10. Renouveau
PDV Chiara
Un mois plus tard
Cela va bientôt faire une semaine que j'ai emménagé ici, dans l'île de Manhattan. Fini le cocon familial, ou encore les caprices de Pepper. Partir de l'endroit où j'y ai passé mon enfance me rend triste. Mais c'est une page qui se tourne, et maintenant, me voilà livrée à moi-même dans ce petit appartement de quarante-trois mètres carrés. Je savoure chaque instant, dans cet habitat que j'ai eu à un prix raisonnable. C'est un vrai privilège de pouvoir vivre ici, sachant que je me situe désormais à côté de tout.
En fait tout ce dont j'avais besoin, c'était de changer d'endroit ainsi que de gagner mon indépendance. Je rêvais d'un nouveau lieu où je pouvais me sentir à l'aise, sans avoir à me replonger dans de tristes souvenirs qui étaient pourtant si joyeux dans le passé, avec mes acolytes, Madison et Isaac. C'étaient des moments d'une grande simplicité, dont j'ai l'impression de ne pas avoir assez profité. Notamment ces soirées pyjamas organisées dans mon ancien "chez-moi", à Brooklyn. Pareil pour ces petites excursions dans la ville New-Yorkaise, ou encore du moment où nous avions sacré un endroit de Manhattan notre "Repère".
Alors que je suis agenouillée par terre, en train de défaire les cartons, je tombe sur un cadre qui se trouvait tout au fond de celui-ci. Ma vue devient trouble. Puis une larme solitaire se met à couler le long de ma joue, que j'essuie aussitôt du dos de ma main. Pleurer n'est pas la solution, je le sais. Et mes acolytes n'aimeraient pas me voir dans cet état. J'esquisse alors un fin sourire, afin de me canaliser.
Je continue de contempler cette photo datant de notre première rentrée au lycée, instant tellement redouté de tous les adolescents. Mais je me souviens que Madison, Isaac et moi étions surexcités à l'idée de passer ces années ensemble. D'ailleurs, cela se voyait bien dans nos visages. Nos yeux étaient pétillants, nos sourires arrivaient jusqu'aux oreilles. Ce cliché est mémorable. Je souffle un bon coup, puis pose délicatement le cadre sur la commode du poste de télévision.
Je me relève, et grimace. J'ai des fourmis dans les jambes dû au fait d'être restée trop longtemps dans la même position. Je sautille légèrement, histoire de faire passer cette sensation de picotement.
Lorsque je regarde autour de moi, je constate que j'ai encore loin d'avoir fini de déballer tous mes cartons. Tant pis si Ethel voit tout ce boxon, je continuerai demain, avant d'aller à la thérapie. Cela me fait rappeler que j'ai loupé la dernière séance, avec toute cette affaire de déménagement. C'est la première fois que ça m'arrive. Au moins, voyons le bon côté des choses, cela m'a épargné d'une autre quelconque tension avec Hadrien. J'ai l'impression que tout va de pire en pire avec lui, que tout dégringole.
Agressif, violent, fauteur de troubles...Ouais. Ce sont les adjectifs qui lui conviennent le mieux, pour l'instant. J'ai la sensation d'être en train de jouer au jeu du chat et de la souris avec lui, et c'est insupportable. Pire encore : c'est lui le chat, et moi, la souris. Oui, la pauvre petite victime cherchant le bien, qui se fait descendre bien comme il faut par le grand méchant — qui s'avère être un individu ayant probablement au fond de lui ce qu'on appelle communément : un cœur. C'est désolant, mais c'est vrai. Et ça, Hadrien le renie au plus profond de son être, en s'isolant de ses malheurs à travers l'alcool... Sans prendre conscience que cela ne le mène à rien, si ce n'est qu'à de graves problèmes de santé. Mais je suis toujours convaincue que tout peut s'arranger, si il y met du sien. C'est pas gagné d'avance.
Intriguée, je me dirige vers la fenêtre et observe le paysage qui s'offre à moi. Le ciel aux lueurs roses et orangées se reflétant sur les buildings ainsi que sur tout Central Park, est digne d'une véritable carte postale. Mon appartement me laisse une vue imprenable sur Manhattan, c'est dingue. Je pense que je ne m'en lasserai jamais.
