Après avoir eu l'assurance qu'Alexandra allait mieux, je suis rentrée chez moi accompagnée de Lyssa et Stéphania.
Une fois dans ma chambre j'appelle Keelan.

- Qu'est ce qui va se passer maintenant ?
- On va essayer de le retrouver.
- Et si il avait dit vrai ?
Je bascule la tête en arrière.
- Elena ! C'est un vampire et donc un danger pour nous.
- Avez-vous la preuve que c'est bien lui l'auteur de tout ces meurtres ?

Je dois avouer que ma colère contre Donovan s'est dissipée, les choses se sont remises dans l'ordre et même si Donovan à l'air d'être quelqu'un de méchant, ce soir j'ai vu en lui des émotions que je n'aurai jamais cru voir chez un garçon comme lui. Il avait dans son regard de la peur et de la vulnérabilité. À l'autre bout du fil Keelan soupire.

- Non.
- Alors ne faites rien contre lui t'en qu'on aura pas trouvé des preuves de sa culpabilité.
- Elena, je ne peux pas.
- Et pourquoi ça ? Ne prétendez pas que c'est parce que c'est le seul vampire que vous ayez sous la main.
La colère bouillonne en moi.
- Et bien... Effectivement c'est le seul vampire que nous avons trouvé dans la ville.
- Laissez moi le temps de rassembler des preuves.

Je ne sais pas pourquoi je me sens si préoccupée par le sort de Donovan, peut être est-ce parce que je l'ai aimé et que je l'aime encore un peu. Quand j'étais petite ma mère me disait toujours de me fier à mon instinct et là, mon instinct me dit de chercher plus loin.

- Très bien, je te laisse jusqu'à la fin des vacances d'été.

Il raccroche sans un mot de plus. Je balance mon portable sur mon lit, moitié soulagée moitié effrayée. Je ne sais pas comment je vais faire pour trouver ses foutues preuves.

- Elena ?

La voix de Lyssa me ramène à la surface et je me rends compte que je me suis assise par terre la tête dans les mains. Lyssa pose sa main sur mon épaule et je lève les yeux vers elle.

- Dès qu'Alexandra ira mieux on ira l'interroger, OK ?
Me dit-elle d'une voix douce.
- Et tu as parlé d'une photo d'une silhouette prise en 1976, on peux essayer de voir si il n'y a pas plus d'informations à la bibliothèque. Et puis si jamais on ne trouve rien on ira voir dans les archives du journal local, je crois qu'ils stockent tout là-bas.

Stéphania s'accroupit.
Un regain d'énergie s'empare de moi. Je respire un grand coup et saisi la main que me tend Lyssa. Qu'est ce que je ferai sans elles.

Ce soir je ne dors pas, étendue sur mon lit, je fixe le plafond les yeux grands ouverts. Les événements passés me reviennent en boucle dans la tête, surtout la phrase que Donovan a prononcée : « ne te laisse pas manipuler par Ian » mais pourquoi ? En parlant de lui je me rends compte qu'il ne m'a pas appelée comme il me l'avait dit, peut être qu'il n'a rien trouvé de plus que moi. Je m'assieds sur mon lit et regarde les filles endormies par terre sur leur matelas. Je tâtonne sur mon lit pour trouver mon portable et l'attrape lorsque je l'effleure du bout des doigts, là, je descends de mon lit et me dirige dans la salle de bain. Je compose le numéro de Ian et au bout de trois sonneries j'entends sa voix.

- Elena ?!
- Tu as trouvé quelque chose quand tu es allé voir l'appartement de Stellina ?
- Oui, près de la fenêtre défectueuse j'ai retrouvé un cheveu que j'ai envoyé à un ami qui travaille dans un labo.
- Et ?
- Attend, je viens de recevoir le résultat... le cheveu appartient à Donovan.

J'ai l'impression de prendre un coup de poing dans le ventre. Tout est contre lui.

- Elena ? Tu es toujours là ?
- Heu... oui, merci je te rappelle plus tard.
Je viens d'avoir une idée.
- OK

Lorsqu'il raccroche j'appelle John, en espérant qu'il ne dorme pas. Heureusement il me répond.

- John, tu es un sorcier toi aussi, non ?
- Heum... oui pourquoi ?
- Tu pourrais faire un truc pour moi ?
- Ça dépend, qu'est ce que c'est ?
- Est ce que tu peux communiquer avec les morts ?
- C'est pas trop notre spécialité, pourquoi tu ne demande pas à Helley ?

Je me frappe le front du plat de la main. Helley ! Mais bien sûr pourquoi je n'y ai pas pensé avant ?!

- Oh John tu est un génie ! Heum... t'as son numéro par contre ?
- Oui, tiens : 075 342 45 45.
- Merci beaucoup. Comment va Alexandra ?
- Elle va mieux, je pense que demain elle sera à nouveau sur pieds.
- OK. Merci.
- De rien, bonne nuit Elena.

