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Chapitre 17 ( nouvelle version )

https://youtu.be/oFrFVguF0cw

Engy 


Jaylen est resté silencieux après ma crise. Même s'il sait que je veux rentrer chez moi, il ne réagit pas. Il ne me dit toujours pas pourquoi il me garde enchaînée ni pour combien de temps. Il a juste commencé à replacer les choses : la table, les chaises, le frigo, les boîtes de conserve et même le grille-pain tout amoché. Il a fait fonctionner le groupe électrogène pour qu'il y ait un peu d'eau chaude dans la salle de bain et il est parti...

La douche est très sale, mais ça ne m'empêche pas de sauter dedans. J'ai besoin de me laver. Dès que l'eau me touche, la chaleur soulage mes tensions physiques et mes douleurs. Je profite du calme et du vide dans mon esprit, l'espace d'un instant. Ça apaise l'affliction qui me détruit mentalement.

J'ai subi un traumatisme.

Je le sens.

Mon système nerveux ne réagit plus comme avant et je tremble tout le temps. J'ai juste envie de pleurer constamment. Les images de la tentative d'enlèvement, du meurtre sous mes yeux, de la séquestration dans le sous-sol de Jaylen, de Jonas au manoir, du père qui veut me décapiter... du corps d'Émilie, de mes humiliations. Tout ça repasse dans ma tête en boucle. Je n'arrive pas à faire pause, à sortir les sensations ou la terreur de mon esprit. Mais sous le jet d'eau, ça fonctionne. Du moins, l'espace d'un instant.

J'essaie de ne pas bouger, pour ne pas entendre le bruit de la chaîne à ma cheville qui me rappelle où je suis. Je ferme plutôt les paupières, laissant l'eau couler en cascade sur ma tête, mon visage, mes seins. Elle m'enveloppe comme une couverture chauffante et réconfortante. J'ai presque l'impression d'être sous la douche chez moi.

Presque...

Je crois que je reste immobile pendant cinq minutes. Si ce n'était pas si sale, je me serais assise, recroquevillée, et je serais restée sous le jet jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'eau chaude. Malheureusement, l'effet de bien-être ne reste pas et rapidement, la peur revient se loger et refait trembler mon corps.

Je prends la bouteille de mon savon liquide que Jaylen a rapportée et que j'ai trouvée dans le sac. Je fais mousser mes cheveux et chaque partie de mon corps. Je vois le sang de mes règles couler le long de ma jambe puis partir en suivant le cours d'eau dans la bouche d'évacuation.

Une fois lavée, j'éteins la douche et attrape une serviette que j'enroule autour de mon corps. Je marche vers le vieux canapé déchiré qui sent l'humidité et la poussière pour trouver des vêtements dans le sac. Le problème, c'est que je ne peux pas enfiler de short ni de pantalon tant qu'il n'est pas là pour enlever la chaîne.

Merde.

Je trouve ma trousse de produits avec ma brosse à dents, ma brosse à cheveux, ma crème pour le corps, mais aucun foutu tampon. Mes yeux repèrent ma pince à épiler.

Je m'en empare et l'examine. Je repense à la plaque de métal dans le débarras, où il y a des vis que je ne peux pas enlever, pas sans l'aide de quelque chose de fin, étroit et plat. Cependant, en regardant le bout de ma pince, mes yeux s'agrandissent. La taille est... parfaite.

Je fonce.

Traînant mon entrave au sol, j'ouvre la porte où il y a le bois de chauffage et autres trucs, pose mes genoux par terre, enfonce la pince dans l'étroit trou et atteins une vis. Mes mains tremblent d'excitation.

Je tourne, encore et encore, sans voir si ça fonctionne vraiment, mais je continue. Je tourne la pince plus fort, plus vite. Au bout d'un moment, je commence à voir la première vis sortir du trou ! Elle est vraiment longue !

Je vire la première. Il n'en reste plus que cinq.

