[ Fly Away ]

Le lendemain, je faisais en sorte d'éviter Michael le plus possible. Heureusement, je ne l'avais pas croisé et j'avais pris le bus pour aller à la fac comme je le faisais avant. Tout le monde était venu me demander de mes nouvelles après le coup de feu de l'autre jour. Je tentais de les rassurer en leur montrant que tout allait bien, et que cette folle était en prison. J'étais contente de voir que les gens s'inquiétaient pour moi. Je pensais qu'ils auraient eu peur en me voyant arriver, qu'ils pensent que je sois devenue un danger public. Mais non, ça me rassurait.

Vicky aussi était la principale apeurée dans l'histoire. Mais je lui prouvais aussi que tout allé bien.

-          Et pour Michael... ? demanda-t-elle avec inquiétude.

-          Je ne lui parle plus. Du moins je vais essayer. C'est mon voisin, je vais avoir du mal pour ne pas le croiser.

-          Je comprends, ça doit être dur...

Si elle savait. C'était atroce. Je me retenais à chaque fois de lui envoyer un message, ou de l'appeler, de toquer chez lui. Ma tête me disait de ne plus l'aimer, mais mon cœur me chantait le contraire. Les gens ne cessaient de dire « écoute ton cœur », mais la seule chose que mon cœur me disait c'était «  Michael, Michael, Michael » et c'est ce que je devais éviter à tout pris.

Pourquoi a-t-il fallut que tombe raide dingue d'un délinquant, dealer de drogue ? Parce que je savais qu'il ne l'était pas au fond de lui. Il était bien plus. C'était juste un garçon qui voulait s'en sortir dans la vie, qui avait échappé aux maltraitances de son père et qui ne demandait rien d'autre qu'un minimum de compréhension. Et moi, je l'avais compris. Mais ça m'avait amenée dans un endroit où je ne voulais pas aller, là où il n'y avait que du danger et de la violence.

-          Ce qui me fait le plus mal au cœur Vicky, c'est que j'étais probablement la seule personne à pouvoir le faire sortir de là...

-          Tu doutes de ta décision ? demanda-t-elle en penchant la tête.

-          Tout le temps. Puis je me raisonne, puis je doute encore. Je sais qu'il a besoin de moi, mais... C'est trop dangereux, répondis-je en baissant les yeux.

Puis j'avançai enfin pour entrer à la fac. Diana n'était pas à la grille contrairement à d'habitude. C'était aussi à cause d'elle tout ça. Mais je fus tout simplement étonnée de la voir m'approcher à la fin des cours. Si c'était pour m'envoyer de mauvaises répliques, j'allais la tailler sur place.

-          Anna, je voulais... M'excuser, dit-elle en baisant les yeux, honteuse.

Je la fixai avec des gros yeux, tout comme Vicky. Ça, c'était le miracle de l'année !

-          Je suis allais trop loin. Tout ce qu'y est arrivé avec Billie c'est de ma faute. Je pensais pas qu'elle pèterait un plomb comme ça ! dit-elle en levant enfin les yeux vers moi.

-          Ouais, bah la prochaine fois tu reverras un peu tes fréquentations, lança Vicky en fronçant les sourcils.

-          Je l'ai rencontré il y a pas longtemps et j'ai su que c'était une ex de ton... Michael. Je m'étais pas douté que c'était une folle.

-          J'accepte tes excuses, mais ne m'approche plus. Et pour info : ce n'est plus mon Michael.

J'avais parlé le plus froidement possible avant de partir sans un mot de plus. Je m'étonnais moi-même de lui avoir pardonner ses actes, mais je crois qu'elle avait eu aussi peur que moi. J'espérai qu'enfin elle allait me laisser tranquille. Mais je pense bien que ça lui avait servi de leçon tout ça.

*

Pendant le reste de la semaine, ça se passa ainsi. J'allais en cours, Diana ne me faisait plus chier, puis je rentrais tranquillement. C'était plus difficile le soir. J'entendais les pas dans les escaliers, puis le couloir, puis une porte claquer, et je savais que c'était Michael. Mon cœur se déchirait un peu plus à chaque marches qu'il montait. Il m'arrivait trop souvent de pleurer juste pour ça. Une fois, je l'avais croisé. Il sortait de chez lui, alors que moi je rentrais. Je m'étais alors arrêté net, tout comme lui. Impossible de détourner mes yeux des siens, comme paralysée et c'est lui qui les baissa en premier avant de passer à côté de moi pour partir. Je voulais mourir.

Tout ça, c'était une véritable torture, mais ça marchait. En une semaine il ne m'était rien arrivée, par miracle ! Il ne m'était certes rien arrivée physiquement, mais mentalement c'était la décadence totale.

Sauf ce soir là, en rentrant des cours, je l'avais entendu rentrer chez lui comme à son habitude. Puis, je fus étonnée en entendant d'autre pas arriver une demi-heure après. Il avait de la visite ? C'était rare, en fait, c'était pratiquement jamais. Par curiosité, je collai mon oreille contre ma porte d'appartement, et j'entendis la personne toquer. Une porte qui s'ouvre, puis rien. Je n'entendis même pas de parole pendant plusieurs secondes.

Mais d'un coup, il y eut des cris, et un énorme fracas. Je posai rapidement la main sur ma poignet avant de m'arrêter. Non, ce n'était plus mes affaires, je ne le connaissais plus maintenant. Pourtant, quelqu'un s'en prenait à Michael, je ne pouvais pas laisser faire ça. Je fermai fortement les yeux, et la porte d'en face claqua, mais les cris ne cessait pas.

C'était Michael. Et je l'aimais toujours. Je ne pouvais pas rester là à rien faire. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine, j'avais juste envie de pleurer, je voulais qu'on le laisse tranquille. Tant pis. J'ouvris alors ma porte pour me mettre à courir à toute vitesse vers la porte du brun. Aujourd'hui, c'est moi qui aller le sauver.

*

TINTINTIIIIN. TOO MUCH SUSPENSE HOLALA.
Post rupture très difficile pour les deux. 😫
En attendant, le camping c'est vraiment le bordel. 😶😂

❣ L.O.V.E. ❣