[En matière de cœur, rien n'est vrai. 
Sauf l'improbable.
Germaine de Staël.]

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Deku, c'est l'évidence de toute sa vie, son âme sœur sans qui elle ne pourrait plus vivre. 

La toute première fois qu'elle l'a vu, c'était au collège.
Il venait de déménager avec sa mère, après le départ de son père, parti se faire une toute nouvelle vie avec une autre femme.

D'habitude, quand on est nouveau quelque part, on a toujours un peu de mal à se faire une place, les gens nous intimide et on peine à trouver nos marques.

Mais pas Deku.

Il est arrivé comme ça, un jeudi matin, le sourire aux lèvres et les épaules décontractées, même pas un tout petit peu angoissé.
Tranquille.
Dans la salle de classe, il a choisi une place parmi celles qui restaient, vers le fond, et il a traversé les rangées de table la tête haute sans s'inquiéter de savoir si les autres le dévisageait.
Elle a trouvé ça tellement classe, autant de confiance sur un seul visage, qu'elle n'a pas pu s'empêcher de le regarder de loin.

Il n'a même pas attendu que quelqu'un s'approche de lui, il a prit les devants immédiatement, s'intégrant simplement au hasard de quelques conversations pour taper la discute à n'importe qui.
Souvent ça passait, son sourire attirant la sympathie en un clignement d'oeil.
Et d'autre fois ça cassait, parait qu'on ne peut pas plaire à tous le monde, mais ça le vexait jamais et, pas découragé, il repartait à la conquête d'une nouvelle discussion.

Jusqu'à ce qu'il finisse par venir à elle.

C'était dans la salle d'étude, alors qu'elle s'emmerdait copieusement devant son manuel de mathématique.
Elle n'avait plus rien à faire, mais sous le regard aiguisé du surveillant, elle devait faire semblant d'être occupée à réviser. 
Il était assis deux ou trois tables plus loin et, discrètement, elle l'a vu changer de place en catimini pour venir s'installer juste à côté d'elle. 

Il avait cette capacité naturelle à engager la conversation avec des inconnus comme si c'était des vieux potes, et elle a trouvé ça génial, elle l'a adoré immédiatement.
Alors qu'ils se connaissaient à peine, ils riaient comme deux amis d'enfance, le visage caché derrière les pages du manuel en essayant de ne pas faire trop de bruit. 

Le reste s'est fait tout seul, presque sans qu'elle le voit venir, mais les jours qui ont suivi, elle a continué à le chercher du regard à chaque fois qu'elle arrivait dans l'établissement le matin. 

Et c'est devenu sa raison de venir en classe, sa bouffée d'air frais entre deux cours chiants et déprimants, et ils pouvaient parler de tout et de n'importe quoi pendant des heures sans jamais se lasser. 
Et puis il n'avait déjà pas froid aux yeux a cette époque, c'est un aspect de lui qui lui plait beaucoup encore aujourd'hui.
Plein de confiance et de franchise, Deku fait parti de ces gens qui sont capable de donner du courage partout autour d'eux, comme ça, rien qu'avec un sourire et un mot bien placé.

Souvent d'ailleurs, il la consolait après ses amourettes de collège, qui tenaient pas une semaine mais dont elle semblait souffrir comme une veuve.
Ils sont rapidement devenus carrément inséparables, au point de partager même leurs secrets les plus inavouables.
Jusque dans leurs révisions, ils étaient ensemble, alternant rire et travail toutes les cinq minutes.

Et même là, elle l'admirait.
Deku était déjà intelligent à cet âge là, il comprenait incroyablement vite et ses cours étaient particulièrement bien organisé.
Il remplissait de notes des cahiers entiers, elle n'avait jamais vu des fiches de révisions aussi bien rangées et appliquées.
Il lui prêtait souvent d'ailleurs, et ses résultats scolaires se sont améliorés grâce à lui.
C'est un garçon qui aime partager avec les autres, ses connaissances et ses moments de joies.