J'accélère la cadence. Chaque minute compte. Je ne sais pas quand Jaylen va revenir. Je sais que si je retourne chez moi, je m'expose à son père. Or, si je reste ici, paralysée par la peur, je ne rentrerai jamais chez moi. Je ne resterai pas la petite chose de Jaylen, séquestrée ici. Surtout que je sais de quoi il est capable. Un jour, il va se fatiguer et, ne pouvant pas me relâcher, il va devoir trouver un moyen de se débarrasser de moi. Il ne peut pas me garder pendant vingt ans.

Impossible.

Tôt ou tard, il va se passer quelque chose et je ne veux pas être là pour le savoir. J'irai voir la police, on me mettra dans le programme de protection des témoins, ma famille et moi.

Dustin, qui a été menacé, pourra témoigner.

Il y a de l'espoir.

J'ai un regain d'énergie. Plus que deux maintenant.

Plus que... une.

La dernière vis est éjectée. Je peux retirer la chaîne de l'ancrage de métal.

Je me redresse, les cheveux mouillés, collés au visage, la serviette toujours au corps.

Je souris.

— Je suis libre, bordel !

Je ne peux pas enfiler de vêtement ni de culotte, et je ne vais certainement pas remettre ma robe souillée d'urine et de sang. Je n'ai pas une minute à perdre. Rien ne compte plus que ma liberté et profiter de chaque seconde pour mettre à profit ma fuite. Il m'aurait peut-être juste fallu des chaussures pour éviter les blessures. Ce que Jaylen n'avait certainement pas l'intention de récupérer pour moi. Étant captive, je n'en ai pas besoin.

Je me dirige hâtivement vers la porte d'entrée. Une fois à l'extérieur, je regarde autour de moi pour visualiser quelle direction serait la meilleure. Mais je n'ai aucune certitude si je me dirige vers la civilisation... Si ça se trouve, je suis peutêtre à une journée de marche de trouver de l'aide. Mais si je ne fonce pas, je ne le saurai jamais.

En descendant les marches du porche de la cabane, je mets le pied sur une chaîne qui n'est pas la mienne.

Trop tard...

Le doberman surgit en montrant les crocs. Mon seul réflexe est de prendre le bout de ma chaîne qui traîne derrière moi et de fouetter le clébard dès qu'il charge dans ma direction. Un son dur retentit sur sa mâchoire. Il couine, s'éloigne pour aller frotter son museau avec sa patte. Sa langue lèche avec frénésie sa babine et c'est là que je vois que ses narines saignent.

Je saute littéralement les marches du porche et cours le plus vite possible en direction des champs de maïs et non vers le sentier pour éviter de faire un face-à-face avec la Challenger si elle revient. Le chien grogne et aboie en chargeant vers moi. Sa laisse l'empêche d'aller plus loin alors que moi, je m'éloigne. Il ne peut plus m'atteindre.

C'est en serviette, les cheveux mouillés, que je trimbale avec moi cette chaîne en fer sans m'arrêter de courir. Je me blesse la plante des pieds avec les cailloux. La terre des champs est plutôt humide, comme s'il avait plu abondamment.

Ma mère va faire une syncope en me voyant débouler à la maison et en découvrant toute l'histoire.

J'ai l'impression que le champ continue à l'infini. Comme s'il n'y avait pas d'issue. Sur quoi vais-je tomber au bout ? Mes pieds me font souffrir. Mais lorsque je regarde à l'horizon, je découvre enfin la sortie.

Je bondis hors des plantations de maïs pour atterrir sur une route de terre. Il y a des pylônes électriques plus loin et encore des champs.

Je resserre ma serviette autour de mon corps.

Tout ce que j'entends, c'est ma respiration haletante et cette foutue chaîne derrière moi qui frotte le sable.

Un scintillement apparaît au loin. Ça provient des rayons du soleil qui se reflètent contre des phares d'une voiture en approche.

Plus le véhicule est proche, plus je me rends compte que ce n'est pas le son de la Challenger, ce qui me soulage. Ce n'est donc pas Jaylen.