Un son m'interpelle. Je tourne instinctivement la tête vers ma gauche. Amusée, je constate que ce n'est que mon hamster qui court dans sa roue. Ce rongeur est devenu mon nouvel animal de compagnie, que j'ai nommé Calcifer. Ce prénom n'est rien d'autre qu'une référence à un dessin animé Japonais que j'affectionne tout particulièrement, et ce depuis de nombreuses années. Et il faut dire qu'il lui va à merveille, avec son petit caractère à la fois énergique et adorable. Je le prends quelques instants dans mes mains, et caresse son pelage blanc. Calcifer me lèche le pouce, de sa petite langue à peine sentante au contact de ma peau. Je fonds. Je fourre ma main libre dans son sachet de nourriture, et lui donne une graine de tournesol qu'il vient ensuite stocker dans sa joue gauche. C'est beaucoup trop mignon. Je le repose finalement dans sa cage.
Une demi-heure plus tard, on sonne à ma porte. Sachant à l'avance qui se tient derrière celle-ci, je me précipite pour ouvrir.
Dans l'encadrement de la porte se trouve Ethel, qui sourit de toutes ses dents. Je fais de même, et lorsque je vois ce qu'elle tient dans ses mains, je ne peux m'empêcher de sourire encore plus.
— Je nous ai ramené des pizzas ! Fait-elle d'une voix enjouée.
Mes origines Italiennes prennent le dessus, rien qu'en sentant l'odeur de celles-ci. Ethel ne me décevra jamais. Je lui réponds, conquise :
— Toi, je t'aime.
Ethel ricane tout en pénétrant dans l'appartement. Elle se déchausse et pose les deux cartons de pizzas sur une petite table, située juste en face de la cuisine. Sans faire attention à la multitude de cartons posés par terre, Ethel observe les lieux d'un oeil scintillant. Et moi, je regarde toutes ses réactions d'un air amusé. Il faut dire que mon habitat envoie du lourd, avec ce balcon accédant à une vue fascinante sur Central Park, cette moderne cuisine et tout le reste. J'ai également eu la chance d'avoir pu caser mon piano dans le coin du salon. Mon amie se retourne vers moi, les étoiles dans les yeux, et s'exclame :
— Bordel...Il est magnifique ton appart ! Je suis jalouse.
Son attitude faussement boudeuse me fait rire.
— J'ai beaucoup de chance d'être ici, c'est vrai.
— Franchement tu vas t'éclater. Et si un jour tu décides de reprendre tes études, tu auras l'université juste à côté ! D'ailleurs tu y as pensé, à tout ça ?
Oh que oui, que j'y ai pensé. Et j'y pense toujours, de plus en plus. Les études de littérature me manquent énormément. Je n'avais pas fait beaucoup de semaines là-bas, mais j'affectionnais cette branche.
— Oui, je crois que je vais reprendre. Ça serait dommage de ne pas continuer.
— C'est sûr ! En tout cas, j'espère de tout cœur que tu le fera.
Nous continuons de papoter pendant quelques minutes, puis je lui fais un rapide tour de mon appartement qui est encore assez vide. Il y a seulement les meubles principaux qui sont installés. Ethel s'arrête finalement devant l'habitat de Calcifer. Elle me demande, captivée par celui-ci :
— Chiara...Tu veux m'achever, c'est ça ? Elle a un nom, cette petite boule de poil ?
Elle essaye d'attirer l'attention du rongeur, en bougeant son index contre les barreaux de la cage. Calcifer gambade et se stoppe momentanément devant le doigt d'Ethel. Durant quelques secondes, ce dernier est complètement statufié, ce qui est plutôt drôle à voir. Notamment avec ses joues qui sont pleines de graines, ou avec ses yeux globuleux qui viennent curieusement scruter la main de mon amie.
— Je l'ai appelé Calcifer, réponds-je avec entrain.
Ethel tourne son visage vers moi, affichant une expression confuse.
— Calcifer ? Il est pas un peu bizarre le prénom ?
Doux Jésus, elle ne connait donc pas l'origine de ce nom. J'ai envie de lui faire regarder tout le dessin animé pour qu'elle comprenne. Calcifer est en fait un démon du feu, ayant un caractère semblable à celui de mon hamster. Sauf que lui, il a la parole en moins.
— Au moins il est original...lançé-je avec un sourire en coin.