Et cette amitié, elle a durée, des mois, des années. 
Même s'ils se sont séparés après le lycée pour faire leurs études chacun de leur côté, ils n'ont jamais arrêtés de se voir régulièrement et de passer de longues heures au téléphone la nuit. 
Elle sait tout de lui, et c'est réciproque, il connait tout de sa vie de femme, jusque dans ses relations intimes et amoureuses, elle lui dit toujours tout. 

Alors forcément, elle lui a rapidement parlé de Katsuki, la première fois qu'elle l'a aperçu.

A ce moment là, sa vie amoureuse était désertique depuis près d'un an, elle venait d'obtenir son diplôme mais se retrouvait au chômage et sa colocataire venait de quitter l'appartement qu'elles partageaient jusqu'alors pour emménager avec son mec. 
Autant dire que toute son existence était au point mort, elle ne pouvait plus payer le loyer toute seule et elle est rentrée chez ses parents, le temps de trouver une meilleure situation. 

Elle s'emmerdait toute la journée, à tourner en rond dans la résidence de campagne pendant que ses parents travaillaient, le quotidien était long et elle n'en voyait plus le bout. 

Et puis, sur le terrain d'en face, là où s'était toujours trouvé un champs, les prémices d'un chantier se sont installés, quelqu'un faisait visiblement construire une maison en face de chez ses parents. 
Elle s'est occupée l'esprit en regardant les travaux au fil des jours, admirant le défilé des maçons en bleus de travail, empilant les parpaing pour monter la structure. 
C'était pas toujours très intéressant mais ça avait au moins le mérite de lui passer le temps. 

Et puis, une fois la construction terminée, les maçons sont partis, laissant la place aux autres corps de métier pour continuer le chantier. 

C'est là qu'il est arrivé un matin, avec son équipe, pour installer la charpente et monter la toiture. 
En plein mois de décembre, il faisait terriblement froid, mais même avec son épaisse combinaison de travail, elle voyait d'ici que le gars était bigrement bien gaulé. 
Il a tout de suite attiré son regard.

Il avait l'air de s'en foutre complètement d'être là, ses collègues lui parlaient, il leur répondait à peine.
Il faisait son boulot tout seul dans son coin, s'adressant à eux seulement quand c'était nécessaire, mais il bossait bien, ça se voyait dans la précision de ses gestes.

Elle pouvait passer des heures à le regarder marcher agilement sur les poutres de bois en hauteur, il n'avait pas l'air d'avoir le vertige et sa démarche avait même quelque chose de gracieux. 
De sa baie vitrée, elle gardait un oeil sur lui, sans pour autant oser aller lui parler, déjà pour ne pas le déranger dans son travail, ensuite parce qu'elle craignait qu'il la renvoie balader.

Comme souvent, elle a appelé Deku un soir, pour lui raconter l'apparition soudaine de cette incroyable créature en face de chez ses parents.
Et Deku, comme toujours, il lui a dit d'y aller, de chercher à lui parler et de ne pas avoir peur.
Il est comme ça Deku, il a aucun mal à aller vers les autres, c'est si naturel chez lui que s'en est parfois déroutant. 

Mais elle a fait confiance à son conseil, elle a attendu tranquillement qu'il descende de la haute charpente pour prendre une pause et elle est sortie de chez elle.
Il était tout seul dans le froid du mois de décembre, assis sur un parpaing fêlé abandonné ici par les maçons, une clope à la bouche. 
Elle s'est approchée discrètement, faisant mine de ne pas avoir remarqué sa présence en jetant un oeil à cette maison en construction. 

- T'es qui toi ? 

Sa voix grave et légèrement enraillée lui a donné des frissons, et elle a sourit discrètement, avant de se retourner vers lui en feintant la surprise. 

- J'habite en face. 

Haussant un sourcil parfaitement hautain, il a tapé la cendre de sa cigarette sur le sol en claquant sa langue à son palais. 

- Hn.

Il s'en cognait apparemment, mais elle a masqué sa déception et lui a proposé un café.
Il a refusé.
Elle a insisté.
Il a encore refusé.

