Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 15 - Témoignage

— Par... Pardon ? balbutia Clark. Vous avez tout vu et... Vous n'avez pas jugé bon d'en parler ?

Son indignation, mêlée à une pointe de colère, fit tressaillir Finn. Le poignard qu'Eleanor braquait sur lui entailla sa peau, mais il ne dit rien. Il paraissait vouloir se fondre dans le mur derrière lui, afin d'échapper aux deux loups-garous. Malheureusement, la jeune fille ne comptait pas le laisser sortir de cette pièce sans qu'il n'ait répondu à leurs questions.

— Cela serait revenu à dire que j'étais entré ici par effraction, se défendit-il. Les soldats du Grand Alpha m'auraient arrêté.

En soi, Eleanor pouvait comprendre ce qui l'avait poussé à se taire. Cependant, Clark ne l'entendait pas de cette oreille :

— Vous vous rendez compte que des personnes cherchent à savoir ce qui lui est arrivé, alors que vous savez tout depuis le début ? Ce n'est pas un simple petit secret que vous pouvez vous permettre de garder, elle avait un fils et...

Il s'interrompit, prenant visiblement sur lui pour se calmer. Si leur interlocuteur comprenait à qui il avait affaire, il serait sans doute moins enclin à parler.

— Qu'est-ce que vous avez vu ? demanda Eleanor.

Perdre du temps en lui faisant la morale ne servirait de toute façon à rien. Finn marqua une hésitation, puis finit par se lancer, sous les regards attentifs des deux lycanthropes.

— J'étais en train de me préparer à sortir. Le soleil venait juste de se coucher, donc j'allais descendre le long de la façade, sauf que... Une femme attendait dans la rue, juste en face de l'immeuble.

Clark fronça les sourcils.

— À quoi ressemblait-elle ?

— Blonde. À peu près de votre âge, je dirais. Elle avait l'air assez stricte, mais était très jolie. Son cheval était attaché au bout de la rue.

Le Grand Alpha parut perplexe, mais il encouragea le jeune homme à continuer.

— Elle a attendu au moins cinq minutes, puis un homme est venu la rejoindre. Je me suis permis de rester derrière la fenêtre, car j'avais besoin d'être certain de leur départ avant de pouvoir sortir. Ils ont discuté pendant un bon moment, puis l'homme est parti.

À la mention d'un "homme", l'esprit d'Eleanor s'était emballé. Une question la brûlait, or elle n'osait la poser devant Clark. Toutefois, en constatant la drôle de mine de celui-ci, elle comprit que cette même interrogation le taraudait déjà.

— Est-ce... Est-ce qu'ils se sont contentés de parler ? demanda-t-elle en redoutant la réponse.

Elle se sentait d'avance mal à l'aise vis-à-vis du dirigeant, cependant...

— Oui, confirma Finn. Cela avait l'air assez sérieux, d'ailleurs. Ils devaient parler à voix basse, car mon audition surnaturelle n'a pas réussi à les entendre. Certes, les vitres étaient fermées, mais tout résonne ici donc...

Il se lança dans un début d'analyse sur le passage du son à travers le verre. La louve se permit de l'interrompre :

— Ils ne se sont donc pas... touchés ? grimaça-t-elle en jetant un bref coup d'oeil au Grand Alpha. Cela n'avait pas l'air d'un rendez-vous galant ?

— Eh bien... Non, je ne pense pas. L'obscurité m'empêchait de bien voir, mais l'homme semblait plus âgé qu'elle. Je sais que ça ne veut pas dire grand-chose, malgré tout... Il n'y a rien eu de romantique entre eux.

Eleanor retint un soupir de soulagement. Un peu plus tôt, lorsqu'elle avait posé des questions à Clark dans la ruelle obscure, une certitude s'était imposée à elle : Anya avait un amant, auquel elle venait donner des rendez-vous secrets dans cette bâtisse vide. L'idée que son ex-fiancé se fasse tromper n'aurait dû lui faire ni chaud ni froid. Néanmoins, elle s'était surprise à espérer que le jeune homme n'ait pas eu à subir cela.

— Par contre, je crois que la femme lui a donné quelque chose, reprit Finn. L'homme a regardé un objet, ou je ne sais quoi, puis l'a glissé dans sa cape en hochant la tête.

— Vous n'avez pas vu ce dont il s'agissait ? l'interrogea Clark avec espoir.

Le vampire secoua la tête.

— L'homme est parti peu après. La femme a attendu qu'il se soit éloigné, puis s'est dirigée vers son cheval. Elle n'a pas eu le temps de faire deux pas qu'un homme s'est jeté sur elle et...

