--Chapitre 1--
"Une belle bêtise"
Ca y est je suis devant le lycée j'avance la tête haute et sûre de moi. Oui sûre, je suis enfin dans ce monde dont j'ai tant rêvé. Ce monde rempli de personnes matures, plus de moqueries, plus rien...Je l'espère. Je me dirige vers les tableaux de classes, malheureusement : je ne connais personne, c'est chiant. Ma meilleure amie, elle, n'est pas avec moi, elle est en troisième. Je suis surdouée ce qui m'a valut quelques insultes mais pas que sur mon intelligence... Je regarde en direction des tableaux il y a beaucoup de monde... énormément de monde.
J'essaie de me faufiler dans cette foule en disant quelques pardons, jusqu'à arriver face aux listes, striées de noms.
Je regarde à "Tixier", je suis en Seconde 4. Certain prénoms m'interpellent, tel que Aaron. Qui appellerait son fils Aaron ?
Quelqu'un me bouscule, je trébuche et me relève lentement, tête baissée, les joues fardées de rouge.
-Bouge Shrek, dit un adolescent que je ne connais pas.
Son insulte me fait mal alors que les élèves autour rient. Je pensais qu'ils étaient plus matures mais je me suis bel et bien trompé.
Je me dirige jusqu'à ma classe sous les rires et les regards des élèves. Je suis déçue. Je me met au 2ème rang colonne du milieux, je ne supporte pas d'être au premier rang. Les gens nous pensent "intello", quel cliché ! Pire que les histoire que peut lire ma soeur sur le mec "Bad Boy" qui tombe amoureux de la jeune fille sans défenses.
Nous commençons pars un cours de maths, une des matières les plus facile à mon goût.
-Quelle est le résultats de 10√3×425÷5 ? Demande le professeur
Le silence plane sur la pièce alors que le professeur commence à s'impatienter. Dans mon esprit, les chiffres se mélangent, se multiplient et se divisent. Mon esprit carbure à une vitesse phénoménale alors que j'aperçois quelques discrets tricheurs qui tentent de résoudre le calcul à l'aide d'une calculette.
-1472,2431864, je déclare d'une voix faiblarde.
A cet instant tous les regards sont sur moi. Je n'aurai pas dû. Ma réponse soulève une vague de murmures que le professeur n'entend pas tant il est occupé à vérifier mon résultat. Mon assurance de ce matin diminue au fur et à mesure que les secondes s'écoulent.
-Exact, me félicite le professeur
Je lui souris faiblement, puis baisse la tête, déterminée à ne plus ouvrir cette idiote de bouche impétueuse. Quelques messes basses pas assez discrètes me parviennent tel que : Shrek et intello !
Des élèves s'esclaffent. Est-ce cela le lycée ? Alors bravo, quelle maturité !
Le cours semble s'étirer à l'infini, et je n'écoute même plus ce que l'instituteur peut dire tellement je suis absorbée par les moqueries qui se disent dans mon dos. Je serre les dents, les poings, tout ce que je peux pour empêcher l'arrivée imminente de larmes acides.
La cloche sonne ma délivrance.
Voilà la première fois que je suis heureuse de terminer un cours, particulièrement de maths.
Je me dirige le plus rapidement possible à mon autre cours, de l'histoire.
Quelle tristesse je suis peut-être intelligente mais l'histoire n'est pas ma tasse de thé.Je me retrouve à nouveau au second rang. Il manque quelques élèves ce qui ne me gêne absolument pas. Après 20 minutes de cours, plusieurs coups sont frappés à la porte.
-Entrez, répond mon instituteur.
Les élèves dissipés dirigent leurs regards en direction de l'entrée.
Elle s'ouvre en grand fracas pour faire place à deux garçons et une fille vêtue de outrageux vêtements qui ne semblent couvrir que l'essentiel.
-Toujours en retard ! S'agace mon instituteur en les réprimant d'un regard sévère.
-On ne change pas les bonnes habitudes monsieur, lui répond l'adolescent rebel qui paraît être le chef de ce petit groupe.
Ses cheveux à la couleur du miel sont insolemment ébouriffés sur son crâne, dégageant de lui un charisme incomparable. Ses orbes vert jade, glissent sur l'assemblée d'élèves ; elles se font lentes... Sadiques... Meurtrières. Puis
lorsqu'elles s'arrêtent sur moi, ses pupilles se rétrécissent en deux meurtrières arrogantes. Sur ses lèvres rosées se peint un sinistre sourire que je qualifierai presque de mauvais. A cet instant son visage si angélique, paraît aussi démoniaque que celui d'un monstre sorti des Enfers. Je ne peux réprimer cette coulées de frissons d'horreur qui longe mon échine à une vitesse infernalement lente.
Il sourit et part prendre place au fond de la salle.Son regard brûlant, envoie des décharges électriques dans mon corps, je le sens derrière moi, sourire. Pourquoi ? Cette journée ne va peut être pas si agréable que je le pensais...
Après cette arrivée soudaine, l'heure passe tranquillement. À part quelques chuchotements dans mon dos, mais cela ne nuit plus à ma concentration même si pour cela je dois serrer fort les mâchoires.
