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29. Contradictions et sens du devoir


(1500 mots)


Les ordres de Catius à ses hommes furent très clairs. Il ne s'était rien passé ; nul ne connaissait l'existence de Naglfar et la canonnière ne s'y était jamais rendue.

Le consul réunit ses deux cent légionnaires dans un hangar du vaisseau. Il respirait encore avec difficulté ; avant l'intervention d'Othon, le Collecteur avait manqué de peu de lui enfoncer la pomme d'Adam dans la trachée.

« Je détesterais devoir cacher un secret à mes propres hommes, mais si certains parmi vous ne souhaitent pas savoir, je les invite à sortir. »

Personne ne broncha, ce qui emplit Catius d'une certaine fierté. Il n'était pas seul ! Ces soldats se tenaient derrière lui. Des hommes de valeur, droits, avec le sens du devoir – mais surtout, le sens moral qui doit surseoir lorsque le devoir se fait flou.

« Vous comprendrez bien vite que ce que je vais vous dire ne pourra être répété à quiconque. Posséder ces secrets vous mettra en danger de mort. Je ne parle pas simplement de mourir aux mains d'ennemis de l'empire, mais bien par l'Imperium lui-même, d'être jugés traîtres et parjures et de connaître le sort que nous avons réservé à Tivan et ses hommes. Si nous tentons d'apprendre cette vérité à l'empire, il crachera sur nous. »

Il s'attendait à ce qu'au moins l'un d'entre eux revienne sur sa décision première, qu'un homme se mette en retrait, s'écarte du groupe. Mais ces légionnaires n'étaient déjà plus des servants de l'empire, comme l'avaient analysé les solains Othon et Néa. Ils respectaient Catius et reconnaissaient en lui un chef juste, ils suivaient leur propre sens du devoir. C'étaient peut-être déjà des hommes libres.

« Aton est un tyran. »

Une fois le premier mot prononcé, Catius parla spontanément, comme si la litanie de ces vérités difficiles lui était dictée.

« Aton est un dieu fou qui provoquera bientôt la destruction de l'Imperium.

Oh, il a repris le fouet des mains de la déesse-impératrice Justitia. Le système politique de l'empire n'a guère changé. Mais là où Justitia n'avait que le souhait d'étendre l'empire et de le faire prospérer, Aton désire plus que cela. C'est un jeune dieu qui a commencé sa carrière en dévorant une étoile. Il veut maintenant toutes les autres. l'Imperium, entre ses mains, est un outil de guerre.

Tout cela, il me l'a dit lui-même.

Selon lui, c'est un mal nécessaire et, puisqu'il n'y a pas d'alternative, je devrais obéir aveuglément à ses ordres, mener la confrontation contre les forces alliées de Kaldor et l'aider à asseoir son emprise sur l'Omnimonde. Ce serait une preuve de courage que d'accepter un mal pour un bien : sa tyrannie pour la survie de l'empire. Mais je n'en suis plus si sûr.

Aton est un destructeur. Il n'apporte que le chaos. Tout être devrait s'opposer à un tel monstre. Ceux qui se soumettent à sa tyrannie sont des lâches et des calculateurs, et j'ai failli être l'un d'entre eux.

Vous vous demandez ce que nous sommes venus chercher ici. Je suis venu passer le dernier test d'Aton. J'ai échoué. J'espère que le dieu l'ignore. Car je compte bien retourner à Neredia et saboter ses plans de conquête.

Nous avons cru que l'empire était cerné d'ennemis. Mais il ne s'agit pas des ennemis de l'empire. Il s'agit des ennemis d'Aton. Et Aton n'est pas l'empire. Dans sa guerre, l'empire n'est qu'une série de pions. Les flottes des Légions ne sont là que pour faire diversion, tandis qu'une arme d'une monstruosité inconcevable frappera le chef de l'alliance adverse.

Voici ce que je vous propose, ni plus ni moins.

Lorsque l'heure sera venue, je trahirai le Sénat et je refuserai ses ordres. Je prendrai avec moi tous les hommes volontaires. Hors de question de porter la guerre dans les rues d'Amor. Nous défendrons l'empire de la manière la plus censée qui soit : en combattant les forces d'Aton. Même si cela nous oblige à affronter d'autres légions. Nous n'avons pas le choix. »

Ils demeuraient étrangement calmes ; Catius était peut-être plus ébranlé que ses hommes, car il s'apprêtait à endosser toute la responsabilité de cette trahison.

« Si certains d'entre vous souhaitent quitter cette entreprise, faites-le savoir maintenant. Nous vous laisserons sur l'une des Arx Imperii de Neredia. »

Un homme leva le bras, faisant savoir qu'il souhaitait prendre la parole.

« Vous n'avez personne à convaincre, premier consul. Certains d'entre nous ont vu cette machine vivante, cette femme dans le cristal et ce dieu qui a manqué de vous tuer ; il suffit que dix l'aient vu pour que deux cent le sachent. Nous savons désormais qu'Aton est fou ; que le Sénat, qui n'obéit qu'à lui, doit être renversé, et que cette guerre doit être stoppée. D'autres légions que la troisième vous suivront. »

J'espère que j'ai fait le bon choix, songea Catius.