Il se crispa, la scène paraissant se rejouer devant ses yeux.

— Elle a réussi à crier une fois et a essayé de se débattre, mais il savait parfaitement ce qu'il faisait. Même s'il l'a mordue au cou comme un sauvage, on voyait qu'il avait l'habitude de maîtriser ses victimes. Cela n'a dû lui prendre que quelques minutes, pourtant ça m'a paru durer des heures et des heures, il n'a pas relevé la tête une seule fois, puis... Quand il l'a relâchée, elle est tombée comme une poupée de chiffons.

Le Grand Alpha détourna le regard. Eleanor regretta qu'il ait eu à entendre tout cela, et un lourd silence tomba. Clark fut le premier à le rompre :

— Et vous n'avez pas pensé à intervenir ? À tenter quelque chose, n'importe quoi...

Son ton n'était pas vraiment accusateur, ni empli de rage. Sa voix rauque trahissait seulement une infinie tristesse et un profond désarroi, ainsi qu'une autre émotion indéchiffrable.

— C'est... C'était la première fois que j'assistais à tant de violence, bégaya le vampire. Cela ne fait pas très longtemps que j'ai été transformé et... J'étais vraiment pétrifié.

La louve leva les yeux au ciel, mais au fond, elle comprenait ce qu'il avait pu ressentir. Certains avaient la chance de ne pas être habitués à l'horreur et aux pires crimes qu'il soit.

— Mais pourquoi l'homme est-il revenu sur ses pas pour la tuer ? le questionna-t-elle, perdue. Il n'avait pas l'air agressif lorsqu'il lui parlait, si ?

Finn la regarda en fronçant les sourcils, et elle se demanda ce qu'il ne comprenait pas.

— Ce n'était pas le même homme, dit-il enfin. La personne avec qui elle avait rendez-vous n'est pas celle qui l'a tuée.

Réalisant sa méprise, Eleanor ne sut que dire.

— Le tueur a surgi du fond de la ruelle, expliqua l'immortel. Il devait y être caché et les a sûrement observés pendant qu'ils parlaient. Il a attendu que l'homme soit parti pour s'attaquer à elle.

Clark semblait tout aussi choqué que la jeune fille. Cela signifiait donc que le tueur avait été mis au courant de ce rendez-vous. Il savait qu'Anya se trouverait ici à telle heure, et il y a vu une occasion parfaite pour l'assassiner. Restait à savoir comment et qui l'avait mis au courant.

— Il faudrait que vous nous donniez une description aussi précise que possible de l'homme avec qui elle avait rendez-vous, déclara le Grand Alpha après un temps de réflexion.

— Pour... Pourquoi ? s'affola Finn. Vous faites partie des troupes du Grand Alpha ?

Ils auraient peut-être pu lui révéler leur secret maintenant, mais Eleanor jugea préférable de s'en abstenir.

— Comme je l'ai un jour dit à quelqu'un, c'est généralement celui qui tient le couteau qui pose les questions... L'autre est souvent assez intelligent pour se contenter de répondre.

Elle échangea un bref regard avec Clark, qui secoua la tête. Le vampire ne répliqua rien, puis s'efforça de décrire l'homme en question. Le dirigeant des loups nota tout dans son petit carnet, avant de remercier le vampire pour sa coopération.

— Vous n'avez rien d'autre à ajouter ? prit la peine de demander la louve.

Finn pinça les lèvres, puis avoua :

— Je pense que le vampire qui a tué la femme n'était pas un simple dégénéré. Il n'a rien dit avant de lui sauter dessus, mais... On aurait dit qu'il avait des raisons personnelles de commettre une telle atrocité.

Un nouveau silence s'abattit. Cette fois, la jeune fille craignit que ce ne soit la goutte de trop pour Clark. Elle voulait bien croire qu'il soit peut-être doué pour maîtriser ses émotions, toutefois... Entendre toutes ces choses à propos de sa femme allait finir par le faire craquer.

— C'est gentil à vous de nous avoir aidés, déclara-t-il pourtant avec le plus grand des calmes. Si n'importe quel autre élément important vous revient, n'hésitez pas à envoyer une lettre au Grand Alpha.

Il fit signe à Eleanor de relâcher le pauvre vampire. Elle s'exécuta, et Finn poussa un profond soupir.

— Demain soir, vous pourrez vous rendre au centre d'hébergement pour vampires du village, poursuivit Clark. Je sais qu'il y a peu de places, mais... Allez-y en disant qui vous êtes et les responsables vous laisseront entrer.

