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44. L'autre capitaine


(1300 mots)


L'effet de surprise aurait pu donner un avantage décisif à la Première Légion. Mais elle avait laissé passer cette occasion. Les vaisseaux de Catius formèrent une ligne, les trois canonnières présentant leur flanc armé.

Les deux flottes connaissaient leurs positions respectives. Dans ces conditions, difficile de procéder à une grande manœuvre imprévisible. Des deux côtés, les vaisseaux se trouvaient légèrement hors de portée ; ce serait au plus chanceux, à qui toucherait le premier. Plusieurs avaries furent rapportées à Catius, à chaque fois des obus légers qui frappaient les blindages des canonnières sans grand dommage.

Les deux légions, immobiles l'une par rapport à l'autre, dérivaient en direction de l'Arx de Ferval. La stratégie de la Première consistait donc à les pousser jusqu'à les prendre en étau avec la forteresse.

Debout dans la salle de commande de la canonnière A, Catius réfléchissait. Il n'excluait plus de devoir parlementer avec la Première Légion, de devoir trouver les mots qui permettraient, sinon de les retourner, de leur faire entrevoir la vérité.

« Consul, quelqu'un nous parle sur la radio. Ce ne sont pas les fréquences de l'empire.

— Eh bien, écoutons. »

Une voix nasillarde, pâteuse, déformée par un matériel de la plus mauvaise qualité, retentit dans les micros, à qui elle semblait arracher les pires aberrations sonores.

« ... action. Je vais injecter un peu de carburant dans les fusées. Préparez deux ou trois bombes EM, pour quand on aura décidé sur qui taper. Est-ce qu'il reste une bouteille ouverte quelque part ? Comment ça, la radio tourne toujours ?

— D'où est-ce que ça vient ?

— Il y a des vaisseaux. On les voit sur le radar. Si on suit leur trajectoire, ils sont arrivés par un pont d'Arcs il y a une heure.

— Des légionnaires ?

— C'est trop petit pour être une légion. Ils sont assez rapides, sans formation claire.

— Ils se dirigent vers nous, diagnostiqua un pilote.

— Non, ils vont vers la Première, dit le second.

— Au milieu. Ils vont passer au milieu. En plein dans la zone de tirs.

— Dans le doute, poursuivez le feu, ordonna le consul. Nous allons essayer de leur répondre sur la même fréquence.

— Ils sont entrés dans la zone de tirs. »

Les regards se tournèrent vers la vitre de gauche. Les vaisseaux de la Première Légion, une série de traits immobiles, figuraient une ligne d'horizon, tandis que des étincelles aléatoires apparaissaient sans cesse, comme des étoiles temporaires. Comme il est difficile d'évaluer les distances dans l'espace, tout se superposait en un tableau en deux dimensions.

« Où sont-ils ? » s'impatienta Catius.

À ce moment, les arrivants passèrent devant eux, comme un tir groupé de flèches enflammées. Ils accéléraient de manière considérable, consommant sans doute une quantité non moindre de carburant chimique.

« Regardez, remarqua un artilleur. Ils ont des leurres.

— Non, ils perdent des morceaux.

— Attendez, il y en a un qui éclate. »

À cette distance, difficile d'évaluer la forme exacte des arrivants ; mais l'un d'entre eux, sans doute touché, se séparait en plusieurs morceaux. Trop occupé à analyser la situation, Catius sursauta lorsque la radio retentit de nouveau.

« Je ne le dirai pas deux fois ! »

La voix de l'homme mystère disparaissait parmi les bavardages du bruit de fond, surgissait et saturait le haut-parleur à intervalles irréguliers ; il tenait mal son micro.

« Comment, je l'ai déjà dit deux fois ? Alors, je ne le dirai pas trois fois ! Je cherche quelqu'un qui s'appelle Catius ! Où est-il ?

— Ici Catius Decius Flaminius, premier consul. »

Les vaisseaux impromptus firent un demi-tour. Ils suivirent cette fois une spirale pour éviter les tirs. Comme ils passaient plus près de la canonnière, Catius chercha des signes distinctifs, une couleur, un symbole ou un drapeau ; il ne vit que rouille, poussière, tôle défoncée, pièce de rechange dépareillées, moteurs poussés à fond sans ménagement, dont les tuyères crachaient les résidus soufrés d'un carburant de mauvaise qualité.

« Je cherche Catius ! beugla le soûlard qui écumait l'espace dans sa poubelle volante. Ceci est mon dernier essai ! Disons... mon avant-dernier !