Mais Ochaco, il lui en faut un peu plus pour se décourager, alors elle a essuyé cet échec, et elle est revenue le lendemain, pendant qu'il cherchait quelque chose dans sa caisse à outils, le regard concentré. 
Il n'a remarqué sa présence qu'au bout de quelques secondes, et il a soupiré en se redressant.  

- Mais qu'est-ce que tu me veux bordel ? 

- Rien, je regarde juste le chantier, ça m'intéresse. Je suis architecte. 

Elle s'en foutait pas mal du chantier, et elle n'avait même pas encore commencé à travailler en tant qu'architecte, elle espérait d'ailleurs qu'il ne pose pas trop question à ce sujet pour ne pas perdre sa crédibilité. 
Mais au lieu de ça, il a tiqué en détournant le regard, peut-être un peu pantois.
Pour elle, c'était déjà gagné, elle venait de piquer sa curiosité et son égo de mec, et c'est comme ça qu'on attise l'intérêt d'un homme.

Ca a pas loupé, parce qu'après ça, elle s'est amusé à le regarder travailler presque tous les jours, elle trainait dans les parages quand il prenait des pauses et il la laissait faire sans rien dire.
Il ne lui parlait pas vraiment mais il ne la recalait pas non plus, et au vu du caractère du spécimen, c'était déjà un beau début.
Elle avait l'impression d'essayer d'apprivoiser un animal sauvage, s'approchant d'un pas de plus chaque jours, jusqu'à ce qu'il finisse par accepter de prendre un café à l'intérieur.

Les autres ouvriers les ont regardés entrer dans sa maison, perplexes et sûrement un peu jaloux de ne pas avoir été invités à se mettre au chaud eux aussi, mais Ochaco s'en moquait sur le moment.
Ses parents étaient encore au travail et elle s'est retrouvée seule dans le salon avec ce beau garçon qu'elle matait depuis presque dix jours.

C'est comme ça que ça a commencé, par un café.
Et puis d'autres, les jours qui ont suivis.
Et ils ont continué à se parler, même après la fin du chantier.

Par téléphone, puis en se donnant des rendez vous a l'extérieur pour vraiment commencer à se découvrir mutuellement.

Et sous ses airs d'en avoir rien à foutre de tout ce qui l'entoure, Katsuki s'est révélé capable d'une certaine délicatesse, bien que souvent dissimulée derrière son sale caractère.
Elle l'appréciait un peu plus chaque jour, et il avait l'air d'accorder un réel intérêt à leur relation naissante.
Ca lui a plu, beaucoup de choses lui ont plus chez lui, même encore aujourd'hui.
Ses sourires en coin et le petit éclat narquois dans ses iris rouges quand il détourne le regard, sa manière de mettre le dos de sa main devant sa bouche quand il peine à se retenir de rire et la vibration rauque de sa voix cassée.

Sa beauté aussi, parce que Katsuki est beau, c'est vrai.
Et puis c'est pas la moitié d'un con, c'est un garçon intelligent qui s'intéresse à pas mal de choses, même s'il n'aime pas franchement les études, il adore apprendre et découvrir.

Elle sentait progressivement, dans les regards qu'il lui lançait, qu'il avait de l'intérêt pour elle, et ça lui faisait gronder l'estomac.
Parce qu'elle avait bien comprit que Katsuki ne s'attardait pas sur beaucoup de choses, quand il le fait, c'est qu'il y prend du plaisir.

Et il semblait prendre du plaisir à parler avec elle, c'est comme ça qu'elle est définitivement et officiellement tombée amoureuse.
Ainsi également qu'ils se sont retrouvés à passer une nuit dans l'appartement de Katsuki après avoir échangé un premier baiser sur le parking de son immeuble. 
Appartement dans le quel elle s'est rapidement installée d'ailleurs. 

Forcément, après ça, elle était complètement impatiente de le présenter à Deku, c'est un peu grâce à lui s'ils sont ensemble aujourd'hui, sans ses conseils elle n'aurait jamais osé s'approcher de Katsuki. 
Mais trouver un moment de libre suffisamment long dans le quotidien chargé de son meilleur ami, c'est toujours compliqué. 
Elle a eu le temps de trouver un boulot dans l'architecture et de se construire une routine avec Katsuki que Deku ne l'avait toujours pas vu. 

Mais, enfin, l'opportunité se présentait, quand Deku a confirmé qu'il pourrait être présent à l'anniversaire de Kaminari.
Six mois qu'elle attendait de pouvoir enfin les présenter l'un à l'autre.

Et, finalement, elle est déçue.

Elle était complètement surexcitée à l'idée de les voir se rencontrer, pressée de voir s'ils allaient bien s'entendre.
Elle voulait que Deku approuve son petit copain, et que Katsuki apprécie son meilleur ami.
Au final, c'est pas tellement qu'ils ne s'apprécient pas, mais c'est surtout qu'il ne s'est pas passé grand chose de toute la soirée.

Après les brèves présentations, elle est retournée à l'intérieur de l'appartement pour se servir un autre verre, elle a croisé Hanta en chemin, ils ont discutés un peu, trois minutes tout au plus, et quand elle est revenue sur le balcon, l'atmosphère était si froide qu'elle en a frissonnée.
Ils étaient tous les deux plantés dans un coin du balcon, sans se parler ni se regarder.
Ils n'avaient pas l'air de se faire la gueule ni la guerre, mais en tout cas ils ne parlaient pas.

Pourtant, Deku n'est pas franchement avare de parole en général, et même si Katsuki n'est pas particulièrement bavard, elle pensait qu'ils auraient au moins fait connaissance le temps qu'elle revienne.
Mais rien.
Et avant qu'elle ait eu le temps de leur demander ce qu'il leur prenait, Deku a écrasé sa cigarette, lui a sourit comme si tout était normal, et il est rentré dans l'appartement. 

Ils n'ont pas vraiment parlé pendant le reste de la soirée non plus, a part quand Katsuki a froidement demandé un glaçon à Deku.
Et puis c'est tout.
Elle a bien essayé, plusieurs fois, de les faire interagir ensemble, en espérant qu'il finirait pas se passer quelque chose, elle les a fait sortir sur le balcon, prétextant qu'elle avait trop chaud, elle a fait en sorte qu'ils se retrouvent l'un à côté de l'autre à différents moments de la soirée. 
Mais rien.
A chaque fois, Deku continuait sa conversation ailleurs et Katsuki tirait sa tronche habituelle de mec qui veut rien savoir. 

Elle ne sait même pas pourquoi, et elle est fâchée contre les deux pour ça.
Elle n'a rien dit sur le moment, parce qu'elle ne voulait pas faire une scène pour la soirée d'anniversaire de Kaminari, mais elle n'a certainement pas l'intention de laisser passer cet échec cuisant sans rien dire.

Alors, quand ils se sont tous couchés, entassés sur des matelas plus ou mois alignés dans le salon de l'appartement, elle s'est endormie frustrée, et bien décidée à leur en toucher deux mots au réveil. 

Elle a même réglé une alarme sur son téléphone, pour être certaine de ne pas louper Deku, qui est toujours le premier levé, et souvent le premier parti aussi, habitué à dormir peu.
Et malgré sa petite nuit et ses paupières ramollies par l'alcool, elle ouvre les yeux dès la première sonnerie, soulève d'une main le draps qui couvre son corps et saute du matelas en secouant par inadvertance Katsuki, allongé de tout son long à côté d'elle. 
Sans s'en excuser, de toute manière ça ne l'a pas réveillé, elle se met directement en quête de son meilleur ami quelque part dans l'appartement. 

Comme elle s'y attendait, il n'est déjà plus dans le salon, mais elle le trouve sans trop de difficultés dans la salle de bain, occupé à mettre un peu d'ordre dans ses cheveux devant le miroir pendu au-dessus de la vasque. 

Remontée comme une pendule, elle claque la porte derrière elle et tourne le verrou pour s'enfermer avec lui alors qu'il lui lance un regard curieux, les yeux grands ouverts et le peigne en l'air. 
Sans même lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, elle s'appuie contre la vasque, croise ses bras sous sa poitrine et le dévisage en fronçant les sourcils. 

- Je suis fâchée contre toi Deku ! 

