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6-


« Prêt », « chien inutile », « éliminer ». Jeskary entendait de lointaines voix. A peines plus fortes que des murmures, seuls quelques mots arrivaient jusqu'à lui. Des mots étranges, qui ne semblaient pas aller les uns avec les autres. Il avait besoin du reste pour comprendre.

L'adolescent papillonna plusieurs fois des yeux, reprenant petit à petit contact avec la réalité. Il ne se souvenait pas s'être endormis, mais les brumes du sommeil étaient toujours bien présentes devant ses yeux. Il n'avait fait aucun rêve. Seul le noir, un parfait néant, l'avait envahi. Ces voix, trop loin pour savoir à qui elles appartenaient, l'avaient tiré de là.

- La belle au bois dormant s'est enfin réveillée ?

Jeskary regarda autour de lui, avant de tomber de nouveaux nez à nez avec ces deux femmes de la nuit dernière. Le jour et la nuit avec leur grand sourire. Pour le reste, tout était parfaitement inconnu. L'odeur de poussière et d'humidité n'avait rien de familier, tout comme cette faible lumière jaunâtre éclairant des murs à la peinture écaillé. Quel que soit l'endroit où il se trouvait, il ne respirait pas la fraîcheur et la nouveauté.

- C'est bête, tu as raté notre Alpha de pas-grand-chose, lâcha la femme à la peau sombre.

- Qui ça ?

- Elijah Renford, le sang le plus pur qu'on puisse faire chez les loups. Alpha de la Meute du Nord. En d'autres termes, notre patron.

Trop de questions lui venaient en même temps. Tellement, qu'il ignorait laquelle poser.

- Je ne comprends rien, lâcha-t-il en murmurant.

- C'est normal, tu viens tout juste d'arriver dans le milieu. Tout est encore nouveau pour toi. Mais ne t'inquiète pas, on est là pour tout t'apprendre !

Le jeune homme tourna la tête vers les filles. Toujours collée l'une à l'autre, toujours avec ce sourire au visage, comme si toute la situation était des plus normales.

Il allait leur répondre, lorsqu'une vive douleur se réveilla dans son cou. Il y porta la main, sans rien sentir.

- Tu ne devrais pas y toucher, dans peu de temps, tu ne le sentiras plus et tu auras même oublié sa présence.

- Qu'est-ce que c'est ?

Les deux femmes se regardèrent. La première à la peau aussi pâle que la neige porta même la main à son propre cou.

- Des puces, des traceurs GPS, appelle ça comme tu veux. Quoi qu'il en soit, ça permet de savoir à la meute où on est à chaque instant. Leur manière de nous garder en laisse, répondit-elle.

- Pourquoi ?

- Je suis sûr que tu as tout un tas de questions qui te brûlent les lèvres et on y répondra. Mais si tu ne veux pas avoir ton cerveau en surchauffe, on va y aller en douceur, d'accord ?

La question, purement rhétorique, n'avait besoin d'aucune réponse. Jeskary sentait qu'il n'avait pas vraiment le choix. Il devait écouter et suivre ces femmes. Leur faire confiance ? En avait-il vraiment le choix ?

- Et si on commençait par les présentations, histoire de mettre tout le monde à l'aise ?

Remettant une mèche sombre, échappée de sa coiffure, à sa place, la louve aussi sombre que son regard était clair et pétillant, n'attendit aucune réponse pour poursuivre.

- Je commence. Moi, c'est Kassiopée. Kass pour faire plus court si ça t'arrange. Dans ce petit monde de loup depuis huit ans et toujours en pleine forme ! Personnellement, je n'ai tué personne lors de ma première transformation. En même temps, j'était toute seule, comme d'habitude à cette époque. Même sans être un monstre, je faisais fuir tout le monde. A croire que c'était écrit sur mon visage. Mais peu importe à présent. J'ai trouvé une nouvelle famille et cette petite vie me convient.

Jeskary n'avait pas demandé tout le CV de cette Kassiopée, mais au moins, cela avait le mérite d'être clair.

- Deborah. J'ai rejoint la famille un an après Kass, poursuivit la deuxième femme à la peau clair.

- Pourquoi vous parlez de « famille » et pas de « meute ». Si vous êtes vraiment des « loups-garous », vous devez dire meute non ?

Kassiopée lâcha un petit soupir. Deborah se contenta de détourner le regard un court instant.

- Disons que nous, on ne fait pas vraiment partie de la meute. On est des impuretés, faire partie de la meute n'est pas digne. Disons qu'on est plutôt des chiens à leur service.

- Et on est vraiment des loups mon p'tit chou, au cas où tu en doutes encore, ajouta Deborah. Mais avant de poursuivre sur ce sujet, vas y présente-toi, raconte-nous ta petite histoire.

- A quoi ça m'avancerait de le faire ? Je ne sais même pas si je peux vous faire confiance !

- Disons que tu n'as pas trop le choix à présent. Tu dois nous faire confiance. C'est ça où l'Alpha t'élimine !

