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(2) Procès

Les portes s'ouvrirent dans un long chuintement. Kléo fut poussée à l'intérieur sans ménagement, les mains toujours entravées. Elle venait de passer une poignée d'heures enfermée dans l'une des deux cellules de l'Abri douze, durant lesquelles elle avait eu tout le loisir de penser à ce qu'elle avait fait. Elle se souvenait avec précision des sensations qui l'avaient traversée. Le pire était cette envie qu'elle avait eu de  faire du mal, gratuitement. Elle avait été de prime d'abord terrifiée, puis son esprit s'était adapté à la situation, et elle s'était concentrée sur un problème plus imminent : son arrestation. Il était à peu près certain, au vu de son niveau de popularité, qu'elle serait exécutée sans procès. C'est pourquoi lorsque l'examinateur qui l'avait arrêtée avait ouvert la porte de la cellule, accompagné par deux gardes, elle s'était préparée à tenter de s'évader, mais il a prononcé ces mots :

- Kléo, j'ai pour ordre de t'amener à ton procès.

La nouvelle l'avait stupéfiée. Les dirigeants de l'Abri s'étaient-ils achetés une conscience ? L'examinateur -son nom devait être Johann, ou quelque chose du genre- l'a extirpée de la cellule et l'a fait parcourir une demi-douzaine de couloirs tapissés de métal. Ils avaient finalement abouti devant deux grandes portes couvertes de tuyaux. En entrant, elle aperçut une centaine de personnes dont Aurelius et ses parents, à peu près le dixième de l'Abri, assises sur des bancs entourant une sorte d'étendue plate sous-élevée. Au centre de l'étendue trônait une chaise en bois dur. On l'y installa, puis Johann disparut, laissant les deux gardes veiller sur elle. Un silence tendu régnait sur l'assistance. Kléo profita de ce temps mort pour observer Aurelius. Le garçon ne dépassait pas les quatorze ans, et était déjà plus grand que la plupart des adultes. Il n'était pas particulier dans son apparence :  mêmes muscles, même peau cuivrée et même cheveux roux que la plupart des gens dans l'Abri. Ce qui le distinguait des autres était son regard : là ou tous dévisageaient Kléo avec haine tandis qu'elle attendait dans ce siège, lui semblait anxieux, un peu en colère et surtout triste.

Les portes s'ouvrirent de nouveau dans le dos de Kléo. Cette dernière essaya de se retourner, mais ses membres lui faisaient mal, et elle ne parvint qu'à distinguer une silhouette recourbée. Puis la silhouette s'avança, la dépassa, et se retourna, fixant la jeune fille dans les yeux. Il s'agissait d'une très vieille femme, la plus vieille que Kléo n'ai jamais vu. Sa peau craquelée montrait des veines gonflées, ses rides creusaient son visage tant qu'on aurait pu jurer qu'elle n'avait pas de crâne. Elle était entièrement chauve, et portait une sorte de robe marron déchirée ainsi qu'une canne dans la main droite pour supporter son poids. Ses yeux violets brillaient d'un faible éclat, et éveillèrent en Kléo une impression de déjà vu. Sa bouche formait une moue sévère, comme une mère s'apprêtant à gronder un enfant ayant fait une bêtise. Elle a alors prononcé d'une voix rauque et éraillée : 

- Kléo Engeldorf.

La jeune fille frissonna. Ce nom de famille lui avait été donné par Heinreich, son premier père adoptif, et signifiait selon lui "Ange du village" en ancien allemand. Mais c'était surtout la voix de la vieille femme qui lui rappelait quelque chose. 

- Tu t'es rendue coupable de tentative de meurtre sur la personne de Eric Hammerburg. Pire encore, les témoins ont eu l'impression que tu y prenais plaisir. Mais le point le plus étrange, c'est qu'ils ont évoqué, au moment de l'agression, un changement de couleur d'yeux et enfin un allongement des ongles.

- Je...Je ne sais pas ce qui s'est passé, je vous le promets ! J'ai vu Eric saigner du nez et...et c'est parti comme ça ! s'exclama Kléo d'une voix suppliante.

Elle ne voulait pas mourir. Elle se répétait cela en boucle. Pour elle, il aurait été stupide de mourir après tous les efforts qu'elle avait fait. La vieille l'a regardée avec tristesse, ses paupières parcheminées s'abaissant lentement.

- Nous ne pouvons expliquer ce qui s'est passé, mais il nous est impossible de négliger la brèche dans la sécurité que tu es. Imaginons que tu partes en mission pour combattre des Augmentés. Il te suffirait alors de voir un peu de sang pour sombrer dans une "rage sanguinaire" et tuer tous tes compagnons. Te représentes-tu la menace que tu pourrais être ? Il a été délibéré d'appliquer une peine : la peine de mort. A moins que quelqu'un se porte garant de toi ?

C'était une vieille tradition :  lorsqu'un membre d'un Abri était condamné à mort, un autre membre pouvait se porter garant du condamné et partager sa peine, qui est alors réduite par un simple exil. Kléo sentit le désespoir tomber sur ses épaules. Elle savait bien que personne ne serait près à sacrifier son existence dans l'Abri pour sa petite personne. Elle sentit une boule se former dans son estomac, remonter dans sa gorge, et elle étouffa à peine un sanglot. 

C'est alors que Aurelius se leva, et cria bien fort :

- Je me porte garant !

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