— Je ne vais pas dire le contraire. Je peux le prendre dans mes mains ?
Ethel ne détache pas son regard du petit être vivant qui se trouve dans la cage. Ce dernier reprend sa course effrénée dans sa roue, imperturbable. Il est super dynamique cet hamster...et pourtant il est encore bébé. Des fois je le surprend en train de faire plusieurs tours dans sa petite maison, à la vitesse de l'éclair. Il a un besoin irrépressible de se dépenser. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je le sors le plus souvent possible de son enclos, estimant que sa liberté est indispensable.
Finalement, Ethel et moi décidons de nous mettre à table; sinon, les pizzas allaient être froides. Avec l'aide d'un couteau, je me mets à découper les parts de la Margherita. Mon amie se charge de faire la même chose de la seconde et dernière pizza, la quatre saisons. Puis nous les dégustons en un temps record, gourmandes que nous sommes. New York regorge de pizzerias, toutes aussi excellentes les unes que les autres. Ceci dit, j'ai une grande préférence pour celle qu'Ethel à choisi, ce soir. La Rubirosa. C'est celle que mes parents ont l'habitude de côtoyer. En parlant de parents, Ethel m'a annoncé que sa mère avait enfin retrouvé l'amour, avec un homme digne de confiance. Je suis contente pour eux, mais surtout pour mon amie — qui était complètement dévastée par la séparation soudaine entre sa mère et son véritable père.
Sorties de table, nous allons nous poser au canapé, histoire de faire passer la digestion autour d'un bon film. Seulement, je m'aperçois qu'il y a un gros carton prenant la moitié de la place. Eh bien décidément, ils sont partout. D'une voix semi-embarrassée et amusée, je la préviens :
— Excuse-moi, c'est le grand bordel ici...Je vais le mettre ailleurs.
— C'est pas grave, tu sais. Chez moi c'est pire, plaisante-t-elle.
Je ricane pendant que je prends le lourd carton dans mes bras. Je le dirige vers un coin du salon, le pose avec tous les autres et rejoins finalement Ethel, avachie dans le canapé. Cette dernière prend l'initiative de se pencher en avant pour prendre la télécommande, située sur la table basse en bois moderne. Elle fait lentement défiler la multitude de films proposés, afin de voir lequel nous intéresserait.
— T'es plus Cinquante nuances de Grey, ou Interstellar ? Me demande-t-elle avec un petit sourire en coin.
Ah...Elle me pose une colle, là. Cinquante nuances de Grey, j'ai dû le regarder deux ou trois fois. Tandis qu'Interstellar, lui, je ne l'ai vu qu'une seule fois. Mais je me souviens que j'étais vraiment bouche bée du début à la fin du film...J'étais scotchée. J'aime beaucoup les deux longs-métrages qu'elle me propose, ils sont très différents et ont leur charme qui font d'eux des oeuvres uniques — mais j'aurais tendance à choisir le second.
— Va pour Interstellar, dis-je d'une moue enthousiaste.
— Et moi qui pensais que tu voulais voir Mr. Grey...
Face à son petit espoir de me faire changer d'avis, j'arque un sourcil tout en ayant un sourire collé aux lèvres.
Les deux heures et quarante-neuf minutes de film sont passées particulièrement vite. J'étais complètement immergée dans le film, réagissant à travers l'écran à chaque péripétie qui se produisait. J'étais tellement hypnotisée que je n'ai même pas fait attention qu'Ethel avait fait sortir Calcifer de sa cage. Elle l'avait dans ses mains, tout le long.
Après avoir continué de discuter pendant une vingtaine de minutes, Ethel part de mon petit chez-moi. Je me retrouve enfin seule. Cette soirée était géniale, avec Ethel à mes côtés. C'est exactement le genre de choses qui soude encore plus notre amitié.
Fatiguée de cette journée marathon, c'est à peine si je suis encore consciente de mes moindres faits et gestes. Lorsque je me démaquille et que je me mets en pyjama, mes mouvements sont tellement mous que ça m'en fait bailler. Puis finalement, je m'allonge dans mon lit tel un zombie, et m'endors tout doucement, m'emmenant dans un sommeil de plomb.
***
《 Nous y sommes. Ça me parait encore irréel. Du haut de nos quatorze ans, nous entamons enfin nos années lycée dans cet immense bâtiment en brique brune. L'entrée de celui-ci est impressionnante, surtout avec ces longs escaliers interminables dans lesquels nous nous trouvons en ce moment.
La mère de Madison, se trouvant en face de nous, essaye de cadrer au mieux - à l'aide de son smartphone dernier cri - le trio que nous faisons devant cet imposant lycée. Cette dernière, prenant appui de son pied droit sur la marche supérieure, imite les gestes que feraient un photographe afin d'immortaliser ce moment tant important dans nos vies...Tant crucial pour notre futur. Le temps d'une photo, nos corps sont figés. Nos visages, eux, sont bloqués en un sourire véritable. Et nos cœurs palpitent, sous un mélange de bon stress et d'euphorie.
* Clic *
Le flash vient nous aveugler, nous faisant grimacer par la suite. Puis nous rions tous ensemble. Nous formons un trio de choc, Isaac, Madison et moi. On se complète. Nos caractères bien différents nous rendent plus complices, plus vivants. Isaac, de ses boucles blondes, possède une personnalité bien à lui. Celui-ci, timide de nature, s'avère en fait être l'humoriste de ce trio. Il n'y a pas longtemps de ça, il nous a avoué qu'il était gay. Vers la même période, sa famille l'a découvert. Mais seulement, elle a réagit de la pire manière possible. Railleries, bourrage de crâne...Isaac l'a très mal vécu. "Tu es un homme, alors tu dois agir comme tel" "C'est contre-nature", qu'ils disaient. Madison et moi l'avons donc soutenu, estimant qu'Isaac valait beaucoup mieux que ça et qu'il ne méritait pas d'être traité ainsi.
Puis il y a Madison, la grande optimiste. Elle m'inspire beaucoup, tout comme Isaac. Elle et moi sommes amies depuis la petite enfance, contrairement à Isaac, que nous avons connu lorsque nous avions onze ans. Madison, jamais une seule fois je l'ai vue ne pas sourire. Extravertie mais aussi altruiste et studieuse, cette dernière ne connait aucune faille.
Et finalement il y a moi, la grande fanatique de musique et d'art. Une jeune adolescente courageuse qui n'hésite pas à se battre pour ce qu'elle veut. En effet, je suis une personne très déterminée. Je tente de m'améliorer chaque jour, prenant les défaites comme des raisons de se relever pour être plus forte, plus motivée à ne pas baisser les bras devant la difficulté. Je cherche toujours le bien, l'optimisme. Peu importe la situation, la violence et le pessimisme sont deux univers dont je ne ferai jamais parti. Je n'aime pas ça et je ne souhaite à personne de tomber aussi bas.
Après que la mère de Madison soit partie, nous nous regardons quelques instants avant d'entrer définitivement dans notre établissement. De l'émotion ainsi que de l'excitation se lit sans difficulté dans nos yeux. Isaac, les doigts de sa main gauche encerclés à une des anses de son sac, s'exclame :
— Alors ? Prêtes à tout déchirer, cette année ?!
Sans surprise, un rictus se dessine sur les lèvres de Madison.
— Oh que oui, répond-elle d'une voix enjouée.
— Pareil ! On y va ? Lancé-je.
— C'est parti, me rétorque mon amie.
Nous finissons de dévaler les marches de cet interminable escalier, puis franchissons le seuil de notre lycée. Je peux déjà voir le hall d'entrée, le long couloir rempli de casiers, les affiches des divers évènements...
— Eh bien ? Qu'est-ce que tu fais, Isaac ? Demande Madison, intriguée par le comportement étrange d'Isaac.
Ce dernier n'a pas bougé d'un cil. Il est resté planté au milieu des escaliers, contrairement à nous qui avons tracé sans nous apercevoir qu'il ne nous suivait pas. Celui-ci nous regarde faiblement, d'un air attristé. Il y a quelque chose qui le tracasse. Nous le rejoignons en trombe, sans vraiment comprendre le pourquoi du comment Isaac agit de cette façon.
— Quelque chose ne va pas ? Lui demandé-je en posant une main sur son bras.
Il ose à peine me regarder. Puis il se met à fixer Madison, d'une manière bizarre. D'une voix tremblante, il dit :
— Mad...Je...Tu ne te souviens pas ?
La concernée fronce les sourcils. Je ne comprends plus rien, et apparemment, elle non plus.
