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31. Arx Imperia


(1500 mots)


Dans l'espace, les explosions ne génèrent ni boule de feu, ni fumée, rien que des éclairs lumineux suivis de pluies de débris. En l'absence de toute atmosphère, la flamme consomme tout son comburant en un instant ; en microgravité, les morceaux de métal ne retombent pas mollement en paraboles, mais fusent dans tous les directions. Comme ils ne traînent aucune fumée, ils sont à peine visibles.

Sur la canonnière A de la troisième légion, les canons principaux étaient disposés sur les côtés du vaisseau, à l'instar d'un navire de guerre. La canonnière était conçue pour frapper même à courte portée. Le blindage d'acier de son flanc, constitué de plusieurs mètres de maillages millimétriques, devait absorber aussi les chocs des obus adverses que des débris imprévus.

« Nous ne sommes pas encore en position de tir » dit l'artilleur en chef.

Catius consulta les directions et les angles indiqués par le gyroscope de bord. S'ils faisaient feu maintenant, ils seraient certains de frapper les premiers, mais la pluie de débris pourrait endommager la proue du vaisseau – voire fracasser la passerelle. S'ils attendaient trop, le projectile thermo-cinétique traverserait la canonnière de part en part malgré son fameux blindage.

« Tant pis, rugit Catius. Lancez la séquence de tir. »

Ils avaient tous fait le même raisonnement que lui et abouti à la même conclusion. Mieux valait handicaper l'Arx Imperia tout de suite.

Le consul s'agrippa aux barres de maintien. Sous l'effet du tir de frappe et du tir de barrage, la canonnière trembla violemment, malgré les mécanismes d'absorption du recul.

Des éclatements phosphorés brouillèrent leur vision de l'Arx. Le premier consul détourna le regard un instant. Ils ne se trouvaient qu'à quelques dizaines de lieues. L'œil humain ne sait pas percevoir les distances dans l'espace ; sans air, tout objet dispose de la même netteté. La forteresse spatiale ressemblait à un jouet en forme d'étoile.

« Des résultats ? » exigea Catius.

Ses pilotes plissaient les yeux comme lui. Des nuées sphériques de débris éclataient encore comme une série de bulles de savon. Le tube du canon leur apparut intact – son métal était conçu pour résister à de telles pressions et températures ; mais ses alentours n'étaient plus qu'un froissement de métal. Des jets de gaz et des carottes d'eau gelée en jaillissaient, tels les geysers à la surface d'une comète, suggérant que le tir avait pénétré en profondeur et compromis des systèmes vitaux de l'Arx.

« Pas de gros débris ? »

Les hommes scrutaient l'espace, silencieux. Ils le sauraient bientôt : les premiers débris atteindraient la canonnière en quelques secondes à peine, nuée de couteaux invisibles et mortels. Ils jouaient leur vie au hasard.

« Rien, conclut l'artilleur en chef après quelques secondes d'attente.

— Des signes de l'Arx ?

— Ils chargent leurs canons secondaires. »

Catius secoua la tête. Au moins, les yeux thermiques de la canonnière leur donnaient de précieuses informations. Pour empêcher l'éclatement du métal au passage des obus, les artilleurs devaient préchauffer le tube de leurs canons.

« Combien ?

— Ils mettent le paquet. Cinquante bouches à feu, pour un tir de barrage au vu des angles.

— Nous faisons une cible facile.

— Nous sommes mal positionnés, diagnostiqua le pilote. Une Arx Imperia s'attaque par en-dessous, là où il y a les générateurs de gravité, les réserves d'eau et d'air liquide.

— Vous avez raison. Nous manquons de puissance de feu. Combien de canons thermo-cinétiques leur reste-t-il ?

— Cinq. Ils sont hors de portée pour nous et nous n'aurons pas le temps de les cibler.

— Il faut nous rendre, lâcha l'artilleur en chef. Nous ne pouvons pas empêcher l'Arx de faire feu sur Amor, mais nous pouvons l'empêcher de nous désintégrer.

— S'ils visent mal, nous pourrons passer leur tir de barrage » rétorqua un pilote.

Le silence assombri de Catius nourrissait leur débat. De précieuses secondes s'écoulaient tandis que la canonnière se rapprochait toujours de l'Arx.

« Consul, dois-je ouvrir un canal avec le centurion Septus ?

— C'est exclu. Il n'écoutera rien.

— Devons-nous avancer et cibler leurs canons à longue portée ?

— Ils sont trop nombreux pour nous.

— Fuir ?

— C'est inenvisageable. Amor serait massacrée sous nos yeux.

— Mais vous avez bien compris...

— Il nous reste un moyen. »

Catius s'appuya sur le dossier de son siège, comme s'il voulait le faire rentrer dans le sol.

« Cap à dix-vingt-trente neuf degrés !

— Vous voulez dire... mais la proue n'est pas blindée, premier consul !

— Je veux une accélération maximale. La canonnière doit passer à dix kilomètres au-dessus de l'Arx.

— Nous serons abattus avant !

— Nous ne serons plus dans la canonnière. »

Le premier consul arracha la radio de bord et sa voix éclata dans les coursives de la canonnière A. Son plan était audacieux, mais il l'avait appris d'un stratège presque aussi bon que lui, le centurion Tivan.

« À tout l'équipage ! Nous avançons de face vers l'Arx Imperia. Cette forteresse vient juste d'être construite et je m'attends à ce que sa garnison ne soit pas complète. Elle est commandée par la garde prétorienne. Dans trois minutes, nous serons à portée de leurs canons de barrage. La canonnière leur étant présentée de face, son blindage ne sera d'aucune utilité ; je m'attends à ce qu'elle soit détruite. Nous avons trois minutes pour quitter le vaisseau. Armez-vous, prenez les combinaisons spatiales et chargez les navettes.

Une fois à bord nous serons trop petits et mobiles pour leurs propres artilleurs. Notre objectif est d'entrer dans l'Arx au niveau des hangars supérieurs. Les salles de contrôle principales seront à une lieue au plus. Nous y trouverons le centurion Septus et les officiers prétoriens, que nous forcerons à la reddition. La forteresse sera à nous. Bonne chance. Terminé. »

Catius écrasa son doigt sur le commutateur et éteignit la radio. Ses hommes s'étaient figés, surpris par son audace.

« Vous avez entendu ? déclama-t-il. Bloquez les propulseurs et abandonnez tout ! Aux navettes ! »

Il espérait que ses calculs étaient bons. À quelques secondes près, les navettes seraient dans le champ des débris de la canonnière pulvérisée.

« Ne traînez pas ! » criait-il en courant dans les couloirs, remettant les sangles de sa combinaison, une lanière de cuir entre les dents. Il ne vit sur son chemin que des gestes efficaces, optimaux malgré l'urgence. On vidait les armureries en abandonnant les outils trop lourds, privilégiant le glaive et le bouclier personnel ; on complétait son armure, sa combinaison spatiale. Dans les hangars de décollage grands ouverts, les mécaniciens préparaient déjà les navettes, les pilotes s'y installaient. Faire rentrer deux cent hommes dans ces frelons disgracieux, en quelques minutes, était un miracle de logistique que seule une Légion impériale pouvait accomplir.

Catius attrapa un casque qu'on lui jetait au vol, le mit sur sa tête sans fixer les attaches et bondit à l'intérieur de la première navette. Ils voyaient d'ici les lueurs de l'Arx. Dans la forteresse, le centurion Septus et ses stratèges devaient s'interroger sur la manœuvre en cours, voyant que la canonnière leur présentait sa poupe et ne tirait pas.

« Ils ont essayé de nous contacter, indiqua le pilote en voyant Catius prendre place à ses côtés.

— C'est trop tard.

— C'est aussi ce que je pense. »

L'homme leva la main vers le tableau de commutateurs électriques situé au-dessus de lui.

« Ce sera une manœuvre d'approche périlleuse, prévint-il. Nous partons avec une vitesse d'une lieue par seconde et nous n'avons pas beaucoup d'espace pour ralentir.

— Faites une boucle.

— En effet. »

Sa main gantée survola un des interrupteurs, un morceau de bois rouge face auquel il sembla hésiter longuement. Un nuage de fumée gonfla à côté d'eux, comme un banc de brouillard surgissant entre les navettes à l'arrêt, et des gouttelettes de liquide apparurent sur la vitre.

« Attention au décollage » dit le pilote.

Ils ont préchauffé les moteurs, songea Catius. Ce n'est pas un décollage, c'est une attaque en piqué.

Il fut écrasé dans son siège. Des vibrations secouèrent la navette ; il crut que la canonnière se désintégrait autour d'eux, mais ce n'était que le rugissement des moteurs à propulsion chimique.

Le pilote avait les mains crispées sur les commandes, signe qu'il contrôlait à peine la navette. Celle-ci dépassa l'Arx en quelques instants, abandonnant la forteresse spatiale, ses canons, ses baies d'appontage et ses zones de vie centrales, petite étoile grise de la taille du poing. Puis les légionnaires furent écrasés sur le côté. Le pilote poussait les propulseurs latéraux à leur maximum pour réaliser son demi-tour. Ils se retrouvèrent la tête en bas, mais il n'y a ni haut ni bas dans l'espace, et l'Arx qui se rapprochait devint une forêt de structures métalliques collée à un plafond invisible.

Encore située de l'autre côté, la canonnière éclatait en floraisons de métal, des corolles incomplètes bouillonnantes comme la vie elle-même. L'Arx avait concentré ses tirs sur la proue. Le vaisseau avançait toujours, accompagné maintenant d'une nuée de débris. Certains heurtaient la forteresse en une série d'étincelles fugaces, comme si des anges de lumière invisibles couraient sur le blindage, dont les formes intermittentes coïncidaient avec les explosions silencieuses.

« Nous arrivons, déclara le pilote. Préparez-vous. »

Sa manœuvre avait permis de résorber la majeure partie de leur vitesse. Catius se mit à croire en son plan ; l'Arx était à leur portée.

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