Je titube un peu et passe mes doigts sur ma plaie. Mon nez se fronce. Le salop il m'a bien arrangé quand même.

Une main vient se poser sur mon épaule.

- Laissez moi vous soigner.

- Je n'ai pas besoin de votre aide.

- Je ne vous demande pas votre avis.

Agacé, je me retourne brusquement, ce qui la fait reculer. De mon regard le plus noir possible je tente de lui faire comprendre que je n'ai pas besoin d'elle.

Elle finit par rassembler ses mains sur sa poitrine et baisser la tête.

- Excusez moi dans ce cas.

J'observe ce petit être devant moi. C'est comme si elle se recroquevillait sur elle même.

Je sens mon visage se défroisser, mes sourcils se défroncer et la lueur sauvage en moi s'étouffer.

Je soupire violemment et baisse la tête vers elle.

- D'accord.

Elle redressa la tête et m'adressa, de son visage enfantin, le plus beau des sourires.

- Suivez moi.

Elle m'entraîne dans la salle de bain ou elle me fais m'asseoir sur le rebord de la baignoire.

Elle se dirige en direction de l'armoire à pharmacie et en sors la trousse de premiers soins.

Elle tire un tabouret et s'assoie en face de moi.

Je l'observe, mes yeux ne se décolle pas de cette petite femme.

- Ça risque de piquer un peu

Sa douce voix me ôte de mes pensées.

Quand elle se mets à tapoter doucement sur ma plaie, je grimace malgré l'effort de ne pas vouloir montrer ma faiblesse.

Ses yeux se relèvent à ce moment là vers moi ses lèvres affichent un timide rictus.

Quand à mes yeux ? Collés à ses croissants de chaires. Je ne peux détacher ma vue de cette bouche pulpeuse. C'est alors que je me mets à sourire.

Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Il faut que je parte d'ici avant de devenir fou !

Le coton toujours sur ma plaie, je repousse sa main de mon torse.

Elle me regarde étonnée.

- C'est bon, ça suffira merci.

- Mais non ce n'est pas bon, elle n'est pas tout à fait désinfectée.

- C'est bon.

Je commence à partir, mais une douce main vient m'attraper le poignet. Ce contact me lance un frisson de douceur dans tout le corps. Qu'est-ce que c'est ?

Mon rythme cardiaque augmente et ma poitrine se gonfle de plus en plus fort.

Qu'elle est cette sensation ? Je suis ici, elle me retient et je ne me retire pas de son emprise. Est-ce que je deviens faible ?

Je me retourne vers elle. Est-ce une déesse, une sirène ou je ne sais quoi de mythologique pour avoir autant d'effet sur moi ?

- Vous m'avez sauvé la vie, alors je dois vous soigner. C'est le minimum que je puisse faire.