L'adolescent sentit un frisson le parcourir. Même si toute cette histoire semblait des plus farfelus et surnaturelle, il ne pouvait ignorer une menace de mort. Après ce qu'il venait de vivre, que quelqu'un, peu importe qui, en ait après lui, était loin d'être impossible.

Deborah jeta un coup d'œil à la montre qu'elle portait au poignet. D'un rose bonbon flashant, elle jurait avec son style vestimentaire plutôt sombre.

- Ecoute, tu veux une preuve de ce qu'on dit ? Viens avec nous. Au vu de l'heure, il ne devrait plus tarder, lâcha-t-elle en se levant de la chaise sur laquelle elle était assise.

- Qui ça ?

- Suis-nous.

Kassiopée s'était levée aussi. Sans autre réelle option, Jeskary quitta le vieux matelas sur lequel il avait été installé et suivit les deux femmes. Il en profita pour regarder partout autour de lui, ne ratant aucun détail. Toujours cette poussière, cette humidité, ses tuyaux rouillés et cette lumière vacillante.

Ils grimpèrent un escalier de métal, aussi rouillé que l'étaient les fameux tuyaux. Ils débouchèrent sur une plateforme qui semblait prête à s'écrouler à tout moment. Encore trois marches et Deborah ouvrit une porte. Elle grinça sur ses gonds, avant d'offrir une vue imprenable sur l'extérieur. Jeskary fut d'abord ébloui par les rayons du soleil, avant de pouvoir observer le paysage.

Les femmes l'avaient emmené sur une terrasse en hauteur, avec des barrières dans le même état que le reste. Ils étaient assez hauts pour voir tout ce qu'il y avait autour : une vieille casse de voitures abandonnée. Plus loin, la forêt à perte de vue puis les montagnes. En plissant les yeux, il arrivait même à voir la haute tour de l'église de Yellow Wood. Ils n'étaient pas si loin de la ville que cela finalement.

- En quoi un cimetière de voitures est censé appuyer vos propos ?

Chaque nouvel élément ajoutait un peu plus de confusion à tout ce qu'il ressentait déjà.

- Ce n'est pas la casse qu'on voulait te montrer. Ce lieu, c'est chez nous, notre tanière à nous. Habitue-toi, c'est ta nouvelle demeure. Mais vient.

Deborah lui faisait signe de s'approcher du bord de la terrasse. Jeskary n'était pas du genre à avoir le vertige, mais il devait bien avouer qu'il se trouvait tout de même à quelques mètres du sol et que la barrière censée être « de sécurité » tenait par pas-grand-chose. Elle ne retiendrait personne en cas de chute. Ce lieu ne le mettait pas en confiance. Il s'approcha tout de même du bord, une certaine curiosité guidant ses pas.

- Qu'est-ce que je suis censé voir ? Les voitures en ruines ?

- Patiente un tout petit peu.

Il s'exécuta. Il n'avait rien d'autre à faire de toute façon. Il fixait les rangées de voitures entassées les unes sur les autres. Ces tours de vieilles carcasses atteignaient parfois plusieurs mètres de haut. Au milieu de toute cette ferraille et cette rouille, la nature reprenait parfois ses droits. Un arbre poussé par miracle, du lierre recouvrant un véhicule et beaucoup de mousse un peu partout. A bien y regardait, l'endroit présentait presque un certain charme. Mais ce ne fut pas le plus important à voir.

Sortant d'entre deux voitures, un loup se faufila entre les carcasses de véhicules. Il s'arrêta, huma l'air. Ses moustaches remuaient, sa queue battait l'air, ses oreilles bougèrent doucement. L'animal, d'une couleur caramel parfaite, leva la tête vers eux, quelques mètres plus haut. Même à cette hauteur, Jeskary vit ses yeux d'un bleu profond. Le loup, plus grand qu'un animal normal et sauvage, rentra dans le bâtiment, et disparu de leur vue.

- Qui c'est ?

- Te souviens-tu du jeune homme qui t'as arrêté à la sortie de l'hôpital ? Blond platine, des cheveux coiffés avec un pétard, de prime abord pas très commode ?

Jeskary essaya de se souvenir. Cette description lui disait vaguement quelque chose. Il se souvenait l'avoir vu, juste avant le néant.

- Le loup que tu viens de voir, c'est ce garçon. Il s'appelle Pixel.

- Pixel ?

- Il te racontera lui-même son histoire.

Kassiopée quitta la terrasse, invitant l'adolescent à le suivre pour retourner à l'intérieur. Trois marches après, sur la plateforme de métal, Jeskary vit le jeune homme blond platine. Simplement recouvert d'une couverture, ce dernier vissa un casque de musique sur ses oreilles et disparu derrière une porte. Il n'avait pas levé un œil sur eux. Surtout, il n'y avait aucune trace du loup couleur caramel.

- Ne te fie pas aux apparences. Pixel n'a pas l'air aimable, mais c'est un amour au fond. Il est juste un peu cassé par la vie malgré son jeune âge, clarifia Deborah en redescendant les escaliers grinçants.

Face à ce qu'il venait de voir, Jeskary était bien forcé de croire ces deux femmes.

Alors les loups-garous existaient ? Ce n'était pas la pleine lune et il venait de voir quelqu'un passer de loup à homme.