Deux interminables heures de cours plus tard, me voilà devant les repas. Face à, se présente une imposante portion de lasagnes, sachant que celles-ci sont mon petit péché mignon. Plus j'avance dans la file, plus mon plateau se trouve encombré de nourritures. Et puis il faut bien se faire plaisir dans la vie ! Un fondant en chocolat pour le dessert et tant pis si je ne deviens pas mannequin !
Le self est bondé, je tourne plusieurs fois en rond à la recherche d'une table libre. Après plusieurs minutes, j'en aperçois une se libérer et je m'y précipite prestement. Installée et mon entrée entamée, le regard de plusieurs élèves autour pèse sur mes épaules.
-Heyyy mais ce serait pas la Shrek de ce matin ? S'amuse une voix dans mon dos.
Il me semble que l'avoir déjà entendue alors je lève la tête et reconnaît le garçon de ce matin. L'éclair qui tranche mon esprit est fulgurant et je sens déjà la crainte se mêler à l'appréhension, mélange qui laisse quelques relents amers sur ma langue. Des frissons me parcourent l'échine, puis un rouge écarlate farde mes pommettes timides. Je hais cette sensation.
-Dégage la grosse, c'est notre table ! Dit une voix de fille.
Ce son clair et mélodieux m'est inconnu et pourtant, lorsque je relève mes yeux, l'image de cette jolie brune aux yeux saphirs me revient en tête. Elle porte sur son corps aux allures de nymphes une robe rouge en mailles qui descend outrageusement à la naissance de ses cuisses enveloppées d'un collant fin. Pour se grandir plus qu'elle ne l'est déjà, ses pieds sont sublimés par des escarpins noirs qui malgré le talon vertigineux, ne semble pas vulgaires. Et son visage ne paraît pas avoir le besoin d'être masqué par un épais maquillage, car sur sa peau aux reflets dorés n'apparaît aucune imperfection. A-t-elle vraiment le même âge que moi ?
-Allô j'appelle la terre, reprend-elle
Je suis pétrifiée, ma bouche est asséchée et mon regard fixe sur ce groupe de personnes.
-Tu bouges ?! Me presse-t-elle.
-Heu... J... Il n'y a plus aucune place..., annonçai-je la voix basse.
Le brun, se place à mes côtés, un sourire semblant bienveillant sur la bouche. Il demande de sa voix douce :
-Et bien dans ce cas là, on n'a qu'à rester avec elle ! On peut partager non ? Nous ne sommes pas des monstres...
La petite troupe, s'installe autour de la table alors que la brune renifle dédaigneusement, un jugement arrogant porté sur moi.
Moi et mes pulls trop amples, moi et mes joues rondes, moi et mes cheveux emmêlés sur ma tête...
-Alors, c'est quoi ton prénom, chérie ? Moi c'est Aaron Martel !
Le brun aux orbes acides, glisse un doigt dans mes cheveux pour replacer un épis rebel derrière mon oreille. Je rougis, en répondant timidement :
-Elfie... Elfie Tixier...
Aaron me sourit avec toujours ce regard de vipère que je ne peux dissocier de son sourire moqueur. En face de lui, le regard de la brunette se voile de colère, elle lance son pied dans mon tibia avec un faux sourire alors que je gémis de douleur.
-Oups, il semblerait que mon pied soit quelque peu violent.
-C'est rien...
Je déplace un peu ma chaise sur le côté, troublée par cet intérêt soudain d'Aaron pour moi, puis m'attaque à mes lasagnes déjà refroidies. Le goût en est entaché.
-Tu a peur ? Dit-il en voit que je me pousse de lui
-Non...
Il rit, puis entame son verre d'eau, ne me lâchant pas de ses prunelles captivantes, et moi même je ne peux détacher mon regard du sien si reptilien. Puis, la menace de la brune planant comme une ombre noire derrière moi, me pousse à détourner mes yeux si banals. J'entends la fille rire, en s'exclamant :
-Mais c'est qu'elle est docile la petite Elfie !
Je réprime les quelques larmes désinvoltes qui se glissent au coin de mon oeil, puis dans un mouvement de rébellion, je me bondis de ma chaise, la tête haute et un grand sourire hypocrite sur mes lippes.
-Je ne suis docile avec personne, je suis juste dotée de gentillesse, chose qui n'a apparemment pas été conçue chez toi.
Elle m'adresse mon propre reflet, avec un sourire d'autant plus large et des lèvres tremblantes. Puis elle éclate de rire, en se tenant son ventre si plat.
-Oh...Oh...
Ses mots sont entrecoupées par des éclats de rire moqueur qui me coupent comme des bouts de verre lancés à toutes vitesses.
-Oh mon Dieu... J'en peux plus !
Rougissante, je baisse la tête morte de honte face à cette réplique stupide. J'attrape mes affaires et mon plateau à peine entamé, puis file à travers le self, les larmes dévalant déjà les courbes si rondes de mes joues enflammées.
Voilà ce qui arrive quand j'essaye de faire la "Rebelle"...
Je suis devenue pathétique.
J'aimerai tellement que ma vie soit celle d'une héroïne des histoires que lis ma soeur mais la vie n'est pas un conte de fée.
Malheureusement...
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