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54. Tu seras trahi trois fois


(1300 mots)


Aton s'écarta de la Terre et s'installa sur son satellite, car la proximité de cette planète le gênait. La lumière de Sol sublima ses ailes de flammes. Il était devenu vaste, aussi grand que Kaldor lui-même.

Le dieu-sage traînait vers lui ses millions de tonnes de glace et de métal, à la tête d'une poignée d'omnisaures éclopés. Ces vieillards divaguaient déjà, incapables de se concentrer sur l'objet de leur présence, prêts à replonger dans leurs rêves. Un monde rassurant où leurs maîtres n'avaient pas disparu ; où ils poursuivaient leur tâche à l'infini, formant sans cesse de nouveau mondes habitables, ensemençant la vie partout où elle pourrait prendre.

Kaldor était le pinacle de l'ancien temps. Le dernier vestige de ces dieux devenus poussière, de ces fameux Dragons, cousins ou frères des Sermanéens.

Aton était le héraut d'une ère nouvelle. Il l'avait montré en abattant les Sermanéens, qui ruminaient sans doute encore cette défaite pitoyable dans leur Séjour englouti. Il le montrerait en abattant Kaldor, son dernier véritable adversaire.

Du phénix solaire, tout couvert d'yeux rayonnants, le jeune dieu arracha un peu de matière afin de constituer une forme astrale humaine. Il crachait sur l'héritage des solains, sur ces cornes qu'il brisa aussitôt, sur ces mains à six doigts. L'humain lui semblait mieux à même de réaliser ses projets. Il suffisait de peu pour révéler sa sauvagerie ancestrale. Malgré leur magie d'Arcs, les solains étaient faibles d'esprit. L'humain savait mieux qu'eux ce que signifiait l'adage : tuer ou être tué ! Tuer par millions ou faire partie des millions anéantis !

Les omnisaures poussiéreux, de formes incomplètes, dansèrent autour de lui comme des pantins hésitants. Ils traînaient des outils inutiles, des hangars vides, des systèmes hors d'usage ; un tas de vieilleries sans intérêt. Certains ont la nostalgie de l'Histoire et s'encombrent volontiers de souvenirs. Ce n'était pas le cas d'Aton, qui désirait y mettre fin. Que lui importent ces témoignages précieux de l'ère des Dragons, tout juste sortis de leur stase fossile. À mort !

Une étoile filante tomba de Kaldor. Les formes astrales du dieu-sage, mais aussi de l'homme représentant Shani, ainsi que des autres omnisaures, encerclèrent Aton. Les omnisaures copiaient leur grand frère avec peine, ne parvenant qu'à se doter d'un demi-visage, de deux bras de longueurs différentes, d'une tête ovale mal accrochée pendant sur le côté. Un concert d'absurdités humanoïdes ; du reste, ils n'avaient jamais eu pour objet de mimer l'apparence humaine ; Kaldor n'avait stabilité une telle forme qu'après des siècles de tentatives.

« Nous sommes venus te juger, annonça Shani.

— Je ne reconnais pas votre jugement.

— Aton, nous te condamnons à l'exil. »

Il joua la surprise, leva les bras comme s'il appelait la pluie sur le sable lunaire.

« Vous n'avez nulle part où m'exiler.

— Il existe un endroit conçu pour cela. »

Shani eut un sourire prédateur. Il prenait déjà sa revanche sur le dieu-soleil. Oui, il était temps pour Aton de payer pour ses crimes !

« Il existe un enfer, répéta-t-il, un puits sans fin au bout duquel se trouve un monde plongé dans les ténèbres. Nous sommes peut-être incapables de séparer l'étoile du solain, de briser ta symbiose, mais sur ce monde, nous t'exilerons. Tu aurais été impuissant à t'en échapper la première fois, car il te fallut le secours des photosaures, des solains et d'une arpenteuse de mondes. Tu seras impuissant à t'en échapper de nouveau.

— Sol Finis ! Vous voulez m'exiler sur Sol Finis ! »

Il éclata d'un rire plus sinistre, mêlé de gargouillements volcaniques. Un ruisseau de lave courait sur ses épaules. Aton ne pouvait pas maintenir longtemps cette forme humaine, soumise à d'intolérables pressions internes.

