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2-


Jeskary sentit un souffle dans sa nuque. Il était chaud, agréable, bienveillant. Il avait l'impression qu'il venait là pour le réchauffer et le protéger. Oui, seulement avec ce souffle, il se sentait en sécurité.

Posant une main dans sa nuque, il se retourna. Un pelage aussi blanc que la neige, sans aucune impureté, des yeux dorés et brillants, un museau plus sombre que la nuit. Les oreilles dressées sur la tête étaient attentives au moindre bruit. Fièrement campé sur ses quatre pattes, le froid et la neige ne semblait pas l'atteindre. Par moments, ses moustaches remuaient légèrement, captant une vibration qu'aucun humain n'aurait pu sentir.

Certains auraient été terrifiés de se retrouver face à un loup. D'autres auraient crié, tout en restant paralysés sur place. D'autres encore auraient tout simplement fui espérant sortir vivant de cette forêt et ne pas être mangé par l'animal. Pas Jeskary.

L'adolescent ne bougea pas d'un millimètre. Il resta parfaitement calme devant ce loup. Il n'avait pas peur, il ne se sentait pas en danger. De son souffle, la bête des bois l'avait rassuré, de son regard, il l'apaisait. Il y avait quelque chose de profondément pur dans ses yeux dorés. Un bien-être indescriptible. L'adolescent aurait pu rester là des heures, sans bouger, oubliant la forêt, la neige, le froid. Rester seul, observer ce loup à la beauté immaculée. Il ignorait pourquoi il était ainsi, pourquoi il ressentait cela. Il n'avait jamais vu de loup de sa vie. Il n'avait même jamais eu de chien chez lui. Et pourtant, il avait la sensation que cet animal était là pour lui, faisait même partie de lui. Comme s'il avait toujours été là, quelque part autour de lui, l'observant de ses yeux dorés, le protégeant.

Avec lenteur, mais assurance, il tendit la main vers le loup, cherchant à poser le bout des doigts sur ce beau pelage. Il n'y parvint pas. Il ne sentit que du vent, l'air froid de l'hiver. L'animal était pourtant bien là, à le fixer. Il sentait son souffle, son odeur sa présence. Il était là, c'était indéniable. Pourtant, lorsqu'il essaya une nouvelle fois de le toucher, sa main passa totalement au travers, ignorant toute loi de la physique.

Le loup baissa légèrement la tête, cligna des yeux et disparu. Il se dissipa dans l'air, comme s'il n'avait été rien de plus qu'un mirage.

L'animal n'était plus là et Jeskary sentit le froid, la neige, la solitude, la peur...

***

Jeskary se réveilla en sursaut. Des gouttes de sueurs froides lui coulaient le long du dos et sa respiration, haletante, avait du mal à se calmer. Tout son corps était douloureux. Il avait la sensation d'avoir été frappé, à de trop nombreuses reprises. Pas une seule partie n'avait été épargnée, pas même le visage. Et il avait froid, terriblement froid. Avait-il laissé la fenêtre de sa chambre ouverte ?

Il regarda autour de lui, sans reconnaître l'endroit. Son mur jaune pastel, le poster de son groupe de musique préféré, la photo d'Emy et lui sur sa table de chevet, l'ordinateur sur son bureau toujours encombré, son tas de linges sales traînant dans un coin. Il ne vit rien de tout cela. Pas même son lit chaud et confortable. Il battit plusieurs fois des paupières, cherchant à retrouver ses esprits. Un arbre, un deuxième et beaucoup d'autres. Un buisson, un autre différent. Une souche qui semblait vouloir revenir à la vie. Un rocher qui ferait concurrence autant en taille, qu'en poids, avec la petite maison de la voisine. Cela ne ressemblait en rien à une chambre d'adolescent. Où est-ce qu'il se trouvait ?

Jeskary cligna encore une fois des yeux. Il devait sans doute rêver. La neige sous lui, son humidité, son froid, mélangés à la douleur de son corps, le ramenèrent à la réalité. Il ne rêvait pas.

Il chercha à comprendre. Tout était confus dans sa tête. Son esprit était perdu dans un épais brouillard. Un brouillard aussi douloureux que terrifiant.

Qu'avait-il fait la veille ? Il avait quitté la fête plus tôt, laissant Emy et Will seul. Le mal de tête l'avait empêché de rester plus longtemps. Personne ne se trouvait dans sa maison lorsqu'il était allé se coucher. Il avait sombré dans le sommeil rapidement. Ses souvenirs n'allaient pas plus loin. Il était perdu...

Une odeur désagréable monta jusqu'à son nez. Une odeur pleine de fer, poisseuse, il en eut un haut-le-cœur. Non sans douleur, il mit sa main devant la bouche pour retenir le vomissement, autant que pour dissimuler son nez de l'odeur. Ce fut pire encore. Il mit plusieurs secondes à comprendre que ces effluves désagréables ne venaient pas de la forêt mais de lui. Cette odeur de sang était imprégnée sur chaque partie de son corps. Aussi présente que la douleur. Il baissa les yeux sur lui-même.

