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53. Vachement nombreux


(1400 mots)

Sans vouloir me vanter, au cours de cette bataille stellaire pour l'avenir de l'Omnimonde, mes analyses stratégiques furent essentielles.

Barfol, La fois où je portais la moustache


Lorsque Kaldor entra dans le système Sol, Naglfar s'éveilla.

À ce moment, l'Armada Magna était déjà en place ; Barfol venait tout juste de vider sa meilleure bouteille et de redécouvrir l'existence de son mariage avec Segonde, fort heureux et qui, comme il le redécouvrirait un peu plus tard, leur avait déjà apporté plusieurs enfants.

Au cours des derniers conseils de guerre, Barfol avait parfaitement décrit Naglfar de la manière suivante : une sorte de gros pâté en croûte moisi, de forme sphérique, comme tout ce qui traîne trop longtemps en apesanteur ; un machin peu appétissant dont on devine que, quand on va donner un coup de couteau dedans, ça va dégouliner un jus qui pue.

Ce fut encore pire que prévu. La flotte n'avait pas esquissé un mouvement que des milliers de protubérances apparurent sur Naglfar et éclatèrent, libérant une nuée d'insectes noirs, machines vivantes mêlant les composants organiques et l'énergie nucléaire.

« En formation delta ! » prétendit Barfol dans sa radio.

N'ayant aucune idée de ce qu'était la formation delta, cet ordre servait surtout à marquer le coup d'envoi du match ; signifier à ses valeureux pilotes qu'ils pouvaient maintenant déployer l'étendue de leur art et torpiller allègrement les escadres sournoises dispersées vers eux comme une pluie de cendres.

« Amirale ! Sieur vampire ! Vous devriez m'entendre et, si vous m'entendez, vous devriez savoir que je suis en première ligne. Voici les nouvelles. On a un premier problème : ils sont vachement nombreux. »

Barfol avait pris les commandes. Dans cette situation précaire où le moindre geste pouvait provoquer sa mort prématurée, celle de sa chère Segonde, ainsi que de son équipage, parler l'aidait à se concentrer.

« Qu'entendez-vous par « vachement nombreux », capitaine ? dit la voix toujours posée de l'amirale, toujours empreinte des considérations d'un esprit analytique.

— J'entends qu'il y en a beaucoup.

— Au vu de la surface, intervint Segonde, en extrapolant le nombre de points moyens, environ dix mille. Ça augmente en continu. Naglfar pèse dix fois plus lourd que toute la flotte. S'il transforme toute sa matière en vaisseaux, faites le calcul.

— Comment sont-ils pilotés ?

— Sans pilote, je pense, dit Aarto. Ce sont de simples outils, contrôlés par l'esprit qui se trouve au milieu de Naglfar... quoi qu'il se trouve là-bas.

— C'est une bonne nouvelle, tenta Barfol, ça veut dire qu'il suffit d'attendre que les solains lui refassent le portrait. Je passe en mode défensif.

— Les solains ont leurs objectifs et nous avons les nôtres, rétorqua l'amirale. Ces drones sont là pour nous déconcentrer. Notre puissance de feu à longue portée devrait être suffisante pour percer Naglfar, peut-être pour le détruire.

— Compris, je repasse en mode offensif.

— Nos vaisseaux sont plus lents et plus lourds que les vôtres. Vous devez nous gagner du temps, Barfol. Aarto, c'est le moment d'employer vos bombes à fusion. Naglfar est proche, l'occasion est trop belle. Nous allons préparer nos thermo-cinétiques. Concentrez-vous sur le pôle Nord, il y a une grande faille à cet endroit. »

Barfol continuait de promener son vaisseau, virevoltant selon une trajectoire erratique. Si quelqu'un lui demandait d'où venait cette technique, il avait déjà préparé une réponse – malheureusement, personne ne lui posait la question. Un jour, un lendemain de cuite – ou une veille de cuite, ce qui revenait au même – il s'était battu contre un moustique particulièrement coriace, qui compensait sa vitesse poussive par une vivacité certaine. Or, comme disait l'autre : apprends de ton ennemi.

Les drones se ruaient sur lui en formant des lignes, comme si Naglfar étendait des tentacules d'un noir luisant. Les artilleurs faisaient feu en continu sans se poser de question.

Un coup sourd retentit, suivi de grincements métalliques.

« On a perdu un moteur, dit Barfol.

— Non, analysa Segonde, il y en a un qui s'est collé à nous.

— À cette vitesse ? Écrasé, oui. »

Une lame noire, grosse comme un bras, perça alors la cloison voisine. Gardant un œil sur les contrôles, Barfol essaya de donner des conseils à ses hommes pour lutter contre l'intrus.

« Avant toute chose, gardez votre calme » dit-il tandis que les sabres moulinaient déjà, faute de pouvoir employer les fusils dans une cabine aussi confinée.

