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11. Lucius


(1300 mots)

Durant les décennies où, depuis sa salle de règne à Amor, le dieu-soleil exerça son pouvoir sur l'empire, il découvrit qu'il existait de nombreuses manières d'asservir. Toutes n'impliquaient pas la guerre et la coercition.

Caelus


La navette se posa sur la piste datterrissage du Sénat, un cercle de métal peint en blanc, situé à mi-hauteur de l'arête de pierre. Catius en sortit seul. Nul dans la Troisième Légion n'était accrédité à fouler ce sol.

« Consul Catius ! »

Le sénateur Lucius, flanqué d'un scribe mutique, lui fit l'accolade.

Lucius, son seul soutien certain au Sénat, était un homme politique de génie. Ami de toujours, il avait gravi les échelons de manière fulgurante, prélude à toute une génération de jeunes sénateurs cultivés, intelligents, calculateurs. Bien en vue sur sa toge blanche à liseré d'or, une broche indiquait son nouveau statut d'Ab Actis Senatus, le magistrat spécial chargé de compiler les actes du Sénat.

« Consul ? protesta Catius en lui serrant la main. Pas encore.

— La décision est déjà prise, même si nous ne l'officialisons qu'aujourd'hui.

— Quelle heure est-il ?

— Midi passé. La réunion a lieu dans une heure. Cela nous laisse le temps de discuter. »

Un serviteur leur ouvrit les portes du Sénat.

Les sénateurs siégeaient au sommet du bâtiment, une fantaisie qui demandait de faire fonctionner les cinq ascenseurs électriques du palais pour chaque séance. Leurs bureaux se situaient dans la moitié haute, la moitié inférieure étant occupée par les questeurs, les magistrats de l'Imperium, premiers dans l'ordre des fonctionnaires chargés d'appliquer les décisions du Sénat. Personne ne vivait dans ce bâtiment, certes esthétique, mais mal aéré et trop chaud en été.

Sur leur chemin, avec le ton d'un jeune homme enjoué qui fait visiter à un ami, Lucius entretint Catius des affaires les plus récentes – la démission d'untel suite à la révélation de sa famille cachée, un scandale de corruption dans la questure. Le consul n'écoutait que d'une oreille ; pourtant son nouveau statut imposait qu'il fût au courant de ce genre de broutilles.

« J'ai vu que vous aviez lancé la construction d'une Arx supplémentaire, lâcha-t-il soudainement. Pourquoi ?

— De grandes campagnes militaires nous attendent, dit Lucius avec un sourire. Par ailleurs, bien que le système Neredia n'ait qu'un seul point d'accès, la défense de la capitale sera primordiale.

— Qu'en pense le premier consul ?

— Rien du tout. Il est mort. »

Catius manqua de trébucher sur une dalle descellée. Lucius, gardant son air enjoué et sa bonne humeur excessive, poursuivit :

« Il s'est passé beaucoup en ton absence, mon ami. Tu comprends maintenant pourquoi nous avions grand besoin d'un nouveau consul pour diriger les forces de l'empire dans la tempête qui s'annonce.

— Le consul Auguste... pourquoi ?

— Est-ce vraiment important ? Auguste est allé faire son rapport à Aton. Il n'est pas ressorti de la salle d'audience. Nous en avons conclu qu'il avait déplu à notre dieu. Il ne faut pas aller chercher plus loin, ce n'est pas important.

— Mais Auguste... il avait une famille... »

Lucius fronça du nez. Jeune, même pas marié, le sénateur ne savait rien de ces choses. Il ne vivait que pour la politique. Sans doute détestait-il qu'on invoque face à lui des forces humaines intraduisibles en concepts politiques, car elles échappaient à son entendement.

Malheureusement, ces personnes finissent par croire que tout est politique et transforment hargneusement en objets politiques les choses les plus innocentes passant à leur portée. Car la politique est la main de Crésus, qui transforme ainsi tout ce qu'elle touche.

« Sa famille n'a pas été inquiétée. Ils ont changé de nom et on les a déplacés à Vena. »

Ils entrèrent dans le bureau du sénateur. Catius eut un mouvement de surprise en découvrant une vestale immobile, adossée au mur, semblable à une statue. Elle attendait sans doute le retour de Lucius. Le sénateur fit un geste signifiant qu'il souhaitait des rafraîchissements, puis invita Catius à prendre place.

« Tu devrais être content que ce sois le nouveau Ab Actis, c'est moi qui ai prévu le déroulement de la séance de tout à l'heure. D'abord, nous allons t'appeler pour témoigner. Les vieux te poseront quelques questions d'usage. Caligna s'occupera de ta critique. Je lui ai dit de te pas te ménager, mais de toute façon, c'est un piètre orateur. Ensuite, Ancillus fera ton éloge. Le discours est prêt. Tout ça, dit-il en agitant la main, c'est pour la forme. Je me suis assuré que tu auras une bonne majorité de votes. J'ai même dû payer deux ou trois votes contre ta nomination afin d'éviter les soupçons. »

À l'entendre, le Sénat avait toujours fonctionné ainsi.

« Tout cela ressemble à un procès.

— C'est toujours ainsi. La plupart des sénateurs sont de vieux magistrats nostalgiques. »

La servante reparut avec un plateau. Satisfait, Lucius frappa dans les mains, attendant qu'elle lui serve un verre de citronnade. Catius ne put s'empêcher de détailler l'arrivante. Les prêtres d'Aton, détenteurs d'un monopole spirituel, exerçaient certes un immense pouvoir sur la plèbe de l'empire. Mais pour les patriciens, les aristocrates, que ce soit à Amor ou dans les capitales provinciales, la religion, sous son vernis politique, avait perdu ses couleurs originelles. Peut-être les congrégations de vestales exerçaient-elles une autre forme de pouvoir. Ces femmes silencieuses, toutes semblables, au regard distant, étaient formées par le culte d'Aton à devenir les esclaves des patriciens.

« Eh bien, qu'as-tu, Catius ? Buvons à ton succès. »

Il est notoire que le voyageur, s'étant éloigné de sa patrie pendant plusieurs mois, revient en ses terres avec un œil neuf ; il voit surgir devant lui tous ces détails auparavant dissous dans le flou de l'habitude.

« Ah, je comprends. Tu dois déjà être au courant. En ton absence, Catius, ta gouvernante a contracté la maladie de l'eau. Nous l'avons envoyée à l'hospice du Sénat. Je l'ai faite remplacer temporairement. Ne me remercie pas, mon ami. Il faut bien qu'une personne de confiance s'occupe de ce genre de chose en ton absence. »

Ils avaient eu une discussion, un jour, concernant l'avenir de sa maisonnée, si jamais Catius venait à ne pas revenir de campagne. Lucius prendrait les choses en main. Un véritable ami, même si cette amitié, comme toute chose chez lui, était entachée de calcul politique.

« Elle s'appelle Néa, dit Lucius en désignant sa servante. Je n'ai pas eu à m'en plaindre. Néa, souhaites-tu entrer au service du consul Catius ? C'est une bonne position, je te le garantis. »

La question était rhétorique ; mais il y a toujours quelque satisfaction à entendre quelqu'un approuver ses injonctions.

« Si tel est votre ordre, maître » murmura la jeune femme.

Ce ne pouvait pas être une native d'Amor. Ce regard clair, ces cheveux presque blancs firent écho en ses pensées à ceux d'Othon. Catius rêva un instant d'une colonie lointaine de l'Imperium, d'une autre race d'humains, plus fins, plus intelligents, qui se mêlaient dans la plèbe habituelle de l'empire et dont Néa et Othon n'étaient plus que de distants vestiges.

« C'est entendu » lança Lucius.

Puis réduisant de nouveau la conversation à eux deux seuls, il ajouta :

« Je lui dirai de poser ses valises dans ta demeure. Tu la retrouveras là-bas. »

Un rayon de lumière, qui traversait une petite ouverture dans le mur, puis franchissait un assemblage conséquent de lentilles et de miroirs, avait glissé le long d'une règle graduée de métal.

« L'heure tourne, jugea Lucius. La séance plénière va commencer. Je dois te présenter quelques-uns des sénateurs ; ils ont exigé de te rencontrer avant de voter en ta faveur.

— Que dois-je faire pour les convaincre ?

— Rien. Sois toi-même. Tu es un homme honnête et tu as le sens du devoir. Tu es une personnification des idéaux de l'empire. Par ta simple présence, ils se sentiront élevés. Allons. »

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