Sa parfaite nudité ne fut pas ce qui le choqua de prime abord. Le sang... Il était omniprésent. Les mains, les bras, les pieds, il avait même des traces sur le ventre. La neige qui l'entourait avait été tachée par ce liquide rouge, compromettant sa blancheur, sa pureté. L'odeur venait de là et il eut une nouvelle vague de dégoût en le réalisant. Cette fois, il ne parvint pas à retenir le vomissement. Il se vida à côté de lui, sans chercher à aller plus loin. Il n'était même pas certain d'en avoir la force.

Il se regarda une nouvelle fois, osa même se toucher les bras, le ventre, les côtes. Malgré la quantité de sang, malgré tout son corps douloureux, il n'avait pas la sensation d'avoir la moindre blessure. La douleur venait de tous ses os, le liquide rouge, lui, ne lui appartenait pas. Celui d'un animal peut-être ? Il n'y avait aucun corps autour de lui indiquant quel rongeur ou quel pauvre cervidé il avait pu croiser. Parfaitement écœuré, il vomit une nouvelle fois. Un tremblement suivit aussitôt. Un tremblement qui lui rappela qu'il était seul et nu dans la forêt.

S'il n'avait aucun souvenir de la nuit qu'il venait de passer, Jeskary comprit vite qu'il ne pouvait pas rester ici plus longtemps. Il s'était passé quelque chose et il devait comprendre quoi. Mais pour l'heure, il devait surtout rentrer chez lui. Prendre une bonne douche, retrouver de la chaleur, du confort. Ce sang le dégoûtait, autant la texture, que l'odeur. Il devait s'en débarrasser. Avait-il déjà été somnambule dans son enfance ? Assez pour quitter la maison ? Et personne ne le lui aurait dit ? Ses parents s'inquiétaient-ils pour lui ? Le recherchaient-ils ? Loin d'être un enfant parfait, Jeskary n'aimait pas décevoir ou inquiéter ses parents. Il devait vite rentrer, les rassurer. D'autant plus que les Saint-Clair seraient plus à même de l'aider concernant cette nuit, que les arbres actuels qui l'entouraient.

Faisant appel au peu d'énergie qui lui restait, alors qu'il était censé avoir dormi quelques heures, il tenta de se lever. Il lui fallut de longues minutes pour parvenir à se dresser sur ses deux pieds.

Jeskary observa une nouvelle fois autour de lui, faisant abstraction du sang par terre qui se détachait bien dans ce paysage hivernal. Il devait retrouver son chemin. Il connaissait bien la forêt qui entourait sa maison. Il avait passé tant d'heures à emprunter ses chemins, ou a se perdre sur des sentiers d'animaux. Sa mère se demandait même s'il ne connaissait pas mieux la forêt, que les rues de la ville. Mais un arbre ressemblait beaucoup à un autre et, mêlé à la confusion de la nuit passée, Jeskary marcha un moment au hasard. Nord, Sud, Est, Ouest : il n'était pas vraiment certain de la direction qu'il empruntait.

Le froid était saisissant, il avait au moins la douleur d'anesthésier la douleur de son corps. Partant de ses pieds, chacun de ses muscles s'engourdissait. Encore quelques pas et même les températures négatives de l'hiver ne l'atteindraient plus. Il ignorait ce qu'il avait pris la veille pour finir nu dans les bois en pleine nuit, mais qu'il ne soit pas tombé en hypothermie relevait du miracle. Une chose était certaine, il allait attraper une crève comme il n'en avait jamais vécu.

Jeskary posa son regard une nouvelle fois sur le paysage qui l'entourait, cherchant un repaire, quelque chose de familier. Cet arbre ? Non, il était semblable à tant d'autres. Ce rocher ? Ses yeux clairs s'arrêtèrent dessus. Oui, ce rocher, somme toute basique à première vue, il le connaissait bien. Il avait une forme bien particulière. Même sous la neige, il était difficile de passer à côté. Quand il était plus jeune, Jeskary avait souvent joué dessus. Il se souvint même y avoir emmené Emy l'été dernier. Ce rocher était le parfait indicateur : il n'était plus très loin de chez lui. Entre deux claquements de dents, il eut un véritable soupir de soulagement. Lui qui aimait traîner dans la forêt, là, il n'en pouvait plus. Il était toujours aussi nu, sa peau habituellement bronzée, avait pris une teinte blanchâtre qui s'apparentait fort à celle des cadavres. Ses jambes menaçaient de ne plus le porter et il avait toujours ce sang inconnu qui lui collait à la peau. Plus que des informations sur la nuit passée, il rêvait d'une douche et de son lit. Peu importe sa famille, ses amis et le lycée, s'il pouvait passer les trois prochains jours enfermés dans sa chambre, il le ferait.