Malgré la percée dans la coque, l'atmosphère ne s'échappait pas encore du vaisseau ; en revanche des fils de matière noire s'y insinuaient. Les pirates ne parvenaient pas à trancher dans ces tentacules flottants qui cherchaient leur proie comme des pattes d'araignées engluées dans la soie.

« Ça ne va pas du tout, comprit Barfol. Ne paniquez pas. Il est sur nous, c'est ça ? Je vais le décoller. Suffit de gratter le dos d'un de nos camarades.

— Notre vitesse relative est trop élevée, protesta Segonde.

— Suffit de ralentir un chouia. »

Le capitaine écrasa un des leviers qui, fort à propos, ne lui resta pas en main. Non content de stopper les moteurs, il allumait des propulseurs secondaires afin de réduire leur vitesse à une lieue par minute. Les têtes chercheuses de Naglfar furent surprises par le choc.

« Préparez-vous à gérer une brèche dans la coque. Est-ce qu'il nous reste de cette bonne vieille résine en tube ? »

Barfol avisa la surface plane et lisse d'un vaisseau remsien, vaste comme une piste d'atterrissage qui ne demandait qu'à être essayée. Il retourna son appareil sur le dos, estimant vaguement la position du drone qui creusait dans leur blindage, et frôla les remsiens, trop occupés à cibler Naglfar de thermo-cinétiques pour remarquer sa présence.

La lame noire fut aspirée en arrière. Bien qu'il restât quelques filaments visqueux en place, un sifflement rageur secoua leurs tympans ; les feuilles épinglées au mur volèrent dans l'habitacle. L'organisation des corvées de nettoyage du vaisseau était perdue.

Segonde noya l'interstice sous la résine à solidification immédiate. Ils avaient perdu un peu de pression, ce qui leur donnerait mal à la tête, à la longue.

« Eh, chers collègues, lança Barfol dans la radio, c'est de pire en pire de notre côté. On perd du terrain, ces loups de guerre sont coriaces. Vous en êtes où du feu nucléaire ?

— Les thermo sont prêts, dit E'ptal. Aarto ?

— Je suis désolé, les bombes ne sont pas prêtes.

— Comment ça ?

— D'autres loups se sont détachés du groupe. Ils volent vers nous. Lancer les bombes maintenant ne servira à rien ! Ils se colleront dessus pour les empêcher d'atteindre la surface de Naglfar.

— Je ne vois rien, dit E'ptal. Combien sont-ils ?

— Nombreux. Trop pour nous. Nous perdons toute notre énergie en tirs de barrage.

— E'ptal, poursuivez l'opération, proposa Barfol. Les thermo-cinétiques, ça reste le meilleur. Aarto, ne bougez pas, on s'occupe de vous.

— Nous sommes trop loin, protesta le vampire.

— Quoi, vous voulez qu'on vous laisse tomber ? Ce n'est pas comme ça que je fonctionne. Accrochez-vous, je traverse le terrain. »

Barfol poussa les moteurs à fond ; il manqua de se tromper de bouton, ce qui les aurait propulsés en arrière, droit sur la coque de la frégate remsienne.

« Écartez-vous du champ de tir, lui conseilla E'ptal.

— Je préfère rester en plein milieu, ne faites pas attention à moi. Dans la vie, il faut savoir prendre des risques.

— Il faut aussi savoir ne pas en prendre.

— Poil au nez ! Aha, je préfère avoir le dernier mot. »

Des loups noirs passèrent sur leurs côtés. Ils ressemblaient à un banc de méduses, avec leurs filaments organiques, leurs lames qui s'accrochaient spontanément et perçaient le métal des vaisseaux comme une peau fragile.

Des traits de feu traversèrent l'espace devant Barfol. Impossible d'estimer à l'œil la position relative de ces jets de plasma jaune orangé ; c'étaient des coups de pinceau incandescents sur l'espace, à peine atténués par la vitre anti-éclat de l'habitacle. Les premiers ne devaient être que des tirs de ciblage, car une rivière lumineuse suivit.

« Prends ça ! ricana Barfol. Bravo, amirale. Je m'occupe de notre collègue vampire, faites-moi confiance.

— Qui êtes-vous, capitaine ? Ou plutôt, qu'êtes-vous ? »

L'esprit analytique avait poursuivi ses raisonnements et arrivait à quelque impossibilité. Une information capitale lui manquait ! Et, en effet, Barfol avait bien caché son jeu. Il rit aux éclats.

« Ce que je suis ! Réfléchissez, amirale ! Mon histoire est incohérente ! Je fais des blagues qui ne font rire personne ! Je n'arrive pas à expliquer d'où je viens et personne ne sait où je vais ! Je me trompe dans les commandes de mon propre vaisseau ! Je suis... je suis... un soûlard ! »

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