Il avait rêvé de ce loup, blanc, parfait, rassurant. Et il y avait ses parents... Morts. Il eut un haut-le-cœur, réalisant une nouvelle fois la situation.

- J'ai vraiment tué mes parents ?

Elles le regardèrent, perdant – pour une fois – leur sourire.

- Ce n'est pas de ta faute. On ne contrôle pas sa première transformation et nous, les Sombres Loups, on ne nous explique rien. On est juste livré à nous-même, forcé de subir et de constater les événements.

Il sentit les larmes monter, encore une fois. Il en avait marre de pleurer sans cesse.

- Je... Je veux comprendre. Expliquez-moi tout... S'il vous plaît.

Deborah se rassit sur une des rares chaises qui servait de mobilier.

- Dans notre monde, il y a deux types de loups. Les purs, ceux nés dans une famille pure souche loup-garou, avec deux parents parfaitement loups. Eux forment des meutes. De grands groupes, parfois éparpillés partout dans un pays, guidés par un Alpha.

- Et de l'autre côté, il y a nous : les sangs mêlés. En d'autres termes, nous sommes des erreurs de parcours des sangs purs. Un petit loup venu s'amuser avec un parfait humain et « paf » dans certains cas, ça donne un sang-mêlé, compléta Kassiopée.

Elle attrapa un fruit qui traînait dans une corbeille et qui, par miracle, n'était pas dans le même état que le reste des lieux. Elle croqua dans sa pomme verte avec un certain appétit et poursuivit.

- Les purs ne nous aiment pas. C'est la raison pour laquelle on ne fera jamais véritablement partie d'une meute. Pour eux, nous sommes plus faibles. Mais cette faiblesse n'est qu'une question de point de vue. Tu seras toujours plus fort, plus rapide qu'un humain. Même si tu ne te transformes pas, tu verras mieux, entendra mieux, sentira mieux.

- Si les « purs » n'apprécient pas les sang-mêlé, qu'est-ce que vous faites-là ? Pourquoi... l'Alpha est venu ?

Deborah reprit son large sourire, soudain assez fière de qui elle était.

- Ho, ils ne nous aiment pas. Crois-moi, ils nous ont en horreur ! Mais pour certains purs, on est bien utile ! Par exemple, nous, nous sommes au service d'Elijah et de sa meute. On est ses petits chiens si tu veux, obligé d'obéir.

- Utile à quoi ? Obéir à quoi ?

Kassiopée termina sa bouchée de pomme, avant de poursuivre.

- Tu sais pourquoi on nous appelle les Sombres Loups ?

- Jusqu'à hier, je ne savais même pas que les loups-garous existaient...

- Pas faux. Dans ce monde de loups, c'est un peu la guerre des clans, ou une histoire de mafia si tu préfères. Notre Alpha à beaucoup de pouvoir dans ce pays et il aime tout contrôler. Mais on ne fait pas d'omelette sans casser les œufs comme on dit. On nous appelle les Sombres Loups parce qu'on se charge de toute la basse besogne des meutes.

- C'est-à-dire ?

- On est là pour aider la meute à asseoir son pouvoir.

- Je ne comprends toujours pas.

Kassiopée ne cacha pas le soupir qui lui vint.

- En d'autres termes mon p'tit chou, quand il y a quelqu'un à intimider, on s'en occupe. Quand il y a quelqu'un à éliminer, on s'en occupe aussi. C'est comme ça que l'Alpha obtient ce qu'il veut, et le pouvoir qu'il a. Par la peur, l'intimidation et parfois la violence.

- Pourquoi demander ça à... Des sang-mêlé ?

- Parce qu'on ne fait pas officiellement partie de la meute ! S'il y a un problème, on peut facilement nous éliminer. Si on meurt en mission, ce n'est pas grave non plus, on est plus facilement remplaçable qu'un membre de la meute. Comme on te disait, nous ne sommes que des chiens tenus en laisse, forcés de répondre aux ordres ! Et si tu ne veux pas mourir dés demain, tu vas devoir te plier aux règles. Ici, c'est obéir ou mourir.

Jeskary sentit la nausée venir. Encore un mot, et il allait vomir. C'étaient beaucoup d'informations d'un seul coup. Les loups, la meute, le... Meurtre. Les mots entendus en se réveillant lui revinrent en tête et tout prit un sens. Il y a trois jours, à peine, il était dans les bras de sa copine, au lycée, râlant des cours qu'il avait et des devoirs que les professeurs avaient donnés.

A présent, ses parents étaient morts et il se retrouvait dans cette décharge de voiture, entouré d'inconnu. On lui parlait de loup – il avait vu un loup – de meute, d'Alpha et de missions à accomplir. Sa vie ne tenait plus qu'à un fil, un mot : l'obéissance ?

- Je vais vraiment devoir... Tuer ?

- Si tu ne veux pas toi-même finir six pieds sous terre, oui !

- Bienvenue dans notre monde mon p'tit chou ! Conclue Kassiopée en posant son trognon de pomme là où elle avait pris le fruit. Tu verras on s'amuse bien au fond ! 

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