L'immortel écarquilla les yeux, l'air de ne pas en croire ses oreilles. Il bredouilla des remerciements, puis regarda les deux loups d'un oeil neuf. Qui êtes-vous ? semblait-il désespérément vouloir leur demander. Le Grand Alpha s'éloigna sans lui fournir de réponse, bientôt suivi par Eleanor.

Dès qu'ils sortirent du bâtiment et regagnèrent la ruelle silencieuse, la jeune fille s'exclama :

— Qu'est-ce que votre femme pouvait bien faire avec...

— Je ne sais pas, la coupa Clark d'un ton sec.

Elle se sentit aussitôt coupable de ne pas l'avoir laissé respirer. Elle envisagea même de lui présenter de brèves excuses, mais en le regardant, elle réalisa que sa colère n'était pas orientée contre elle. Il retira ses lunettes et se frotta les yeux, avant de clore les paupières et de prendre plusieurs lentes inspirations. La louve se demanda s'il s'agissait d'une sorte de technique de relaxation. Lorsqu'il commença à se masser les tempes en grimaçant, un début d'inquiétude la tenailla.

— Vous avez mal à la tête ?

Face à cette question stupide, n'importe qui l'aurait renvoyée balader. Elle-même ne se serait pas gênée pour le faire. Malgré tout, le Grand Alpha garda son calme et acquiesça brièvement.

— C'est juste une migraine. J'en ai souvent, ne vous inquiétez pas.

Elle songea que justement, s'il s'agissait d'un problème fréquent, elle avait toutes les raisons de s'en préoccuper. Néanmoins, elle n'insista pas et attendit qu'il reprenne la parole.

— Excusez-moi, fit-il après un moment. Je me sens un peu perdu et... Honnêtement, je ne sais pas quoi penser de tout ça.

Il remit ses lunettes et cligna les paupières, sans regarder Eleanor.

— Au fond, je crois que je ne connaissais pas Anya, confessa-t-il d'une voix à peine audible.

Elle ne dit rien pendant quelques secondes, craignant de se montrer maladroite.

— Peut-être que c'était la première fois qu'elle rencontrait l'homme avec qui elle avait rendez-vous, supposa-t-elle sans grande conviction. Elle avait sûrement une bonne raison d'aller le rencontrer et... Elle comptait vous en parler le lendemain.

Il garda la tête basse, laissant son regard se perdre sur les pavés.

— Croyez-moi, si elle avait dû en parler à quelqu'un, ça n'aurait pas été à moi.

Cela finit de décontenancer la jeune fille. Pourquoi disait-il une chose pareille ?

— Je ne comprends pas, reconnut-elle en essayant de se montrer assez douce. Si votre femme avait eu des ennuis, ou des comptes à rendre à je ne sais qui, elle aurait pu vous en parler. Vous êtes le Grand Alpha, vous auriez sans doute pu résoudre n'importe lequel de ses problèmes.

Elle devinait aisément qu'Anya avait peut-être dû faire face à des soucis plus personnels, qu'elle n'avait même pas osé confesser à son mari. Mais de là à donner des rendez-vous nocturnes sans la moindre escorte...

— Je ne pense pas qu'elle aurait osé, répondit-il en fixant toujours le sol.

— C'était votre femme, argua-t-elle comme si ce fait suffisait à tout justifier.

Hélas, même si elle avait bien peu d'expérience en la matière, elle savait que ce n'était pas toujours aussi simple...

— Sauf qu'elle ne m'aimait pas.

Cet aveu surprit tant la louve qu'elle en tressaillit. Clark l'avait pourtant à peine murmuré, or il semblait résonner à travers toute la rue.

— Quoi ?

C'était tout ce qu'Eleanor avait pu articuler. Le Grand Alpha trouva le courage d'affronter son regard, qu'elle s'efforça de soutenir. Il dut lire dans ses yeux toutes les questions qui se bousculaient en elle, car il ne tarda pas à reprendre la parole :

— Hier, je vous ai dit que j'avais caché des choses aux enquêteurs. Je ne vous les ai pas avouées non plus, parce que j'avais peur que vous vous fassiez de fausses idées, mais... J'ose espérer qu'à ce sujet, vous saurez faire la part des choses.

La jeune fille resta muette, dans l'expectative. La mélancolie qui se dégageait de lui était telle qu'à cet instant précis, elle oublia qu'elle ne voulait pas l'apprécier.

— Anya et moi n'étions plus proches depuis longtemps. Elle a été tuée la veille de la signature du divorce.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro