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24. Maintenant, nous sommes devenus les étoiles


(1200 mots)


Lorsque vous avez ouvert les yeux, l'univers semblait froid et distant.

On vous a promis les étoiles. Vous avez arpenté les ombres pendant des siècles à leur recherche, sans rien trouver qui se rapproche de votre rêve.

Regardez : vous étiez les étoiles !

Et tout au long de votre voyage, sur votre passage, la glace qui recouvrait les mondes s'est fendue.

Et sur votre chemin, la vie a pris partout racine.

Kaldor, Principes


Depuis deux générations, les solains parcouraient l'Omnimonde.

Ils portaient le nom de Kaldor jusqu'au planètes les plus reculées, au sein de civilisations parfois dotées d'approches antinomiques de l'existence et du devoir. Ils déterraient des souvenirs enfouis sous les millénaires, chez des peuples isolés n'ayant eu que de brefs contacts avec le dieu-sage. Néanmoins, le message de Kaldor trouvait toujours un écho parmi les humains et leurs divers cousins.

C'est trop tôt ! Répondaient-ils en chœur. Il était toujours trop tôt pour réunir l'armée des braves et affronter le fléau de la fin des temps. Toujours trop tôt pour changer d'ère, assister à l'ébullition des océans, l'éruption des volcans, la chute des plus puissants empires en une seule nuit. Trop tôt ! Toute civilisation étant fascinée par ses origines et sa fin, les deux mythes s'attachaient à elle comme les plateaux de la balance. Mais le début n'avait jamais été ! Et la fin ne devait jamais être ! Ceux qui parlaient de grands cataclysmes à venir étaient souvent moqués, malgré l'évidence, pour leur défaitisme.

À ceci près que les solains avaient vécu la fin de leur monde ; ceux-là y avaient survécu.

Seryn marchait sur la surface d'un vaisseau lazaréen. Leur planète se situant à quelques ponts d'Arcs de l'Imperium, les vampires de Lazarus s'étaient sentis les premiers concernés par l'expansion furieuse qu'Aton allait imposer à son fief. Soixante ans plus tôt, ils ne connaissaient Kaldor que comme un personnage de légende. Au sein de l'Armada Magna, le dieu-sage était l'éternel absent, on pouvait dire que son rôle n'avait guère changé.

Les humains et leurs cousins vampires lancés dans cette folle entreprise s'étonnaient parfois de voir les solains voler d'un vaisseau à l'autre comme s'ils nageaient dans un océan sombre, alors qu'eux devaient se munir de combinaisons pressurisées. Privilège des mages d'Arcs.

Seryn prit de l'élan et bondit de la surface argentée, couverte d'une poussière uniforme. Elle tira sur la maille d'Arcs de l'espace pour accélérer. Telle un faucon traversant la réalité, elle replia ses bras ; la surface suivante lui servit de tremplin ; elle fusait maintenant à un kilomètre par seconde entre les vaisseaux en orbite.

Après la transmigration, les solains s'étaient attachés à une nouvelle réalité. Kaldor les avait aidés à se reconstruire, au sens propre du terme, à reformer les corps biologiques qu'ils possédaient autrefois. Mais malgré les épreuves endurées jusqu'alors, leur magie d'Arcs ne pouvait pas amener ces constructions à la perfection. Pas tous, en tout cas. Ils jouaient leur rôle de médiateurs. Avec les humains et les vampires de l'Armada, ils parlaient, mangeaient, buvaient, riaient. Mais leur existence était encore fragile. En soixante ans de vie en pointillés, ils n'avaient vieilli que de quelques années.

De trois mille au départ, leur nombre s'était réduit à cinq cent.

En pensant à cela, Seryn ressentit un pincement au cœur. Partie prenante du projet de Kaldor, officiers de la guerre de l'Omnimonde dont les préparatifs touchaient à leur fin, ils s'étaient tués à la tâche. Ménagez-vous, ordonnait-elle à ses troupes ; ceux qui ne l'écoutaient pas s'endormaient un jour et ne revenaient jamais de leurs rêves.