— Je suis ici ! s'énerva Catius.

— Comment ? Il faut que j'appuie sur ce bouton ? Fallait le dire plus tôt. Mais il est cassé, le bouton ! Vous avez pas une autre radio ? Merci.

— Qui que vous soyez...

— Olà, légions impériales, je suis le capitaine Barfol de T'schnitza, ou T'schnizta selon les sources, et je peux vous dire que je suis de sale humeur. Un de mes vaisseaux vient d'avoir une avarie de routine et j'ai dû faire évacuer tout l'équipage. Alors maintenant, dites-moi qui est Catius, ou si vous préférez, dites-moi qui n'est pas Catius, ça reviendra au même.

— Ici...

— Ah, attendez, j'ai entendu un truc, c'est peut-être un écho. »

Une puissante vibration noya sa voix, l'équivalent sonore d'un flash photographique. Ledit capitaine se fit entendre de nouveau, distant, comme s'il revenait de très loin.

« M'entendez ?

— Que me voulez-vous ?

— Ah, c'est vous, Catius. Comme disait l'autre, il faut toujours aider les gens dans le besoin. 'Seriez pas dans le besoin, par hasard ?

Puis à quelqu'un d'autre :

— Vous voyez, il suffisait de nous rapprocher. Tout ça c'est à cause de leurs thermo-cinétiques, ça fait des interférences de partout, ils ne nous entendaient pas.

— Qui êtes-vous ? s'énerva Catius. D'où venez-vous ? Pour qui travaillez-vous ?

— Ah, ça. Laissez-moi donc vous raconter mon histoire. J'étais page à la cour d'un roi de T'schnitza, ou T'schnizta selon les sources, mais je commis l'erreur de déclarer ma flamme à sa fille ; le roi m'envoya alors en exil. Sur mon chemin, je rencontrai une horde barbare. Comment ? Bon, une horde de nobles pirates. Puis j'ai rencontré Kaldor ; Kaldor me dit qu'il fallait bien agir, ce qui confirma ce que m'avait dit ma maman quelques années plus tôt. Depuis ce jour, Kaldor devint, en substance, ma deuxième maman. Mais c'est alors que lors d'une partie de cartes dans un tripot, où l'on n'y voyait rien, car les gens fumaient beaucoup...

— Vous êtes de l'armée de Kaldor ? Vous ne pouviez pas le dire plus tôt ?

— Eh bien, mon histoire n'aurait pas été complète, vous auriez pu vous faire une fausse impression sur moi. »

Un coup sourd résonna dans le haut-parleur qui, cette fois, ne provenait pas de la liaison défaillante.

« Mais nous parlons, nous parlons, et comme disait l'autre : lorsque ton vaisseau est en feu, parle moins et occupe-toi plutôt de pelleter de la mousse carbonique. Je vous laisse ma seconde, Segonde.

— Consul ? »

La voix de cette femme, plus claire et plus mesurée, fut un soulagement.

« Que se passe-t-il exactement, madame ?

— Déjà, ce n'est pas madame, mais capitaine, parce que je suis aussi capitaine. Ensuite, nous sommes là pour vous prêter assistance.

— Jusqu'ici, je n'avais pas remarqué.

— Vous auriez pu au moins noter que nous fonçons sur l'Arx qui vous gêne. Vos vaisseaux sont trop lents, une fois à portée de leurs canons thermo-cinétiques, vous serez tirés comme des pigeons. Nous allons bousiller tous leurs canons à longue portée... si cela vous convient, bien sûr.

— Faites, capitaine. »

On lui avait donc fourni l'imprévisible sur un plateau. Catius devait le transformer en victoire.

Ces imprévus étaient-ils fiables ?

Cela avait peu d'importance, du moment qu'ils fournissaient une distraction.

« Changement de plan, ordonna Catius. Rassemblez nos vaisseaux. Nous allons percer leur ligne vers le milieu. »

Une cascade d'ordres retentit autour de lui. Les canons furent pivotés. Les moteurs auxiliaires furent rallumés, fournissant aux vaisseaux un élan latéral. Les canonnières se tournaient de biais afin de gagner en vitesse ; une manœuvre risquée, puisqu'elle exposerait plusieurs points stratégiques.

« Nous n'aurons pas beaucoup de temps, dit le consul. Nous les prenons de vitesse. Nous les prenons par surprise ! À vos objectifs ! »

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