Sûrement décontenancé, son meilleur ami pose lentement son peigne devant lui et son visage se couvre d'une expression innocente. 

- Qu'est-ce que j'ai fais ? 

- Je te présente mon mec et tu fais même pas l'effort de lui parler ! 

Il soupire en détournant son attention et penche son corps vers l'avant pour se rapprocher du miroir et passer ses doigts sur sa peau, à la recherche d'une imperfection quelconque. 

- Excuse moi Ochaco, mais il avait pas l'air de beaucoup vouloir parler ton mec. 

Ah non ! 
Il n'a pas le droit de lui faire ce coup-là ! 

- T'abuses ! Je t'avais prévenu qu'il est pas très bavard, je comptais justement sur toi pour lancer la conversation ! 

Il se redresse soudainement, abandonnant sa chasse au point noir dans le reflet du miroir, pour lui lancer un regard médusé. 

- T'es gonflée. J'ai pas fait autant de manière quand tu tirais la gueule à mes ex. 

- C'est pas de ma faute si tu sors qu'avec des tocards. 

Et c'est peu de le dire.
Parce qu'entre Monoma et sa gueule d'anchois, et l'autre con de Shimura, son meilleur ami n'a fait que s'enticher d'abrutis qui valaient pas un clou.
Pas étonnant qu'elle les ait détestés à la seconde où elle les a rencontrés. 

- T'es dur avec moi. 

Ils se regardent un instant, immobiles et contrariés, jusqu'à ce qu'un sourire s'étire progressivement sur le visage de la jeune femme.
Parce que c'est difficile d'en vouloir à Deku, d'ailleurs elle ne sait pas faire bien longtemps, et elle finit même par rire franchement en passant ses mains dans ses cheveux décoiffés.

Les relations amoureuses de son meilleur ami demeurent un sujet de railleries assez fréquentes entre eux, parce qu'il a véritablement un don pour toujours tomber sous le charme de la mauvaise personne. 

- Bref ! 

Elle tape bruyamment dans ses mains, avant de sursauter à son propre boucan, craignant d'avoir réveillé tout le monde dans l'appartement. 
Elle laisse passer quelques secondes, écoutant les bruits autour d'eux, avant de croiser à nouveau ses bras sous sa poitrine en parlant à voix basse. 

- Tu seras là pour l'anniversaire de Mina ? 

Se replongeant dans l'inspection de la peau de son visage, il plisse les yeux sur le reflet de son menton, collant presque sa face contre le verre pour s'assurer de son rasage parfait, et lui répond sans la regarder. 

- Ochaco, c'est dans un mois ! Je connais pas encore mon emploi du temps. 

- Eh bien démerde toi pour être là, et cette fois, t'auras intérêt à faire un effort pour parler à Katsuki. 

Il souffle bruyamment en se reculant d'un pas et roule des yeux, mais elle sait déjà qu'il sera là quand même, Deku accorde suffisamment d'importance à leur amitié pour faire cet effort, elle n'en doute pas une seconde. 

- Je verrais ce que je peux faire. 

Elle sourit, totalement victorieuse, avant d'aller se coincer entre ses deux bras, les câlins de son meilleur ami restent les meilleurs qu'elle connaisse.
Doux et fermes à la fois, elle se sent autant en sécurité que bichonnée quand il l'encercle de ses muscles puissants.  
Ce sont des instants chers à ses yeux, qu'elle n'échangerait pour rien au monde. 

Rien à voir avec les étreintes intimes de Katsuki, c'est vrai mais, si les sentiments qu'elle a pour l'un et l'autre ne sont pas comparables, elle serait bien incapable d'en établir un classement.
Ou pire, de faire un choix, même si, dans le secret profond de son cœur, elle choisirait probablement Deku. 

Passant ses deux larges mains dans ses mèches emmêlées d'alcool et de sommeil, Deku soupire discrètement au-dessus de son crâne, lui faisant remarquer que : 

- T'es coiffée comme une sauvage. 

