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47. Rentrer chez moi


(1700 mots)

Nous priorisons toujours les causes qui nous paraissent gagnées d'avance et les objectifs qui paraissent accessibles. C'est comme ça qu'on se retrouve à ramasser des escargots au lieu de sauver la princesse.

J'en avais marre des escargots. J'en avais aussi marre de la princesse. Du coup je suis parti en croisade contre Aton.

Barfol, La fois où j'ai porté la moustache


Jusqu'au dernier moment, alors que la Troisième Légion entrait dans l'orbite de Neredia, une bataille aurait pu avoir lieu. Le Sénat aurait pu se réveiller comme une bête blessée à mort et lui asséner un coup de crocs décisif ; il aurait suffi de rappeler la Quatrième Légion, de la positionner dans le système, dans l'ombre d'une planète inhabitée.

Lorsque les troupes de Catius descendirent sur les deux Arx Imperii, les prétoriens leur remirent le contrôle des forteresses sans résistance, comme il était prévu. Jusqu'au dernier moment, le consul imagina des hommes surgir de fausses cloisons, armés de poignards et de poisons. Tant de menaces pesaient sur sa personne qu'il paraissait impensable qu'aucune ne se concrétise, même une seule.

« Ne craignez rien pour votre vie, entendait-il sans cesse dans son dos, aussi vrai que je me nomme Barfol de T'schnitza, ou T'schnizta selon les sources, je suis un spécialiste de l'empêchement des assassinats politiques.

— Sauf que vous ne vous nommez pas Barfol.

— Mince, je suis démasqué ! Quand est-ce que j'ai dit ça ?

— Hier soir, vous étiez soûl.

— J'étais sobre, vous voulez dire. Comme disait l'autre : si je perds l'alcool, l'alcool me perdra. »

Comme à son précédent retour de campagne, Catius atterrit discrètement sur le bâtiment du Sénat. Lucius l'attendait, assombri, presque menaçant, avec son bras diminué caché dans le pan de sa toge, comme s'il pouvait en sortir une arme à tout instant.

Un sourire fatigué adoucit néanmoins son visage lorsqu'il lui serra la main gauche.

« Comme prévu, Eucher est en sécurité.

— Où se trouvait-il ?

— Il n'a jamais quitté Neredia. Les solains l'ont placé, selon leurs dires, dans un dédoublement local de l'espace. Qu'importe. Du moment qu'Aton n'est plus ici, nous ne craignons plus rien. »

Les solains. Kaldor. Aton. Voilà les acteurs du véritable jeu des dieux, dans lesquels l'Imperium avait manqué d'être pris.

« Tout est en place ? demanda Catius.

— J'ai fait arrêter les sénateurs récalcitrants. Le clergé est dissous. La garde prétorienne est à tes commandes. L'empire est à toi, Catius. Ou presque. »

Cette passation de pouvoir friserait le ridicule. Déjà maître de l'empire, Catius recevrait ses lauriers des mains du Sénat.

« Quel est cet homme qui t'accompagne ?

— Oh ? Ne faites pas attention à moi. Barfol de T'schnitza, T'schnizta selon les sources. Spécialiste des causes perdues, batailles décisives, goûteur de tous alcools fermentés ou distillés. Je sais être aussi discret qu'une ombre. Par exemple, je vais me cacher derrière la porte là-bas et vous ne me verrez plus. Permettez que j'en fasse la démonstration.

— Allons » proposa Lucius.

Le grand amphithéâtre du Sénat était clairsemé. Parmi les visages, Catius reconnut quelques fortes têtes, un Ancillus notamment, si prompt à retourner sa veste et à chanter les louanges d'un consul qu'il condamnait quelques jours plus tôt. Il y eut quelques discours. Sans conviction, les sénateurs exposèrent les nécessités qui concouraient à la nomination de l'Imperator.

Le Sénat demeurerait en place, chargé de réguler les affaires courantes de l'empire, de tenir les cordons de la bourse. Il servirait de paratonnerre politique à Catius.

On déposa sur sa tête une couronne de lauriers ; il n'y eut ni ovation, ni festivités. Ce serait une victoire amère.

Sur le retour, plusieurs figures masquées interrompirent le cortège de Catius et des légionnaires chargés de sa sécurité. Des armes empoisonnées sortirent de leur fourreau ; le consul s'apprêtait à rendre coup pour coup lorsque quelques claquements retentirent. Les assaillants tombèrent au sol, qui frappé au bras, qui au genou.

Barfol surgit de l'ombre d'une statue, pistolet à la main.

« Maintenant, ils sentent la lavande. »

Il s'incrusta de nouveau dans leur groupe. Lucius entretenait Catius de l'état des différentes provinces, des résistances rencontrées, des actions urgentes à entreprendre afin de garder l'Imperium intact. En l'absence de légions habituellement chargées du maintien de l'ordre, déjà déplacées en prévisions d'affrontements qui n'auraient jamais lieu, certaines colonies impériales s'armaient déjà contre leurs voisines.

« Je nommerai deux consuls, déclara Catius. Ils seront chargés de ramener l'ordre dans l'empire.

— Je suppose que tu connais les meilleurs hommes.

— Avez-vous réfléchi ? » intervint Barfol alors qu'ils s'installaient dans le bureau de Lucius.

Catius eut l'impression que quelqu'un les observait. Mais Néa n'était plus présente ; les solains n'avaient plus de rôle à jouer dans l'histoire de l'empire.

« Réfléchi à quoi ?

— Participer à l'Armada Magna.

— Ce n'est pas dans mes priorités.

— C'est vrai, nous priorisons toujours les causes qui nous paraissent gagnées d'avance et les objectifs qui paraissent accessibles. C'est comme ça qu'on se retrouve à ramasser des escargots au lieu de sauver la princesse. Quelle est votre priorité, consul ?

— Je veux rentrer cher moi.

— Tout le monde veut rentrer chez soi. C'est même étonnant. Une fois rentré, on ne désire que repartir. »

Barfol essuya le canon de son arme avec un chiffon déjà sale.

« Cependant, je crois que vous avez raison, Catius. Occupez-vous de l'empire, de Neredia, de votre fils ; il est bon de savoir qu'on a un ami chez lui, quelque part, ce sera une porte à laquelle frapper si nous sommes un jour dans le besoin. »

Il bondit sur ses pieds.

« Du coup, sur ces belles paroles, je m'en vais vider une bonne bouteille. Monsieur l'Imperator, monsieur le sénateur en chef, je vous souhaite plein de bonnes choses dans la vie. Sachez que j'ai beaucoup d'admiration pour vous.

— Merci pour votre aide, Barfol.

— Oh, je sais que vous auriez fait de même pour moi. Enfin, pas exactement, puisque nous ne nous connaissions pas à l'époque. En tout cas, ce n'était pas grand-chose. Et j'en ai profité pour faire un peu de maintenance sur ma flotte, un peu de peinture, un peu de remise à niveau, remplir les placards, car comme disait l'autre, un bon placard, c'est un placard dans lequel il y a une vieille bouteille, dans le fond, dont on ne sait plus ce qu'elle contient. Bref, les remsiens et les lazaréens seront verts de jalousie. Ça mettra un peu d'ambiance juste avant qu'on se fasse tous désintégrer par une pichenette d'Aton. À la revoyure, salut. »

Il se retourna au dernier moment pour ajouter :

« Au fait, je pensais à un truc. J'étais là pour une autre raison, moi. Vous savez si Naglfar se trouve encore dans le système Neredia ?

— C'est difficile à dire. Hors du champ de l'étoile, il est invisible pour nous. Il faudrait des capteurs gravitationnels... ou bien se rendre sur place.