— De quoi tu parles ? Fait Madison, soucieuse.
Isaac soupire.
— Nous ne sommes plus de ce monde. On est mort, Madison. Et si il y a bien une seule personne à blâmer, c'est elle, répond-il en me désignant d'un mouvement de tête, ne déviant pas ses yeux de ceux de Madison.
Je suis littéralement larguée. Le visage pourtant si heureux de Mad il y a quelques instants, se décompose. Son sourire a disparu pour laisser place à une expression vide de sentiments. Puis elle me regarde, ouvre la bouche, et m'interroge durement :
— Pourquoi, Chiara ?
Mais punaise, je ne saisis rien...Je ferme mes yeux en forçant sur mes paupières, de façon à essayer de comprendre calmement. Mais lorsque je les rouvre, mes acolytes ont disparu. 》
Je me réveille en sursaut, tirée de mon sommeil de la manière la plus horrible qui soit. Des gouttes de sueur perlent sur mon front. Je peine à retrouver un rythme cardiaque régulier. Mes mauvais rêves refont étrangement surface, alors que la thérapie m'a aidée à combattre tout cela. Tous ces démons, qui étaient censés être partis à jamais. J'espère que cela ne va pas durer.
Après un bon petit déjeuner, je pars en direction de la salle de bain pour prendre une douche matinale. L'eau chaude qui vient couler le long de mon corps me fait un bien fou, elle me requinque. Une de mes serviettes attachée autour ma poitrine, je reviens dans ma chambre et ouvre mon tiroir en vernis blanc pour en sortir un pull rose poudré, un jean et mes sous-vêtements. Je m'habille, et choisis de me maquiller naturellement. Je me fais un chignon désordonné, et directement après, je me remets dans la tâche de défaire les cartons les plus urgents.
L'après-midi, aux environs de quinze heures, je quitte mon modeste appartement pour aller à la thérapie. Je suis un peu en avance, ce qui me rassure car je n'aime pas être en retard. Maintenant, j'habite à dix minutes du lieu où se déroule les réunions de Mr. Flynn. C'est vraiment agréable de pouvoir vivre à côté des endroits que je côtoie.
Je longe l'interminable couloir du bâtiment, qui a une fois failli me coûter une syncope. La faute à qui. J'ouvre la porte et pénètre finalement dans la salle, qui est presque pleine. Pourtant j'étais en avance. Je jette un œil furtif aux gens qui sont déjà assis, mon regard divaguant de gauche à droite. Il y a des visages que je reconnais, et d'autres, pas encore. Je constate qu'Ethel n'est pas là, parmis eux. Elle n'est pas encore arrivée.
Soudain, mes yeux tombent sur ceux d'Hadrien. Et là, je me bloque. Son regard me scrute, sans ciller. Il m'avait déjà remarquée, dès mon arrivée. Je suis étonnée qu'il ne soit pas en retard, c'est étrange. Et aujourd'hui, je crois que la meilleure option serait de l'ignorer. Examinant les places qu'il reste, je remarque qu'il y en a une inoccupée juste à côté d'Hadrien, et trois autres éparpillées dans le rang. La décision est vite faite. D'un pas instinctif, je me dirige vers une chaise située entre un jeune homme et une femme âgée d'une quarantaine d'années. Mais alors que je suis entrain de traverser la salle, une voix rauque bien familière murmure, assez fort pour que je puisse l'entendre :
— Trop prévisible.
Je m'arrête momentanément, et songe pendant un instant à ne pas me retourner vers lui. Trop prévisible ? Ah oui ? Parce qu'il croit que je suis peut-être effrayée à l'idée de prendre place à côté de lui ? Manifestement, une ampoule s'illumine au dessus de ma tête. Une idée germe dans mon esprit. Et celle-ci va être loin d'embrasser l'égo d'Hadrien.
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Hey! ⚡( Je me suis combattue avec le wifi pour vous faire sortir le chapitre😭 )
J'espère que vous aimez toujours mon histoire et ce chapitre ! Il est particulièrement long et m'a demandé beaucoup de concentration.
Intriguée par ce qu'il va se passer entre Hadrien et Chiara au prochain chapitre ? Eh bien rendez-vous la semaine qui suit pour tout savoir ! ❤
Mon insta: @laudazzly
Bisous!
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