Il leur faudrait encore trente ans de plus pour que l'univers accepte leur existence, lui qui n'avait de cesse de les renvoyer dans les limbes dont ils avaient surgi.

Pour elle, pour Othon, et surtout pour Néa, qui avaient porté à eux trois la race des solains sur le chemin de la transmigration, voir certains des leurs disparaître était insupportable.

Un drone de reconnaissance passa près d'elle sans un bruit, sans une lumière, ne laissant des rides que dans la maille d'Arcs que les solains étaient seuls à voir. Vue de haut, l'Armada Magna ressemblait à un banc de raies grises – ces vaisseaux remsiens, plats comme des galettes de blé – où circulaient des poissons-pilote – les drones dirigés depuis les vaisseaux. Tous ces mastodontes étaient éteints, leurs armes rangées. Les engagés de dernière minute profitaient de quelques jours de répit.

La géante gazeuse, lac rougeâtre déchiré par de perpétuelles tempêtes, avait dans son giron gravitationnel deux gros satellites, dont l'un faisait une base arrière parfaite. De masse faible, il permettait aux troupes de s'entraîner sous une gravité réduite, tout en profitant d'une atmosphère respirable pour les humains ; la biosphère y était abondante et paisible.

Seryn s'éloigna un peu plus du banc argenté, pour n'être bientôt entourée que d'étoiles.

Ils le savaient maintenant : le Cercle de Lumière vers lequel les solains, depuis leur monde mort, avaient tendu la main, était une illusion. Il s'agissait des débris de photosaures anéantis par le système Arès, le verrou bâti par les anciens maîtres de Kaldor pour tenir à distance leurs orageux cousins. Les étoiles de l'Omnimonde ne formaient pas un tel cercle, plutôt une carte aléatoire d'une infinie complexité. Face à ces paysages, Seryn se sentait perplexe.

« Nous n'avons pas trouvé d'étoiles à notre sortie » dit-elle à l'univers.

La voix ne portait pas dans le vide de l'espace, mais ses pensées se dispersaient en rides d'Arcs ; quelqu'un près d'elle l'aurait entendue et comprise.

« Nous n'avons pas trouvé de planète voulant nous accueillir, de monde laissé à notre intention, de trésor attendant d'être découvert. Nous en trouverons sans doute un jour, Kaldor nous y aidera ! Mais il ne suffisait pas de se baisser.

Ce sont d'autres étoiles que nous avons découvert en complétant notre transmigration. »

Elle pensa à Shani. Othon. Néa.

« Nous étions des êtres de lumière. Nous ne devions jamais l'oublier. Et puisque ces étoiles que nous avons désiré nous ont déçu, maintenant, c'est nous qui sommes devenus les étoiles. »

Et qui protégeraient les autres astres de la faim d'Aton.

Seryn entendit une vibration. Kaldor l'appelait à lui. Elle remonta le long d'un Arc qui la reliait au dieu-sage, à la vitesse de la lumière. Son avatar astral, une silhouette humaine drapée et masquée, l'attendait sur la surface extérieure de son vaisseau, ancré dans la glace-diamant qui protégeait ses machineries internes et ses rouages mystérieux.

« Nous devons partir, annonça-t-il dans la langue de symboles qu'il partageait désormais avec les solains.

— Mais la bataille ne va-t-elle pas bientôt avoir lieu ?

— Justement. Nous devons quérir d'autres alliés.

— Toutes nos dernières tentatives ont échoué. Caelus se terre dans son domaine. Le Méditant ne nous a même pas reçus. Ils n'auraient pas plus été utiles que Justitia... »

Kaldor s'abstint de commentaire quant aux autres dieux. Il fit un geste qui enjoignait à Seryn de le rejoindre.

« Qui allons-nous voir ?

— Nous les connaissons déjà, toi et nous, et de deux manières différents. Ce sera plus facile. »

Seryn s'accrocha à la surface de glace.

Des étincelles crépitèrent dans les machineries du vaisseau de Kaldor ; une énergie immense se déversa dans ses propulseurs et l'appareil accéléra en direction des étoiles.

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