— Donc, le cerbère d'Aton se trouve quelque part dans l'Omnimonde, on ne sait pas trop où. Eh bien, c'est rassurant, tout ça. Salutations, les amis. Je pars en chasse. »


***


Eucher dormait paisiblement lorsque Catius entra dans sa chambre. Il ne le réveilla pas. Soupçonnant que quelqu'un d'autre les observait, il murmura :

« Je vous croyais partie.

— Je peux être ici, ou ailleurs. »

Le garçon se retourna. Néa approcha la main, mais la retira aussitôt, comme si elle craignait de ne pas pouvoir l'apaiser, de le contaminer avec ses propres troubles.

« Il dort beaucoup mieux, remarqua Catius.

— La lutte contre ses cauchemars était vaine. Maintenant, il sait d'où ils viennent, comment ils procèdent et comment les laisser s'envoler. »

Néa l'invita à rejoindre l'atrium, pour laisser le garçon en paix.

« Votre enfant est malin. Il avait deviné que je n'étais pas humaine. »

Catius la détailla de la tête aux pieds. Difficile de faire meilleure illusion.

« Ne soyez pas surpris, Imperator. Eucher ne sera pas étonné de me savoir partie. Il y a des choses que les enfants comprennent toujours mieux que les adultes ; ils sont habitués à comprendre même quand on ne leur dit rien.

— Je me souviens vous avoir demandé si vous aviez des enfants, Néa. Vous m'avez dit que vous aviez une fille...

— Vous l'avez rencontrée.

— Je crains de devoir le dire, mais...

— Oui, Lilith est ma fille. »

Elle s'approcha du bassin central. Le profil anxieux de Catius se reflétait sur la surface lisse, à peine troublée par le ballet des poissons ; pas le sien.

« Lorsque nous avons quitté Sol Finis, nous avons dû traverser des milliards de lieues de vide stellaire. Ce fut un fantastique voyage. J'aimerais pouvoir le raconter un jour en détail, mais vous savez ce que sont les rêves ; quant on croit les tenir en main, ils s'effacent comme des cheveux d'ange.

Les solains étaient encore endormis à ce moment, hormis Othon, Seryn et moi. J'ai veillé sur eux tout au long du trajet, tout comme vous veillez cette nuit sur Eucher. Lorsque nous étions presque arrivés, je les ai portés à travers la barrière des étoiles. J'ai failli mourir à ce moment. Mais il me restait encore quelque chose à faire. Il y avait une solaine, la plus jeune de tous, dont j'avais sans cesse apaisé les rêves. Je la connaissais mieux que les autres. Elle se nommait Lilith. Nous avons sympathisé. Elle est devenue ma fille adoptive.

— Vous ne regrettez rien ?

— Pourquoi aurais-je le moindre regret ? Lors de vos campagnes, vous faites semblant de couper votre esprit de Neredia et de tout ce que vous avez laissé là-bas. En réalité, Catius, vos cauchemars sont les mêmes qu'Eucher et vous êtes plein d'inquiétude pour votre enfant.

— Est-ce pour cela que je suis devenu Imperator ?

— Vous aimez l'empire, Catius, non pas pour son abstraction, mais pour son peuple. Dans toutes ses ramifications, aussi complexes soient-elles ; des plébéiens affamés des faubourgs de Neredia aux légionnaires désœuvrés des provinces lointaines.

— Votre dernière bataille approche, devina Catius. Je vous souhaite de réussir. Je vous souhaite de libérer Lilith de Naglfar.

— Nous avons été capables de tant de choses. »

De seconde en seconde, Néa lui parut plus distante, plus secrète.

« J'avais une dernière question pour vous, Imperator. Si la survie de millions était en jeu, si le bien-agir l'exigeait, seriez vous capable de tuer votre propre enfant ?

— Je ne peux pas répondre à cette question. Je souhaite que vous n'ayez pas à le faire. Faites en sorte que cette décision ne vous revienne pas.

— Vous êtes gentil, Catius. Vous ressemblez à Othon. »

Une bouffée d'air frais agita son visage. Elle avait disparu.

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