Son discours venait tout juste de prendre fin lorsqu'il fut appelé au poste de commandement.


***


« J'ai juste envoyé une notification d'approche, indiqua le pilote. Ils m'ont répondu en disant que sauf contre-ordre, toute la haute atmosphère de Neredia était interdite de survol. Et les deux Arx Imperii de la planète sont en état d'alerte. Je ne sais pas pourquoi, j'essaie de les contacter. »

Le Sénat était-il déjà au courant ? Aton avait-il lu dans leurs esprits, voire prévu la trahison de Catius avant même qu'il ne formule cette pensée ? La canonnière serait bientôt à portée de leurs armes – où s'y trouvaient déjà. Ils n'auraient pas le temps de faire demi-tour.

De fait, la forteresse presque achevée monopolisait déjà une bonne part de leur champ de vision – elle paraissait plus grande que la planète, située encore à trente mille lieues de distance.

« Dites-moi dès que vous arrivez à joindre l'officier aux commandes.

— Ils vont tirer ! » s'exclama le pilote.

Le canon de l'Arx le plus proche d'eux pivotait. Le tube de titane de dix mètres de long, capable de cibler toute une demi-sphère entourant la forteresse, représentait à lui seul plus de puissance de feu que la canonnière. Une puissance modulable selon l'énergie cinétique impulsée à son projectile électrique, capable aussi bien d'un coup de semonce que de transpercer la canonnière en pulvérisant son blindage d'un seul coup.

Catius serra les dents. Il n'y avait plus rien à faire, juste espérer que ces unités prétoriennes fraîchement recrutées sur Neredia compteraient dans leurs rangs de forts mauvais artilleurs.

À sa grande surprise, le canon dédaigna la canonnière et pivota vers le bas.

« Que font-ils ? rugit le consul, alors que la réponse était évidente.

— Amor se trouve juste en-dessous de nous...

— Ouvrez un canal radio. Sans sécurité, sans protocole, mettez-moi en relation avec l'Arx, je veux juste leur parler !

— C'est ce que j'essaie de faire depuis tout à l'heure... attendez ! Vous devriez les avoir. »

Catius décrocha la radio de bord d'un geste rageur, manquant de rompre le cordon d'alimentation électrique.

« Catius Decius Flaminius, déclama-t-il avec force, premier consul, à bord de la canonnière A de la troisième légion. Arx Optima, tout indique que vous ciblez la surface de Neredia. Qui vous a donné de tels ordres ? Répondez-moi ! »

Il y eut un crachotement. La voix d'un centurion retentit dans la radio et, par un jeu d'échos, dans toute la salle de commande. Catius devina l'homme hésitant, inexpérimenté et inefficace.

« Centurion Septus Quincillus Practor, j'ai reçu des ordres très clairs du Sénat, relatifs à ce qui se passe à Amor.

— Que se passe-t-il à Amor ?

— Depuis deux heures, premier consul, la garde prétorienne lutte contre ce qui semble être une rébellion de la plèbe.

— Le rôle des Arx Imperii est de défendre Neredia contre les agressions extérieures. À trente mille lieues de distance, il est impossible de viser une cible avec moins d'une lieue de précision. Même avec vos canons ! Et le rayon d'action sera au minimum de deux lieues. Vous allez vaporiser des quartiers entiers !

— J'ai reçu des ordres très clairs du Sénat...

— Eh bien, vous recevez des ordres du premier consul, à effet immédiat ! Je vous ordonne de ne pas tirer !

— Je suis désolé, premier consul, mais l'autorité du Sénat...

— Je prends mes responsabilités et j'en répondrai auprès du Sénat. Je vous ordonne de ne pas tirer, sans quoi vous allez faire un massacre.

— Je suis désolé, premier consul » répéta l'homme.

Catius tourna la tête vers ses propres artilleurs et aboya, suffisamment fort pour que l'officier de l'Arx l'entende :

« Légionnaires, à vos postes ! La cible est le canon à projectiles thermo-cinétiques qui se trouve devant nous, à un angle de... dix, dix-neuf, vingt degrés. Juste devant nous ! Armez tous les canons pour un tir de semonce, un tir de barrage et un tir ciblé. Préparez-vous !

— Vous n'êtes pas sérieux ! Glapit le centurion.

— Je suis sérieux ! Si vous persistez à cibler Amor, nous ferons feu. La séquence de tir de la canonnière est plus rapide que celle de vos thermo-cinétiques. Vous ne pouvez pas nous prendre de vitesse ! Détournez le canon, c'est un ordre.

— Bien, centurion. »

Il n'y a rien de plus imprévisible qu'un homme mis face à deux ordres contradictoires. Aussi Catius ne fut-il guère surpris de voir le canon se tourner vers eux. Voici que l'Arx Imperia retrouvait sa vocation première : abattre les vaisseaux indésirables dans l'espace de Neredia.

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