Avec ces objectifs comme guident, il quitta enfin la forêt. Trempé, frigorifié, il priait pour que ses parents soient là et surtout que la maison soit bien ouverte. Il s'arrêta dans sa marche douloureuse avant même que cette dernière idée ne quitte son esprit. Quelque chose d'anormal régnait dans l'air.

Sa maison se tenait bien devant lui, fière petite maison se détachant du paysage. Il y avait beaucoup d'agitation autour. Une agitation qui n'avait jamais eu lieu dans un quartier aussi calme que le sien. Du monde, des gyrophares clignotant sans s'arrêter, des banderoles jaunes entouraient la demeure. Il y avait à peu prêt autant de curieux présent, que d'agents de police.

S'il en avait eu la force, Jeskary aurait couru jusqu'à la porte de sa maison, s'assurer que ses parents allaient bien, que le problème amenant toute cette agitation, ne les concerne pas eux directement. Cette force, il ne l'avait pas. Lentement, les pieds traînant dans la neige : dans son état, il ne pouvait faire mieux. Il n'eut pas le temps d'atteindre sa maison, cette porte arrière de la cuisine qu'il visait pour rentrer au plus vite, quelqu'un le repéra avant. Une jeune femme, en uniforme, cheveux strictement attaché sous ce képi qui ne la protégeait en rien de froids glaciale de l'extérieur. Elle s'approcha de lui et, sans poser la moindre question, commença par le recourir de son propre manteau. Ce simple habit ne le protégerait pas vraiment du vent et de la neige. Il servait surtout à dissimuler un peu sa nudité et les traces de sang qui le retrouvait.

- Jeune homme, est-ce que ça va ? S'inquiéta l'agent de police.

De manière professionnelle, elle l'avait écarté des regards curieux de la foule. Elle ignorait encore qui il était, mais son état, alarmant au premier coup d'œil, ne ferait qu'attiser la curiosité des passants et ils n'avaient pas besoin de ça en plus.

- Qu... Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Bégaya Jeskary.

- Est-ce que tu connais ceux qui habitent ici ?

Jeskary posa un regard perdu sur la femme qui essayait tant bien que mal de rester impassible.

- Ce... C'est ma maison... J'habite ici. Où, où sont mes parents ?

L'agent détourna un instant le regard. Évitait-elle celui de l'adolescent ? Ou fuyait-elle la conversation ?

- Es-tu Jeskary Saint-Clair ?

- Oui.

L'adolescent essaya d'échapper à la poigne de la femme qui le maintenait, autant pour essayer de lui transmettre un peu de chaleur, que pour le garder en place devant elle.

- Je veux voir mes parents !

Jeskary avait la voix tremblante. Résultat d'un corps trop froid et d'une confusion totale. Il ne voulait pas rester dehors, il voulait rentrer, retrouver la chaleur du salon, celle de sa chambre. Il ignorait pourquoi autant de monde était présent et à vrai dire il s'en fichait pas mal, tout ce qu'il voulait c'était de la chaleur et le réconfort de ses parents. Après il pourrait réfléchir au reste et essayer de comprendre un comportement que lui-même avait eu cette nuit sans s'en apercevoir.

- Est-ce que tu veux bien venir avec moi Jeskary ?

Il secoua la tête.

- Non, je veux juste rentrer chez moi...

- J'ai besoin que tu m'accompagnes, s'il te plaît.

Il aurait voulu se débattre, s'éloigner de ce policier, pousser la porte arrière de la cuisine et rentrer chez lui. Au lieu de cela, il resta figé sur place. Il avait la sensation d'être devenu une statue de glace, plus rien de chaud ne parvenait à circuler dans son corps.

- Qu'est-ce qu'il se passe, murmura-t-il.

- Viens avec moi Jeskary, tu as besoin de te réchauffer. Je vais tout t'expliquer mais tu dois rester avec moi, tu es d'accord.

Vaincu par la fatigue, la neige et la situation, il accepta d'un simple hochement de tête. Il n'avait plus la force de la contredire. Sans lui lâcher le bras, elle le guida jusqu'à une voiture de police. Elle le fit monter à l'arrière et referma la porte derrière lui. S'il voulait s'enfuir, il n'avait plus moyen de le faire.

À travers la vitre du véhicule, l'adolescent regarda la forêt qui l'avait accueilli pour la nuit. Entre les arbres, la neige et le sang, il repensa au loup. Il n'avait été qu'un rêve, une imagination de son esprit. Et pourtant, il avait été d'un tel réconfort. Une présence chaleureuse, rassurante. Durant un instant, il se prit à penser qu'il voulait retrouver ce réconfort, cette sécurité et rien de plus...

Au lieu de cela, il vit l'agent monter dans la voiture et allumer le contact.

- J'ai retrouvé le jeune Saint-Clair, je le ramène en lieu sûr, lâcha-t-elle dans son talkie-walkie, juste avant de prendre la route.

Jeskary vit sa maison s'éloigner, puis disparaître derrière d'autres bâtiments. Il ne comprenait plus rien de la situation et il avait peur des révélations. Est-ce que cette femme l'emmener voir ses parents ? 

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