ...
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Et voilà pour ce chapitre de transition !
Il est un peu mou, mais je ne suis vraiment pas douée pour décrire des lieux alors j'ai essayé de pousser un peu les détails histoire que ça ne soit pas trop flou.
J'espère que vous comprenez à peu comment est foutue la maison ( je suis pas foutue de dessiner un bonhomme bâton alors je vais pas vous faire de plan 😅)
Mais si vous vous sentez un peu perdu, pensez à me le dire et je ferais un petit point à la sortie du chapitre onze.
Je vous poste le chapitre dix dans quelques heures, alors à tout à l'heure 😘😘😘
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