Elle sourit, le nez dans son épaule, sachant déjà qu'il va s'armer d'une brosse et coiffer ses cheveux devant le miroir, et ça tombe très bien, parce qu'elle adore ça. 
Derrière ses larges muscles et ses épaules carrées, Deku est particulièrement délicat, et il parvient toujours à défaire tous les nœuds sans la moindre douleur.
Une délicatesse que Katsuki n'a pas, elle l'a laissé peigner ses cheveux une fois, et a bien cru qu'il allait lui arracher le cuir chevelu. 

Devant le miroir, elle le regarde s'affairer patiemment à sa coiffure, et tourne légèrement le visage pour s'adresser à lui à voix basse. 

- Il est beau, hein ? 

- Qui ça ? 

Elle roule dans yeux en râlant alors qu'il ne relève même pas le regard de sa brosse. 

- Katsuki ! 

- Ah ! Ouais, pas mal, c'est vrai. Bien joué sur ce coup-là. 

Elle rit de sa réaction peu enjouée et secoue doucement la tête. 
Ils ont souvent eu des goûts relativement similaire en matière d'homme, mais Ochaco ne s'est jamais inquiétée de l'homosexualité de son meilleur ami,  elle n'a jamais craint qu'il lui vole ses conquêtes, elle lui fait bien trop confiance pour ça.  

- Et toi ? Toujours personne à me présenter ? 

Il hausse un sourcil dépité en inspirant longuement, et elle se moque gentiment de son désespoir amoureux. 
Deku a beau être un très beau garçon, il n'a que peu de temps à accorder aux rencontres amoureuses depuis le début de ses études.
C'est sûrement pour ça qu'il se retrouve soit avec des relations qui n'aboutissent à rien, soit à sortir avec des tartignolles sans intérêt parce qu'il n'a pas suffisamment prit le temps de les connaitre.

Pourtant, Ochaco voit bien quelqu'un qui serait ravi d'entrer dans la vie intime de son meilleur ami. 

- Pourquoi pas Shoto ? 

Rien qu'à la soirée d'hier, elle a pu voir le Todoroki baver une bonne demi douzaine de fois sur la silhouette de son meilleur ami, et c'est pas la première fois qu'elle le remarque, ça va bientôt faire un an que Shoto lui tourne autour sans oser lui en parler. 

En réalité, si Deku était vraiment intéressé, il y a longtemps qu'il aurait fait le premier pas.
Il est comme ça Deku, il n'a jamais eu froid aux yeux.
Mais elle se dit qu'elle a peut-être quand même une chance de les voir finir ensemble au bout d'un moment. 

- J'apprécie sincèrement Shoto. Mais je crois que ça s'arrête là. 

Elle soupire, découragée, alors que Deku repose sa brosse sur la vasque, et elle jette un oeil à sa chevelure parfaitement démêlée. 
Elle finira bien par trouver un mec à son meilleur ami un jour, c'est presque une mission qu'elle a fini par se donner, en le voyant tomber systématiquement sur la mauvaise personne. 

- T'es pas drôle. 

- Je fais ce que je peux ! 

Portant son regard sur la montre accrochée à son poignet, il ouvre tout à coup de grands yeux pressés et embrasse rapidement son front avant de traverser la petite pièce pour en sortir. 

- Je dois y aller. 

Elle reste là un petit instant, à entendre l'écho de ses pas à travers le petit couloir, puis le cliquetis de la serrure alors qu'il quitte l'appartement. 

La soirée d'hier était un échec, mais elle est bien déterminée à retenter le coup dans un mois, pour l'anniversaire de Mina, et elle en est sûr, elle finira par les forcer à s'entendre. 

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Heyy ! 😁❤️

Ce chapitre m'a essentiellement permis d'introduire pas mal de choses dans le récit, et je vais en introduire d'autres dans le prochain chapitre avant d'entrer dans les choses plus sérieuses. 
J'ai conscience que ce n'est pas la partie la plus intéressante de l'histoire mais j'espère que ça vous a plu quand même.  

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à me mettre une petite étoile si vous avez aimé, ça rendra heureux mon petit cœur tout tendre.
On se retrouve jeudi pour le chapitre trois, comme promis.  

Je vous embrasse d'amour 😘

Prenez soin de vous. ❤