Les peuples de Ki racontent que la prophétesse Almena fit un jour un songe des plus étranges.

Incapable d'interpréter cette vision, écrasée par son poids terrible, elle alla quérir l'aide d'un des neuf cent quatre-vingt dix-neuf sages que le dieu Kaldar avait envoyés de par l'univers pour apporter leur aide aux conscients.

« J'ai fait un rêve, ô sage, dit la prophétesse. Je cheminais dans un océan de ténèbres. La terre remuait sous mes pas, comme une masse liquide. J'entendis des plaintes. Et je vis des mains sèches, squelettiques, surgir alors de l'uniformité sombre, qui se tendaient vers moi. Je devine qu'un grand malheur approche, je cheminerai parmi les ombres et les démons tenteront de m'emporter.

— Tu as raison sur un point. De grandes peines approchent. Le monde va se couvrir de malheurs.

— Que n'ai-je pas compris de ce rêve ?

— As-tu vu la lumière ?

— Non, je ne m'en souviens pas.

— En vérité, tu étais cette lumière, Almena. Les mains que tu as vues sont celles des êtres que tu devras guider, dont tu auras la charge, car ils ne verront plus que toi. Ces voix que tu as entendues, ce sont leurs gémissements, leurs prières. Ils t'attendront. Au soir de leur monde, ils te reconnaîtront. »

Adrian von Zögarn, Le Kaldarisme

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Bonjour !

Je suis bien l'illustre CN et vous êtes bien dans le troisième livre de la trilogie des solains, Sol Ikarus.

(Aujourd'hui, 13 août 2019, la couverture est temporaire, vous pouvez y apercevoir Gudule disant que c'est un scandale).

(Aujourd'hui, 19 août 2019, la couverture a été dé-temporarisée et Gudule a disparu ! Pas de panique, il reviendra toujours)

Ce livre a pour objet de terminer l'histoire des solains, de raconter la bataille entre Kaldor et Aton (dont on reparle un nombre considérable de fois dans le projet Nolim) et de compléter un gros trou dans l'histoire de l'univers.

Hélas, il risque d'y avoir des faux raccords entre Sol Ikarus et les livres censés le suivre dans la trame globale du projet. En effet, je commence à accumuler les bouquins et en démarrant la trilogie des « Sol », j'ai délibérément évité de me replonger dans tout ce capharnaüm pour éviter de brider ma créativité (aussi par flemme, aussi pour ne pas me rendre compte à quel point les autres livres ont baissé dans mon estime et devraient être repris).

Certains gens apparaissant à la fois dans les Sol et dans Nolim changent de nom : par exemple Arès qui devient Mars et Justitia qui devient Justice. C'est volontaire. Si je réécris Nolim un jour, il est probable que ce soit modifié en ce sens. Notez toutefois que ce genre de chose n'arrive qu'à des personnages secondaires, hormis Aton, qui possède toute une palanquée de noms différents (dieu-soleil, phénix solaire, dévoreur d'étoiles, etc.)

À l'origine, les solains n'existaient pas dans le projet Nolim. Ils sont apparus spontanément quand j'ai dû peupler Sol Finis. Dans mes premières idées, ils auraient dû tous disparaître (sauf Aton). Mais ils se sont accrochés à leurs espoirs et, finalement, cette histoire est devenue leur histoire. C'est pourquoi l'unique bouquin initialement prévu s'est transformé en trois bouquins. C'est aussi pourquoi je suis très heureux du résultat final (je suis toujours heureux du résultat final ; je paye Gudule pour qu'il me jette des fleurs quand je coche la case « terminé » sur Wappy. En revanche, quand je relirai ça dans deux ans, je pleurerai comme d'habitude).

Donc, en lisant ces pages, songez que cette histoire aurait pu être une simple bataille cosmique entre Kaldor et Aton ; mais c'est devenu plus que cela. J'ai découvert que la vraie bataille était celle des solains et des personnages secondaires qui les entourent. Tous des mortels, au mieux des demi-dieux. Les « vrais » dieux sont moins des personnages que des éléments de décor, inamovibles et qui ne changent pas.

Quand Caelus ouvre Sol Finis en disant :

L'histoire de Sol Finis n'aurait eu aucun sens, aucun intérêt s'il s'était agi d'une banale lutte de pouvoir entre dieux, sans témoin et sans vainqueur. Mais ce n'était pas le cas. Ce fut la lutte des solains. Ce fut leur ascension.

En fait, c'est moi qui parle (vous vous en doutiez pas, hein ?)

Merci pour vos lectures, et salutations kaldaristes,

CN