Je plisse les yeux, essaie de mieux voir. Ça ressemble à une camionnette verte. Je vais pouvoir demander de l'aide.

Au beau milieu du chemin, je cours, faisant de grands signes pour être certaine qu'il s'arrête.

Lorsqu'il arrive, il freine et un amas de poussière s'élève du sol. J'essaie de hurler, mais j'ai la gorge sèche. Je me jette à sa fenêtre, frappant rapidement pour qu'il l'ouvre. C'est un vieil homme, qui semble mâcher du tabac comme à l'ancienne. Il crache une bave brune près de moi. Il n'a pas l'air très lucide.

— Aidez-moi ! S'il vous plaît ! Je vous en prie ! Je suis en danger ! On m'a enlevée et séquestrée !

Il écarquille ses yeux bleus où l'un d'eux est atteint de glaucome.

— Molly, c'est toi, mon chou ? Tu devais pas donner à manger aux cochons ?

Je me fige. Visiblement, il a des problèmes de mémoire, la démence ou je ne sais pas quoi.

— Faut pas se mettre au milieu de la route comme ça, Molly. Viens, mon enfant.

Comment peut-il conduire son véhicule alors que sa tête n'est pas tout à fait fonctionnelle ? Peu importe, je fais le tour rapidement et grimpe du côté passager.

Dès que j'y pose mes fesses, je remarque tous les débris à mes pieds. Des journaux, de la nourriture avec des vers dans une boîte en carton – des nouilles, je crois –. L'odeur est horrible. Ses vêtements sont infects. Il porte une salopette en jeans, avec une seule bretelle attachée sur son épaule. Il y a dessus des taches blanches et brunes. Il sent le fumier.

— Amenez-moi en ville, je vous en prie, ou au poste de police.

Il commence à conduire, pas assez vite à mon goût. J'ouvre ma fenêtre pour sentir l'air extérieur car il fait chaud et pour éliminer la puanteur. Je croise mon regard dans le rétro. Mes yeux vert émeraude sont rendus ternes. J'ai des cernes profonds.

— La ville ? C'est loin d'ici ? Combien de minutes ?!

— Ma femme allait en ville. C'est elle qui portait la viande au boucher.

— Ouais, ouais, d'accord. On est à combien de kilomètres ?

— Un kilomètre.

— Et là-bas, y'a un poste de police ?

— Il y a chez moi.

— Non, non, pas chez vous. Je veux aller à la police !

— Molly, y'a pas de piscine ; où t'es allé pour te baigner comme ça ?

— Hein ?!

Il est complètement dingo, le vieux, et malentendant ; il ne comprend pas ce que je dis. Ça ne tourne pas rond dans sa tête. Je regarde derrière moi, histoire de voir ce qu'il transporte dans sa camionnette. Que des outils de ferme et de la nourriture à oiseaux. Au moins, je ne suis pas tombée sur un genre de Leatherface. En ce moment, je vois le danger partout.

— Monsieur, amenez-moi en ville ! Pas chez vous !

Changez de direction, s'il vous plaît !

Je vois la ferme au loin avec plusieurs granges. Et sur ces terres, il y a la cabane un peu plus isolée.

Non, non, on revient vers la cabane !

— Monsieur ! Je vous en supplie ! Amenez-moi en ville ! Faites demi-tour !

— Ma femme a fait sept fausses couches, on n'a jamais pu avoir d'enfant. La petite cabane, là, pointe-t-il, on l'a vendue à un garçon. Elle nous appartient plus.

— Mais j'en ai rien à foutre de vos terres et de votre femme ! Laissez-moi descendre !

Je vais pour ouvrir la portière, mais il n'y a pas de poignée.

Mon cœur rate un tour.

— Calme-toi, Molly.

Je me tourne vers lui.

— Je m'appelle PAS Molly ! Arrêtez le véhicule ! Ouvrezmoi la porte !

Je pourrais me jeter par la fenêtre, mais je vais le payer cher. Si je me foule une cheville, je ruine mes chances.

Dans le rétro, je vois un véhicule se rapprocher à une vitesse fulgurante, laissant un énorme nuage de terre autour de lui. Je le fixe avec des palpitations douloureuses à la poitrine.

Je reconnais les phares rouges.

Je frappe dans la portière pour la décoincer, ordonnant au fermier de s'arrêter.

Mais trop tard, la Challenger dépasse la camionnette et freine brusquement devant nous ! Je m'accroche au tableau de bord, échappant un cri de panique.

— Ne vous arrêtez pas ! Contournez-le !

Mais Jaylen oblige l'homme à stopper. Son moteur s'éteint et il retire les clés.

Quoi ?!

— Non, non, non !

— C'est monsieur Jann, l'homme à qui j'ai vendu la cabane qui servait autrefois à la main d'œuvre des champs. Dans mon temps, quand j'étais jeune, deux Mexicains bossaient sur les terres de papa et on les faisait dormir là-dedans.

En désespoir de cause, je me hisse vers sa portière pour l'ouvrir. Je détache l'homme en un tournemain et, avec toute ma force, je pousse le vieillard hors de son véhicule. Il s'écroule par terre, sans grande réaction ni réflexe. Son retard mental le rend passif.

Je vais pour prendre sa place, mais quelle n'est pas ma surprise en voyant que les clés ne sont nulle part !

Jaylen contourne la camionnette, ouvre la boîte arrière pour s'emparer d'une pelle, avec le manche en bois et l'extrémité en fer très lourd. Il ne daigne même pas me regarder ; tout ce qui l'intéresse, c'est le vieil homme par terre, que j'ai éjecté de son véhicule.

Puis, il attaque l'homme d'un coup brutal, directement à la tête.

Assise derrière le volant, je verrouille ma portière et regarde par la fenêtre tout en retenant ma respiration. Il se tient à côté, brandit la pelle au-dessus de lui à nouveau et martèle le crâne de sa victime. Répétant ce geste jusqu'à ce que le sang éclabousse sur lui et sur la vitre. J'entends chaque coup et vois la tête se fracturer et s'ouvrir telle une pastèque défoncée.

Il s'arrête, voyant que l'homme est mort, et laisse tomber la pelle avant d'attraper ses mains pour le tirer jusque dans le coffre de la Challenger.

Quand il termine de balancer le corps, il se retourne et je lis son envie de me faire la même chose. Je resserre ma serviette. Il passe une main dans ses cheveux d'un noir ébène et vient vers moi.

Son visage est près de ma fenêtre recouverte de gouttelettes de sang, mais je ne le confronte pas.

Son index caresse la vitre. Ma respiration accélère.

Puis, au bout de quelques secondes, je jette un œil en biais :

il a écrit en barbouillant dans le sang.

« T'as oublié quelque chose ? »

Puis, il me montre le trousseau de clés qui pend à son index. Bien sûr, j'ai poussé le vieil homme avant de lui prendre ses clés. Mon erreur.

Mes yeux suivent attentivement ce que fait Jaylen et, lentement, il trouve une clé et l'enfonce dans la serrure.

Avant même de pouvoir l'en empêcher, il ouvre brusquement la portière. J'échappe un cri et gémis lorsqu'il me saisit par une poignée de cheveux humides.

Il m'extrait du véhicule.

Il me tire sans mal, même si je donne toute l'énergie qu'il me reste. Jaylen ouvre la portière arrière de sa Challenger, me plaque sur sa banquette en cuir et enroule ses mains autour de mon cou.

Tout ce que je vois, c'est son corps sur le mien, ses mains qui me serrent alors que mon visage gonfle et que je ne peux plus respirer. Je frappe vainement ses avant-bras, mais le sang ne passe plus au cerveau. Mes bras tombent rapidement de chaque côté de mon corps, les sons diminuent, ma vision tremble, puis tout s'éteint.  

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