Et il raccroche.
Bien bien, il est temps d'appeler Helley, j'espère arriver à la convaincre de m'aider à communiquer avec les disparus. Le numéro inscrit sur le clavier je prends une grande inspiration et j'appuie sur la touche appel. Helley répond dès la première sonnerie.

- Je ne peux pas faire ça. Me dit-elle.
- Hein ? J'ai encore rien demandé !
- Tu veux que j'essaye de savoir si les disparus ont eu le temps de voir leur agresseur. Mais je ne peux pas.
- Pourquoi ?
- Ça remonte à trop loin. Je suis désolée.

Soudain je pense à un truc, puisqu'elle est médium, aurait-elle pu voir à l'avance ce qui s'est produit ce soir ? Je lui pose la question.
- Comment ça, qu'est ce qui s'est passé ce soir ?
- Un vampire à attaqué une amie à moi, et il se trouve que Donovan se tenait dans les parage à se moment là. Je sais que Donovan est un vampire, y en a t-il d'autres ?
- Donovan ? Mais c'est... c'est impossible. Dit elle d'une voix blanche.
- Helley, y a t-il d'autres vampires.
- Oui. Elena, je sais que tu sorts avec Ian mais méfie toi de lui, il a fait des choses atroces. Tes amies ont raison, regarde dans les archives.
- Comment ça se fait que tu n'ai pas été au courant pour ce soir ?
- Il existe une plante qui bloque mes faculté psychique sur la personne en question. Il est possible que la personne qui a attaqué ton amie ce soir en avait sur elle.
- Et qu'elle est cette plante ?
- C'est la sauge. Mais Elena, ne fait pas confiance à Ian.

Et la conversation se termine ainsi. Mon portable affiche 1:30 du matin mais je ne ressents aucun signe de fatigue. Entre mes mains mon portable vibre et une adresse s'affiche. Je fronce les sourcils, le numéro est le même que celui qui m'avait dit « je ne serai pas toujours là ». je me demande bien qui ça peut être, ce n'est pas Ian à moins qu'il ait changé de numéro. Est ce que... c'est possible que ce soit... Donovan ?! Les doigts au dessus des touches de clavier je me décide à tester. J'envoie un message, si ce n'est pas lui je le saurai vite.
« Donovan ?! »
La réponse se fait attendre, au fond de moi j'espère que c'est lui.
« Elena, je te jure que j'y suis pour rien, il faut que tu me crois »
Son ton a l'air pressé. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine : c'est lui. Je m'empresse de lui répondre :
« Oui, je te crois, c'est quoi cette adresse ? »
« Pas par téléphone, rejoins moi devant chez toi dans six minutes » me dit-il.
Je jette un coups d'œil à l'heure, à 1:45 il faut que je sois en bas. Je retourne dans ma chambre sur la pointe des pieds et enfile mon bas de jogging, pour le haut, mon pyjama fera l'affaire. Je descends à pas de loup dans les escaliers, déverrouille la porte et sort pieds nus sur le sol froid. Du coin de l'œil je remarque un mouvement, je respire profondément pour ne pas commencer à paniquer et quelque secondes plus tard Donovan se tient devant moi. Lorsqu'il pose les yeux sur moi son regard s'adoucit.

- Alors c'est quoi cette adresse?
Je chuchote.
- C'est la maison dans laquelle je vivais lorsque je suis arrivé dans cette ville pendant les années 50.

j'accuse le coup, Donovan est un vampire et donc ne vieillit pas.

- Mais je n'était pas seul.
Me dit-il.
- Pourquoi tu ne me dis pas tout ? Ça serait plus simple !
- Je ne peux pas, j'ai fait un serment dans lequel je dis que je ne dévoilerai rien des événements qui se sont produits dans cette ville, si je le fais, je vais directement en enfer.
-Alors... tu es au courant de tout ce qu'il s'est passé ici ?
Il hoche la tête. Il ouvre la bouche comme pour dire quelque chose mais la referme puis finalement il me dit:
- Cherche l'acte de propriété de la maison.

Il tourne les talons et commence à s'en aller mais s'arrête, il fait marche arrière et revient devant moi.

- Elena, je dois t'avouer quelque chose.
Je déglutis et m'attends déjà au pire.
- Dès que je t'ai vu passer le seuil de la porte de ma classe je t'ai aimé, si je ne t'ai rien dit c'était seulement pour te protéger, mais ça na pas marché. Son regard se fait triste. Et surtout j'avais peur de ta réaction face à ma vraie nature. Je ne voulais pas que tu me rejette. Elena, si tu savais, je m'en veux tellement !
Alors mes sentiments étaient réciproques, enfin pourquoi « étaient » ? ils le sont toujours ! Je prends la main de Donovan dans la mienne.

- J'avoue que je ne m'attendais pas à tout ça.
Je fait un geste de la main pour englober tout ce qu'il se passe en ce moment.
- Mais pour rien au monde je ne t'aurais rejeté, depuis le début de l'année j'ai les yeux rivés sur toi à chaque fois que tu traverses les couloirs.
Je rigole silencieusement. Il s'approche de moi, prend mon vissage entre ses mains et me dépose un baiser sur le front.