« Vous êtes inconscients. Les Sermanéens avaient tourné le dos à l'univers. Moi, je n'aurai de cesse de ramper hors de l'abîme !

— Mais il est profond, et ses parois sont glissantes pour un esprit tel que le tien. Sache, Aton, que les Sermanéens s'étaient peut-être volontairement exilés, mais nous sommes certains qu'ils ont essayé de revenir. Sans réussite ! Kaldor se souvient d'avoir muré lui-même la crypte dans laquelle les Sermanéens devaient résider à jamais, la prison ultime, encerclée par le vide stellaire ; le lieu le plus froid et le plus inconsistant de la Noosphère. Souhaites-tu te défendre de ce verdict, Aton, ou préfères-tu embrasser dès maintenant les abysses de l'enfer ?

— L'enfer se trouve partout où le Temps continuera d'abattre sa loi sur nous.

— Tu parles du Temps comme s'il s'agissait d'un adversaire ; c'est une erreur. Le temps, plus que l'espace, est le support du mouvement. La vie est un déplacement continu d'un l'état d'équilibre. Il n'est possible de construire ces processus stables que sur le mouvement. Ce que tu souhaites réaliser, c'est la mort de toute chose ; tu veux te venger d'un univers qui ne t'a pas donné ce que tu désirais. C'est inacceptable.

— Tes jeux verbaux m'indisposent, Kaldor. Viens et réglons cela en dieux.

— Tu n'es pas un dieu. Tu n'es qu'un manipulateur d'Arcs imbu de ton pouvoir. Ne souhaites-tu donc pas te défendre de notre verdict ?

— Il n'y a de justice sans la force d'appliquer sa loi. Tu n'as pas cette force, Kaldor. À moi te le prouver. Voici ce que je te dis : avant la fin de cette bataille, tu seras trahi trois fois ! »

Le phénix solaire referma une patte griffue sur l'humain, dont il goba la forme astrale. Il étendit ses ailes et fondit sur Kaldor tel un oiseau de proie. Ses malédictions dansaient encore dans les feux ondoyants surgissant de son corps.

« Ils te trahiront trois fois ! »

Il rêva de disposer de milliers de griffes, pour briser la coque de Kaldor, et ses pattes éclatèrent en milliers de queues de démon. Ses armes heurtèrent des barrières électrostatiques de centaines de lieues d'envergure. Des champs inertiels les bloquèrent comme s'il était pris dans la glace ; une tempête gravitationnelle arracha ses fouets de feu, qui claquèrent dans l'espace avant de se dissoudre en pluie de comètes. La face cachée de la Lune se cribla d'étoiles.

« Trois fois ! » rit Aton, ivre de pouvoir, en augmentant l'intensité de ses feux.

Un deuxième soleil brillait maintenant dans les cieux terriens ; il lui suffisait d'étendre le bras pour balayer la Terre d'une éruption de plasma.

Les omnisaures augmentèrent l'amplitude de leurs boucliers immatériels. Des grandes zones opaques apparurent. Aton brisait les barrières de ses poings ; mais leur multitude le fatigua. Apercevant un omnisaure trop lent, le traînard du groupe, il battit des ailes et se referma sur lui comme un oiseau de proie. Il fouilla le métal de ses griffes ; innombrables, elles surgissaient de tout son corps, dotées d'une vie propre. Ses yeux entrèrent à l'intérieur de la machine, traquèrent l'omnisaure jusque dans ses rêves, dont il dévora les ciels. L'omnisaure implosa, puis éclata dans une bouffée de rayonnements gamma, dont Aton se gorgea en riant de nouveau.

De stature imposante, ces astres vivants n'étaient pourtant que des planètes mobiles, autant dire des grains de poussière face à lui, qui s'incarnait en étoile !

Alors qu'il étendait de nouveau le bras, celui-ci passa à travers un champ de rupture locale de l'espace. Son plasma fut haché par des lames invisibles, dispersé, reformé, rompu, fracassé, refroidi, solidifié, gazéifié enfin en vapeurs inutiles. Rageur, Aton décida qu'il n'aurait plus de bras articulé ; désormais ce ne seraient que langues de feu, nombreuses et remplaçables.

Il rayonnait toujours plus ; ses traits, ses ailes disparaissaient. Il se transformait en étoile.

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