Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

21. Le plan d'Aton


(1600 mots)

Le plan initial d'Aton était mauvais, tout simplement. À moins qu'il ait sous-estimé les capacités de Kaldor, l'infiltration des solains dans l'Imperium, l'obstination avec laquelle ils recherchaient la position de Naglfar dans l'Omnimonde...

Pour que son arme demeure secrète, Aton ne devait avoir aucun contact avec Naglfar. C'est pourquoi le consul Catius dut lui-même se rendre sur le chantier. Mais ce fut une erreur de la part du dieu-soleil. Il voyait Catius comme un chien de guerre et non un être doué de raison. Il ne prévoyait pas que Catius aurait pu être changé, même de peu, par la campagne de Stella Nemus et les événements qui avaient suivi. Aton, contrairement à Kaldor, était aveugle aux transformations des esprits humains.

Caelus, Histoire de l'Omnimonde


Malgré son visage serein, le corps astral d'Aton était toujours parcouru de vagues, comme une draperie suspendue au vent ; des ondes de lumière qui rappelaient la véritable nature du dieu-soleil.

« Sais-tu quel est mon but, ô premier consul ? »

Catius hésita à répondre.

Justitia, en son temps, n'avait en tête que la prospérité de l'Imperium, son jouet personnel qu'elle aimait voir s'agrandir et fructifier. Elle s'imaginait faussement que l'abondance naîtrait de la croissance, plongeant l'empire dans une fuite en avant sans fin, épuisant son peuple à l'annexion de colonies toujours plus lointaines et inutiles. D'une troupe humaine de quelques milliers, les plébéiens étaient devenus millions, puis milliards, toujours aussi pauvres et affamés.

Aton était plus lucide que l'ancienne déesse-impératrice. Mais il ne souhaitait pas le bien de l'Imperium. Ses projets allaient plus loin que cela.

« Tu fais bien de ne pas parler, Catius, mais tes pensées sont éloquentes. »

La femme aux cheveux noirs esquissa un sourire.

« Je cherche à devenir le maître exclusif de cet univers... non, même, je souhaite devenir l'univers, afin d'abolir la marche du temps.

— Est-ce possible, seigneur ?

— Je ne le saurai qu'après avoir essayé.

— Quelle place tient l'Imperium dans... ce projet ?

— L'empire n'est qu'un outil imparfait et impermanent. L'univers est vaste, je n'en connais qu'une petite partie, je m'attends à ce que ma lutte contre les oppositions à mes plans s'étale sur plusieurs millénaires. »

Aton agita la main, sans bouger de son trône de pierre. Le ciel artificiel s'assombrit et une onde de lumière se déploya autour d'eux ; une carte holographique de l'Imperium et des planètes voisines dans l'Omnimonde. Les planètes, les ponts d'Arcs, les systèmes accessibles, les colonies impériales, les forteresses orbitales, les flottes des légions, tout était annoté. En soixante ans de règne, le stratège avait eu tout le temps d'affûter ses plans.

« Tu dois comprendre, Catius, que je ne suis pas Aton. »

De l'autre côté de cet océan d'étoiles et de noms, éclairée par les fumées transparentes de l'hologramme, la forme astrale féminine semblait danser comme une flamme vive.

« Le véritable Aton, la majeure partie de mon être, lutte depuis soixante de vos années contre une alliée de Kaldor. Cette antagoniste se nomme Shani. C'est une adversaire redoutable, non pas par sa force, qui est décevante, mais par l'intelligence qu'elle met en œuvre afin de compenser sa faiblesse. L'apparence que je porte à ce moment est la sienne.

Ce que je suis, devant toi, c'est un fragment détaché d'Aton. Une partie de moi-même. Si je n'étais pas ainsi séparé, je n'aurais pas besoin de l'empire. Je prendrais aussitôt ce que désire. Il me suffirait de tendre la main. Mais sous cette forme, je suis fragile, en comparaison de Kaldor et de ses alliés. Voilà pourquoi je m'entoure d'outils.

— Je comprends, dit Catius.

— N'aie crainte, consul. Tant que l'empire me sert bien, je désire autant que toi le garder intact. En tant que mes servants, vous avez de la valeur. Je n'absorberai l'intégralité des étoiles que dans mille ou deux mille ans et d'ici là, l'empire aura connu mille années de gloire, de paix et de prospérité. Votre âge d'or est à portée de main. »

Catius se sentit encouragé dans son impression première – Aton était une nécessité, une force de la nature seule capable de maintenir l'empire intact. Alors pourquoi avait-il l'impression de passer un pacte maudit ?

« Comme tu le sais, ces planètes sous nos yeux sont reliées par des artefacts que l'on nomme des ponts d'Arcs galactiques, taillés dans l'espace lui-même. L'Omnimonde, car tel est le nom de cet assemblage, est une structure artificielle qui réduit les distances cosmiques, facilitant la colonisation de l'univers. Je devine qu'il a été l'œuvre d'un autre empire, en son temps.

Parmi les derniers dieux de l'Omnimonde, je n'ai identifié qu'un seul opposant digne d'intérêt. Justitia a été vaincue en un souffle. D'autres se sont enfuis. Mais Kaldor s'est violemment opposé à moi. Que sais-tu de Kaldor ?

— Eh bien, les contes à son sujet remontent au règne de Justitia...

— Oh, oui, dès les origines de l'empire, le dieu-sage n'a eu de cesse de morigéner la déesse. Elle le lui a bien rendu en faisant de lui une persona non grata de votre panthéon.

Tu dois comprendre, Catius, que Kaldor est un être puissant, assez pour anéantir l'empire dès aujourd'hui. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait, te demandes-tu ? Parce que Kaldor est affaibli par ses principes. Il sait que les millions d'humains de l'empire sont mes outils. Il souhaite me vaincre, mais sans tuer davantage. »

Catius songea à Tivan. L'ex-centurion aurait pu largement l'emporter dans la tombe ; il ne l'avait pas fait. Il avait même dit : si je te tue maintenant, tu seras remplacé. Ainsi de Kaldor et d'Aton ! Si le dieu-sage fracassait Neredia, le dieu-soleil se trouverait une autre capitale, un autre empire.

Aton, trop occupé à parler, n'avait pas vu cette pensée traverser son esprit. Catius n'avait jamais été aussi près de la mort.

« Pour Kaldor, la seule solution consiste à saboter cette arme. Il veut que l'empire s'effondre de l'intérieur. C'est pourquoi les rebellions et les défections se multiplient. Les servants de Kaldor choisissent des hommes à des postes-clés, les influencent, les manipulent.

— Ces servants... qui sont-ils ?

— Oh, il y a d'abord le peuple solain. Ce sont de puissants mages. Ces aberrations de la réalité qui nous entourent, ces images que je fais naître devant toi, ils peuvent faire tout cela, et plus encore. Mais ils sont peu nombreux et affaiblis par les épreuves qui les ont amenés jusqu'à Kaldor. Et puis, il y a l'Armada Magna. Une armée bâtie par plusieurs mondes, peut-être comparable à nos légions. Mais alors que l'empire est fait de pierre et de bronze, l'Armada est un maillage lâche et distant, une somme d'intérêts contradictoires unis seulement par Kaldor et contre moi. »

D'un autre geste, Aton augmenta la quantité de détails, dans les limites de l'empire, mais aussi les systèmes voisins. Les espions du Sénat avaient bien travaillé ! En voyant ces vaisseaux de l'Armada en attente, ces routes stratégiques, ces lignes d'approvisionnement, Catius pensa aussitôt en stratège, exactement ce que le dieu-soleil attendait de lui.

« Je t'ordonne de vaincre l'Armada et Kaldor. Toutes les forces de l'empire sont à ta disposition. Comment t'y prendras-tu ?

— Nos planètes stratégiques sont bien protégées grâce aux Arx Imperii. L'Armada étant la jonction entre plusieurs peuples dotés, je suppose, de langues, de traditions et de systèmes de commandement différent, nous avons l'avantage de la coordination et de la simultanéité. Je me servirais d'agents doubles pour les pousser à séparer leur Armada en plusieurs flottes, que je prendrais toutes en une seule attaque. Je sélectionnerais un objectif stratégique, comme le système Lazarus. J'irais là aux commandes de ma Troisième Légion. Cela leur laisserait à peine le temps de se réorganiser. J'intercepterais leurs vaisseaux en déplacement, en cachant mes autres Légions sur les routes idoines.

— Très bien. Que ferais-tu pour Kaldor ?

— Où se trouve-t-il ?

— Je le cherche encore.

— C'est donc qu'il n'est pas du genre à se montrer, ou à participer lui-même à la bataille. Une fois l'Armada vaincue, nous pourrons nous concentrer sur lui. »

Aton hocha la tête. Quelle note mettait-il à son nouveau consul ?

« Voilà sans doute ce que j'aurais fait à ta place. Tu ne crains pas de servir toi-même d'appât. Malheureusement, tu ignores que la coordination dans l'Armada est très efficace. Les officiers généraux parlent le même langage et les solains leur transmettent les messages de Kaldor. Ils comprendront donc assez vite que le système Lazarus est un leurre. Dis-toi que ce n'est pas contre l'Armada que tu luttes, mais contre Kaldor lui-même.

Ton plan est bon, Catius, à un détail près. Il faut d'abord abattre Kaldor. Une fois le dieu vaincu, l'Armada se dissoudra. Les peuples refuseront de s'entraider et la guerre sera perdue.

— Mais où...

— Je me charge de le trouver.

— Et comment...

— Naglfar. »

Aton fit apparaître un dernier point lumineux sur la carte. Catius approcha de plus près pour mieux voir, nageant au milieu des étoiles et des planètes. Cette installation de l'empire lui était inconnue. Elle se trouvait au-delà de la ceinture d'astéroïdes, dans la zone sombre du système Neredia. L'attraction gravitationnelle de Sol Neredia y portait encore ; dans cette zone circulaient sans doute des planètes-naines et des comètes. Mais la lumière les atteignait à peine, à l'instar des profondeurs océaniques, plongeant toute cette région dans une brume de mystère.

« D'ici quelques jours, tu te rendras sur ce chantier. Tu observeras Naglfar et tu ordonneras de le mettre en route.

— Qu'est-ce ?

— Une arme que j'ai conçue pour abattre Kaldor. »

Aton fit disparaître sa carte, collectant ces étoiles comme si elles lui appartenaient déjà.

« Tu verras sur place, dit-il. Munis-toi de quelques troupes. Lorsque Naglfar sera actif, nous commencerons cette campagne d'expansion. Nous ferons selon ton plan. »

Un rideau de fumée s'éleva tout autour de Catius. L'audience était close. La porte de la salle de règne réapparut derrière lui, étrangement matérielle.

« Une dernière chose. Naglfar est mon meilleur outil. Je veux qu'il reste imperméable aux espions de Kaldor. Il ne devra rien rester de ses ouvriers quand tu l'auras quitté. Enfin, tu rencontreras là-bas un autre de mes servants, qui se nomme le Collecteur. Laisse-le agir à sa guise.

— Bien, seigneur. »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro